Wiki Guy de Rambaud
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San Pedro del Esla, de nos jours San Pedro de la Nave.

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San Pedro de la Nave (intérieur).

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San Pedro del Esla est construit sur les bords de l'Esla. Quand le lac du barrage est à sec on voit son ancien emplacement. Les fondations et une partie de l'église sont construits avec les matériaux d'une église romaine.

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Symboles païens et chrétiens parfois se mélangent.

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San Pedro del Esla ne ressemble guère à l'église actuelle qui ne tient pas compte des modifications au cours des siècles.

San Pedro del Esla... cette église devient aussi un monastère et une hôtellerie pour pèlerins Elle est généralement connue sous ce nom jusqu'en 1930. Toutefois au Xe siècle San Pedro del Esla est aussi appelée San Pedro de Estula et le lieu où elle est construite Tunis[1].

La société Iberduero construit un barrage sur la rivière Esla et paie pour son transfert vers El Campillo, village qui ne se retrouve pas sous les eaux. L'architecte en charge de ce travail est Alejandro Ferrant. San Pedro del Esla est reconstruite pierre par pierre et devient San Pedro de la Nave[2][3]. San Pedro de la Nave ne doit pas son nom au navire qui sert à traverser la Esla, mais à nava, le champ entre les montagnes[4].

De nos jours cette église wisigothe de San Pedro de la Nave est située à 19 kilomètres à l’ouest de Zamora, à El Campillo, en Castille-et-León (Espagne). L'édifice est déclaré monument national le 22 avril 1912.

Le temple remonte au dernier tiers du VIIe siècle, mais il est remanié et agrandi par la suite. Néanmoins c'est l'une des dernières œuvres d'art wisigothique. Elle reçoit d'abord un plan cruciforme (croix grecque) avant d'être transformé sur la base du plan basilical. 

L'histoire de cette église wisigothe est longtemps mal connue. Grâce à Manuel Gómez-Moreno (1870 - 1970), futur Président de la Junta de Defensa del Tesoro Artístico Nacional, du temps du Frente Popular. Ayant de bonnes connaissances de la période, il conclut que ce bâtiment n'est pas du Xe siècle. Il est le premier à ne pas le classer dans le groupe mozárabe[5]. L'architecture et la sculpture remarquables de San Pedro de la Nave témoigne de l'épanouissement ultime de cet art et prépareNT celui de l'art asturien[6].

De nos jours le classement de cette église comme mozarabe est caduque. Les techniques, les décorations et les notes épigraphiques en font un édifice de groupe wisigothique. Il a des ressemblances avec des églises comme San Juan de Baños (Palencia) et Santa Comba de Bande (Orense). Sans oublier les considérations d'ordre historique, cette église représente une étape importante dans l'historiographie médiévale hispanique, ses débuts[7].

L'architecte Jesús Castillo, de la La Fundación Santa María la Real del Patrimonio Histórico qui restaure l'église, nous dit que sa construction a été arrêté par un différend avec le roi wisigoth Wamba, couronné entre 672 et 680. Les héritiers de ce personnage illustre reprennent les travaux des maîtres de Tolède et y apporte un deuxième style, l'influence byzantine.

San Pedro del Esla, l'édifice présente des caractéristiques qui établissent sa filiation avec un édifice royal wisigothique attesté, celui de San Juan Baños de Cerrato[8]. Les grandes œuvres de l'architecture romaine ou arabes sont devenus des attractions touristiques de notre pays, mais il ne reste pas grand chose de l'architecture des peuples germaniques. Ces chefs-d'œuvre, sont arrivés jusqu'à nous presque par miracle[9].

HISTOIRE

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L'histoire de San Pedro del Esla devenue San Pedro de la Nave est longue, compliquée et peu connue. Heureusement nous avons San Pedro de la Nave, una iglesia en la Historia d'Amancio Isla, de l'Universitat Rovira i Virgili, en 2004.

Avant l'invasion des Moros

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Romains, Suèves et Wisigoths

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Les Goths.

San Pedro del Esla est construite sur les ruines d'une ancienne colonie romaine. Il y existe une petite église à partir de laquelle San Pedro del Esla. Divers éléments servent à bâtir le nouvel édifice, comme cela a été prouvé en détail dans les travaux pour le transfert[10]. Dans cette région il y a une continuité dans les villages depuis la chute de Rome au Moyen Age. 

Cette église originelle romaine c'est plutôt un ermitage[11]. Il fait partie d'une Parrochiale suevum, Parochiale Suevorum ou Divisio Theodomir... une paroisse suève de la Sabaria, du 2e Concile de Braga, en 572, à la conquête par Leovigildo, en 585[12]. Les Wisigoths prennent progressivement du terrain aux Souabes, mais la Sabaria ne fait partie du Regnum Visigothorum qu'après cette date. 

La période wisigothique est à l'origine de la christianisation progressive de la zone, et la construction d'églises, comme San Pedro del Esla. Mais elles sont peu nombreuses ou appartiennent à de grands propriétaires qui cherchent à récupérer les dons des fidèles[13].

D'autres églises sont bâties par des communautés villageoises ou pas très loin de plusieurs villages. Les conciles pour éviter qu'elles tombent en ruine les préfèrent propriétaires de terres et richement dotées.

Une église wisigothe (673/680)

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Ruines wisigothes dans la crypte de la cathédrale de Palencia construite dans la seconde moitié du VIIe siècle.

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San Pedro del Esla vers 680.

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Restes de la Basilique wisigothe de Cordoue.

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L'église de Santa María de Lara ou Ermita de Santa María (village de Quintanilla de las Viñas, région de Castille et León), VIIe siècle.

Le rayonnement culturel lié à la pensée et à l'action d'Isidore s'est propagé partout, notamment sous l'archiépiscopat de saint Ildefonse de Tolède (vers 606 – 667). Il y a de grandes églises, à Tolède, Mérida, Cordoue, Palencia... Les envahisseurs musulmans les détruisent, et les seuls témoins de l'architecture wisigothique sont quelques petits édifices situés dans la moitié nord de la péninsule : San Pedro de la Nave, Baños de Cerrato, Santa Comba de Bande et Quintanilla de las Viñas[14].

Selon les historiens Helmut Schlunk et Theodor Hauschild, qui ont beaucoup travaillé sur l'architecture wisigothe dans les années 1970[15], San Pedro del Esla date de 680. L'archéologue allemand y voit en art wisigothique, qui va avoir un impact sur l'art et la sculpture mozarabe. L'aspect des personnages démontre qu'il précédent l'art asturien[16]

D'autres auteurs voient San Pedro de la Nave construite par les Wisigoths autour de l'année 691, sous le règne d'Egica[17].

Le temple de San Pedro de la Nave est le plus complet et le mieux préservé des rares bâtiments qui restent de la période wisigothique. Il démontre le haut niveau atteint l'art wisigothique dans les quelques plus d'une centaine d'années depuis la conversion de Recaredo arianisme au catholicisme et l'invasion arabe[18].

L'architecte Jesús Castillo, de la La Fundación Santa María la Real del Patrimonio Histórico qui restaure l'église, nous dit que sa construction a été arrêté par un différend avec le roi wisigoth Wamba, qui règne de 672 à 680. Les héritiers de ce personnage illustre reprennent les travaux des maîtres de Tolède et y apporte un deuxième style, l'influence byzantine.

Jacques Fontaine, dans L'art mozarabe (1971), remarque les pierres de l'édifice viennent de 5 lieues au sud du Duero. Il en conclut qu'elles ont du emprunter un pont romain détruit à l'époque de l'invasion de l'Hispanie par les musulmans[19].

Certaines colonnes sont couronnées de chapiteaux historiés, qui revêtent une grande importance pour l'étude du développement de la sculpture pendant cette période. On y retrouve des représentations de toutes sortes d'histoires de dérivation chrétienne précoce (Daniel dans la fosse aux lions, le sacrifice d'Isaac...) et comprend également des inscriptions explicatives toutes clairement influencées par les modèles coptes ou syriques. Au-dessus de chaque chapiteau, il y a des imposts ornés de tiges de plantes tordues qui forment des cercles remplis d'oiseaux et de quadrupèdes qui rappellent les médaillons trouvés dans les soies sassanides et byzantines[20].

De même, à partir du septième siècle, se trouvent deux petits sanctuaires: l'ermitage de Santa María de Lara ou Quintanilla de las Viñas, à Burgos (Espagne), richement décoré de reliefs d'influence indigent Sassanide et l'église de Santa Comba de Bande, dans la province d'Orense (Galice). Les vestiges d'autres édifices religieux wisigothiques abondent dans toute l'Espagne: à Tolède, Mérida, Cordoue, Barcelone, Tarragone, Tarrasa, Palencia...

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Couvent de Santa Clara (du temps des Wisigoths).

Eglise ou monastère

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Palatium Regis des rois wisigoths, à Tolède.

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Arc style fer à cheval wisigoth.

Mais comme, en 907, la charte de donation du Roi Alfonso III parle du monastère de San Pedro del Esla, Amancio Isla émet l'hypothèse que l'église est postérieure à un monastère [21].

San Pedro de la Nave (Zamora) est un édifice étrange avec ses façades latérales qui communique avec l'intérieur de l'église que par des étroites fenêtres. Cela permet d'imaginer l'existence de pénitents volontairement emmurés qui peuvent ainsi suivre les cérémonies religieuses[22]. Il existe donc deux chambres qui servent comme cellules pour des ermites[23].

En tous cette petite basilique est wisigothe car nous y retrouvons des roues solaires stylisées, comme sur les grandes pierres historiées de Gotland. Elles sont en liaison avec le serpent, et à Sanda date aussi du VIIe siècle[24]. Dans l'ensemble, l'intérieur résume l'iconographie de l'époque: chapiteaux sculptés splendides et présentant des scènes historiques inspirées par la Bible. Pas moins digne d'éloges est la frise pour sa grandeur et succession de figures géométriques avec des motifs végétaux ou des animaux[25].

L'abside communique avec le reste du bâtiment à travers un arc fer à cheval. C'est un élément structurel caractéristique des Wisigoths, qui l'emploient dans tous leurs bâtiments, et qui n'est en rien hispano-romains. Certains auteurs pensent que les Wisigoths ont emprunté ce style architectural aux Syriens pendant leur séjour sur les bords de la Médirreannée en Gaule. Donc on le retrouve aussi dans les édifices bâties par al-Andalus[26].

San Pedro est construit en croix grecque, mais il est ajouté plus tard deux bâtiments sur les côtés qui lui donnent un air de basilique[27]

Du temps des Moros

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San Pedro del Esla et Zamora (triangle rouge).

Dans le milieu du VIIIe siècle les Arabes prennent la ville devenus déserte de Zamora. Les chrétiens qui sont restés sont contraints de payer les impôts à la place des musulmans. Ce sont des dhimmis. Beaucoup n'acceptent pas d'être des sous-hommes. Ils migrent vers le nord.

Avec les difficultés internes de l'émirat de Cordoue, la ville est par intermittence contrôlée par les rois des Asturies. Zamora et San Pedro del Esla ne restent pas très longtemps sous la domination musulmane. 

En 893 - 900, la désertification des villes du Duero, Zamora inclus, est venue des attaques des Maures[28].

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Mariano Barbasán - Bataille du Guadalete (711).

Après la Reconquista

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Alfonso III repeuple la région

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Alfonso III le grand

Alfonso III des Asturies et ses proches.

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Le Roi Alfonso III repeuple le région de Zamora et fait construire les murailles de Zamora.

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Vieille maison de Valdeperdices.

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San Pedro del Esla en 907 (ou 877) est un monastère que le Roi Alfonso dote et dont il se sert pour repeupler la région après la Reconquista.

A la fin du IXe siècle le Roi Alfonso III repeuple Zamora, Simancas, et les Champs Gothiques (Campi Gothici ou Campi Gothorum)[29]. Il fait un discours à Zamora sur le repeuplement de la région en 893, avec des mozarabes tolédans. Il entoure Zamora de murailles[30].

Le monastère de San Pedro de la Nave, connu à l'époque médiévale comme San Pedro del Esla, est mentionné en 907 dans une charte de donation du Roi Alfonso III en sa faveur, où est cité son abbé, Servodeo, un personnage qui apparaît également dans une nouvelle don de l'année 922[31][32]. Alfonso III fait don à son abbé Servodeo de la ville voisine de Perdices (de nos jours Valdeperdices). Certains historiens donnent comme date pour ce document le 13 août 877[33].

Le monastère est une des bases qui permettent le repeuplement de ce territoire, après l'année 877 ou 907. Valdeperdices est crée ou repeuplé dès le neuvième siècle. Son évolution est en permanence étroitement liée à San Pedro de la Nave. Nous ne savons pas si à cette époque, les habitants de Valdeperdices sont propriétaires ou pas de leurs terres, mais il est clair qu'ils sont entièrement dépendant du monastère mentionné.

A une date non précisée ce petit monastère est devenu un prieuré dépendant du monastère de San Salvador de Celanova (Galice), fondé par San Rosendo, en 936. Ce monastère galicien acquiert des biens dans la région de Zamora au Xe siècle[34][35].

D'ailleurs c'est là nous trouvons dans le Tumbo de Celanova, conservé à la Bibliothèque nationale espagnole, que le Roi Alfonso III des Asturies, appelé le Grand, fait don à l'église-monastère de San Pedro de la Nave, d'un village situé à environ cinq kilomètres plus à l'ouest. La datation de ce document est peu clair, mais les historiens le situent entre 877 et 906. Le folio 149 de ce Tumbo parle de la ville avec le nom de Perdices et le place dans une zone appelée Tunis, nom de lieu aujourd'hui disparu : in loco Qui dicitur perdicium Navis sur le territoire de Camore. Le texte du don, en latin, est retranscrit et traduit par Fray Benito de la Cueva dans l'art. XVII Celanova Ilustrada ou Annals of San Rosendo. On lit :

Seigneurs "sanctísimos" et après les "fortissimos" patrons de Dieu les bienheureux Apôtres Pierre et Paul, dans "Cuio onor" est situé au monastère au lieu nommé à Tunis, la terre de Zamora. Alfonso roi, par la grâce de Dieu... donnons et confirmons audit monastère, pour le soutien des frères qui servent Dieu en ce lieu, afin qu'ils se chargent des pauvres et des pèlerins qui viennent près de lui, le village appelé "Perdices" avec ses terres et dépendances... Ainsi concédons au Serviteur de Dieu l'Abbé avec ses frères... de l'Eglise de San Pedro, pour qu'aucun ne cesse de prier Dieu pour notre péchés en cet endroit. Date de rédaction de la donation et du testament 13 Août de l'année du Christ 877, l'année de notre royaume étant dans la ville de Zamora assis sur le trône de notre royaume au nom de Dieu dans Ubiedo. Rei Alfonso ce testament par nous confirmé[36].

San Pedro del Esla de 922 à 1222

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Les raids d'Almanzor.

Ces mozarabes tolédans contribuent à diffuser la culture arabe au nord de la péninsule Ibérique.

Après le repeuplement par Alphonse III des Asturies les moros continuent à lancer des raids dévastateurs contre les zones chrétiennes. Almanzor détruit entièrement Zamora, en 985. Les églises et autres bâtiments sont rasés; les champs dévastés. Des milliers de captifs sont dépouillés de tous leurs biens et conduits à Cordoue. Les moros décapitent beaucoup d'entre eux pendant ce chemin de croix. Ceux qui arrivent jusqu'à Cordoba deviennent esclaves. Les hommes sont castrés et les femmes violées. Certains restent pendant des années dans les donjons sombres[37]. On peut imaginer qu'un monastère juste à côté de Zamora n'est pas épargné.

La ville est conquise en 1093 par le Cid. Fernand Ier de Castille reconstruit la ville avant de la céder à sa fille Urraca, ce qui déclenche une guerre entre celle-ci et son frère Sanche II de Castille. 

Un prieuré du Monasterio de San Salvador (après 936)

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Le Monasterio de San Salvador du Xe siècle n'existe plus.

Il y a de fortes chances que San Pedro de la Nave fasse partie d'un complexe monastique, sans doute un prieuré dépendant du Monasterio de San Salvador (Celanova) (Orense)[38].

à une date indéterminée cette maison est devenue dépendante de San Salvador de Celanova (Ourense), en ce sens, il est connu au cours du monastère Xe siècle que le galicien a acquis des biens sur le territoire.

Le chemin portugais

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Le chemin portugais passe par San Pedro del Esla, qui est aussi une hôtellerie.

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Les Caminos pour Saint-Jacques-de-Compostelle. Les triangles correspondent à La Bastide de Clairence, Rabé de las Calzadas, San Pedro des Esla.

Le chemin portugais pour Saint-Jacques de Compostelle dévie de la route principale de la Plata dans la ville de Zamora. Le pèlerin le laisse dans la forêt de Valorio. Il va de là à la Chapelle de Valderrey puis au village de La Hiniesta. D'Hiniesta il se dirige vers San Pedro de la Nave, par Valdeperdices et Almendra. Le monastère bénédictin de San Pedro de la Nave donne refuge aux randonneurs depuis 877-906[39]. Les anciens pèlerins traversent l'Esla pour atteindre, de l'autre côté, la ville de Villanueva de Lièges.

Les pèlerins du Camino de Santiago peuvent se loger à San Pedro del Esla et dans les hôtelleries de San Nicolás de Bari (Alcañices) et Saint-Jérôme (Sejas de Aliste), deux fondations modestes ruinées début XVIIIe siècle.

L'église de San Pedro del Esla a une hôtellerie pour les pèlerins[40]. L’hôtellerie au début du Moyen-âge n'est pas encore un lieu de soins médicaux ou une auberge. Il accueille ensemble les chrétiens pauvres, les malades, les orphelins, les voyageurs...


La Bastide de Clairence, Rabé de las Calzadas, San Pedro del Esla sont trois étapes qui me tiennent particulièrement à cœur.

San Pedro del Esla de 1222 à 1906

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L'Aliste et le Riomalo.

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Les premiers pélerins.

Les premières sources bien documentées du prieuré de San Pedro de la Nave datent d'après 1222. A cette époque un accord est conclu entre Celanova et l'archidiacre de la cathédrale de Zamora. L'abbaye de San Pedro de la Nave devient une dépendance des moines de Cluny à Zamora. C'est pour cela que l'abbaye est classée bénédictine[41].

A la fin du XVe siècle San Pedro de la Nave, petit monastère, devient dépendant de San Benito de Valladolid, monastère bien plus important. C'est une abbaye de la province, et de l’Évêché de Zamora. Il y a 240 habitants, la paroisse comprend Villanueva, Villaflor, Pueblica et Campillo. Elle est située à deux cents pas du bateau qui permet de traverser la rivière Esla qui appartient aux moines de San Benito de Valladolid, près des confluents avec l'Aliste et le Riomalo. L'abbaye produit du blé, du seigle, de l'orge, des légumes. Le cheptel est constitué de moutons et de chèvres. Les moines ont quelques chênes-lièges. Les trois localités citées sont situées entre des rochers. L'abbaye contribue à hauteur de 2.194 Reales et 12 Maravedises[42].

En 1821 San Pedro de la Nave appartient toujours à San Benito de Valladolid[43].

1906

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De 1906 à 1930

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Chapiteau de San Pedro de la Nave avec inscription wisigothe.

Manuel Gómez-Moreno (1870 - 1970), historien, épigraphiste, archéologue, découvre cette église par hasard en 1906. Située près de Zamora, sur une rive de l'Esla, elle est dans un triste état d'abandon et presque en ruine[44].

Il se rend compte immédiatement de son immense valeur artistique. Grâce à la forme des lettres des inscriptions il date cet édifice de l'époque wisigothe, de la fin du VIIe siècle[45].

Pour une fois, l'Etat agit rapidement et en 1912 à San Pedro de la Nave est déclaré monument national[46].

Mais certains historiens de l'architecture, ou plumitifs, affirment que cette église est mozarabe. C'est le cas, en 1928, de Arthur Kingsley Porter (1883-1933), médiéviste et historien de l'art américain, qui pense qu'elle est construite au IXe siècle. A l'extrême fin de ce siècle car la région n'est reconquise qu'en 893. Il reprend là, sans donner d'arguments, à peu près les écrits des anciens auteurs, le Xe siècle[47].

Le déplacement l'église wisigothe (1930)

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San Pedro del Esla est d'abord située dans un désert. En été, l'Esla est presque à sec et l'hiver ses crues ravagent tout. Cela explique la construction du barrage Ricobayo et le déplacement de cette église.

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San Pedro de la Nave, avant son déplacement (Catálogo Monumental de España. Provincia de Zamora, 1903).

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Le transfert de l'église wisigothe de la vallée de l'Esla à El Campillo (1929).

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Cette église est parvenue jusqu'à nous car elle est éloignée des voies les plus empruntées.

A l'origine son emplacement est sur la rivière Esla (l'ancienne Astura ou Asturum, puis Estlsa, Exla), mais, en 1929, pour construire le barrage Ricobayo, l'église wisigothe doit être déplacée. Ainsi, San Pedro de la Nave baigne un peu de temps dans l'eau du barrage sur l'Esla, avant d'être sauvée[48]. L'architecte Manuel Gómez-Moreno, pierre par pierre la transfert à son emplacement actuel. 

Après un débat intense entre les politiciens et les ingénieurs ce qu'il faut faire avec l'église, le ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts forcé hydroélectrique, par un décret royal en 1926, de payer la pierre de transfert au monument en pierre à sa nouvelle maison, toujours à décider.

Après des controverses, l'évêque reçoit une demande pour accueillir l'église de San Pedro: des habitants du village de Campillo. Le transfert complexe est réalisé sous la direction de l'architecte Alejandro Ferrant Vázquez. De 1930 à 1932, il classe les pierres une à une. Il saisit cette occasion pour restaurer l'apparence originale. Depuis lors, le wisigothe San Pedro de la Nave se trouve à la périphérie de cette petite ville, assailli par le dépeuplement: seulement 30 personnes vivent. Chaque année, l'une des familles , il s » jusqu'à pour faire face à l'église qui, en dépit d' être un trésor merveilleux, reçoit peu de visiteurs[49].

Ce vénérable monument a fait l’objet d’une exemplaire reconstitution par l’architecte Alejandro Ferrant Vázquez.

Lorsque l'Etat accorde la concession pour l'exploitation hydroélectrique de la rivière Esla la société Saltos del Duero, plus tard Iberduero et maintenant Iberdrola, fait elle une condition, non quam sine, sauf la paroisse de San Pedro de la Nave, petite ville rurale sur les rives de la rivière qui serait submergée par les eaux du marais. Ceux-ci étaient à sauver, apparemment, une petite et humble église. En fait, l'Etat économise un trésor, un bijou, inconnu alors et encore aujourd'hui. C'est San Pedro de la Nave, le patrimoine artistique le plus important et le mieux conservé de la période wisigothique. 

DESCRIPTION

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Aspect général

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L'abside carrée de San Pedro de la Nave communique avec le reste du bâtiment à travers un arc style fer à cheval wisigoth.

Parmi les douces ondulations du Campo de Zamora se blottit le hameau de El Campillo, au centre duquel se dresse l'église wisigothe de San Pedro de la Nave, datant des environs de 680. Elle marque peut-être le sommet de l'architecture wisigothe.

San Pedro de la Nave est une église petite en taille, et a un plan avec une division intérieure pour faciliter la construction des voûtes[50].

Tous les caractères de l'édifice et de l'ornementation prouvent clairement que lSan Pedro de Nave, est un monument wisigothique, probablement du VIIe siècle[51].

Toutes ces sculptures, les figures aussi bien que les éléments décoratifs. sont en méplat. La technique et les thèmes employés sont minutieusement étudiés par M. Orueta et rapprochés des sculptures des autres monuments wisigothiques dont les débris ont été recueillis dans les musées de Mérida, de Tolède et de Cordoue[52].

Les sculptures de San Pedro de Nave n'en font plus un monument isolé, et d'autres viendront peut-être encore s'ajouter au petit groupe qui se forme. Mais il n'est pas étonnant qu'après l'invasion arabe et les luttes acharnées de la Reconquista, il soit resté peu de monuments de l'époque wisigothique[53].

Les moines de San Pedro de la Nave

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Pastophorie côté nord, symétrique de celle qui est en face.

Manuel Gómez-Moreno (1906) émet le premier l'idée que les deux annexes trouvées près de l'église puissent être des cellules de moines, idée acceptée par Camps, en 1940, mais contredite par Puig, qui voie là des sacristies, prenant pour exemple Quintanilla de la Viñas, dont on sait qu'il regroupe une communauté d'ermites[54]

D'autre part, l'argument intéressant de Schlunk concerne l'espace contigu à l'ante-abside, sans doute le chœur. Comment expliquer que cet espace, clos du côté de la nef et comportant une entrée vers l'extérieur, soit autre chose qu'un lieu choisi pour les moines, qui passent du couvent à l'église sans être vus et suivent le service sans être mêlé aux paroissiens, ce qui permet de séparer les parfaits de ceux qui vivent dans le siècle[55].

Notez l'étroite arcade pour le passage du chœur à la salle des moines, qui fait partie des pastoforias (salles cultuelles annexes)[56].

Les chapiteaux de San Pedro de la Nave

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San Pedro del Esla : Daniel dans la fosse aux lions.

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San Felipe, l'apôtre, sculpture sur un chapiteau de San Pedro de la Nave. Art visigoth.

À la fin du VIIe siècle, un courant didactique triomphe en Espagne wisigothe, exploitant les images et la figuration humaine pour l'enseignement de la synthèse chrétienne. Les thèmes apocalyptiques se diffusent dans l'Hispanie wisigothe[57].

L'un des chapiteaux de l'église de San Pedro de la Nave, de la province de Zamora, représente ainsi le juste Daniel dans la fosse aux lions. Daniel y est pour avoir enfreint l'interdiction de prier un autre que le roi Darius[58], sur un chapiteau au sud-ouest du court transept de San Pedro de la Nave, vers 691, illustre cette victoire. Il signifie le triomphe du Christ sur les puissances du mal, peu avant que ne l'emporte à Constantinople, en 730, le mouvement iconoclaste opposé aux images.

L'attention portée à Daniel vient du fait que la vision de Daniel est un des textes apocalyptiques les plus diffusés au VIIe siècle[59].

Deux rouelles solaires décorant en champ levé le bloc qui reçoit l'arc outrepassé du porche sud. Le vieux thème des anciennes religions de l'Europe est christianisé par des croix de Malte et une grappe symbolisant la vigne.

Les arcs de la croisée du transept de cette église wisigothique reposent sur des colonnes aux bases ornées. Sur celles de l'ouest on reconnaît la présence de deux évangélistes, l'un non identifiable, l'autre avec les traits de saint Luc. Tous deux ont un corps d'homme auquel on a ajouté des ailes et une tête d'animal pour le convertir en une figure symbolique. Pour Helmut Schlunk, cet ensemble représente la première manifestation d'un type iconographique rare, naguère étudié par René Crozet. En effet, les plus anciens exemples connus des évangélistes à corps d'homme et tête d'animal ne sont jusqu'alors que des VIe et IXe siècles et on les trouve en France et en Angleterre — le décor du couvercle de sarcophage de Dume, au Musée de Braga, que Georges Gaillard date du VIee siècle[60].

Les sculptures de San Pedro de la Nave offrent un véritable programme iconographique, qui s'accorde mal avec les idées reçues sur la prohibition des images dans l'Église wisigothique. En réalité, cette interdiction est le fait du seul Concile d'Elvira (305–6). Jamais par la suite aucun concile ne revient sur la question. On peut penser avec Helmut Schlunk que l'attitude iconoclaste, qui heurte un sentiment populaire favorable aux images, ne parvient jamais à s'imposer complètement[61].

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Frise décorative wisigothe de l'église de San Pedro de la Nave, dans la province de Zamora (Espagne), construite à la fin du VIIe siècle.

Protection

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Manuel Gómez-Moreno.

L'église fait l’objet d’un classement en Espagne au titre de bien d'intérêt culturel depuis le 22 avril 1912[62].

A peine retrouvée, elle est menacée d'anéantissement lorsque les grands travaux hydroélectriques commencent en Espagne, au cours des années 1920, avec Primo de Rivera.

Le directeur du Musée Provincial de Zamora alerte Manuel Gómez-Moreno (1870 - 1970) qui est alors Directeur Général des Beaux-Arts[63] et a découvert cette église wisigothe.

Sauvée des eaux, San Pedro de la Nave est cernée désormais par de très laides constructions qui souillent les alentours immédiats.

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San Pedro de la Nave de nos jours.

NOTES ET RÉFÉRENCES

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  1. SAN PEDRO DE LA NAVE - Filigranas del Arte Visigodo
  2. CABALLERO ZOREDA, Luis (1997). La iglesia de San Pedro de la Nave (Zamora). Arqueología y arquitectura. Archivo español de arqueología. Vol. 70. Nº 175-176.
  3. CABALLERO ZOREDA, Luis i altres (2004). La iglesia de San Pedro de la Nave (Zamora). Zamora: Instituto de Estudios Zamoranos “Florián Ocampo”
  4. Arquitectura cristiana española, Volume 1 de Historia de la arquitectura cristiana española en la edad media según el estudio de los elementos y los monumentos, Vicente Lampérez y Romea, Éditeur Barcelona, 1930.
  5. LA IGLESIA DE SAN PEDRO DE LA NAVE (ZAMORA). ARQUEOLOGÍA Y ARQUITECTURA. LUIS CABALLERO ZOREDA Y FERNANDO ARCE, Centro de Estudios Históricos. CSIC. Madrid. 1997, págs. 221 à 274.
  6. Le Moyen âge : bulletin mensuel d'histoire et de philologie, A. Marignan, G. Platon, M. Wilmotte, la Renaissance du Livre (Bruxelles), De Boeck université (Bruxelles) : 1973.
  7. LA IGLESIA DE SAN PEDRO DE LA NAVE (ZAMORA). ARQUEOLOGÍA Y ARQUITECTURA. LUIS CABALLERO ZOREDA Y FERNANDO ARCE, Centro de Estudios Históricos. CSIC. Madrid. 1997, págs. 221 à 274.
  8. Amours et symboles: Le collier de la colombe, Les épées du Cid, Ausiàs March, Les mozarabes, Volume 1 de Atalaya: revue française d'études médiévales hispaniques, Presses Sorbonne Nouvelle, 1991. p.51.
  9. SAN PEDRO DE LA NAVE - Filigranas del Arte Visigodo
  10. Iglesia de San Pedro de la Nave
  11. San Pedro de la Nave o los visigodos en el Esla
  12. San Pedro de la Nave, una iglesia en la Historia, January 2004, Amancio Isla, Universitat Rovira i Virgili.
  13. San Pedro de la Nave, una iglesia en la Historia, January 2004, Amancio Isla, Universitat Rovira i Virgili.
  14. Les Wisigoths en Espagne: arianisme et catholicisme
  15. SAN PEDRO DE LA NAVE
  16. LA IGLESIA DE SAN PEDRO DE LA NAVE (ZAMORA). ARQUEOLOGÍA Y ARQUITECTURA. LUIS CABALLERO ZOREDA Y FERNANDO ARCE, Centro de Estudios Históricos. CSIC. Madrid. 1997, págs. 221 à 274.
  17. Nueva historia de la iglesia : La Iglesia en la Edad Media, Volume 2, D. Knowles, D. Obolensky, C. A. Bouman, Collaborateurs L. J. Rogier, Roger Aubert, Éditeur Ediciones Cristiandad, 1964.
  18. San Pedro de la Nave o los visigodos en el Esla
  19. Amours et symboles: Le collier de la colombe, Les épées du Cid, Ausiàs March, Les mozarabes, Volume 1 de Atalaya: revue française d'études médiévales hispaniques, Presses Sorbonne Nouvelle, 1991. p.51.
  20. Art visigothique pré-roman
  21. San Pedro de la Nave, una iglesia en la Historia, January 2004, Amancio Isla, Universitat Rovira i Virgili.
  22. Historia de arquitectura, Numéro 6 de Publicaciones de la Universidad Politécnica de Barcelona: Serie de historia de la arquitectura y del urbanismo, Juan Bassegoda Nonell, Éditeur Reverte, 1984.
  23. San Pedro de la Nave o los visigodos en el Esla
  24. Régis Boyer, Héros et Dieux du Nord, Guide iconographique, 1997.
  25. San Pedro de la Nave o los visigodos en el Esla
  26. Arte Paleocristiano y Visigótico. Volume 5 de Historia del Arte Español. Ernesto Ballesteros Arranz, Éditeur Hiares Multimedia, 2015.
  27. San Pedro de la Nave o los visigodos en el Esla
  28. Mundos medievales: espacios, sociedades y poder, Beatriz Arízaga Bolumburu, Universidad de Cantabria, 2013.
  29. Mundos medievales: espacios, sociedades y poder, Beatriz Arízaga Bolumburu, Universidad de Cantabria, 2013.
  30. Enciclopedia universal ilustrada europeo-americana: etimologías sánscrito, hebreo, griego, latín, árabe, lenguas indígenas americanas, etc.; versiones de la mayoría de las voces en francés, italiano, inglés, alemán, portugués, catalán, esperanto, Volume 70, Espasa-Calpe, Éditeur Espasa-Calpe, 1930.
  31. CABALLERO ZOREDA, Luis (1997). La iglesia de San Pedro de la Nave (Zamora). Arqueología y arquitectura. Archivo español de arqueología. Vol. 70. Nº 175-176.
  32. CABALLERO ZOREDA, Luis i altres (2004). La iglesia de San Pedro de la Nave (Zamora). Zamora: Instituto de Estudios Zamoranos “Florián Ocampo”
  33. Año 907
  34. CABALLERO ZOREDA, Luis (1997). La iglesia de San Pedro de la Nave (Zamora). Arqueología y arquitectura. Archivo español de arqueología. Vol. 70. Nº 175-176.
  35. CABALLERO ZOREDA, Luis i altres (2004). La iglesia de San Pedro de la Nave (Zamora). Zamora: Instituto de Estudios Zamoranos “Florián Ocampo”
  36. La iglesia visigoda de S. Pedro de la Nave, de Rafael Barroso y Jorge Morin. Ediciones B.M.M & P. 2002.
  37. El terrible Almanzor
  38. SAN PEDRO DE LA NAVE
  39. La iglesia visigoda de S. Pedro de la Nave, de Rafael Barroso y Jorge Morin. Ediciones B.M.M & P. 2002.
  40. Los caminos de Santiago, Arsenio Fernández Arenas, P. Pablo Huarte Arana, Ediciones La Polígrafa, 1965.
  41. San Pedro de la Nave, Miguel Ángel Mateos Rodríguez, Colegio Oficial de Aparejadores y Arquitectos Técnicos, 1980.
  42. Diccionario geográfico-estadístico de España y Portugal, Volume 8, Sebastian de Miñano y Bedoya, 1827.
  43. Legislatura de los anos de 1820 y 1821: 1-23, Diario de las actas y discusiones de las cortes, Volume 6, Impr. Especial de las Cortes, 1820.
  44. Les Wisigoths en Espagne: arianisme et catholicisme
  45. San Pedro de la Nave o los visigodos en el Esla
  46. San Pedro de la Nave o los visigodos en el Esla
  47. Arthur Kingsley Porter, Spanish Romanesque Sculpture, Florence, Panthéon, 1928.
  48. SAN PEDRO DE LA NAVE
  49. San Pedro de la Nave o los visigodos en el Esla
  50. Historia Del Art. Colección Que sé ?, Xavier Barral I Altet, Publicaciones Cruz O., S.A., 1993.
  51. Bulletin monumental / publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques ; et dirigé par M. de Caumont, Société française d'archéologie (Paris) : 1930.
  52. Bulletin monumental / publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques ; et dirigé par M. de Caumont, Société française d'archéologie (Paris) : 1930.
  53. Bulletin monumental / publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques ; et dirigé par M. de Caumont, Société française d'archéologie (Paris) : 1930.
  54. SAN PEDRO DE LA NAVE
  55. SAN PEDRO DE LA NAVE
  56. SAN PEDRO DE LA NAVE
  57. La Géographie du pouvoir dans l'espace wisigothique, Volume 861 de Temps, espace et société: Histoire et civilisations, Céline Martin, Presses Univ. Septentrion, 2003.
  58. Daniel, 6.
  59. La Géographie du pouvoir dans l'espace wisigothique, Volume 861 de Temps, espace et société: Histoire et civilisations, Céline Martin, Presses Univ. Septentrion, 2003.
  60. Durliat Marcel. Le programme iconographique de San Pedro de la Nave. Bulletin Monumental, tome 130, n°3, année 1972. pp. 249-250.
  61. Durliat Marcel. Le programme iconographique de San Pedro de la Nave. Bulletin Monumental, tome 130, n°3, année 1972. pp. 249-250.
  62. Entorno de Protección de la Iglesia de San Pedro de la Nave
  63. Les Wisigoths en Espagne: arianisme et catholicisme
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