Wiki Guy de Rambaud
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                                   Mevouillon


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Le fort de Mévouillon. (M. Morard)

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Carte des possessions des premier Mevouillon au Xe siècle. Du fait de la Reconquesta de la Provence, ils se réinstallent sur la rive gauche du Rhône à la fin du Xe siècle.

Benoît d'aniane

Les Sabran descendent d'Amicus de Maaguelone, frère de Benoît d'Aniane.

Aux sources du torrent du Charuis (rive droite de l’Ouvèze), Mevouillon est-il le lieu de naissance de la lignée ou correspond-il à un berceau éponyme fictif, symbole d’une restructuration des domaines, se demande un historien[1] ?

Mévouillon n’est pas un lieu récemment colonisé : le plateau est déjà occupé à l’époque mérovingienne au moins. Mais quand a-t-il été nommé Mévouillon[2] ?

Cette famille féodale de Provence contrôle 35 terres et est délimitée au sud par le Ventoux, le plateau d’Albion et la montagne de Lure, à l’ouest par la plaine du Rhône, à l’est par le Buëch et au nord approximativement par le Diois[3].

Un groupe familial de quatre générations, issu d'un certain Poncius d'Arles apparaît dans la seconde moitié du Xe siècle dans la région d'Arles et forme, d'après J.P. Poly, les premiers chaînons de la dynastie des Mevouillon. La famille des Mevouillon honore particulièrement saint Pons[4].

D'autre part, une fratrie composée de huit sujets dont deux évêques de la région, se révèle en 1023, dans une importante donation autour de Vaison et de Nyons, dans la Drôme[5]. Les historiens modernes ont tendance à faire des huit frères précités, descendants de Poncius d'Arles et Blismodis, les ascendants des Mevouillon. Marie-Pierre Estienne remarque que les prénoms adoptés par les premiers degrés des Mévouillon sont ceux usités sur la rive droite du fleuve (Rambaud, Ripert, Pons, Garnier...)[6].

Pons II d'Arles, selon Marie-Pierre Estienne, auteur des Châteaux, villages, terroirs en Baronnies Xe-XVe siècle, est l'ancêtre des Mevouillon et de la Première maison des comtes d’Orange-Nice[7]. Déjà au IXe et au Xe siècles les Pons, ancêtres des Mevouillon, sont déjà connus comme princes d’Orange[8].

Les Mevouillon sont aussi issus d'une famille alliée aux ancêtres de la Maison de Sabran. Ils retournent à la fin du Xe siècle du comté d'Uzège vers la rive gauche du Rhône du fait de la Reconquèsta.

Raymond de Mevouillon a son indépendance reconnue par les empereurs du Saint Empire en 1166 et 1178. Il participe au couronnent de Frédéric Ier en 1177[9] et se croise en 1190. Les Mévouillon prêtent hommages au Dauphin en 1293, mais ils sont déjà reconnu vassal en 1203. Ils établissent leur capitale administrative aux Buis, pour la seigneurie de Mévouillon et à Nyons pour celle de Montauban. En 1317, Raymond de Mévouillon fait don de sa baronnie au Dauphin. La baronnie de Montauban est acquise par le Dauphin Humbert Ie[10].

Les Médulles[]

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L'arc romain de Suse commémore la victoire des Romains sur les Medulles.

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Les seigneurs des Médulles, puis des Mévouillon règnent sur une contrée qui s’étend pratiquement du Buëch au Rhône.

Les Médulles, ou Medulli, appartiennent aux tribus gauloises montagnardes qui contrôlent l'accès aux cols alpins, aujourd'hui situés en Maurienne (avec les Ceutrons en Vallée de la Tarentaise et Haut-Faucigny et les Salasses en Val d'Aoste). Les Médulles combattent contre les Romains et sont soumis en - 16. Cette victoire sur les peuples alpins est commémorée sur l'arc de triomphe de Suse. Les Médulles se retrouvent du temps de l'Empire et au moyen-âge dans les Baronnies et dans le Médoc, dont les habitants sont appelés Méduliens, par certains érudits, en référence à ce peuple antique[11].


Des tribus pastorales s'installent dans les Baronnies, notamment celle des Médulles qui a donné son nom à Mévouillon (anciennement Medullio)[12]. André Lacroix, dans L'arrondissement de Nyons : histoire, topographie, statistique. D'Arpajon à Mirabel, écrit :

A cette époque, les gouverneurs civils et militaires s'étant rendus maîtres indépendants de leur territoire, le chef de l'ancienne tribu des Médulles construit sur le rocher à pic de Mévouillon (= Medullionis) un château-fort, défiant toute attaque, et s'y établit en souverain de la contrée. Le premier s'appelle Raymond et ses successeurs n'ont pas d'abord d'autre nom patronymique; mais ils prennent par la suite celui de leur terre, sous lequel ils sont mieux connus. Les Mévouillon tirent leur nom d'une terre située entre Saint-Auban et Séderon et leur puissance de quelque concession des empereurs d'Allemagne ou des souverains de Provence[13].

Les origines gauloises[]

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Mevouillon

Château des Mévouillon.

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Le Fort des Mévouillon est bâti sur ce roc isolé.

Tout commence par une forteresse importante sur un roc isolé, le Medullio oppidum, dans l'ancien comté d'Arles construite au démembrement du royaume de bourgogne, lors du traité de Verdun, en 843[14]. Au-delà de la limite extrême de la région des Voconces, se dresse l'oppidum de Mévouillon, assis sous une haute montagne bornée de tout côté par une vaste plaine, Mévouillon est situé non loin du mont Ventoux. Et à notre époque encore, Mévouillon est la capitale de cette région[15].

Par qui se transmettent la terre des Mévouillon et les origines gauloises ?

La famille des Mévouillon, la plus célèbre de l'Avignonnais aux temps préféodaux et féodaux, honore particulièrement saint Pons[16].

Trois ancêtres des Mévouillon à Arles adoptent le nom de Pons[17]. Déjà au IXe et au Xe siècles les Pons d'Arles, ancêtres des Mevouillon, sont déjà connus comme princes d’Orange[18]

Le prénom Pons est donc postérieur à l'acquisition de cette terre des Baronnies ou aux liens avec cette famille. Comme il ne n'agit pas d'Odda, femme de Liebulf de Provence, certes noble dame, mais certainement descendante des Balthes, il ne peut s'agir que de la femme de Leibulf des Baux (ca 830-900).

NOTES ET RÉFÉRENCES[]

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  1. Zimmermann, Les sociétés méridionales autour de l’An Mil, C.N.R.S. 1990-1992
  2. Au temps des Capétiens - Le sud et le sud-est du territoire.
  3. La baronnie des Mévouillon
  4. L'Auvergne et ses marges (Velay, Gévaudan) du VIIIe au XIe siècle: la fin du monde antique, Christian Lauranson-Rosaz, Les Cahiers de la Haute-Loire, 1987.
  5. Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny, désormais CLU.
  6. Châteaux, villages, terroirs en Baronnies Xe-XVe siècle, Hors collection, Marie-Pierre Estienne, Presses universitaires de Provence, 2013.
  7. Châteaux, villages, terroirs en Baronnies Xe-XVe siècle, Hors collection, Marie-Pierre Estienne, Presses universitaires de Provence, 2013.
  8. The Cambridge Illustrated History of the Middle Ages: 950-1250, Robert Fossier, Stuart Airlie, Janet Sondheimer, Robyn Marsack, Cambridge University Press, 1986, p.21.
  9. Album du Dauphiné, Victor Cassien, 1837.
  10. Le voyageur françois, Tome XXXI, 1790
  11. Bénédicte et Jean-Jacques Fénié, Dictionnaire des pays et provinces de France, Bordeaux, Éditions Sud-Ouest, 2000, 349 p. (ISBN 978-2-87901-367-1).
  12. Séderon des origines à la fin du 19e siècle, Lou Trepoun (1989)
  13. L'arrondissement de Nyons : histoire, topographie, statistique. D'Arpajon à Mirabel, Lacroix, André (1824-1910), Céas et fils (Valence) 1888-1901.
  14. Essai sur la statistique, l'histoire et les antiquités du département de la Drôme, Delacroix, 1817.
  15. Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique de la Drôme, 1909.
  16. L'Auvergne et ses marges (Velay, Gévaudan) du VIIIe au XIe siècle: la fin du monde antique, Christian Lauranson-Rosaz, Les Cahiers de la Haute-Loire, 1987.
  17. Marie-Pierre Estienne, Châteaux, villages, terroirs en Baronnies Xe-XVe siècle, Université de Provence, 2004.
  18. The Cambridge Illustrated History of the Middle Ages: 950-1250, Robert Fossier, Stuart Airlie, Janet Sondheimer, Robyn Marsack, Cambridge University Press, 1986, p.21.
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