Wiki Guy de Rambaud
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                                     Massilia

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Buste de César. Musée Arles Antique et mosaïque dite de la Baigneuse. Musée Marseille. Docks[1].

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Jean-Claude Golvin : Gaule romaine - Massilia (Marseille) - Le port.

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"Léo Loden chez les Romains".

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Évocation de l’extrémité orientale du plan d’eau, la « corne du port », à proximité de laquelle sont fouillés des entrepôts à Dolia et un bassin d’eau douce permettant le ravitaillement des navires (au premier plan à droite)[2].

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L'épitaphe de Volusianus et Fortunatus, dans les cryptes de l'Abbaye Saint-Victor de Marseille.

Jusqu'en 49 av. J.-C., Massalia est une cité-État gouvernée par une oligarchie qui fonde son pouvoir sur l'activité marchande. En 49 av. J.-C., la ville, qui se range du côté de Pompée, est vaincue par Jules César. Massilia parvient cependant à maintenir une certaine indépendance, mais son commerce dépend de Rome.


Le siège et la capitulation ultérieure de Massalia à César pendant la guerre civile sont considérés comme un symbole du préjudice irréparable et de la folie de ce conflit. Massalia, comme Troie, dans le poème d'Eumolpus, peut être vue comme un projection de Rome et pas seulement un excellent allié contre Carthage[3].

Devenue une cité romaine au début de notre ère, Massalia prend le nom de Massilia. Elle maintient son autonomie nominale, conserve son rôle de creuset culturel et de port commercial sur les rives du sud de la Gaule. Néanmoins ayant préféré Pompée à César, elle perd sa suprématie marchande, notamment au profit d’Arelate (Arles). Mais les Romains n’ont jamais entamé son prestige culturel : il est bien plus facile d’y apprendre le grec que d’entreprendre un long et coûteux voyage vers la Méditerranée orientale.

L'administration romaine respecte la fondation construite par les Grecs pour le développement de la ville, comme l'attestent les sites archéologiques montrant des travaux d'expansion. Marseille s'est bien adaptée à son nouveau statut sous Rome. La plupart des vestiges archéologiques de la colonie grecque d'origine sont remplacés par des ajouts ultérieurs à l'époque romaine, telles que le système d'égout public, dont Massilia est le premier village en Gaule équipé.

Massilia est gouvernée par un conseil de 15 sénateurs choisis parmi les 600 membres du Sénat. Trois d'entre eux ont la prééminence et l'essence du pouvoir exécutif. Les lois de la ville, entre autres, interdisent aux femmes de boire du vin et permettent, par un vote des sénateurs, d'aider une personne à se suicider.

C'est à l'époque romaine que le christianisme est apparu pour la première fois à Marseille, comme en témoignent les catacombes au-dessus du port et les récits de martyrs romains. Selon la tradition provençale, Marie-Madeleine propage le christianisme en Provence depuis Massilia avec Lazarus de Bétanie, son frère[4] qui, selon certains auteurs, est le premier évêque du diocèse de Marseille[5] L'épitaphe des vrais martyrs Volusiano et Fortunato, considérée comme la plus ancienne des inscriptions chrétiennes, est préservée de la période d'expansion chrétienne.

Romanisée durant l’Antiquité tardive, christianisée au Ve siècle, diminuée suite aux invasions gothiques, Marselha retrouve une relative prospérité au VIIe siècle et donne jour à une fondation chrétienne, l’abbaye Saint-Victor de Marseille, appelée à un rôle majeur dans tout le sud-est de la France jusqu’au XIIe siècle.

Ainsi, pendant des centaines d'années, Marselha/Marseille conserve son indépendance nominale, bien que vivant sous une sorte de protection.


Article détaillée : Massalia


Article détaillée : Marseille au temps des invasions


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Topographie de Marseille avec localisation des enceintes successives[6].

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UNE ALLIÉE DE ROME QUI DEVIENT ROMAINE (Ve s. - 49 av. J.-C.[]

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Massalia, alliée de Rome[]

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Les Romains déposent un cratère d’or dans le Trésor des Marseillais à Delphes.

Rome entretient des relations amicales avec Massalia depuis au moins le Ve siècle av. J.-C., selon Strabon et Justin[7].

396 av. J.-C. Après la victoire de Rome contre la cité étrusque de Véies, les Romains déposent un cratère d’or dans le Trésor des Marseillais à Delphes[8].

390 av. J.-C. Prise de Rome par les Gaulois[9].

En -396, après leur victoire contre la cité Étrusque de Véies, les Romains déposent un cratère d’or dans le Trésor des Marseillais à Delphes. En -389, récompense de sa participation à la rançon versée aux Gaulois lors de la prise de la ville par Brennus l'année précédente, un traité sur pied d'égalité (foedus aequo jure percussum), comme le précise Justin, est signé entre les deux cités qui nouent une alliance formelle. Les visiteurs massaliotes à Rome se voient reconnaître certains privilèges, comme le droit à l'hospitalité publique, un privilège honorifique (un emplacement pour assister aux spectacles parmi les sénateurs) et l'immunitas (la possibilité de commercer à Rome sans payer de taxes). Les Marseillais aident Rome à reconstituer la somme perdue en levant des fonds[10].

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Massalia, le plus puissant allié de Rome contre Carthage[]

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Les zones d'influence au IIIe siècle av. J.-C..

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Hannibal.

264 av. J.-C.– 241 av. J.-C. 1re Guerre Punique. Rome contre Carthage.

219 av. J.-C. – 201 av. J.-C. Pendant la seconde guerre punique, Massalia est un allié fidèle de Rome. En 218 av. J.-C., les Massaliotes découvrent les préparatifs d'Hannibal pour envahir l'Italie, puis d'Asdrubale Barca pour la Ligurie. Ils conseillent les Romains (Livio, XXI, 25,1 ; Polybe, 27, 5.). Marseille protège Rome de l’attaque carthaginoise.

217 av. J.-C. Les Massaliotes participent à la victoire navale de l’Ebre et ils fournissent l’escale de leur port contre Hannibal.

Les Massaliotes jouent de leurs alliances pour que les tribus celto-ligures retardent le passage d’Hannibal[11].

Le port de Marseille est décisif dans l’action militaire qui consiste à couper l’arrivée de ressources humaines, matérielles et financières par l’Espagne et les Gaules vers les armées d’Hannibal engagées en Italie.

C’est à cause de la puissance marseillaise qu’Hannibal est contraint à un périple plus long et plus périlleux dans les Alpes où il perd une grosse parie de ses moyens humains et matériels[12].

Il est utile de rappeler que l’essentiel des troupes d’Hannibal est constitué de mercenaires, majoritairement gaulois.

Ces mercenaires sont payés avec les richesses considérables amoncelées par Hannibal dans le Sud de l’Espagne, véritable eldorado agricole et minier.

Les Romains seront à jamais reconnaissants de l’aide apportée par Massalia dans la lutte et la victoire contre Hannibal si décisive dans leur histoire[13].

149 av. J.-C. – 146 av. J.-C. Rome détruit Carthage et devient la grande puissance maritime de la Méditerranée.

146 av. J.-C. La Grèce devient Province romaine.

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Des relations tumultueuses avec les peuples celto-ligures[]

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Des Ligures aux Celto-ligures[]

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Des "bories", cabane de pierre sèche, dont l'origine remonte aux ligures

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Carte ses peuples celto-ligures.

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Les Celto-ligures.

On attribue aux Ligures les cabanes en pierres sèches, remarquablement appareillées, que l'on appelle bories, ainsi que les monuments mégalithiques qui parsèment le territoire provençal. Ils sont aussi les auteurs des célèbres gravures rupestres du mont Bego et de la Vallée des merveilles, dans la haute région qui jouxte aujourd'hui la frontière italienne. Si tel est le cas, ces Ligures ont donc déjà été en contact avec des Indo-Européens, autres que les Celtes et les Grecs. En effet, les gravures de la Vallée des merveilles sont semblables, trait pour trait, à celles du Val Camonica, dans le Nord de l'Italie, dont la thématique illustre la tripartition fonctionnelle propre aux Indo-Européens :

La société dont elles nous donnent l'image est un organisme hiérarchisé, dominé par une fonction souveraine qui représente le soleil ; la fonction guerrière y tient une place importante, au-dessus de la fonction productive, fondement de l'ensemble[14].

Entre le VIIIe et le IVe siècle, des Indo-Européens arrivent, en plusieurs vagues, en Provence et s'y établissent. Porteurs d'armes en fer (civilisation de Hallstatt et de la Tène), ces Celtes encadrent la population ligure, comme ils l'ont fait pour bien d'autres peuples au cours de la vaste expansion celtique[15].

Les Celto-Ligures, probables créateurs des itinéraires de transhumance (les « drailles ») utilisés par les éleveurs de moutons jusqu'à nos jours, construisent sur les hauteurs des oppida : souvent établis à la pointe d'éperons rocheux, ces lieux de refuge fortifiés, flanqués de postes de guet, dessinent encore aujourd'hui leurs enceintes de pierres sèches dans la garrigue des hautes collines balayées par le vent[16].

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Roquepertuse et Entremont[]

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Roquepertuse : plan de l'habitat protohistorique.

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Vue cavalière de l'oppidum d'Entremont.

Les Celto-Ligures sont groupés en confédérations. La plus puissante, celle des Salyens, s'étend du Rhône au Var et regroupe dix-sept peuplades. Grâce à l'archéologie, certains des sites salyens ont révélé une culture et une civilisation où l'élément religieux joue un grand rôle.

Sur l'oppidum d'Entremont, une statuaire à caractère très réaliste est marquée d'un symbolisme spectaculaire : des têtes coupées aux yeux clos, recouvertes d'une main protectrice, sont à rapprocher des crânes humains encastrés dans des alvéoles sur le portique de l'oppidum de Roquepertuse.

Un bestiaire fantastique est lié au thème de la survie dans l'au-delà, certains animaux étant des intermédiaires entre les vivants et les morts :

Ils appartiennent, note Fernand Benoît, à une imagerie funéraire qui a pour thème le voyage de l'âme vers l'outre-tombe, emportée dans sa nouvelle demeure par un cheval.

Le thème du cheval psychopompe est traditionnel dans les sociétés indo-européennes, de même que les lieux sacrés réputés abriter les puissances et forces de la nature, expressions du divin : bois sacrés de la Sainte-Baume et de Gémenos, sources guérisseuses de Glanum et de Vemègues.

Avec l'ouverture matricielle de la Sainte-Baume d'où s'écoule une eau sacrée, avec la Tarasque qui incarne le souffle du dragon les pulsions élémentaires de la vie, des mythes puissants habitent la terre provençale, qui se perpétueront au Moyen Age et au-delà[17].

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La croissance forte de Massalia effraie les Salyens[]

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Saint-Blaise : la région de Massalia se fortifie. À l’arrière de la construction hellénistique en grand appareil, le tracé du rempart archaïque dans la zone de la porte principale de la ville basse.

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Guerrier celte.

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Culte des têtes : Entremont et Roquepertuse.

La croissance forte de Massalia et du réseau des colonies massaliotes est citée comme l'une des raisons qui provoquent la création de la fédération des Salyens à la fin du IIIe siècle av. J.-C., à partir de la réunion des Celto-Ligures de Provence, entre le Var et le Rhône, autour de centres proto-urbains. Les voisins les plus proches des Salyens, en effet, sont les Massaliotes au sud (les Cavares et les Albiques occupent quant à eux les territoires situés au nord des Salyens).

La fédération salyenne s’avère être un voisin encombrant pour les Massaliotes, ce qui provoque de nombreuses tensions économiques et sans doute culturelles, dont rendent compte les auteurs antiques (notamment Tite-Live et Strabon). Dans un premier temps, de telles tensions avec les indigènes entraînent plusieurs interventions militaires des Grecs dans l'arrière-pays marseillais. Celles-ci sont attestées par l'archéologie, notamment à travers la destruction violente de sites comme l'oppidum de L'Arquet.

Sur la côte, les pirates celto-ligures obligent parallèlement la cité grecque à renforcer constamment la protection de ses lignes commerciales maritimes par la création de épiteichismata (places coloniales de défense).

L'archéologie montre les traces des interventions militaires terrestres autour de l'Étang de Berre dès les alentours de -200. Ce sentiment d'insécurité est provoqué par les Gaulois salluviens qui pillent le territoire[18] et qui exercent leur brigandage sur terre et sur mer...[19].

Massalia vit ainsi avec une grande méfiance vis-à-vis des étrangers et va se doter d'un puissant arsenal. Danger permanent très bien souligné par l'historien et poète latin Silius Italicus qui dépeint les Marseillais de la fin du IIIe siècle avant notre ère entourés de tribus arrogantes et terrifiés par les rituels sauvages de leurs voisins barbares[20]. Le culte des têtes coupées se manifeste de façon spectaculaire dans deux célèbres sanctuaires des Salluvi, Entremont et Roquepertuse.

À partir de -181, Marseille commence à faire appel aux armées de Rome, devenue la grande puissance méditerranéenne, pour l'aider à mettre fin aux pillages des Celto-Ligures et à défendre ses colonies. Rome vise le sud de la Gaule. Outre les interventions de ses armées, son emprise sur Massalia se retrouve au niveau de la main-mise de ses marchands sur le commerce de la cité qui devient de moins en moins grecque[21].

La première vraie apparition de l'insigne romain en Gaule a lieu vers 154 av. J.-C., lorsque l'armée de Rome est engagée dans le sud de la Gaule pour la campagne contre les tribus celtico-liguriennes des Salluvii', une épine pour Massalia[22]. Cette colonie Focea est liée à Rome par des relations amicales remontant au moins au début du IVe siècle avant J.-C., et digne de la reconnaissance de Rome pour son aide dans la seconde guerre punique. Les Salluvi, qui gravitent autour de leur capitale Entremont (Aix-en-Provence) est rapidement vaincu et les légions romaines peuvent immédiatement rentrer chez elles.

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Massalia et la Gallia Transalpina (IIe s. av. J.-C.)[]

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Entremont : un cavalier en armes avec la figuration de ce que l'on interprète comme une tête coupée, suspendue au cou de son cheval.

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Fondation d'Aix par Sextius Calvinus.

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Marius et les ambassadeurs des Cimbres.

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Les territoires romains au Ier siècle avant notre ère. La Gallia Transalpina devient la Gallia Narbonensis.

Une génération plus tard, Rome est obligée d'intervenir à nouveau. L’ oppidum d’Entremont tombe entre les mains des Romains, tandis que les survivants bénéficient de l’hospitalité des redoutables Allobroges.

En Gallia Transalpina (sud de la Gaule)Gaule transalpine, Rome s'assure le passage vers l'Espagne dès le milieu du IIe siècle av. J.-C. Alors, avec le bornage, tous les milles, d'une voie qui n'est pas romaine, le Languedoc et le Roussillon acceptent les premiers éléments d'un joug qui va devenir pesant, tandis que les peuples ligures bataillent fermement pour ne concéder qu'un droit de passage[23].

Les Salyens sont défaits autour de 125/124 av. J.-C. par le consul Marco Fulvio Flacco.

Le consul, puis proconsul, Gaius Sextius Calvinus vient à bout des Salyens. Aquae Sextiae (les thermes de Sextius - Aix-en-Provence) est une colonie fondée en -122 par les légionnaires commandés par ce Sextius Calvinus. Elle succède à l'ancienne capitale voisine des Salyens Entremont, détruite l'année précédente par les armées romaines. Il y établit une castellum garnison sous l'oppidum saluvien d'Entremont[24].

Gaius Sextius Calvinus expulse les Barbares de tout le littoral qui conduit de Massalia en Italie, alors que les Massaliotes ne parviennent pas à les tenir définitivement en respect. Il ne peut, d'ailleurs, en triompher lui-même complètement et n'est fut que juste assez fort pour les obliger à reculer jusqu'à douze stades de la mer, là où la côte offre de bons ports, et jusqu'à huit stades, là où elle est rocailleuse, mais il fait cadeau aux Massaliotes du terrain ainsi évacué[25].

Certes Rome est avide d'affirmer son emprise dans la région pour des raisons économiques et stratégiques, mais dans un premier temps elle n'accapare presque intégralement le vaste arrière-pays massaliote.

Les campagnes sont menées entre -125 et -121, notamment par Gaius Sextius Calvinus et les consuls Gnaeus Domitius Ahenobarbus et Fabius Maximus Allobrogicus.

La région devient une province romaine en 121 av. J.-C., avec le nom de Gallia Transalpina ("Gallia au-delà des Alpes", également connue sous le nom de Gallia ulterior et Gallia comata, par opposition à la Gaule cisalpine ou "Gaule de ce côté des Alpes") également connu comme Gallia citerior et Gallia togata). Après la fondation de la ville de Narbo Martius (Narbonne), en 118 av. J.-C., la province est renommée Gallia Narbonensis, ou Gallia bracata, avec Narbo Martius (Narbonne) comme capitale.

Cnaeus Domitius y est nommé proconsul. Il s'efforce de -120 à -117 de créer une liaison terrestre, la Via Domitia entre les territoires ibériques, c'est-à-dire l'Espagne actuelle et la Gaule cisalpine.

La colonie grecque de Massalia, alliée, et son arrière-pays réduit forment une enclave libre au sein de la Gaule transalpine.

Les guerres cimbriques (113/101 av. J.-C.) opposent la République romaine et des Celtes à des tribus germaniques, les Cimbres et les Teutons. Ces barbares émigrent de la péninsule du Jutland au territoire contrôlé romain. Ils affrontent Rome et ses alliés. La guerre des Cimbres est une sérieuse menace pour Rome comme la seconde guerre punique. En -109, les Gaules cisalpine et transalpine sont ravagées par les Cimbres, les Teutons, les Ambrons, jusqu'à leur écrasement en -102 par Caius Marius à la bataille d'Aix et à Verceil, le 30 juillet de l'an 101 av. J.-C..

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La fin de l'indépendance[]

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César traverse le Rubicon.

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Début du siège de Massalia, la première action majeure de la Guerre Civile.

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Le siège de Massalia par Jules César.

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Edward Stanford Ltd., London — Caesar, The Civil Wars.

Cliente de Rome, Marseille refuse officiellement de prendre parti entre Pompée et de Jules César en -49. Mais accueillant la flotte de Pompée, dirigée par Ahenobarbus, elle affiche clairement sa préférence. Le soutien de Marseille à Pompée est assez logique car Pompée a en 77 av. J.-C. donné à la cité des territoires volques situés à l'ouest du Rhône.

Le siège de Massalia/Massilia est un épisode de la Guerre civile de César contre Pompée et la majorité du Sénat qui se déroule en 49 av. J.-C.. Assiégée par trois légions du printemps au 25 octobre de 49 av. J.-C. par César, puis par Gaius Trebonius et Decimus Junius Brutus, la ville est prise après deux batailles navales, au large de Marseille, puis de Tauroenton (au fond de la baie de l’actuel Saint-Cyr-sur-Mer) ou Tauroeis (à l'extrémité orientale de la baie, devant l'actuel havre du Brusc, à Six-Fours-les-Plages). Elles s'achèvent par la destruction de la flotte de guerre massaliote. La cité est ensuite privée de ses colonies et doit se soumettre à Rome.

Lucius Domitius, chef des partisans de Pompée, prend la fuite, en direction de l’Espagne, et sans plus l’espoir d'être secourus, à bout de force après presque 6 mois de siège, la cité se rend :

Les Marseillais, épuisés par toutes sortes de maux, réduits à la plus grande famine, battus deux fois sur mer, déroutés dans plusieurs sorties, ... décidèrent de se rendre, cette fois loyalement. Mais quelques jours avant, Lucius Domitius Ahenobarbus, connaissant les intentions des Marseillais, se procura trois navires, parmi lesquels deux appartenant à des amis intimes, et s’embarqua lui-même sur le troisième, profitant d’une violente tempête. Les poursuivirent les navires qui, par ordre de Brutus, montaient quotidiennement la garde au port : ils levèrent l’ancre et les prirent en chasse. Mais un des bateaux poursuivis, celui de Domitius justement, accéléra, persista dans sa fuite et, à la faveur de la tempête, disparut à l’horizon. Les deux autres, terrifiés par les attaques convergentes de nos navires, retournèrent au port. Les Marseillais, exécutant les ordres, portent hors de la place-forte armes et machines de guerre, font sortir du port et des chantiers les navires, consignant l’argent du trésor public[26].

Du fait des liens entre Rome et les Massaliotes, le siège et la capitulation ultérieure de Massalia à César pendant la guerre civile sont considérés comme un symbole du préjudice irréparable et de la folie de ce conflit[27].

Cependant, ainsi que le précise Strabon :

César et les princes, ses successeurs, en souvenir de l'ancienne alliance de Rome avec Massalia, se sont montrés indulgents pour les fautes qu'elle avait commises pendant la guerre civile, et lui ont conservé l'autonomie dont elle avait joui de tout temps, de sorte qu'aujourd'hui elle n'obéit pas, non plus que les villes qui dépendent d'elle, aux préfets envoyés de Rome pour administrer la province[28].


Massalia est donc conquise par Trébonius, légat de Jules César en 49 av. J.-C.. Nous allons voir que la ville perd alors un peu de son indépendance politique, mais reste un port actif et conserve très longtemps son caractère de ville grecque. L’habitat se développe dans l’ancienne zone portuaire[29].

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Massilia, ville romaine.

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NOUVEL ÉLAN SOUS LE HAUT-EMPIRE (Ier au début IIIe siècle)[]

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Cette tablette à écrire découverte dans les vases du port du IIIe siècle de notre ère porte une inscription pyrogravée XL(quadragesima) GALL(iarum) ST(atio) MASS(iliae) prouvant l’existence, à Marseille, d’une douane qui préleve sur les marchandises une taxe d’un quarantième de leur valeur[30].

Le dynamisme du port de commerce marseillais est également illustré, place Jules-Verne, par la découverte, a priori peu spectaculaire, de deux tablettes de bois pyrogravées. Toutefois les inscriptions que porte l’une d’elles témoignent de la probable existence d’une station douanière à Marseille au IIIe siècle. Massilia a ainsi conservé son privilège non seulement de percevoir des taxes douanières pour l’Empire romain (portorium), mais aussi, à l’instar des grandes cités grecques orientales telle Éphèse, d’en lever à son propre profit sur les marchandises transitant par son port. Ceci va à l’encontre de l’idée reçue de la punition romaine infligée à la cité grecque après sa chute et de son déclin commercial sous l’Empire romain[31].

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Les lendemains de la défaite (après 49 av. J.-C.)[]

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Jules César félicite ses légionnaires.

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Strabon écrit dans son ouvrage la Géographie (IV, 1,9) : Bien qu'Antipolis (Antibes) soit située dans le territoire de la Narbonitis (la province de Gaule narbonnaise) et Nikaïa, dans celui de l'Italie, Nikaïa demeure soumise aux Massaliôtai (les Grecs de Marseille) et fait partie de la province (donc de la Gaule) tandis qu’Antipolis a été rangée parmi les cités italiotes aux termes d'un jugement rendu contre les Massaliôtai qui l'a libérée de leur domination. Vestiges des thermes romains de Cimiez à Nice.

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Le vainqueur laisse en garnison à Massilia deux légions.

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Lors de la réorganisation de 27 av. J.-C., la Gaule Transalpine est renommée la Narbonnaise, car Narbonne et Arelate (Arles) éclipsent Massilia.

Malgré l'irritation des troupes portée à son comble dans les derniers moments du siège, les Massaliètes espèrent encore que César, considérant l'ancienneté de leur république, leurs nombreux titres de gloire et les services qu'ils n'ont cessé de rendre à Rome et dont les résultats, vingt ans auparavant, ont été la chute de Carthage, et en dernier lieu la conquête de la Gaule, se contente et de vider le trésor public et les arsenaux. Ils reviennent bientôt de leurs illusions. Il ne suffit plus au vainqueur de posséder une citadelle au sein même de Massalia pour y tenir désormais garnison ; il lui faut surtout une cession de territoire[32].

Aussi toutes les colonies, à l'exception de Nice, doivent être abandonnées et les possessions sur le sol de la Gaule sont réduites a des limites qui, à peu de chose près, sont celles de l'arrondissement actuel de Marseille. Strabon écrit :

Bien qu'Antipolis (Antibes) soit située dans le territoire de la Narbonitis (la province de Gaule narbonnaise) et Nikaïa (Nice), dans celui de l'Italie, Nikaïa demeure soumise aux Massaliôtai (les Grecs de Marseille) et fait partie de la province (donc de la Gaule) tandis qu’Antipolis a été rangée parmi les cités italiotes aux termes d'un jugement rendu contre les Massaliôtai qui l'a libérée de leur domination[33].

La citadelle ayant à commander à ce qui va rester de Massalia, tout en assurant l'accès de la mer par l'ancien port de la Joliette, embrasse nécessairement l'Ephesium. On voit alors coexister deux villes : celle des soldats de César qui est la Ville Haute, et la Ville Basse qui reste grecque et conserve la plupart de ses antiques institutions[34].

César ne séjourne point à Massilia après le siège. Il a hâte de repasser en Italie, car, ainsi que l'observent les auteurs anciens, après avoir conquis la Gaule avec le fer des Romains, il lui reste à conquérir Rome avec l'or des Gaulois et en particulier avec celui des Massaliètes[35].

Le vainqueur laisse en garnison à Massilia deux légions, c'est-à-dire douze mille soldats, dont l'insolence grandit en proportion des humiliations nouvelles que leur chef inflige à ses habitants[36].

Cicéron, auteur contemporain, qui nous a déjà fait connaître l'élévation, la grandeur et la prospérité de l'Athènes des Gaules, avant le siège, peint bien, à une autre époque de sa vie, l'ingratitude de César envers cette même ville, lorsqu'il écrit à son fils :

Nous avons vu comme dernière marque de l'extinction de notre république l'image de la ville de Massalia portée en triomphe, et l'on n'a pas honte de triompher d'une ville sans le secours de laquelle nos généraux n'auraient jamais soumis les peuples qui sont au-dela des Alpes[37].
Celui qui abusait ainsi de la victoire devait sa vaste instruction à un rhéteur massaliète, et tout en reconnaissant l'antique supériorité dans les armes et dans les lettres acquise par Massalia, il crut faire assez en lui laissant un simulacre d'autonomie[38]

Ce n'est qu'un simulacre, en effet, car les lois et les coutumes anciennes vont être transformées et modifiées. Il n'est plus possible d'obliger l'homme de guerre à déposer ses armes avant de mettre le pied dans la ville et les Massiliens sont encore moins libres de continuer à fabriquer des armes pour en faire trafic au loin ou pour les besoins d'une flotte qui a à tout Evénement appuyé leur commerce jusqu'aux extrémités du monde[39].

Lors de la réorganisation de 27 av. J.-C., la Gaule Transalpine est renommée la Narbonnaise, car Narbonne et Arelate (Arles) éclipsent Massilia[40].

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Port antique de Marseille (grec, puis romain).

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Ier siècle[]

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Redémarrage de l'économie et la vie culturelle[]

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Le port de Marseille continue à avoir une grande importance économique et culturelle.

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Monnaie de Massilia au Ier siècle.

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Amphores massaliètes à fond plat.

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Les seules libertés réelles laissées à Massilia sont celles de savoir, de penser et d'enseigner.

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Mosaïque à dessin géométrique. Musée d'histoire de Marseille. Ier siècle, découvert lors de la construction de la nouvelle cathédrale de la major au XIXe siècle.

Les Massiliens, malgré le siège, la famine et la peste qui les ont décimés, sont encore nombreux. On peut en trouver la preuve dans l'importance de la garnison que César doit leur opposer.

Mettant un terme aux regrets du passé, ils reprennent courage et savent entreprendre largement un commerce d'économie et faire même du métier à propos d'art, pour acquérir de l'argent. La monnaie des Massiliens n'est plus aussi belle qu'avant le siège ; mais ils en frappent beaucoup et trouvent à la faire circuler, car elle est préférée à celle des Romains[41].

Leurs poteries rouges si remarquables par leur légèreté et le fini de leurs décors sont exportées plus que jamais; les produits de leurs verreries également. Il n'est pas jusqu'aux plantes médicinales des environs de Massilia qui ne soient devenues, au dire de Pline, d'un placement avantageux[42].

À l'époque d'Auguste, la ville connaît une nouvelle grande phase de construction. L'agora-forum est reconstruit comme en témoignent les fragments de dallages découverts par Ferdinand Benoît au sud des Caves de Saint-Sauveur. Le forum est bordé à l'ouest par un autre grand édifice, le théâtre, dont quelques gradins sont conservés jusqu'à nos jours dans l'enceinte du collège du Vieux-Port.

Le port de Massilia nous dit que :

Le port de Marseille romaine est un grand port de commerce ouvert sur la Méditerranée. Les céramiques et les amphores découvertes, notamment dans les fouilles de la place Jules-Verne, illustrent les relations économiques existant entre Massilia et l’Italie, bien sûr, mais également avec les provinces de Bétique et de Tarraconnaise (Espagne), de Lusitanie (Portugal), de Maurétanie et de Cyrénaïque (Afrique du Nord) et la Méditerranée orientale[43].

Des thermes sont installés le long du port également à la même époque. Les vestiges, remontés sur la place Villeneuve-Bargemon, sont visibles quasiment à leur emplacement d'origine derrière la Mairie.

Si le travail industriel aidé du commerce reprend une activité qui ne cesse plus, les écoles rouvertes, peu après le siège, brillent encore et Massilia continue a être le foyer des lumières de l'Occident. La supériorité morale sur leurs vainqueurs est la seule consolation des Massiliens[44].

Les seules libertés réelles laissées sont celles de savoir, de penser et d'enseigner. Les diverses sciences ont leurs chaires particulières entourées de nombreux écoliers venant de la ville, du dehors et de Rome même. Les professeurs massiliens, facilités par le mouvement mercantile local pour leurs communications avec les savants de la Grèce et de l'Egypte, savent toujours rivaliser avec eux en fait d'enseignement. Des relations intellectuelles plus intimes avec l'Egypte sont surtout possibles, à l'occasion de Gallus. Ce poète dont Virgile immortalise le nom, qui est né, selon toute probabilité, à Massilia, et a été formé dans ses écoles, doit à la faveur d'Auguste, le gouvernement de l'Egypte, ce qui le met dans le cas de séjourner a Alexandrie, en souverain, et d'y favoriser ses compatriotes[45].

A côté de Gallus présentons Valerius Cato, ce grammairien de Massilia qui, donnant à Rome des leçons de littérature et de poésie, vers la 21e année avant notre ère, a ses cours tellement suivis qu'il parvient à gagner une grande fortune. S'il ne sait pas la conserver, malgré la continuité de la faveur publique, Valerius Cato garde la supériorité de son talent et la régularité de sa conduite privée[46].

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Massilia Graecorum.

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Ville Haute/Massilia Graecorum[]

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Carte du développement économique des provinces romaines d'Occident au Haut-Empire (Source : Leveau 2007). Marseille n'est pas la ville principale de la Narbonnaise, mais elle située dans une zone économique riche et à côté des grandes voies du négoce maritimes et terrestres.

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Fouilles de Massala/Massilia en 1967.

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Mosaïque au dauphin, Ier siècle, découvert près de la Major à Marseille.

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Sépulture à incinération de la nécropole Sainte-Barbe à Marseille. Première moitié du Ier siècle après J.C.

Les bonnes mœurs de Valerius Cato sont les mœurs de Massilia, de Massifia Graecorum, qu'il ne faut pas confondre avec la Ville Haute, soit la citadelle qui est devenue ville romaine[47].

Dans la Ville Haute, aussi bien qu'à Rome, on vit dans l'oisiveté et la corruption. On aime mieux piller que travailler. Les dépouilles des vaincus subviennent à tous les besoins. I suffit de s'adresser à l'Empereur pour obtenir du pain et des plaisirs.

Dans la Ville Basse, au contraire, règne, pour le bien de tous, l'économie et l'activité. On ne recoure a Rome que pour se plaindre des obstacles apportés aux efforts individuels par les exactions d'un gouverneur de province ou de tout autre représentant de César[48].

Malheureusement, le mot d'ordre devant le Sénat est, depuis plus de quarante ans, d'étouffer les cris de Massilia-Graecorum. Il ne faut point, par conséquent, prendre comme mesure du talent des orateurs massiliens le peu de succès de leurs efforts dans l'intérêt de leur patrie. Ces orateurs ne sont pas moins dignes d'être remarqués et écoutés[49].

Nous citerons parmi eux, comme ayant brillé à la fin du règne d'Auguste et au commencement de celui de Tibère : Oscus, Pacatus et Agrotas.

Oscus s'est fait admirer à la barre, à Massilia, sous le siècle d'Auguste et Tibère. Il est de ceux qui ont fait la conquête de Rome. Il est disert, judicieux et surtout prompt à la réplique, selon Sénèque[50].

Pacatus, l'émule d'Oscus, donne dans sa patrie des leçons d'éloquence latine avant de passer à Rome où ses harangues sont fort appréciées. Il lui arrive souvent d'être chargé d'écrire les discours des personnages romains importants.

Agrotas, enfin, formé à Massalia à l'éloquence latine aussi bien qu'à l'éloquence grecque, a, d'après Senèque, les plus grands succès à Rome. Cet auteur, pour louer son éloquence latine, fait observer qu'on l'aurait cru romain d'origine, tant sa voix est sympathique et sa prononciation choisie. Il a le don de la parole, comme les Marseillais de nos jours[51].

Ces trois orateurs, sortis des écoles de Massilia, ne sont pas les derniers, bien s'en faut. Nous avons voulu les montrer surtout comme marquant la transition de l'ère ancienne à l’Ère nouvelle. En effet, le dernier d'entre eux a à peine fini de se faire entendre, qu'arrive à Rome Claudius Quirinalis. Quirinalis, né à Massilia, s'illustre par ses études dans sa patrie, d'après saint Jérôme, et va ensuite professer avec distinction avant d'exprimer ses idées touchant l'enseignement philosophique des écoles de Massila, depuis le siège jusqu’à l'époque dont nous parlons[52].

Dans le passé, les aspirations des Massaliètes ont été spiritualistes comme celles de la partie la plus avancée des écoles d'Athènes et d'Alexandrie. Ces écoles, ayant donné le même exemple jusqu'à l'avènement du christianisme, ainsi que le prouve leur histoire, il est difficile de supposer que Massilia ait pu changer de voie[53].

Il n'y a pas de motif pour cela, bien au contraire. Captive, déchue désormais de son rang politique, elle doit, tout en rongeant son frein, recourir plus que jamais à un enseignement philosophique réparateur[54].

Combien de ses habitants doivent partager ces espérances qui vont se généralisant alors, et que Virgile exprime si bien en annonçant la Justice qui revient !

Cet enfant qui mettra fin à l'âge de fer et qui assurera le retour de l'âge d'or dans ce monde[55].

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Massilia Graecorum.

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Vers l'année 50[]

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Statue d'Agricola à Fréjus.

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Saint Paul ne semble pas s'être arrêté en Provence

Quel que soit l'ordre des faits auquel on veuille s'arrêter, il faut bien admettre des influences d'un ordre élevé, pour imprimer cette honnêteté et cette urbanité de bonne compagnie qui, vers l'année 50 de notre ère, permet de présenter Massilia comme un modèle de vertus publiques et privées. Écoutons plutôt Tacite qui, écrivant la vie d'Agricola, son beau-père, de cet homme de bien, objet de l'admiration générale, fait observer qu'il doit l'éducation morale qui le garantit des désordres de son époque, au soin qu'à sa mère Procilla de faire choix de la ville de Massilia comme d'une école où l'on trouve la politesse des Grecs alliée à la simplicité et à la retenue des provinces[56]. Agricola fait donc ses études à Massilia (Marseille), ville où l'urbanité grecque et l'économie de nos provinces se trouvaient réunies et heureusement associées, nous dit Tacite[57].

Tite-Live fait le même éloge de Massilia, en félicitant Procilla d'avoir eu recours à cette ville pour donner à son fils Agricola les enseignements les plus précieux. Des hommes comme les instituteurs d'Agricola et des femmes recherchant le bien à l'égal de Procilla, sont assurément bien aptes à recevoir les premières leçons de la foi chrétienne de la bouche de saint Paul, si cet apôtre a traversé la Province romaine, en allant en Espagne, vers l'an 60... Cum in Hispaniam proficisci capero, spero (: praeterius videam vos, et à vobis de« ducam illic[58].

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Les débuts du christianisme[]

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Crypte de saint Victor (Marseille). La figure sculptée (VIe siècle ?) au dessus de la colonne représente Lazare, avec son bâton d’évêque et la palme du martyr.

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La résurrection de Lazare souvent représentée sur les tombeaux (dans les catacombes, ou dans des églises). Ici on voit Jésus faire sortir Lazare de sa tombe, devant ses deux sœurs (Marthe et Marie).

C'est encore dans un entourage semblable à celui qu'a dû avoir Agricola, à Massilia, que l'on retrouve volontiers Lazare de Béthanie[59].

Quand Simon le zélote, l'apôtre de Béthanie, lui présente son voisin Lazare, Jésus découvre un personnage très cultivé, empreint de la culture hellénisante détestée par les dirigeants d'Israël. Le Talmud dit :

Celui qui initie son fils dans la science des grecs ressemble à celui qui élève des porcs[60].

Jésus l'encourage au contraire dans ces lectures profanes :

Cela te servira à connaître le monde païen… Continue[61].

Selon la légende, la présence chrétienne à Marseille remonte aux temps apostoliques avec le débarquement près de Marseille de Lazare et des saintes Maries (Marie-Madeleine, sainte Marthe et de Marie Salomé).

Lazare est-il le premier évêque ? Marthe a t'elle terrassé un dragon dans les environs. Il y a une magnifique statue de Marie Madeleine dans une petite crypte de l'église des Aygalades. Marie Salomé est la patronne des gitans, qui vont chaque année aux Saintes-Maries-de-la-Mer.

Lazare est donc l'évangélisateur de la ville grecque de Massalia[62]. Il n'y a pas impossibilité matérielle pour Lazare d'arriver à Massilia, comme tant d'autres persécutés et exilés qui, avant et après le siège par Jules César, n'ont cessé d'y accourir des pays les plus éloignés pour y chercher le repos[63].

Les Massaliètes sont disposés à accueillir les promesses messianiques du groupe juif-alexandrien, de Marseille[64].

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Massilia et la vertu[]

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Pétrone et son Satyricon

Massilia est, du temps de Tibère et de Pline l'Ancien, une très grande ville qui a des rapports journaliers au moins avec Rome. Cette communication par malheur n'est que trop réelle, et l'exemple de Pétrone, connu par son Satyricon prouve que les occasions ne manquent pas pour entraîner dans la voie du libertinage les jeunes Massiliens qui séjournent dans la capitale romaine[65]

A Massilia, au contraire, la vertu continue à y être en honneur; ses écoles sont encore fréquentées et leur enseignement rivalise avec celui d'Athènes et d'Alexandrie.

Crinas ou Crinias est un médecin marseillais du Ier siècle, contemporain de l'empereur Néron. Il pratique la médecine à Marseille, en ayant des connaissances mathématiques et astrologiques. Ce que l'on sait de lui tient à quelques lignes de Pline l'Ancien, dans son Histoire Naturelle[66]. Crinas devient encore plus riche que Charmis. Il s'est rendu célèbre en léguant une partie de sa fortune, dix mille sesterces, pour la construction des murs de sa patrie. Il a à lutter longtemps avec Thessalus qui avant lui a joui à Rome d'une grande renommée, et pour en triompher, il n'a pas craint de recourir à l'astrologie[67].

Il ne sort pas seulement alors de bons médecins des écoles de Massilia, on y forme de doctes légistes parmi lesquels se recrutaient des magistrats parfaits pour administrer la ville et défendre ses droits. L'histoire conserve le nom du jurisconsulte Charmalaus, aussi bien que celui de Zenothemis, son fils, deux hommes de talent, et très-vertueux, qui ont, l'un ou l'autre, à faire reconstruire les murs de Massilia avec l'argent légué par Crinas.

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IIe siècle[]

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La fin de l'opulence[]

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Épave d'un bateau de commerce d'époque romaine fin du IIe, début du IIIe siècle après J.C., découverte lors des fouilles de la place Jules Verne à Marseille. Exposée au musée d'histoire de Marseille du centre bourse.

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Mosaïques romaines, du IIe siècle ou du début du IIIe siècle, à tesselles noires et blanches de 1 cm de côté figurant des motifs géométriques. Extrait de La Major et le premier baptistère de Marseille, F. Roustan, 1905.

Les entrepôts coexistent avec un vaste complexe thermal qui répond également à une volonté de monumentalisation de cette façade maritime[68].

L'agora-forum est reconstruit comme en témoignent les fragments de dallages découverts par Ferdinand Benoît au sud des Caves de Saint-Sauveur. Le forum est bordé à l'ouest par un autre grand édifice, le théâtre, dont quelques gradins sont conservés jusqu'à nos jours dans l'enceinte du collège du Vieux-Port.

Des thermes sont installés le long du port également à la même époque. Les vestiges, remontés sur la place Villeneuve-Bargemon, sont visibles quasiment à leur emplacement d'origine derrière la Mairie.

Pendant le Haut Empire romain, la zone portuaire s'étend considérablement[69]. Elle s'étend sur la rive nord du port, suit la corne du port (Jardin des Vestiges) dont le quai est reconstruit à l'époque flavienne, et se prolonge au fond du Vieux-Port actuel. Dans cette zone, les fouilles de la place Général-de-Gaulle dégagent une grande esplanade empierrée qui peut correspondre à des salines aménagées. De nombreux entrepôts à dolia sont connus. Une partie de l'un d'entre eux est exposé au rez-de-chaussée du Musée des docks romains.

Des fouilles archéologiques menées entre 1995 et 2010 montrent la vitalité économique de la ville. Cependant, contrairement à bien des cités de Narbonnaise comme Arles, Vaison-la-Romaine ou Nîmes, aucun monument romain d'envergure ne subsiste aujourd'hui.

Les deux premiers siècles témoignent d'une certaine opulence économique du fait de l’excellent réseau commercial maintenu autour de la Méditerranée. Mais en plus Marseille prend une réelle importance culturelle en entretenant la culture grecque. De nombreux romains viennent à Marseille suivre les cours de ses fameuses écoles de rhétorique. Petit-à-petit cependant, leur nombre s'accroît et la ville se romanise.

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L'hypogée de Saint-Victor[]

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L'hypogée qui forme encore aujourd'hui en partie la crypte de l'église de Saint-Victor.

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Marie de Magdala.

Ces mêmes murs que César a fait détruire vont bientôt être nécessaires pour arrêter un moment les Barbares. Leur reconstruction devient possible pendant des règnes réparateurs comme ceux d'Antonin (138 - 161). Antonius est un homme profondément religieux qui ne vénère que les dieux romains. Cependant, l'empereur ne persécute pratiquement pas les chrétiens, mais il ne lève pas l'interdiction de leur religion.

C'est sous ce dernier (140 à 160), qu'il est permis d'élever à Massilia un premier temple chrétien au-dessus de l'hypogée qui forme encore aujourd'hui en partie la crypte de l'église de Saint-Victor. Des marbres l'attestent jusqu'en 1040, ainsi que le prouvent ces mots de la charte Cartulaire de Saint-Victor :

Actenus impressum antiquis continetur mar moribus ... tempore Antonini fondatum.

Il est bon de rappeler que les premiers chrétiens se réunissent dans des lieux de sépulture parce que ils sont par eux-mêmes des propriétés incontestables auxquelles le droit d'asile est attaché. D'après les lois les plus anciennes, tout emplacement qui reçoit intentionnellement la dépouille d'un homme est sacré et jouit d'un arca autour, et l'on peut ajouter à cet arca des dépendances qui sont sacrées comme lui. On a le droit de construire au-dessus un monument, ou bien de creuser au-dessous une hypogée pour sa famille et ses clients[70].

L'hypogée que l'on voit à Saint-Victor doit être la propriété de l'un des premiers Massiliens convertis. La tradition veut que saint Lazare et Marie de Magdala y prêchent et trouvent momentanément un refuge. Assurément d'autres chrétiens, à défaut de saint Lazare et de sainte Madeleine, usent de cet hypogée, avant l'époque d'Antonin, comme d'un lieu de réunion sûr où la force brutale et la violence peuvent seules venir les troubler. Ces néophytes viennent de la ville romaine aussi bien que de la ville hellénique, car la connaissance de l’Évangile pénètre dans l'une aussi bien que dans l'autre par des voies différentes peut-être, mais le résultat n'en est pas moins une société religieuse unique, exposée aux mêmes épreuves[71].

On dépose dans cet hypogée, sous le règne d'Antonin, des martyrs de la foi. Le temple construit au-dessus doit être respecté sous les premiers successeurs d'Antonin.

Mais les persécutions contre les chrétiens reprennent toute leur force, ce n'est plus qu'a travers des ruines que les chrétiens massiliens peuvent entrevoir leur précieux hypogée et se réunir et prier.

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Sarcophage de Julia Quintinia, IIe siècle, abbaye de Saint-Victor, Marseille.

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ANTIQUITÉ TARDIVE (IIIe au Ve siècle)[]

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L’Antiquité tardive constitue une période de transition entre le monde antique et le Moyen Âge.

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IIIe siècle[]

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Saint Victor[]

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Saint Victor.

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Stèle à fronton, buste en marbre avec inscription en grec, Zosimos (IIIe siècle après J.-C.)

De nouveaux martyrs trouvent encore leur sépulture dans l'hypogée de Saint-Victor. De ce nombre sont probablement saint Défendent et ses compagnons, qui viennent d'être donnés pour patrons à une église surburbaine, mais aussi très certainement saint Victor et ses compagnons d'armes Longin, Alexandre et Félicien[72].

Víctor de Marsella (Haute-Égypte ?, Seconde moitié du IIIe siècle - Marseille , Provence, 21 juillet 303 ou 304) est un militaire de l'armée romaine. Converti au christianisme, il est tué par sa foi. Il est vénéré comme un saint et un martyr par toutes les confessions chrétiennes.

De 303 à 304 Maximien Hercule, associé au trône par Dioclétien, vient à Massilia, encore tout couvert du sang de la légion thébaine pour persécuter les chrétiens, et le préfet Astérius dénonce Victor comme un des plus fervents adeptes de la religion nouvelle.

Le courageux soldat est mis à mort ainsi que ceux qui confessent la foi en même temps que lui et tous les corps sont précipités dans la mer pour être soustraits à la piété des fidèles. Mais les flots les ayant rejetés sur le rivage, quelques chrétiens les recueillent et vont les ensevelir dans l'hypogée qui, porte de nos jours le nom du glorieux soldat et l'a donné à toutes les constructions qui y sont adjointes ou superposées[73].

Zosime de Panopolis, (grec : Ζώσιμος ὁ Πανοπολίτης), alchimiste et gnostique né à Panopolis (auj. Akhmîm) en Haute-Égypte au IIIe siècle, est l'un des plus grands représentants de l'alchimie de langue et culture grecque. Né dans le sud égyptien, il doit aussi avoir vécu à Alexandrie. Les historiens situent sa vie aux environs de l'an 300, durant la période romaine. On trouve une stèle de lui à Massilia.

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IVe siècle[]

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Avec les troubles politiques qui marquent le début du IVe siècle et de manière croissante le Ve siècle de l'Empire romain, Massilia semble entrer dans une période de stagnation.

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Les Timouques[]

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Fresque de Saint-Julien-lèz-Martigues / Les Timouques de Massalia.

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Voie dallée du Jardin des vestiges à Marseille, bas empire, IVe siècle.

Les timouques sont des magistrats, et c'est ainsi, en effet, qu'Ilésychius explique le mot.

Le martyr de saint Victor, comme tous les martyrs s'accomplit dans la Ville Haute, parce que là seulement la puissance des tyrans de Rome peut se faire sentir jusqu'a l'effusion du sang, sans protestation[74].

Il ne faut pas oublier que la Ville Basse, ou ville grecque, ne cesse pas d'être administrée par ses Timouques, et rien ne permet de supposer que des magistrats aussi éclairés aient pu subir une pression allant jusqu'à faire prendre des mesures sévères contre les chrétiens.

Au reste, ces mêmes Timouques usent toujours à la fois de tant de réserve et d'habileté que la Ville Basse de Massilia est peu inquiétée au milieu des rivalités et des compétitions des empereurs.

On ne la voit guère citée que lors de la lutte entre Constantin et Maximien-Hercule, lorsque celui-ci, revenant sur sa troisième abdication, dispute à son gendre le commandement supérieur des légions. Peu confiant dans la force des remparts d'Arles où il veut d'abord se défendre, Maximien parvient à se renfermer dans Massilia (310). Mais lorsque les habitants voient leurs murs cernés par l'armée de Constantin et sur le point d'être escaladés, ce qui leur fait une obligation d'opter entre les deux compétiteurs, ils n'hésitent pas à se prononcer pour ce dernier et ouvrent eux-mêmes leurs portes à ses soldats[75].

Le complexe est bordé au nord par une voie dallée est-ouest, dotée d’un collecteur axial et d’un portique. Cette voie importante correspond vraisemblablement à un decumanus prolongeant en ville la voie d’Italie qui franchit l’enceinte sur le site de la Bourse ; à l’ouest cet axe semble marquer une inflexion parallèle au trait de côte[76].

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Oresius premier (?) évêque[]

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Songe de Constantin et bataille du pont Milvius. Constantin se convertit. Il invite Oresius, en l'année 314, à assister au Concile d'Arles.

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Le groupe épiscopal rassemble les bâtiments liés au culte chrétien qui, dans l’Antiquité, sont souvent réunis en un même lieu : le baptistère, la cathédrale et la résidence de l’évêque, encore appelée palais épiscopal.

Les Massiliens doivent accueillir avec bonheur la conversion de Constantin, laquelle a lieu en 31. Depuis trois cents ans les progrès de la religion du Christ sont considérables parmi eux, et c'est surtout dans la ville grecque que les fideles, moins en butte aux persécutions que dans la ville supérieure, peuvent voir leur nombre s'accroître de jour en jour. Mais la liberté étant accordée alors à la ville romaine, l'unité se fait en quelque sorte spontanément entre les deux villes. S'unissant alors, les habitants, d'un commun accord, élèvent Oresius à l'épiscopat[77].

Oresius est le premier évêque de Marseille connu. Il siège en 314. C'est un éminent personnage qui ne se borne pas à donner l'exemple des vertus au sein de la société qu'il a à diriger. Homme de science il est jugé plus que tout autre apte à représenter au dehors la Massiiia chrétienne. On le voit, en effet, assister au Concile d'Arles en 314 et figurer, au treizième rang parmi les quarante-cinq évêques qui y sont réunis[78].

On peut en dire autant de Proculus de Marseille, évêque de Marseille de 380 à 430, son successeur, qui est choisi lors du Concile d'Aquilée, par les églises de la Gaule méridionale pour les y représenter. Les vertus et les talents qui distinguent cet évêque lui valent la primauté dans le Concile de Turin, en 397. C’est durant le pontificat de Proculus, prélat énergique et entreprenant, qu’il faut faire remonter les deux grandes fondations de cette époque : l'abbaye Saint-Victor de Marseille et la première cathédrale de la ville.

Cette primauté accordée sans doute au mérite personnel ne passe point à la ville elle-même, quoique elle y a droit. Les titres qui ont milité en sa faveur sont résumés par saint Paulin qui séjourne à Massilia pendant que la lutte pour la primauté préoccupe les esprits[79].

Le siège épiscopal tire surtout son importance de la juridiction sur la ville grecque, cette portion de Massilia formant encore à cette époque une République gouvernée par les Timouques, dont l'assemblée prend le nom de Sénat, mais qui ne peuvent prescrire l'exécution des lois que lorsque celles-ci sont ratifiées par le peuple[80].

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Graetia[]

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Le nom de Massilia est Graetia sur la Table de Peutinger.

La ville grecque demeure, en outre, la capitale d'un petit Etat territorial auquel est conservé, comme expression géographique, le nom antique de Graetia. Cela est prouvé par la Table de Peutinger, dont le travail remontant à la période comprise entre Auguste et les fils de Constantin, présente les détails les plus sûrs de l'Orbis terrarum des Romains[81].

De son côté, la ville romaine continue à être administrée, comme toutes les autres villes de l'empire, par les fonctionnaires romains. Mais sous le rapport religieux, elle accepte la juridiction de l'évêque sans se préoccuper de la nationalité à laquelle il appartient[82].

Cette unité et cet accord offrent des avantages sous le rapport religieux, mais le contact permanent et direct avec la corruption romaine opère au sein de beaucoup de familles grecques de si grands changements, que l'on ne tarde pas à pouvoir appliquer à chacune des deux villes le triste adage ne convenant jadis qu'à l'une d'elles :

Massiliam naviges ! Si vous êtes avide de débauche, allez à Massilia ![83].

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Arelate (Arles)[]

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Les thermes de Constantin deviennent au moyen-âge palais comtal (Musée d'Arles Antique).

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Les arènes d'Arles vont au moyen-âge être fortifiées et habitées, du fait des attaques des musulmans.

En 309 ou 310, Maximien est dépêché au sud d'Arles avec une partie de l'armée de l’empereur Constantin pour contrer les attaques de Maxence dans le sud de la Gaule. À Arles, il annonce la mort de Constantin et prend la pourpre impériale. En dépit des pots-de-vin qu'il offre à tous ceux qui voudraient le soutenir, la majeure partie de l'armée de Constantin lui demeure fidèle, et Maximien est contraint de s'éloigner. Constantin reçoit bientôt la nouvelle de cette révolte, abandonne ses actions militaires contre les tribus franques, et progresse rapidement vers le sud pour affronter Maximien qui fuit à Massilia, car la ville est plus adaptée pour résister à un long siège qu'Arles. Mais cela joue peu en sa faveur car soit les citoyens marseillais demeurés loyaux, soit les soldats de Maximien, lui ouvrent les portes. Maximien est fait prisonnier, dépouillé de son titre pour la troisième et dernière fois, mais Constantin lui fait grâce de vie.

La colonie grecque n'a plus seulement à ses côtés une ville romaine de troisième ou de deuxième ordre.

A une courte distance de ses murs se trouve la capitale même de l'empire, depuis que les faveurs de Constantin-le-Grand et de ses successeurs pour Arelate (Arles) ne connaissaient plus de limites.

Ce n'est pas impunément qu'on se trouve dans le voisinage ou sur le passage de cette foule immense de courtisans et de solliciteurs, dont les derniers Césars aiment tant à s'entourer.

L'établissement d'une capitale sur les bords du Rhône a en outre des préjudices moraux : ceux qui résultent de la création d'une rivalité commerciale entre Massilia et Arles. Cette dernière ville gagne sous le double rapport du trafic et de la population tout ce que perd la première. Arles parvient à renfermer cent mille habitants, et les langues grecque et latine y sont parlées avec une égale distinction [84].

Tout en faisant la part de l'exagération, on ne peut nier que si la grandeur de cette capitale est de courte durée, le coup porté à la prospérité matérielle de Massilia est d'autant fatal que les malheurs du temps qui vont suivre ne vont pas permettre d'y remédier.

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Reconstitution de Massilia. Les temples représentés sont sur les collines de l'actuel quartier du Panier[85].

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DE L'EMPIRE ROMAIN AU MONDE MÉDIÉVAL[]

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Marseille au Ve siècle[]

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Les auteurs byzantins du VIe siècle sont encore sensibles au prestige ancien de Massalia.

À partir du début du Ve siècle, les témoins de l’occupation de Marseille sont plus fréquents. Ils s’inscrivent le plus souvent dans la poursuite de l’occupation romaine[86].

Quoi qu'il en soit, Massilia ne cesse point encore d'être la maîtresse des bonnes études, et ses écoles, relativement célèbres, continuent à être très fréquentées. Le déclin est si peu important que l'on peut à peine le remarquer. Certes le bon goût dans l'art et dans la littérature, dépend seulement de cette décadence universelle que personne rien n'est capable d'enrayer depuis la fin du siècle d'Auguste[87].

Les auteurs byzantins du VIe siècle, un siècle plus tard, sont encore sensibles au prestige ancien de Massalia, qui leur permet d'évoquer les temps glorieux de la colonisation grecque. Ils savent aussi que la réalité de l'époque de Justinien est bien différente. Agathias constate tristement que la ville a perdu contact avec la culture hellénique. Plus grave encore, elle a même renoncé au gouvernement né de la politique des ancêtres (patrios politéia), c'est-à-dire à son de cité. Voilà certes une sérieuse déchéance, par rapport aux temps de Marseille s'imposant par l'activité de son port et le renom de ses écoles. Toutefois la ville garde, aux yeux de ces auteurs, une importance certaine pour le contrôle de la Méditerranée occidentale au moment où l'Empire réoccupe l'Italie[88].

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Fin du Bas-Empire romain (400 - 476)[]

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Au Ve siècle, le paysage urbain présente peu de modifications morphologiques, mais les bâtiments publics connaissent un changement de vocation afin d’accueillir un atelier de travail du métal, voire d’habitat ponctuel jusqu’au VIIe siècle. S’amorce alors une longue période de déprise de l’espace qui semble également caractériser d’autres secteurs de la ville exclus de l’emprise des enceintes réduites établies au haut Moyen Âge[89].

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Cassien (ca 360 - 435)[]

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Vie de Jean Cassien.

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L’abbaye Saint Victor est détruite par les musulmans, reconstruite, mais à nouveau en partie détruite pendant et après la Révolution.

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Sarcophage de Jean Cassien dans la crypte de l'abbaye de Saint Victor.

L'innovation est le fait de Cassien qui, avant de se fixer à Massilia, a, dans un but religieux, séjourné longtemps en Palestine, en Egypte, à Constantinople et à Rome. De l'aveu de ce saint personnage, la vie des cénobites entièrement consacrée à la charité présente une lacune, si l'on n'a pas trouvé à portée de la cellule des livres et une école[90].

Après un long séjour auprès des moines anachorètes d'Égypte, Cassien débarque à Marseille en 416, amené sans doute par Lazare, évêque d'Aix, rencontré l'année précédente en Palestine au concile de Diospolis. Jean Cassien reste à Marseille jusqu'à sa mort entre 433 et 435[91].

Cassien appelle à la pratique de sa règle les femmes aussi bien que les hommes, ouvre deux monastères séparés, tous deux sous l'invocation de la Vierge Marie. En 416, Jean Cassien fonde l’abbaye Saint-Victor de Marseille. Ce monastère est appelé à un rôle majeur dans tout le sud-est de la France jusqu'au XIIe siècle[92].

S'il n'est pas le créateur des monastères en Gaule, puisqu'Honorat d'Arles fonde Lérins vers 410, et qu'il existe déjà Ligugé, près de Poitiers (361), ou Marmoutier, près de Tours (372), Cassien est toutefois le premier à les implanter en milieu urbain. Les, car Saint-Victor fonde deux monastères[93].

On disserte encore aujourd'hui au sujet de l'emplacement primitif de la maison-mère des Dames Cassianites, dont la célébrité ne tarde pas à s'établir, sous les dénominations plus ou moins locales de Saint-Cyr et de Saint-Sauveur. Pour nous, nous avons de fortes raisons de croire que leur premier monastère est établi à l'entrée du Port-Vieux.

Quant à la congrégation d'hommes, il est certain que Cassien lui-même la fixe tout auprès des catacombes massiliennes ou de l'hypogée, dont nous avons déjà parlé. A cause des reliques du principal martyr qui y reposent, elle ne tarde pas à recevoir le nom de Saint-Victor.

Les disciples réunis de son vivant à Saint-Victor par Cassien sont nombreux en 439. Ils s'adonnent aux études religieuses sans négliger les lettres profanes. Ils suivent en cela l'exemple du maître qui écrivit les Traités théologiques les plus remarquables de l'époque.

Il y a alors à combattre les erreurs des Ariens et des Nestoriens, mais en accomplissant ce rude labeur on se laisse aller, à Saint-Victor, au demi-pelasgianisme, si bien que l'évêque Venerius, pieux et zélé comme son prédécesseur Proculus, a, à cet égard à sévir fortement contre Leporius et quelques autres moines. Il le fait avec force, sans nuire pourtant au développement religieux et scientifique de l'abbaye.

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Ses successeurs[]

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Chapelle originelle de Saint-Victor du Ve siècle, avec des sarcophages installés dans les murs.

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Une basilique funéraire paléochrétienne du Ve siècle découverte à Marseille[94].

Sous l'abbé Salmon ou Salomon, successeur de Cassien, l'émulation imprimée par Saint-Victor a pour résultat de faire briller les écoles de Massilia d'un éclat tout particulier. C'est à ce moment que le poète Claudius Marius Victorinus instruit la jeunesse en cherchant à la moraliser. Son ami, l'orateur Corvinus, agit de même.

Massilia a encore dans ses murs le prêtre Musée, écrivain d'une haute éloquence, et, comme pour ajouter quelques lueurs à cet éclat littéraire, l'empereur Honorius donne le gouvernement de la ville au poète Prudence. Peu après on voit converger vers ce centre de lumières, le savant Gennade et le prêtre Salvien que l'on surnomma le Guide des évêques. Ce dernier qui puise la science surtout à Lérins, passe la majeure partie de son existence à Massilia. C'est là qu'il écrit les ouvrages dans lesquels il décrit les vices de son temps : l'égoïsme et l'amour des distractions profanes. Dans l'expansion de ses doléances, il va jusqu'à souhaiter l'arrivée des Barbares, comme le seul moyen de précipiter la résolution de réformes indispensables. Salvien passe pour avoir été le Jérémie du Ve siècle et particulièrement celui de l'Athènes des Gaules.

Pendant que la religion chrétienne, par la beauté de sa doctrine et la pureté de mœurs de ses docteurs, constitue une civilisation nouvelle, l'empire d'Occident succombant à ses longues discordes est mis en lambeaux par différents peuples que mènent à la conquête des plus habiles et entreprenantes.

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La fin de l'Empire[]

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Les campagnes de la Provence vont longtemps conserver leur aspect du temps des Gallo-Romains.

Les cultes orientaux à la fin de l'empire romain sont très présents à Marseille[95]. Si les colonies de Grecs et d'Orientaux sont encore importantes en Gaule, elles sont toutefois cantonnées dans certains ports comme Marseille, ou les grande centres d'échange comme Lyon[96].

Au Ve siècle, le paysage urbain présente peu de modifications morphologiques, mais les bâtiments publics connaissent un changement de vocation afin d’accueillir un atelier de travail du métal, voire d’habitat ponctuel jusqu’au VIIe siècle. S’amorce alors une longue période de déprise de l’espace qui semble également caractériser d’autres secteurs de la ville exclus de l’emprise des enceintes réduites établies au haut Moyen Âge[97].

Selon certains historiens les dominations barbares n’ont pas d’effet significatif sur Marseille. Quoiqu'Agathias est moins optimiste :

Marseille, la cité des colons ioniens, qui fut autrefois fondée par les chassé d'Asie par les Mèdes, alors que Darius, fils d'Hystaspe, régnait chez les Perses. Elle est passée maintenant de l'hellénisme à la barbarie : après avoir abandonné le mode de gouvernement qu'elle tenait des ancêtres, la voilà régie par les lois des conquérants[98].

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Le groupe épiscopal[]

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Cette mosaïque du Ve siècle décore une salle d'un palais épiscopal.

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Mosaïque décorant le sol du palais épiscopal dans la Ville Basse.

Au début du Ve siècle l’implantation du groupe épiscopal correspond à l’un des moments forts dans la vie du quartier. L’édification de l’ensemble ecclésial en bordure de falaise, dans un cadre topographique qui monumentalise naturellement ces constructions, ne bouleverse toutefois pas la structure morphologique du quartier du Bas-Empire mais la dynamise en favorisant les reconstructions. On en veut pour preuve l’intégration au sein de la demeure de l’évêque d’une partie du plan d’une domus augustéenne pourtant alors quasiment détruite[99].

Les découvertes archéologiques récentes incitent également à dater la mise en place du groupe épiscopal (cathédrale, baptistère et résidence de l’évêque) dans le quartier de la Major au cours de la première moitié du Ve siècle. Ces changements s’accompagnent du démantèlement partiel du théâtre antique, daté traditionnellement du milieu du Ve siècle, ce qui modifie alors considérablement le paysage du côté du port[100].

Une basilique funéraire paléochrétienne du Ve siècle est découverte à Marseille. Elle recèle notamment une cinquantaine de sarcophages et est située sur la voie antique qui relie Aix à Marseille[101].

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Le coup de main d'Athaulf en 413[]

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Athaulf.

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Mariage d'Athaulf et Galla Placida.

À partir de la fin du Ve siècle, Marseille est un des théâtres des invasions barbares qui secouent l'ensemble de l'Empire romain d'Occident. Même si les mouvements de populations durant cette période sont qualifiés d'invasions, il ne s'agit pas toujours d'expéditions militaires, mais plutôt de migrations de peuples entiers qui vont se métisser avec les très nombreux Gallo-Romains[102].

Les invasions des divers Barbares qui couvrent successivement de ruines la Provence ne commencent pourtant à inquiéter Massilia que plusieurs années après la mort de Theodose (398) et d'Alaric, roi des Goths (410).

A propos de Marseille, Olympiodore, auteur oriental, évoque le coup de main tenté contre la ville par Athaulf en 413[103]. Le général Constance refuse la collaboration des Wisigoths tant que ceux-ci ne restituent pas la princesse impériale, Gallia Placida, sœur d'Honorius, qui épouse néanmoins Athaulf.

Constance refuse de livrer des vivres promis aux hommes d'Athaulf de Wisigothie, si bien que ce dernier en 413, franchit les Alpes et vient attaquer Massilia, avec son armée de cavaliers archers taïfales. Le comte Boniface résiste. Les Wisigoths sont repoussés vigoureusement et doivent lever le siège après avoir éprouvé des pertes considérables. Athaulf de Wisigothie est lui-même grièvement blessé.

Pendant plus d'un demi-siècle les provinces romaines comprises entre les Pyrénées, les Alpes et la Méditerranée sont disputées par divers peuples envahisseurs et conquérants qui les désolent, sans parvenir à s'y fixer. Cependant les Barbares débarrassent Marseille de sa rivale, Narbonne, en 462[104].

Enfin, Aétius, le dernier soutien de l'empire d'Occident, est obligé de composer d'une manière définitive avec les Bourguignons (473). Mais ceux-ci ont à peine pris possession : se voient délogés de la manière la plus inattendue par les Visigoths ou Goths d'Occident qui sont du nombre des plus anciens compétiteurs dans la lutte avec les Romains. En 476, Massilia est gouvernée par les Wisigoths.

Les nouveaux maîtres du pays pouvaient accroître ses malheurs en changeant son organisation légale et administrative, ou tout au moins en troublant l'exercice du culte, car ils sont ariens très croyants.

On voit alors l'évêque de Massilia, Græcus, que Sidoine Apollinaire signale avec juste raison comme la fleur des prêtres et la perle des pontifes, aller au devant des vainqueurs des Bourguignons leur porter des paroles de paix qui sont favorablement accueillies.

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Euric arrive en Provence (480)[]

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Euric

En 476, Euric (ca 430 - 484) est le premier roi barbare qui assujettit Marseille à sa puissance[105].

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L'Aquitaine du temps des Wisigoths.

Les occupations goths, puis franques, sont loin de présenter une rupture civilisationnelle pour Marseille qui conserve une grande partie de son héritage romain jusqu'au VIIe siècle, mais avec des influences wisigoths.

L'empire romain s'effondre en 476. Euric, roi wisigoth de Toulouse, détient l'Aquitaine, puis la Provence du sud de la Durance. En 476, Euric (ca 430 - 484) descend des hauteurs du Cantal, dans la Basse Provence, et assujettit Marseille à sa puissance[106]. Il règne sagement sur le royaume wisigoth qui s'étend maintenant de Bordeaux à Marseille avec pour capitale Toulouse, de 466 à 484.

Euric (ca 430 - 484), roi des Wisigoths, arrive en Provence (vers l'année 480) à la tête de cent mille hommes, et la ville romaine de Massilia tombe entre ses mains. Dans ces mêmes murs où les légions envoyées de Rome ont tenu garnison pendant cinq siècles, les Barbares s'établissent, prêts à lutter contre les autres peuples envahisseurs qui les suivent dans les contrées méridionales.

Les Massaliètes ont dû céder à César la citadelle qu'ils ont élevée sur le rocher, point culminant de la ville. Les Wisigoths l'occupent à leur tour; ce rocher fortifié, avec l'arrivée des nouveaux conquérants, reçoit un nom que nous retrouvons presque entier dans celui de la rue de Roquebarbe : Roca barbara.

Peu importe jusqu'à ce moment aux habitants de la ville grecque que les maîtres de la citadelle soient Romains ou barbares. Leur propre ville n'étant pas défendue par des remparts et s'étendant au Sud de la Ville Haute, le long du port, ne peut tenter les chefs des armées qui n'aiment à lutter que contre des troupes rangées et qui cherchent avant tout à s'emparer des places fortes.

L'époque n'est pas encore arrivée où les populations vont avoir à se défendre contre des bandes de pillards et de pirates, toujours prêts à faire usage du fer et du feu, même lorsqu'on ne leur résiste pas.

Marseille va connaître un vrai réveil économique à l'époque des invasions des Germains[107]. A Marseille, apparemment aussi endormie pendant le Haut Empire dans le domaine artistique, un réveil certain se manifeste à travers une originale école de sculpture qui assimile les leçons grecque, romaine, ravennaise et wisigothique. Sa nécropole recèle des sarcophages en marbre de Carrare, un sarcophage de fabrication locale dit de Médée, et des têtes sculptées réalistes[108].

Euric Balthes (ca 430-484) habite Arles, dont il a fait le siège du gouvernement de la vaste monarchie qu'il vient de fonder. Ses vues sont droites. Les principales mesures qu'il prend ont pour objet d'assurer la marche régulière des affaires. On lui attribue, entre autres choses, la détermination des limites de la province ecclésiastique de Vienne, de manière à rendre l'évêque de Marseille suffragant d'Arles.

Græcus, dont nous avons déjà dépeint le caractère, n'a garde de réclamer, s'estimant heureux de conserver les pouvoirs civils qu'il tient des Romains et qui lui permettent de s'interposer journellement comme juge entre les Barbares et les habitants de Massilia.

C'est Euric qui fait transcrire le droit coutumier wisigoth, mais a la sagesse de laisser les provinces gauloises conquises de conserver les lois du Code Théodosien[109].

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Les Burgondes occupent Marseille (483 - fin du Ve s.)[]

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Gondebaud

Gondebaud occupe temporairement les régions d'Arles et de Marseille, de 483 à la fin du Ve s.[110].

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L'une des rares cartes où le royaume burgonde s'étend jusqu'à Marseille.

Les Burgondes traitent avec les Wisigoths pour la possession de la Basse-Provence et de Marseille. Le roi burgonde, Gondebaud occupe temporairement les régions d'Arles et de Marseille, de 483 à la fin du Ve siècle[111], faisant ainsi incursion dans le territoire wisigothique.

Vers la fin du Ve siècle, Alaric II Balthes (458-507) profite d'un conflit survenu entre Gondebaud et Clovis, roi des Francs, pour reprendre Arles et Marseille.

En 507, Alaric II est vaincu et tué à la bataille de Poitiers qui l'oppose à Clovis qui conquiert l'Aquitaine. Enhardis par ces victoires, Clovis et ses alliés burgondes décident de se lancer à la conquête de la Provence.

L'épisode de la guerre de Provence qui débute en l'an 508 est particulièrement intéressant, car il démontre à quel point les Provençaux, imprégnés de romanité, ne sont pas disposés à accueillir des envahisseurs barbares.

La Provence reste une zone stratégique indispensable sous contrôle de l'Espagne wisigothique, tout comme la Septimanie jusqu'en 508.

Les troupes de la coalition franco-burgonde descendent la vallée du Rhône, décidées à faire main basse sur la Provence au profit des Burgondes, qui n'ont encore rien rapporté sur le plan territorial des campagnes précédentes. Les Burgondes se voient déjà possesseurs des terres riches et fertiles de la région comprise entre la Durance, le Rhône, les monts alpins et la Méditerranée, avec le contrôle des plages méditerranéennes, du port de Marseille et de son commerce vers l'orient.

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Alaric II (484 - 507)[]

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Enluminure du Bréviaire d'Alaric : notables gallo-romains.

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Royaume wisigoth à la fin du règne d'Alaric II.

Euric Balthes (ca 430-484) a pour successeur son fils, Alaric II Balthes (458-507), qui est roi des Wisigoths de 484 à 507. Il appartient donc au clan sacré des Balthes. Il est confirmé comme possesseur légal des terres provençales par l'empereur romain d'Orient Zénon.

Alaric II Balthes (458-507) cherche à maintenir dans le sud de la Gaule tout comme il l'a trouvé. C'est sous son règne que Massilia possède pour évêques Honoré Ier et saint Cannat. Sur le plan politique les notables gallo-romains ne sont pas écartés du pouvoir. Les princes ou comtes barbares leur confient l'administration civile. Elle dépend toujours d'un préfet du prétoire qui est obligatoirement d'origines romaines. Il en est de même pour l'organisation municipale, sauf qu'à Marseille ou Arles il y a un chef militaire goth (le comte)[112].

Mais Alaric II Balthes (458-507) a le malheur de déplaire au roi des Francs, Clovis. De la l'obligation de prendre les armes et de courir les chances des combats. Le royaume des Wisigoths ne garde pas longtemps ses limites. Alaric II Balthes (458 - 507), attaqué par Clovis, roi des Francs, est tué à la bataille de Vouillé, en 507, et l'Aquitaine est perdue. Ses troupes sont battues, malgré les secours envoyés d'Italie par Théodoric, roi des Goths orientaux ou Ostrogoths.

Les souvenirs d'une commune origine entre les Ostrogoths et les Wisigoths portent Théodoric à venir en aide à Alaric II Balthes (458-507), mais sont la cause de la mort de ce roi, et de l'envoi en Provence d'une très forte armée. Ibbas, général de Théodoric, ne tarde pas à reprendre aux Francs tout ce qu'ils ont envahi en Provence et à les obliger à lever le siège d'Arles (508). Les Wisigoths ne conservent en Gaule que la Septimanie. Alaric II élabore un code de lois, connu sous le Bréviaire d'Alaric (506), pour ses sujets romains. Les Goths appliquent le droit du peuple wisigoth.

Maître de Massilia, Théodoric en vient à y rétablir la préfecture des Gaules, donnant ainsi une nouvelle preuve du désir que manifestent les Goths de faire croire qu'ils sont appelés à fonder un nouvel empire d'Occident.

Néanmoins, par nécessité économique la monnaie romaine est toujours imitée à Marseille. C'est seulement vers 630 que le nom du roi franc est substitué à celui de l'empereur sur les belles monnaies de Marseille[113].

Trop d'armées nombreuses se trouvent en moins de deux siècles avoir foulé le sol de Massilia pour ne pas avoir effacé en grande partie les anciennes distinctions entre la Ville Haute et la Ville-Basse. Les conquérants de la ville romaine ne sont-ils pas aussi les conquérants de la ville grecque ?

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Sols d'édifices de Massilia.

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MARSEILLE AU TEMPS DES INVASIONS[]

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Marseille au VIe siècle[]

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Article détaillé : Marseille au temps des invasions


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NOTES ET RÉFÉRENCES[]

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  1. Provence 7 Marseille Romaine
  2. J.-M. Gassend (IRAA, CNRS). Musée d’Histoire de Marseille.
  3. Cultural Crossroads in the Ancient Novel, Volume 40 de Trends in Classics - Supplementary Volumes, Marília P. Futre Pinheiro, David Konstan, Bruce Duncan MacQueen, Éditeur Walter de Gruyter GmbH & Co KG, 2017 ISBN 1501503987, 9781501503986.
  4. Santa Maria Magdalena
  5. San Lázaro de Betania
  6. MELLINAND, Philippe ; PAONE, Françoise ; et SILLANO, Bernard. Marseille de la fondation à la « ville nouvelle » de Louis XIV : entre héritages et renouveaux. Archéologie de l’espace urbain. Tours : Presses universitaires François-Rabelais, 2013.
  7. Provence 7 Marseille Romaine
  8. Provence 7 Marseille Romaine
  9. Provence 7 Marseille Romaine
  10. Provence 7 Marseille Romaine
  11. Provence 7 Marseille Romaine
  12. Provence 7 Marseille Romaine
  13. Provence 7 Marseille Romaine
  14. Isabelle Turcan, L'image indo-européenne du «corps social» au Val Camonica, in Etudes Indo-Européennes, n°6, septembre 1983.
  15. La Provence : le leg des Grecs, des Celto-Ligures et de Rome
  16. La Provence : le leg des Grecs, des Celto-Ligures et de Rome
  17. La Provence : le leg des Grecs, des Celto-Ligures et de Rome
  18. Tite-Live, Epit. 60
  19. (Strabon, Géographie, IV, 6, 3.
  20. Punica, XV, 169-172.
  21. Arles, Didier Voïta, Éditeur FeniXX. ISBN 2402020210, 9782402020213.
  22. Giuseppe Zecchini, Vercingetorige, Rome-Bari, Laterza, 2002, ISBN 88-420-6698-2.
  23. Roman Yves. L'intervention romaine de 154 av. J.-C. en Gaule transalpine : essai d'analyse. In: Revue archéologique de Narbonnaise, tome 24, 1991. pp. 35-38.
  24. Roman Yves. L'intervention romaine de 154 av. J.-C. en Gaule transalpine : essai d'analyse. In: Revue archéologique de Narbonnaise, tome 24, 1991. pp. 35-38.
  25. Roman Yves. L'intervention romaine de 154 av. J.-C. en Gaule transalpine : essai d'analyse. Revue archéologique de Narbonnaise, tome 24, 1991. pp. 35-38.
  26. Jules César, Guerre Civile, II, 22.
  27. Cultural Crossroads in the Ancient Novel, Volume 40 de Trends in Classics - Supplementary Volumes. Marília P. Futre Pinheiro, David Konstan, Bruce Duncan MacQueen. Walter de Gruyter GmbH & Co KG, 2017. ISBN 1501503987, 9781501503986.
  28. Strabon, Géographie, I,5.
  29. « De Massalia à Massilia : la ville romaine ».
  30. L. Damelet (CCJ, CNRS)
  31. Le port de Massilia
  32. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  33. Géographie. IV, 1,9.
  34. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  35. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, ÉditeurMarius Olive, 1877.
  36. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, ÉditeurMarius Olive, 1877.
  37. De offic. lib. II, cap. VlII.
  38. De Bell. civ., lib. II.
  39. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  40. La Provence dans l'Empire Romain: Gaule Transalpine et Narbonnaise
  41. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  42. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  43. Le port de Massilia
  44. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  45. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
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  48. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
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  50. Marseille la grecque: Son empire et Rome, Paulin Scolardi, FeniXX. ISBN 2402264861, 9782402264860.
  51. Marseille la grecque: Son empire et Rome, Paulin Scolardi, FeniXX. ISBN 2402264861, 9782402264860.
  52. Marseille la grecque: Son empire et Rome, Paulin Scolardi, FeniXX. ISBN 2402264861, 9782402264860.
  53. Marseille la grecque: Son empire et Rome, Paulin Scolardi, FeniXX. ISBN 2402264861, 9782402264860.
  54. Marseille la grecque: Son empire et Rome, Paulin Scolardi, FeniXX. ISBN 2402264861, 9782402264860.
  55. Egl. IV.
  56. Cap. IV.
  57. Tacite, Vie d'Agricola - La Germanie, texte édité et traduit par Perret, J., introduction et annotation de Ozanam, A.-M., Paris : édition Classique en poche, Les Belles Lettres, 2002.
  58. Epist. ad Roman. C.XV, 24.
  59. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  60. Bara Kama f 82 b
  61. Lazare (de Béthanie)
  62. Lazare (de Béthanie)
  63. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  64. Marseille la grecque: Son empire et Rome, Paulin Scolardi, FeniXX. ISBN 2402264861, 9782402264860.
  65. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  66. Pline l'Ancien (trad. S. Schmitt), Histoire naturelle, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2013 (ISBN 978-2-07-012910-2), p. 1367.
  67. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  68. MELLINAND, Philippe ; PAONE, Françoise ; et SILLANO, Bernard. Marseille de la fondation à la « ville nouvelle » de Louis XIV : entre héritages et renouveaux In : Archéologie de l’espace urbain. Tours : Presses universitaires François-Rabelais, 2013.
  69. A. Hesnard, P. Bernardi et C. Maurel, La Topographie du port de Marseille de la fondation de la cité à la fin du Moyen Âge, dans Bouiron et Tréziny 2001, p. 159-202.
  70. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  71. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  72. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  73. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  74. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  75. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  76. MELLINAND, Philippe ; PAONE, Françoise ; et SILLANO, Bernard. Marseille de la fondation à la « ville nouvelle » de Louis XIV : entre héritages et renouveaux In : Archéologie de l’espace urbain. Tours : Presses universitaires François-Rabelais, 2013.
  77. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  78. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  79. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  80. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  81. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  82. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  83. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  84. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  85. Sous nos pieds... Massalia
  86. Antiquité tardive
  87. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  88. Duneau Jean-François. La Gaule du Midi chez les auteurs orientaux (IVe-VIe siècles). In: Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 85, N°112, 1973. pp. 135-146.
  89. MELLINAND, Philippe ; PAONE, Françoise ; et SILLANO, Bernard. Marseille de la fondation à la « ville nouvelle » de Louis XIV : entre héritages et renouveaux In : Archéologie de l’espace urbain. Tours : Presses universitaires François-Rabelais, 2013.
  90. Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Volume 1, Alfred Saurel, Éditeur Marius Olive, 1877.
  91. Le Moyen Age: L'époque médiévale en 80 mots-clés, Eyrolles Pratique, Madeleine Michaux, Editions Eyrolles, 2015. ISBN 2212316828, 9782212316827.
  92. Le Moyen Age: L'époque médiévale en 80 mots-clés, Eyrolles Pratique, Madeleine Michaux, Editions Eyrolles, 2015. ISBN 2212316828, 9782212316827.
  93. Le Moyen Age: L'époque médiévale en 80 mots-clés, Eyrolles Pratique, Madeleine Michaux, Editions Eyrolles, 2015. ISBN 2212316828, 9782212316827.
  94. Une basilique funéraire paléochrétienne du Ve siècle découverte à Marseille
  95. Histoire de la Provence, François Xavier Emmanuelli, Hachette (1980). ISBN 10 : 2010063643 ISBN 13 : 9782010063640.
  96. Thouvenot Raymond. Salvien et la ruine de l'empire romain. Mélanges d'archéologie et d'histoire, tome 38, 1920. pp. 145-163.
  97. MELLINAND, Philippe ; PAONE, Françoise ; et SILLANO, Bernard. Marseille de la fondation à la « ville nouvelle » de Louis XIV : entre héritages et renouveaux In : Archéologie de l’espace urbain. Tours : Presses universitaires François-Rabelais, 2013.
  98. Duneau Jean-François. La Gaule du Midi chez les auteurs orientaux (IVe-VIe siècles). In: Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 85, N°112, 1973. pp. 135-146.
  99. MELLINAND, Philippe ; PAONE, Françoise ; et SILLANO, Bernard. Marseille de la fondation à la « ville nouvelle » de Louis XIV : entre héritages et renouveaux. Archéologie de l’espace urbain. Tours : Presses universitaires François-Rabelais, 2013.
  100. Antiquité tardive
  101. Une basilique funéraire paléochrétienne du Ve siècle découverte à Marseille
  102. Peter Heather, Empires and Barbarians: The Fall of Rome and the Birth of Europe, Oxford University Press, 4 février 2010 ISBN 9780199752720.
  103. Duneau Jean-François. La Gaule du Midi chez les auteurs orientaux (IVe-VIe siècles). In: Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 85, N°112, 1973. pp. 135-146.
  104. Histoire de la Provence, François Xavier Emmanuelli, Hachette (1980). ISBN 10 : 2010063643 ISBN 13 : 9782010063640.
  105. Sylvie Joye, L'Europe barbare 476-714, Armand Colin, 1er juillet 2015 ISBN 9782200612849.
  106. Sylvie Joye, L'Europe barbare 476-714, Armand Colin, 1er juillet 2015 ISBN 9782200612849.
  107. Marseille, la formation d'une grande cité moderne: Étude de géographie urbaine. Thèse pour le doctorat présentée à la Faculté des lettres de l'Université de Paris. Gaston Rambert. ISBN 2402223723, 9782402223720
  108. Histoire de la Provence, François Xavier Emmanuelli, Hachette (1980). ISBN 10 : 2010063643 ISBN 13 : 9782010063640.
  109. Histoire de Marseille, Amédée Boudin, A. Martinon, 1852.
  110. Histoire de la Provence, François Xavier Emmanuelli, Hachette (1980). ISBN 10 : 2010063643 ISBN 13 : 9782010063640.
  111. Histoire de la Provence, François Xavier Emmanuelli, Hachette (1980). ISBN 10 : 2010063643 ISBN 13 : 9782010063640.
  112. Histoire de la Provence, François Xavier Emmanuelli, Hachette (1980). ISBN 10 : 2010063643 ISBN 13 : 9782010063640.
  113. Mahomet et Charlemagne, Henri Pirenne, Nouveau Monde éditions 2012, ISBN 2365832083, 9782365832083.
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