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                                 Joseph François Dupleix


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Dupleix

Joseph-François, Marquis Dupleix, Commandeur de l'Ordre Royal et Militaire de Saint Louis, Commandant Général des Établissements fronçais dans l'Inde, Gouverneur pour le Roi des Ville et fort de Pondichéry.

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Dossier CAOM Dupleix, Joseph François, gouverneur des établissements français dans l'Inde.

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Carte de l'Inde pendant l'administration de Dupleix (1741 - 1754).

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Dupleix ou le rêve de la puissance indienne[1].

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Robert Clive et Mir Jafar après la bataille de Plassey, 1757. Clive va conquérir le sud de l'Inde avec des moyens importants contrairement à Dupleix.

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Lally-Tollendal, lors du siège de Pondichéry en 1760. Favori de la Pompadour, il remplace Dupleix, mais a des résultats désastreux.

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Pondichéry - une revue sur la Place Dupleix, devant sa statue.

Joseph François Dupleix est né le 1er janvier 1697, à Landrecies, dans la maison familiale au 6 de la rue d'Aerschot. Il est décédé le 10 novembre 1763, à Paris[2], dans sa demeure, l'Hôtel Legendre d'Arminy, rue Neuve des Capucines (de nos jours détruit situé rue des Capucines), paroisse de la Magdeleine[3]. Joseph François Duplex est inhumé église Sainte Marie-Madeleine de la Ville-l’Évêque, Paris IXe[4].


Membre de la Famille Dupleix, il est le fils de René François Dupleix des Gardes et de Bacquencourt (1664 - 1735), originaire de Châtellerault, directeur de la manufacture royale des tabacs de Morlaix, fermier général et directeur général de la Compagnie Française des Indes Orientales. Sa mère, Anne Louise de Massac, est issue d'une puissante famille de Charente-Maritime, les Massac [5]. Il passe toute son enfance et son adolescence en Basse Bretagne. Quoique dès 1715, seulement âgé de 17 ans, le jeune homme est Enseigne sur les vaisseaux de Saint-Malo pour les Indes[6], et l'Amérique[7].

En 1721, Joseph François Dupleix est nommé Premier Conseiller au Conseil supérieur de la Compagnie Française des Indes Orientales à Pondichéry[8], qui vient d'être nationalisée. Il est également Commissaire Général des Trouppes par provision du Roy du 5 juin 1721[9][10]. Il a 23 ans.

En 1730, Joseph François Dupleix est nommé Directeur Général et Commandant à Chandernagor, par commission de la Compagnie du 26 septembre 1730[11]. Dupleix est dit en 1736, directeur général de la Compagnie des Indes pour le royaume de Bengale dans une procuration[12]. Il est directeur au Bengale pendant dix ans [13].

Au début de la Guerre de Succession d'Autriche, Joseph François Dupleix est nommé Gouverneur de la ville et du fort de Pondichéry et des postes qui en dépendent, et Président du Conseil supérieur audit lieu par provision du Roy le 1er janvier 1740[14].

Joseph François Dupleix se marie le 17 avril 1741, à Chandernagor avec une riche indo-portugaise qui est amie avec les princes indigènes indiens.

Dupleix, en 1742, est nommé Commandant général de tous les forts et établissements français aux Indes[15], et Président tant des Conseils supérieurs que provinciaux par provision du Roy du 29 octobre 1742[16]. Du fait de la guerre en Europe il ne peut pas aller en France pour se faire opérer d'une fistule. Il est également malade du fait du climat indien[17].

Pendant la Guerre de Succession d'Autriche à l'entrée de la Grande-Bretagne dans la guerre, seulement en 1744, la France propose le statut neutre de l'Inde, mais cette proposition est rejetée par les Britanniques[18].

Joseph François défait, par deux fois, les troupes envoyées soutenir le nabab du Carnatic (aujourd'hui État de Karnataka), allié de la Grande-Bretagne[19].

Il est fait Chevalier de l'Ordre royal de Saint-Michel suivant la lettre de Sa Majesté en date du mars 1746[20].

Aux Indes, la situation tourne carrément à l'avantage de la France avec la prise de Madras (le Londres indien). Joseph François Dupleix s'empare de Madras, grâce à la petite escadre de l'océan Indien conduite par La Bourdonnais (1746). Mais il échoue à prendre le fort britannique voisin de Saint-David[21]. Néanmoins, en récompense, en 1747, Dupleix est confirmé dans ses fonctions de Commandant général de tous les forts et établissements français aux Indes, avec pouvoir de donner des provisions de conseiller au Conseil supérieur. Réalisant des projets pour créer un empire colonial français en Inde, Dupleix intervient dans la lutte pour les trônes à Carnatic et à Hyderabad.

Pondichéry résiste en 1748 à une attaque massive d'une forte escadre anglaise de Boscawen, grâce à l'action de Dupleix. La guerre prend fin cette année là avec la victoire des Anglais et la signature du traité d'Aix-la-Chapelle[22].

Dupleix est fait Commandeur de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis par brevet de sa Majesté du 2 juillet 1749[23].

Dupleix conçoit de créer un véritable empire français en Inde. Tirant parti de la faiblesse militaire des différents princes rivaux d'Inde du Sud, il conclut des alliances locales avec eux dans le but de ruiner la Compagnie anglaise des Indes orientales. Il se rallie à Chanta Sahib et Muzaffar Jung pour les amener au pouvoir dans leurs États respectifs. Comme les Britanniques soutiennent un candidat rival, une guerre entre les deux compagnies s'engage (1751)[24]. Chanda Sahib réussit et devient le Nawab du Carnatic, obligeant Muhammed Ali Khan Wallajah à s'échapper vers le fort du rocher de Tiruchirapalli.

Les prouesses du plus grand rival de Dupleix, le Britannique Robert Clive, font que toutes les forces françaises, sauf celles du Deccan, sont vaincues. Dupleix poursuit ses rêves de grandeur française pendant deux années encore, mais les finances françaises s'épuisent. En 1754, il est rappelé à Paris où il intente un procès (malheureux) à la Compagnie française des Indes orientales, réclamant de l'argent qu'il aurait dépensé pour elle. Dupleix perd tout crédit en France et meurt dans l'ombre. Malgré de réels talents d'organisateur et de diplomate, la science militaire et la capacité de travailler avec les autres lui faisaient défaut[25].

Son esprit entreprenant, sa fidélité aux alliances avec les Nababs moghols, ses conquêtes territoriales dans le Deccan, et la souplesse de sa gouvernance sur les provinces qu'il annexe, le font apprécier des autochtones. En mai 1753, Dupleix reçoit le titre de marquis de la part de la marquise de Pompadour[26]. Il soumet à l'influence française le Carnatic et les six provinces du Deccan et obtient des avantages commerciaux. Le manque de fonds et le soutien insuffisant du gouvernement français entraînent toutefois l'échec de ses plans et, à la suite des actions du détachement de Robert Clive, les forces françaises sont vaincues.

Malheureusement, le centralisme parisien, ne comprenant rien à sa politique en Inde, le démet de ses fonctions. En 1754, il retourne à Paris et intente un procès à la Compagnie Française des Indes Orientales afin de réclamer une certaine somme que lui doit la société. En vain ! Ruiné, il s'éteint dans l'indifférence générale le 10 novembre 1763. Son comté de Ferrière, acheté en 1754, au Duc Charles-Amand Fouquet de Belle-Isle, son hôtel de la Colonnade et ses autres biens sont vendus par des huissiers.

Les Guerres carnatiques durent de 1746 à 1763, date de son décès.

Dupleix reste, dans la mémoire des Indiens, le plus prestigieux des gouverneurs étrangers... Sa statut trône toujours sur le front de mer de Pondichéry, face à celle de Gandhi. Les historiens britanniques savent apprécier son caractère et la hauteur de ses vues. Ils reconnaissent que, si le gouvernement de Louis XV n'avait pas été plongé dans une incurable inertie, un monde nouveau serait devenu l'apanage de la France, grâce au génie d'un de ses enfants[27].

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Dupleix sur un billet de banque de l'Indochine.

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SA FAMILLE ET SA JEUNESSE[]

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Origines châtelleraudaises et pas écossaises ou mâconnaises[]

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La maison Descartes.

BLASON DE MARSAIS

Les registres paroissiaux et des actes notariés montrent que les Dupleix sont originaires du Poitou et plus précisément de Châtellerault et alliés à des familles nobles poitevines. Blason de la Famille de Marsay.

Un certain Louis Brossard, dans Les Métamorphoses, ou Liste des Noms de famille et patronymiques des ci-devant Ducs, Marquis, Comtes, Barons, etc., Excellences, Monseigneurs, Grandeurs, demi-Seigneurs et Anoblis, divague sur les origines des Dupleix. Systématiquement ce pamphlet préparant les Massacres de Septembre ou la Terreur attribuent des ancêtres imaginaires gueux ou juifs aux nobles et les décrit comme des êtres criminels et antipathiques :

Les Dupleix de Bacquencourt sont du Mâconnois ; le conseiller d’état est fils du fermier général de ce nom, lequel étoit petit-fils d’un notaire de Mâcon, qui avoit un frere voiturier dans le même pays, & qui étoit fils d’un sous-fermier dans la province. A Mâcon ainsi qu’à Châtelleraut il existe plusieurs de leurs parens. Un des parens du fermier général vint lui demander de l’emploi ; sa vanité l’a empêché de le reconnoitre, &c de l’employer pour lui : il a été longtemps directeur de la compagnie des Indes ; il a fait entrer son frère dans le service maritime de cette compagnie. Il s’y est distingué & est parvenu au grade de gouverneur de Pondichéry. Il eut un procès centre le fameux la Bourdonnais, au sujet du pillage de Madras, dont Dupleix &. la Bourdonnaye ont profité au désavantage du roi. Le fermier-général étoit un homme haut, bas, bourru, très dur, & incapable de rendre service. Son fils le conseiller d’état est un homme nul, très-humble esclave de la cour, grand admirateur de la ferme[28].

Or propagande anti-aristocrate de bas niveau, la Famille Dupleix est originaire du Poitou et plus précisément de Châtellerault, où nous la trouvons établie dès 1435. Dans les registres de paroisse de Châtellerault, leur patronyme est au début Duples et une fois Duplaix, mais surtout Duplex et c’est la forme adoptée pendant tout le XVIIe siècle[29].

Perrin Dupleis est valet de chambre de Mgr le duc de Bourbon, en 1405, mais il est apparenté à cette famille de Châtellerault[30].

L'origine châtelleraudaise de la famille du Gouverneur de l’Inde n’est plus en discussion. Cependant le frère d'un ancêtre du Marquis est le protégé de la Reine écossaise Marie Stuart et Châtellerault a un duc écossais à cette époque.

La maison Descartes est construite, vers 1500, par Pierre Rasseteau, ancêtre de Descartes et arrière-grand-père de Marthe Baudy, épouse de Guillaume IV Dupleix (ca 1570 - 1641), dit le jeune. Outre les Baudy, les Dupleix sont alliés avec les Marsay et bien d'autres familles nobles poitevines.

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Châtellerault.

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Ses parents[]

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Le blason des Dupleix.

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Blason Massac : parti d'argent et de gueules à deux roses de l'un en l'autre.

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Landrecies.

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Maison des Dupleix, à Landrecies, au 6 de la rue d'Aerschot.

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René François Dupleix de Bacquencourt (1664 - 1735) est Receveur à la ferme des Tabacs de Recouvrance à Brest (1698 - 1703).

René François Dupleix des Gardes et de Bacquencourt (1664 - 1735), originaire de Châtellerault, est contrôleur général des domaines du Hainaut en résidence à Landrecies. Il est directeur de la manufacture royale des tabacs de Morlaix. Il devient plus tard, en une autre résidence, fermier général et directeur général de la Compagnie des Indes, charges importantes qui exigent beaucoup d'aptitude et d'habileté pour le maniement des affaires, des finances et de l'argent. Il arrive à une haute situation et à une grande position de fortune, puisqu'il est qualifié dans le contrat de mariage de son fils :

écuyer, seigneur de Bacquencourt et de Mercith, sieur des Gardes, Sarrevieilles, La Bruyarave, écuyer ordinaire de la grande écurie de Sa Majesté, fermier général et directeur général de la Compagnie des Indes[31].

En réalité il est seigneur des Gardes, de Mercin, Fanneville, La Bruyère et Bacquencourt[32].

Comme la plupart des hommes de son époque, possesseurs d'une grande fortune, il s'est octroyé des armoiries. Elles sont reconnues et enregistrées en 1697 dans l'Armorial général de France, par Charles d'Hozier, le juge d'armes officiel. Son blason est :

d'azur à un chevron d'or, accompagné au chef de deux poissons posés en fasce et affrontez d'argent, et en pointe d'une étoile de même[33].

Malgré les titres, que nous venons d'énumérer et les armoiries que nous venons de décrire d'après l'Armorial officiel, François Dupleix ne peut être considéré comme faisant partie de la noblesse. Ses fonctions et ses terres permettent de lui donner les qualifications d'écuyer et de seigneur; mais les siens ne sont pas nobles[34].

René François Dupleix (1664 - 1735) se marie le 25 mars 1694 à Landrecies, avec Anne-Louise de Massac (après 1681 - 1723), fille de Claude-Ange de Massac, trésorier du roi et receveur du Domaine à Landrecies et Anne Colin.

La mère de Dupleix, Anne-Louise de Massac, est issue d'une puissante famille de Charente-Maritime, les Massac[35], originaires du diocèse de Lavaur, dans le Languedoc. Plusieurs membres de cette famille occupent des fonctions élevées dans les armées de terre et de mer, dans l'Église en qualité d'abbés et de chanoines, à Paris où l'un d'eux est curé de la paroisse de la Madeleine, et à Orléans où un autre exerce la charge de doyen de la Faculté de Médecine. Un Charles de Massac traduit Ovide en vers français ; un Ange de Massac est intimement lié avec un abbé de Maroilles, qui exerce une grande influence à la Cour sous l'administration de Mazarin.

Guy de Massac, le frère de cet Ange, compte, parmi ses nombreux enfants, un fils du nom de Claude, qui est envoyé à Landrecies, par Louis XIV, en qualité, non de gouverneur militaire, comme on l'a dit, mais de trésorier de Sa Majesté et receveur du domaine. Claude de Massac épouse Anne Colin qui, d'après plusieurs actes, semble appartenir à une famille de Landrecies. En date du 8 novembre 1683, il réside dans cette ville depuis un certain temps déjà, puisqu'en ce jour est inhumé dans l'église l'un de ses fils, âgé de dix-huit mois. Il meurt le 11 novembre 1693 et est enterré dans le chœur de l'église.

Sa veuve, peu d'années après, fait enregistrer dans l'Armorial général son blason, qui est parti d'argent et de gueules à deux roses de l'un en l'autre.

Les actes de baptême, de mariage et d'abjuration des registres paroissiaux de Landrecies la montrent, à diverses reprises, ainsi que Claude-Jeanne de Massac, exerçant les fonctions de marraine et de témoin avec les personnages les plus élevés de la ville et de la contrée, ce qui indique la considération dont elle jouit. Elle a un fils et trois filles. L'une de ces dernières, Anne-Louise de Massac, épouse, en date du 25 mars 1695, François Dupleix, dont il n'est possible de constater la résidence à Landrecies qu'à partir du 12 mars précédent. La fille de l'ancien receveur des domaines du roi épouse le nouveau contrôleur des mêmes domaines.

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Landrecies.

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Sa jeunesse (1697 - 1720)[]

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Morlaix et Quimper (1697 - 1715)[]

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Le manoir des Gratien, Penanru en Ploujean, ancienne demeure des Dupleix, ancienne manufacture des tabacs (1670 - 1730), dont François, son père, est directeur.

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Un historien amateur britannique pour illustrer sa biographie met un portrait de son frère, Charles-Claude-Ange Dupleix de Bacquencourt.

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Joseph-François Dupleix.

Le second fils né de ce mariage, le futur gouverneur général de l'Indoustan, Joseph-François Dupleix, a pour parrain un haut personnage, messire Joseph Legendre, intéressé dans les fermes de Sa Majesté et général des poudres et salpêtres. Presque un an avant Joseph François, en date du 8 janvier 1696, est né du même mariage un fils nommé Charles-Claude-Ange Dupleix de Bacquencourt, qui a aussi pour parrain un fonctionnaire élevé en dignité, Tanneguy de la Chesnais. Ce fils aîné va plus tard succéder à son père dans le titre de seigneur de Bacquencourt et à la charge de fermier général. Le duc de Luynes, dans ses Mémoires, nous dit que :

C'était un homme d'esprit, qui, dans les circonstances difficiles où se trouva son frère, Joseph-François, le soutint énergiquement et se porta caution en sa faveur pour un million.

Dans un autre écrit de l'époque, son frère Charles-Claude-Ange Dupleix de Bacquencourt est représenté comme un homme haut, très bourru et très dur. Ces derniers traits de caractère peuvent s'appliquer aussi au contrôleur général des Domaines du Roi en Hainaut, leur opère comme M. W. Cartwrigt en fournit la preuve, d'après la correspondance de Dupleix, dans une page que nous reproduisons pour donner une idée de l'existence du futur gouverneur de Pondichéry à Landrecies et dans sa famille :

La charge de contrôleur général des Domaines atteste une certaine importance dans l'homme. Comme la plupart de ses collègues, il s'occupait beaucoup de spéculations commerciales. C'était, toutefois, paraît-il, un homme extrêmement parcimonieux et d'une maussaderie de caractère, qui, dans sa maison, dégénérait en une véritable tyrannie.

Dupleix, dès sa jeunesse, fait preuve d'un caractère aventureux et prodigue. Ses excentricités ne laissent pas de heurter les goûts paternels, un fermier-général qui a une parcimonie qui confine à l'avarice[36].

Son père le met, en 1706, en pension au collège des Jésuites de Quimper, où sont éduqués les enfants de la noblesse bretonne[37]. La Basse Bretagne est à cette époque une pépinière de grands marins. Il reste au collège des Jésuites de Quimper jusqu'en 1713.

Joseph-François Dupleix raconte comment, dès sa plus tendre enfance, on prend soin de lui présenter chaque chose sous son point de vue exclusivement pratique et commercial. Cette instruction étroite n'empêche pas l'enfant de montrer du goût pour les hautes spéculations de l'intelligence. L'arithmétique, qu'il ne doit employer qu'à calculer les profits mercantiles, lui est un premier échelon pour arriver à résoudre les divers problèmes de mathématiques[38]. Ils ont cinq enfants, dont 3 vivent au delà de l'enfance.

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Enseigne de vaisseau (1715), administrateur à Pondichéry (1721)[]

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Vaisseaux français partant pour les Indes en 1699.

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Dupleix arrivant à Pondichéry.

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Plan de Pondichéry.

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Chandernagor et Pondichéry.

Au moment des remaniements de personnel qui accompagnent d'ordinaire les réorganisations d'entreprises, les accointances récentes de François Dupleix avec la Compagnie des Indes lui offrent l'occasion de caser son fils. Il la saisit. À l’âge de 18 ans, le jeune Dupleix ne s’échappe pas de son domicile comme il est raconté. Il effectue plusieurs voyages en Amérique du Nord.

En 1715, seulement âgé de 17 ans, le jeune homme est Enseigne sur les vaisseaux de Saint-Malo pour les Indes[39]. Cette compagnie française des Indes Orientales possède des comptoirs en Inde et fait beaucoup de commerce (bois, café, huile, épices, tissus, etc.). Il a dix-sept ans.

La France doit remercier le père de Dupleix de ses sévérités. Elles en font un grand homme. Dupleix quitte sa patrie. Il fait alors plusieurs voyages en Amérique et aux Grandes-Indes. Quand il est de retour, il a la nostalgie de la mer et des lointaines aventures. Il a trouvé sa voie.

Son père est un des directeurs de la Compagnie Française des Indes Orientales, en 1720. Joseph François Dupleix obtient en 1721 la nomination de son fils comme Premier Conseiller au Conseil supérieur de la Compagnie Française des Indes Orientales à Pondichéry[40] et Commissaire Général des Trouppes par provision du Roy du 5 juin 1721[41][42][43][44]. Il a 23 ans. Joseph François Dupleix repart le 29 juin 1721 pour une durée de 34 ans. Il va s'imposer rapidement sur le plan politique et contribuer au développement considérable de la Compagnie des Indes malgré les réticences parisiennes.

Dès les années 1720, la Compagnie Française des Indes Orientales affiche une activité florissante. Les produits manufacturés en provenance d'Inde et de Chine, notamment les tissus de coton imprimés en vogue, appelés indiennes sont très prisés. Sur le marché asiatique, la Compagnie française se trouve en concurrence directe avec sa rivale anglaise, l'East India Company (EIC). La puissante Compagnie des Indes hollandaise (VOC) s'intéresse plus particulièrement à l'Indonésie. Grâce à ses comptoirs de commerce implantés sur la côte Est de l'Inde dès les années 1670, à Chandernagor et à Pondichéry, la France est considérée comme la grande puissance européenne avec laquelle les souverains indiens recherchent des alliances[45].

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Pondichéry[46]

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DUPLEIX GOUVERNEUR[]

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Doué de capacités et d’énergie exceptionnelles, il fonde bientôt une société de commerce qui construit 15 navires et en affrète 72. Ses navires naviguent sur les mers de l’Asie du Sud-Est, du golfe Persique aux îles Philippines, minant le commerce maritime britannique. Il construit plusieurs villes et points fortifiés sur la côte est de l'Inde.

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Directeur Général et Commandant à Chandernagor (1730)[]

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Palais de l’administration royale à Chandernagor, où vie parfois Joseph-François Dupleix.

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La capture du poste de Chandernagor en 1757 par la Royal Navy.

En 1730, Joseph François Dupleix est nommé Directeur Général et Commandant à Chandernagor, par commission de la Compagnie du 26 septembre 1730[47].

C'est un comptoir secondaire et à l'abandon, dans le Bengale, près de l'actuelle Calcutta (Kolkata).

Lorsqu'en 1730, Joseph François Dupleix s'installe à Chandernagor, comme administrateur en chef de Chandernagor, le réseau routier est amélioré, des hôtels particuliers sont construits. Il est dit en 1736, directeur général de la Compagnie Française des Indes Orientales pour le royaume de Bengale dans une procuration[48]. Il est directeur au Bengale pendant dix ans[49].

Mais la ville chute après son départ ne survit plus que par le travail des marchands locaux. Le plus fameux d'entre eux est Indranarayan Chowdhury. Appointé comme courtier de la Compagnie Française des Indes Orientales, en 1730, deux ans plus tard, il loue le territoire du comptoir pour 12.000 roupies par an. En 1735, il reçoit une médaille de Louis XV.

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Gouverneur de la ville et du fort de Pondichéry (1740)[]

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Pondichéry vers 1750.

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Vue des magasins de la Compagnie Française des Indes Orientales à Pondichéry, de l'amirauté et de la maison du gouverneur.

Mottet portail

Portail de l'autre hôtel particulier des Mottet de La Fontaine à Pondichéry.

Vue projettée

Pondichéry à cette époque.

L'idée géniale de Dupleix de solliciter, en 1739, du Grand Moghol le titre de nabab pour les gouverneurs de Pondichéry[50].

Au début de la Guerre de Succession d'Autriche (1740 – 1748), Joseph François Dupleix est nommé Gouverneur de la ville et du fort de Pondichéry et des postes qui en dépendent, et Président du Conseil supérieur audit lieu par provision du Roy le 1er janvier 1740[51][52].

Subordonné au Conseil supérieur de Pondichéry, Dupleix n'a d'autre mandat que celui de développer le commerce de la Compagnie et il s'y emploie avec beaucoup de zèle et il est assez heureux pour donner satisfaction à ses chefs[53].

Il réussit moins bien dans les affaires où ses intérêts sont engagés. Après avoir gagné beaucoup d'argent, il compromet presque tous ses bénéfices sur mer, dans différents accidents de navigation, et quel que soit son désir de revenir en France, il se voit obligé de rester dans l'Inde pour y restaurer sa fortune[54].

En 1741, à 44 ans, Joseph François épouse une belle veuve, métisse franco-indienne, Jeanne Albert de Castro, que l'on surnomme la Bégum Jeanne. L'année suivante, il est nommé gouverneur général des Établissements français en Inde et revient à Pondichéry. Son ambition, désormais, ne va plus connaître de limite.

Depuis 1720, la Compagnie française des Indes orientales est nationalisée officiellement en vue d'en faire un acteur majeur dans l'expansion de son empire colonial. Joseph-François Dupleix (1697-1763) est directeur de la Compagnie des Indes Orientales. Dès sa nomination, en 1742, au poste de gouverneur des cinq comptoirs français (Pondichéry, Chandernagor, Mahé, Yanaon et Karikal). Il s'engage dans une ambitieuse politique d'expansion territoriale et commerciale : monopoliser l'immense marché potentiel que représente le sous-continent indien. L’Inde est un ensemble de principautés contrôlées par des souverains moghols, depuis leur conquête du territoire en 1526. Mais au début du XVIIIe siècle, l'Empire moghol entre dans une phase de déclin, miné par des rivalités politiques internes qui seront le prétexte opportun d'une intervention européenne[55].

Dupleix, en 1742, est nommé Commandant général de tous les forts établissements français en Inde[56], et Président tant des Conseils supérieurs que provinciaux par provision du Roy du 29 octobre 1742[57].

En Inde, cette politique devient source de conflit avec les colons britanniques et explique en partie l'entrée en guerre de la Grande-Bretagne contre la France lors de la guerre de Succession d'Autriche. Lors de cette entrée en guerre, seulement en 1744, la France propose le statut neutre de l'Inde, mais cette proposition est rejetée par les Britanniques[58].

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Façade du Gouvernement de Pondichéry.

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LA PREMIÈRE GUERRE CARNATIQUE (1746 - 1748)[]

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Bombardement de Pondichéry par la flotte anglaise lors du siège de 1748.

Les Guerres carnatiques durent de 1746 à 1763. Ce sont: trois guerres entre la France, la Grande-Bretagne et leurs alliés indiens respectifs permettent aux Britanniques de contrôler la côte carnatique au sud-est de l'Inde (de Nellore au cap Comorin)

La première guerre carnatique est un conflit militaire qui se déroule de 1746 à 1748 en Inde du Sud, dans le cadre de la guerre de Succession d'Autriche. Elle est la première des trois guerres carnatiques, qui jouent un rôle majeur dans l'affermissement de la domination britannique sur la côte est du territoire indien.

Le principal État du sous-continent indien, l'empire moghol, est en pleine déliquescence. Dupleix veut profiter de cette situation pour offrir à notre Compagnie une base territoriale. Il noue des alliances avec les princes et leur loue les services de son armée, composée de soldats indiens armés à l'européenne et commandés par des Français. En échange, il reçoit des avantages commerciaux et territoriaux.

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Batailles surtout sur mer (1746)[]

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Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais.

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Représentation de la victoire de Negabatam le 6 juillet 1746 entre deux petites escadres françaises et anglaises au large des côtes de l'Inde.

Le Royaume-Uni, malgré la volonté de la France de ne pas déclencher la guerre en Inde[59], envoie une escadre sous le commandement de Peyton dans les eaux indiennes. Et ils commencent à se préparer à une attaque contre la capitale des possessions françaises. Par sa propre initiative et contre la volonté du gouvernement parisien, Duplex renforce Pondichéry avec son argent propre, ce qui lui permet non seulement de repousser l'attaque britannique, mais également de lancer une contre-offensive. Joseph François défait aussi, par deux fois, les troupes envoyées soutenir le nabab du Carnatic (aujourd'hui État de Karnataka), allié de la Grande-Bretagne[60].

On ne craint rien du côté des Néerlandais car ceux-ci, bien qu'alliés des Anglais, n'ont pas de vaisseaux de guerre dans la région. Mais la parole du gouverneur de Madras n'engage pas la Royal Navy qui saisit des navires français sur la côte de Sumatra, ce qui provoque le déclenchement des hostilités. Dupleix dispose d'une force armée terrestre pour faire face aux entreprises anglaises contre Pondichéry, mais n'a pas de navires. Il reçoit le soutien de La Bourdonnais, gouverneur de l'île-de-France, qui arme une petite escadre depuis la base principale de la Compagnie dans l'océan Indien et embarque des troupes de renfort[61].

Le 6 juillet 1746, les troupes françaises sont sous le commandement du gouverneur de l'Île-de-France, La Bourbonnais. En 1746, lors de la bataille navale de Negapatam (sud-est de l'Inde), la France et l'Angleterre se disputent le contrôle de la côte de Coromandel où se situent les comptoirs de Pondichéry et Madras[62].

La flotte britannique est vaincue à Negapatam (1746).

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Prise de Madras (1746)[]

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Représentation de la prise de Madras, par Nicolas Ozanne.

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Les Anglais rendent Madras à la Bourdonnais.

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Reddition de la ville de Madras aux Français dirigés par le capitaine Mahé de La Bourdonnais, à l'issue du siège de 1746.

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Fort Saint David, v. 1763, Francis Swaine.

Les Français occupent Madras. La prise de Madras ouvre le golfe du Bengale aux Français et assure la protection de Pondichéry[63].

Suite à cela, en raison d’un conflit entre deux gouverneurs ambitieux qui veulent tous les deux commander, La Bourdonnais est accusé de trahison par Dupleix et rappelé à Paris. Sa faute est que lors de la signature de la capitulation de Madras, La Bourdonnais laisse aux Britanniques le droit de racheter la ville pour 2 millions de dollars. Pourtant la prospérité du commerce anglais dans le secteur souffre de la prise de Madras.

Dupleix décide de faire raser la ville de Madras[64]. Il annule le traité de La Bourdonnais et ordonne à ses officiers à Madras de saisir chaque objet de propriété, privé ou public, autochtone ou anglais, à l'exception des vêtements, des meubles et des bijoux des femmes[65]. Son but est de faire venir les commerçants, notamment Arméniens, de Madras à Pondichéry, pour faire de ce comptoir la plaque tournante du commerce en Inde[66].

Cette polémique révèle deux visions de l'expansion coloniale, comme l'analyse Philippe Haudrère, spécialiste de la Compagnie française des Indes :

Le Gouverneur de Pondichéry (Dupleix) est, tout autant que celui des îles (La Bourdonnais), un aventurier et un commerçant, mais sa conception est celle d'un terrien. Il conçoit l'expansion coloniale comme le contrôle d'un territoire, de routes terrestres, alors que pour La Bourdonnais, il faut d'abord dominer la mer, moyen essentiel de communication, en s'appuyant sur des bases bien équipées (…) Ce sont deux conceptions du commerce, de la colonisation, de la maîtrise de l'Europe sur le monde qui s'opposent[67].

Exaspéré, La Bourdonnais décide de rentrer sur l'Isle-de-France alors qu'un cyclone détruit à l'ancre une partie de son escadre. À son arrivée, il trouve l'ordre de rentrer en Europe, Versailles ayant donné raison à Dupleix alors que le détail de la dispute n'y est pas encore connu.

Dupleix en est débarrassé. Il est fait Chevalier de l'Ordre royal de Saint-Michel suivant la lettre de Sa Majesté en date du mars 1746[68].

Parti avec un petit détachement des troupes françaises à Madras, Dupleix est contraint de repousser l'attaque du Mughal, allié des Britanniques, et assiège sans succès la forteresse de Saint-David[69].

Néanmoins, en récompense des résultats de sa politique, en 1747, Dupleix est confirmé dans ses fonctions de Commandant général de tous les forts et établissements français aux Indes, avec pouvoir de donner des provisions de conseiller au Conseil supérieur. On a aussi les tentatives avortées de prise de Gondelour[70].

Réalisant des projets pour créer un empire colonial français en Inde, Dupleix intervient dans la lutte pour les trônes de Carnatique et d'Hyderabad. Il soutient des Français courageux opposés aux Anglais, qui contribuent à établir l'influence française en Inde du Sud.

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Siège de Pondichéry (30 août - 6 octobre 1748)[]

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Portrait d'Edward Boscawen devenu âgé, par Joshua Reynolds.

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Dupleix mettant fin au siège de Pondichéry.

Mais dans la crainte d'irriter l'Angleterre, alors si puissante par le nombre de ses vaisseaux, l'on n'ose rien entreprendre. Après s'être emparé de Madras, après avoir inquiété ou dispersé les forces anglaises établies sur la côte de Coromandel, Dupleix, pour obéir aux ordres de la cour, est réduit à s'enfermer dans Pondichéry, où il se défend avec bravoure.

Londres, humiliée par cette défaite, envoie une escadre de six vaisseaux de ligne, deux galiotes à bombes et une vingtaine de transports embarquant 4.000 hommes de troupe pour reprendre la place[71]. En vain !

Cette force, quitte l'Angleterre le 28 novembre 1747, tente brièvement de s'emparer de l’Île-de-France (juillet 1748), puis fait sans succès le siège de Pondichéry (30 août - 6 octobre 1748).

Au même moment, la colonie française est attaquée par des tribus hindoues. Il défait, par deux fois, les troupes envoyées soutenir le nabab du Carnatique (aujourd'hui État de Karnataka), allié de la Grande-Bretagne[72].

Le 29 avril 1748, avec treize vaisseaux de guerre et dix-neuf bâtiments de transport, montés de quatre mille sept cents hommes, auxquels se joignent quatre mille hommes de troupes indiennes, l'amiral Edward Boscawen attaque Pondichéry.

Enfermé dans la ville, Dupleix est contraint de subir un siège. Quoiqu’il n’a que des forces bien inférieures, le Gouverneur défend la place avec vigueur. Les Français, malgré un intense bombardement, avec beaucoup de courage défendent la forteresse. Les Britanniques, après une série de tentatives infructueuses et de lourdes pertes lèvent le siège, le 30 septembre suivant. Dupleix gagne cette bataille après quarante-deux jours de tranchée ouverte.

Ne sachant pas cela, le gouvernement français conclut à l'automne 1748 le traité de paix d'Aix-la-Chapelle, selon laquelle Madras retourne en Grande-Bretagne.

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Le traité de paix d'Aix-la-Chapelle en 1748[]

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Allégorie en l'honneur de la publication de la paix d'Aix-la-Chapelle.

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Trois des vaisseaux de La Bourdonnais devant Madras en 1746.

Madras sert de monnaie d'échange avec Louisbourg pendant les négociations de paix à Aix-La-Chapelle[73].

La bataille de Negapatam jette donc les bases d'une complète victoire française en Inde pendant la guerre de Succession d'Autriche. Elle coûte cher à la Compagnie des Indes qui assure l'essentiel du coût des opérations, mais place celle-ci, sous la férule de Dupleix, dans une meilleure position que sa rivale anglaise pour faire prospérer ses affaires au retour de la paix en 1748.

Le conflit ébranle donc les comptes financiers de la Compagnie française des Indes qui est avant tout une puissante société de négoce ; mais son prestige auprès des princes territoriaux indiens est renforcé[74].

La conclusion de la paix porte un coup sévère à la fois à Dupleix et au prestige de la France en Inde. La politique prévoyante de Dupleix, qui réussit à attirer à ses côtés des princes locaux insatisfaits de la politique britannique en Inde, n’obtient pas le soutien des autorités parisiennes. Cependant, Duplex ne cesse pas de poursuivre sa propre politique et, pour son séjour ultérieur en Inde, il est en mesure d’élargir les possessions françaises en éliminant l’indépendance des nababs et des maharajas locaux.

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Plan du front de mer

Plan des anciennes fortifications du front de mer à Pondichéry.

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LA SECONDE GUERRE CARNATIQUE (1749 - 1754)[]

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Jusqu’au traité d’Aix-la-Chapelle de 1748, Dupleix s’en rapporter aux conceptions traditionnelles de la Compagnie, qui recommande à ses agents et gouverneurs de ne point perdre de vue le caractère purement commercial de leur mission. Elle ne cesse de répéter :

Le commerce est incompatible avec la politique et la politique, c’est toujours la guerre[75].

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Son hôtel particulier (1748 - 1763)[]

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L'Hôtel Legendre d'Arminy devenu Bertin, puis de la Colonnade.

Au coin du boulevard et de la rue des Capucines, se trouve une belle demeure, l'Hôtel Legendre d'Arminy, construite en 1706 par Robert de Cotte, pour Legendre d'Arminy, directeur de la Compagnie de Saint-Domingue et beau-frère d'Antoine Crozat[76].

Cet hôtel est saisi par des créanciers. Dupleix l’achète en 1748, à l'époque de la traité de paix d'Aix-la-Chapelle, mais il ne se rend pas à Paris, malgré son état de santé[77].

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La guerre recommence (1749)[]

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Mort du nabab du Carnate à la bataille d'Ambour, en 1749.

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Dupleix rencontre le Subadar du Deccan, Muzaffar Jung (1750).

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Dupleix revêtu des insignes impériaux par Muzaffar Jung.

Dupleix est fait Commandeur de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis, cordon rouge par brevet de sa Majesté du 2 juillet 1749[78]. C'est une récompense bien placée, mais n'y ajouter un envoi de troupes que le gouverneur sollicite vivement. On n'a garde de le faire. Louis XV a vu avec peine que, s'étant uni à l'Arabe et au Moghol, Dupleix a pris le titre de vice-roi de Carhate. Il craint un sujet trop puissant[79].

Les bateaux des deux Compagnies ne rapatrient pas les troupes devenues disponibles. Les princes de l’Inde les prennent à leur service pour satisfaire leurs ambitions pour la possession du Carnatique et du Décan. Ils engagent aussi les troupes auxiliaires formées par Dupleix.

Mais le projet du ministère de la Marine et des Colonies est de s'emparer du gouvernement des Indes orientales. La faveur que le nom françois obtenoit dans le pays seconde une idée aussi heureuse.

Dupleix conçoit de créer un véritable empire français en Inde. Tirant parti de la faiblesse militaire des différents princes rivaux d'Inde du Sud, il conclut des alliances locales avec eux dans le but de ruiner la Compagnie anglaise des Indes orientales. En 1749, Dupleix décide de soutenir les revendications de Chanta Sahib sur le Carnatique alors gouverné par le nabab Anwaruddin Khan[80]. Il soutient aussi Muzaffar Jung pour l'amener au pouvoir. Ses entreprises, si prometteuses soient-elles, ont toutefois un prix élevé. Elles absorbent les ressources de la Compagnie et aussi la fortune personnelle de Dupleix et celles de membres de sa famille. Il vit avec sa femme dans un faste très oriental.

Les armées indiennes sont habituellement en attente d'un arriéré de paiement de leur temps de paix; mais on s'attend à un traitement différent sur le terrain[81].

Comme les Britanniques soutiennent un candidat rival au sien, une guerre entre les deux compagnies s'engage[82].

La bataille d'Ambour se déroule le 3 août 1749 à Ambour, en Inde, et oppose une armée franco-indienne sous le commandement combiné de Muzaffar Jung, Chanda Sahib et Louis-Hubert de Combault d'Auteuil aux troupes indiennes du nabab d'Arcate? Anaverdi Khan. L'affrontement se solde par une victoire décisive des forces franco-indiennes.

Chanda Sahib réussit et devient le Nabab du Carnatique, obligeant Muhammed Ali Khan Wallajah à s'échapper vers le fort du rocher de Tiruchirapalli. Muzaffar Jung du coup se fait proclamer Sounabab du Deccan[83].

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Dupleix obtient le protectorat sur le Carnatique (1749 - 1751)[]

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Rois de Tanjore.

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Bussy.

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Siège de Trichinopoly (1751 - 1752).

Chundah-Saheb et Murzapha-Jang attaquent Tanjore. Le roi de Tanjore, effrayé de l'orage qui le menace, se hâte de s'enfermer dans sa capitale. Dupleix, mécontent de la tournure que prennent les choses, écrit lettres sur lettres à Chunda-Saheb. Il ordonne au petit corps français qui accompagne l'armée de Chunda-Sabeb de commencer les hostilités Les Français s'emparent alors de trois redoutes, puis de l'une des portes de la ville. Le roi s'engage à payer 7 millions de roupies, comme montant de son tribut au nabab du Carnatique, et 200.000 comptant aux troupes françaises. Il cède de plus aux Français quatre-vingts villages aux environs de Karical, où les Français ont élevé un fort douze ou quinze ans avant cette époque[84].

Par la bataille de Tanjore, Dupleix obtient le protectorat sur le Carnatique (1749 - 1751).

Dupleix en profite pour réorganiser ses troupes. Bussy est au siège de Madras et s'est distingué durant le siège de Pondichéry, ensuite à Ambour, Trivady et à la prise de Gingy [85]. Dupleix lui fait remplacer Law[86].

C'est alors la merveilleuse épopée de Bussy à travers le pays du Nizam[87].

Dupleix ne peut éviter nos échecs répétés devant Trichinopoly (1751 - 1752) [88] et la désastreuse capitulation de Law[89].

Son esprit entreprenant, sa fidélité aux alliances avec les Nababs moghols, ses conquêtes territoriales dans le Deccan, et la souplesse de sa gouvernance sur les provinces qu'il annexe, le font apprécier des autochtones. En 1752, Duplex augmente le nombre de ressortissants français de 40 millions de personnes.

Le Roi apprend que le Naboth, ou roi des Indes, a assez de confiance en la France pour remettre ses intérêts politiques entre les mains d'un François nommé Dupleix, et que la nation des Marattes, sujets du Naboth, vient de le nommer son général en chef[90]. Louis XV voie en lui un rival.

La paix du Naboth, la confiance que ce prince a en la France, sont des faits importants. Elles augmentent les richesses de l'état. Dupleix devient tout à coup plénipotentiaire et généralissime. Il minute le traité de paix et reçoit le commandement. Ces deux postes sont précédés d'une négociation importante. Le général du Naboth se plaint de lui, en déclarant que les directeurs lui sont redevables de plusieurs millions. Les mémoires qu'on publie à ce sujet ont cet avantage qu'ils font ouvrir les yeux au gouvernement sur bien des choses relatives aux Indes, dont il n'a jamais été informé sans la publication de ces papiers[91]. Comme on le voit les ennemis de Dupleix sont Anglais et Indiens. Certains Français sont très contents d'entendre ces ragots.

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Fait Marquis, mais privé du soutien de Versailles (1753)[]

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Dupleix et des princes indiens.

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Dupleix reçoit le titre de marquis de la part de la Marquise de Pompadour.

Selon Georges F. Druez, La vie de Dupleix, en mai 1753, Dupleix reçoit le titre de marquis de la part de la Marquise de Pompadour et des présents : pour lui, une montre en or ornée de brillants et pour son épouse un étui à ciseaux et à couteaux en or. Du fait de ses soucis avec son ministre, il n'est pas consolé par ce titre de marquis même si cette ordonnance royale concède ce titre aussi à sa famille, même dans la ligne collatérale à défaut de descendants directs[92].

Il soumet à l'influence française le Carnatique et les six provinces du Deccan et obtient des avantages commerciaux. Cependant, le manque de fonds et le soutien insuffisant du gouvernement français entraînent toutefois l'échec de ses plans et, à la suite des actions du détachement de Robert Clive, les forces françaises sont vaincues.

Cependant, Dupleix ne dispose pas de suffisamment de fonds pour poursuivre d’autres grandes idées de sa politique. Une défaite mineure avec le sultan Mizorsky, secrètement soutenue par les Britanniques, est utilisée par les ennemis de Dupleix, qui l'accuse d'un désir ambitieux de créer un empire indien indépendant. De plus, la demande constante de renforts avec des gens et des moyens déconcerte les ministres à la vue courte de Louis XV, qui considèrent Duplex comme le gouverneur le plus inquiétant.

La mission de Godeheu est de mettre fin aux actions de Dupleix qui contrarie les actionnaires de la Compagnie et les Anglais[93].

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Destitué de ses fonctions (1754)[]

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Avec Dupleix et Montcalm se termine le rêve d'un empire colonial avant 1789.

Dupleix poursuit ses rêves de grandeur française pendant deux années encore (1752 - 1754), mais les finances françaises s'épuisent. Et quand, en 1754, le cabinet londonien place le rappel de Dupleix de l'Inde comme condition préalable au maintien de la paix, ce dernier est rappelé après 30 ans de service. Car, le centralisme parisien, ne comprenant rien à sa politique en Inde, le démet de ses fonctions. Le 4 août 1754, Joseph Dupleix est destitué de sa charge de gouverneur des Indes.

Mais si la France lâche Dupleix, les Anglais ne relâchent pas leur pression et la guerre menace à nouveau. La Compagnie craint de tout perdre et voudrait s'en tenir au commerce comme précédemment.

Les rêves et combats de Dupleix se terminent pour lui par la triste journée du 15 octobre 1754, où il voit la terre de l'Inde pour la dernière fois[94].

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Après son départ (1754 - 1758)[]

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Désormais se sont les Britanniques qui font des Indes leur protectorat.

Peu après sa destitution, le 26 décembre 1754, alors que débute la guerre de Sept Ans, la France convient avec l'Angleterre que leurs compagnies de commerce s'interdiront désormais toute activité politique dans le sous-continent indien.

En fait, l'Anglais Robert Clive va reprendre pour le compte de son pays la stratégie d'alliances avec les princes locaux qui a si bien réussi à Dupleix. Les prouesses du plus grand rival de Dupleix, le Britannique Robert Clive, font que toutes les forces françaises, sauf celles du Deccan, sont vaincues.

Le 23 mars 1757, le colonel Robert Clive de la Compagnie anglaise des Indes orientales et l'amiral Watson de l'armée britannique prennent Chandernagor, lors de la guerre de sept ans. Chandernagor est occupée par les Britanniques de 1757 à 1764, et rendue aux Français par le traité de Paris de 1763, qui verra néanmoins la France perdre la majeure partie de ses possessions coloniales (Inde et Nouvelle-France).

En 1758, Madras est de nouveau attaquée par les Français, mais résiste au siège des troupes de Lally-Tollendal.

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LA FIN DE SA VIE[]

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Les huissiers venant saisir les biens de Joseph-François Dupleix au moment de sa mort.

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L'Hôtel Dupleix.

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Son autre hôtel, dit de nos jours, de la Colonnade, rue Neuve des Capucines, où il décède.

Les actionnaires de la Compagnie française des Indes, soucieux de leurs intérêts commerciaux et voyant d'un mauvais œil les guerres incessantes avec les anglais, décident de le remplacer. Dupleix quitte donc l'Inde le 14 octobre 1754 emportant avec lui ses rêves d'une Inde française.

En 1754, le Duc Charles-Amand Fouquet de Belle-Isle vend le comté de La Ferrière-aux-Étangs (Orne) à Jean-François Dupleix, ex-gouverneur des Indes, pour la somme de 420.000 livres[95].

Après son retour en France, Duplex tente de récupérer auprès du gouvernement français l'argent dépensé en dépenses militaires pour renforcer la colonie pendant son service en Inde, mais Louis XV refuse. Il intente un procès malheureux à la Compagnie française des Indes orientales[96].

Mais Dupleix n'est pas remboursé de ses dépenses et celles de sa famille. Il loue, peu de temps avant sa mort, l'Hôtel Legendre d'Arminy au contrôleur général des Finances, Jean-Baptiste Bertin, d'où le nom d'Hôtel Bertin généralement donné à l'immeuble [97].

Dupleix perd tout crédit en France et meurt dans l'ombre[98]. Effectivement, en 1763, Duplex meurt pauvre, après avoir vécu jusqu’au moment où la France perd la plupart de ses possessions en Inde.

Dupleix est décédé le 10 novembre 1763, à Paris, dans sa demeure, l'Hôtel Legendre d'Arminy, rue Neuve des Capucines (de nos jours détruit situé 22/24 de la rue des Capucines), paroisse de la Magdeleine[99]. Joseph François Duplex est inhumé église Sainte Marie-Madeleine de la Ville-l’Évêque, Paris IXe[100].

L'Hôtel Dupleix, avec sa façade classée du XVIIe siècle, est construit en 1752 par l'architecte Pierre Quirot-le-Jeune, pour son propre usage, dans un style transition Louis XV-Louis XVI. Il est occupé par Dupleix, puis acheté par le comte Jean Du Barry. La future comtesse y vit, paraît-il, à partir de 1764. Ce qui est impossible car le principal bureau de recette des Affameurs, appelé Bureau général des Blés du Roi, est dans cet hôtel Dupleix, rue de la Jussienne, jusqu'en 1768[101]. Il est appelé actuellement Hôtel du Barry.

Ses biens sont vendus en 1764. La liquidation de son comté de La Ferrière-aux-Étangs a lieu le 17 septembre 1764, pour la somme de 252.200 livres[102]. La vente de ses maisons de Villeneuve Saint-Georges et de Paris a lieu le 28 décembre 1765, dont l'Hôtel Dupleix. L'hôtel des Colonnes, avec ses deux étages, situé à l'angle du Boulevard et de la rue Neuve des Capucines, est vendu le 8 décembre 1766.

Son hôtel particulier devient l'hôtel Bertin. Puis il est embelli par le fermier général Reuilly et connu sous le nom d'hôtel de la Colonnade. Bonaparte y loge et s'y marie...

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MARIAGES ET DESCENDANCE[]

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Premier mariage (1741)[]

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Joseph François Dupleix et sa première épouse, Jeanne Albert de Castro, Johanna Begum (Princesse Jeanne).

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Créole et grande dame : Johanna Bégum, marquise Dupleix, 1706-1756, sa famille, la ....

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Dupleix et son épouse rencontrant un Maharadja.

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Joseph François Dupleix et sa première épouse en Inde.

Dix-neuf mois après le décès de Jacques Vincens, sa veuve, née Jeanne Albert (1706 - 1756), épouse en secondes noces Joseph-François Dupleix, comme en fait foi leur acte de mariage. Ils se marient le 17 avril 1741, à Chandernagor[103].

La providence lui donne en 1741 pour épouse Jeanne Albert de Castro (1706 - 1756), fille d'un médecin parisien, fixé aux Indes, et d'une Castro, descendante de capitaines portugais mariés avec des princesses indiennes[104]. Jeanne Albert n'a rien de l'affaiblissement maladif si propre aux enfants européens nés dans l'Inde. Elle a une mère indo-portugaise d'une famille illustre aux Indes depuis plusieurs générations[105].

Voici leur acte de mariage extrait des archives du Ministère des Colonies[106] :

Ce 17 avril 1741. Le RP François de l'Assomption, curé de Calcutta et vicaire de Varackapour, au royaume de Bengale, ayant accordé le 11 avril de cette année la dispense pour l'empêchement de l'affinité spirituelle et ayant dispensé de la publication des bans, je soussigné, curé de Chandernagor, ai, le 17 de ce mois, marié avec les cérémonies prescrites par le rituel romain, M. Joseph-François Dupleix, écuyer, directeur général pour la Compagnie dans le royaume de Bengale, président du Conseil de Chandernagor, nommé gouverneur des ville, citadelle et fort de Pondichery, commandant général dans l'Inde et président du Conseil supérieur de Pondichéry, natif de Landrecies, fils de François Dupleix, écuyer, seigneur de Bacquencourt et de Mercin, seigneur des Gardes, Fanneville, la Bruyère, etc., écuyer ordinaire de la grande écurie de Sa Majesté, fermier général et directeur général de la Compagnie des Indes, et de dame Anne-Louise de Massac, âgé de 43 ans, avec Mme Jeanne Albert, veuve de M. Jacques Vincens, conseiller au conseil supérieur de Pondichéry, née à Pondichéry, fille de Jacques-Théodore Albert et de don a Elisabeth Rosa de Castro, âgée de 33 ans.
Témoins : M. le chevalier François de Schonamille, gouverneur pour sa majesté impériale à Cassimbazar ; M. Jean Albert de Schitermann, conseiller des Indes et directeur général pour la noble compagnie de Hollande à Chinchural, et son épouse Mme Sibilla Volkera ; Messieurs du Conseil de Chandernagor ; dona Elisabeth Rosa de Castro, mère de l'épouse ; Mme Marie Madeleine Albert, veuve Aumont, Suzanne-Ursule Albert de Saint Paul, Rose-Eléonore Albert d'Arboulin, sœurs ; et MM. Nicolas-Louis de Saint Paul, second du comptoir de Chandernagor, Louis-Carloman d'Arboulin, écuyer, beaux-frères de ladite épouse. "

Suivent les signatures de Claude-Stanislas Boudier, jésuite, curé, des diverses personnes énumérées ci-dessus, et d'amis des deux familles.

Selon J. Vinson :

L'acte de mariage attribue à Mme Dupleix trente trois ans. Il doit y avoir là une erreur ou une complaisance du curé, car le 1er enfant de Mme Dupleix (ex Vincens) est né en 1720 : elle l'aurait donc eu a 12 ans, après avoir été mariée à onze[107].

Jeanne Albert, la marquise indienne, est une fort jolie femme, vêtue à l'orientale, très fortunée. Elle parle douze langues et est l'amie de tous les Rajahs et Nababs de l'Inde[108]. Néanmoins, Jeanne Albert nous y apparaît avec tous les défauts de certaines créoles. Elle traite de chien, nây en tamoul, certains administrateurs et s'emporte en apostrophes aussi violentes qu'excessives.

Ils ont un fils : N de Dupleix, né le 20 septembre 1761 - Paris et décédé le 8 octobre 1761 - Paris, à l'âge de 18 jours.

Jeanne Albert est décédée le 4 décembre 1756 et inhumée en l'église de Sainte Marie-Madeleine de la Ville l’Évêque[109].

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Dupleix et son épouse, la marquise indienne.

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Second mariage (1768)[]

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Château des Chastenay de Lanty.

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Victorine de Chastenay est la femme célèbre de cette famille.

Voici leur contrat de mariage[110] :

10 novembre 1768. Contrat de mariage entre Joseph-François, marquis Dupleix, comte de la Ferrière, commandeur de Saint-Louis, ci-devant commandant général des établissements français dans l'Inde et gouverneur des ville et forts de Pondichéry, fils de feu François Dupleix et d'Anne-Louise Manac, et veuf sans enfant de Jeanne Albert, d'une part ; et Claude-Thérèse de Chastenay de Lanty, fille majeure de feu François-Elie de Chastenay, chevalier, marquis de Lanty, baron de Crépan, mestre de camp, lieutenant-colonel, commandant le mestre de camp, général de cavalerie, chevalier de Saint-Louis, et de Jeanne-Françoise Gardien[111].

L’évêque de Langres est un des témoins. Son oncle chanoine de Paris lui apporte une dote de 30.000 livres. D'après Clarins de la Ville : mariage le 18 novembre 1758 à Saint-Sulpice (pc 10.11.1758 Alleaume insinué le 20.2.1759).

Procès-verbal d'apposition et de levée des scellés sur les meubles et objets mobiliers de Joseph-François Dupleix, marquis, commandeur de Saint Louis, comte de Ferrière, ancien gouverneur de la ville et du fort de Pondichéry, dans l'Inde-Orientale, mort le 11 novembre 1763, dans son hôtel, rue Neuve-des-Capucines, paroisse de la Madeleine de la Ville-l’Évêque, fait à la requête de Claude-Thérèse de Châtenay de Lanty, sa veuve, en qualité de créancière de la succession, et comme tutrice naturelle d'Adélaïde-Louise-Jeanne-Joséphine, leur fille. Les vacations sont au nombre de 341, et les oppositions des créanciers sont au nombre de 356. Ce procès-verbal forme 4 volumes reliés[112].

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Sa fille (1760)[]

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Antoine Pesne : Portrait du marquis de Valory, grand-père du mari de sa fille.

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Acte de décès de Raymond, marquis du Puy-Montbrun, le 6 avril 1871, à Montélimar.

Adélaïde Louise Jeanne Joséphine Dupleix est née le 25 janvier 1760 à Paris et décédée en 1795, à l'âge de 35 ans. Adélaïde de Dupleix se marie le 13 avril 1779, La Madeleine, Paris, avec Charles-Jean-Marie (1745 - 1806) bailli d'épée au bailliage d’Étampes, marquis de Valori de Lece, chevalier de Saint-Louis. Il est reçu page à la petite écurie en 1765; maître de camp au Régiment de Bourbon-Infanterie, colonel du régiment provincial d’Etat-major, mort en 1806. Avant cela il émigre et est dépossédé de ses biens[113].

Dont :

¤ Antoinette Thérèse Joséphine de Valori de Lece ° 1780

¤ Hélène de Valori de Lece (1782 - 1818). Hélène épouse le marquis Raymond Dupuy-Montbrun (1783 -1871).

¤ Clotilde Antoinette Henriette Thérèse de Valori de Lece (1784 - 1786)

¤ Henriette de Valori de Lece (1787 - 1831) se marie le 25 novembre 1805, Paris III° ancien, avec le Marquis Charles René Rozée d'Infreville, né le 18 septembre 1776, baptisé le 19 septembre 1776 - Lieury (14), décédé en 1858.

Adélaïde de Dupleix a un frère N., né le 20 septembre 1761, mort le 8 octobre 1761[114].

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1760

Pondichéry en 1760.

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NOTES ET RÉFÉRENCES[]

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  1. Dupleix ou le rêve De la puissance indienne
  2. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS, Universalis
  3. Le boulevard et la rue des Capucines – Bref historique.
  4. Notes prises aux archives de l'état-civil de Paris, avenue .... Chastellux, Henri-Paul-César de (1842-1917).
  5. Les Européens dans les ports en situation coloniale: XVIe-XXe siècle, Enquêtes et documents, Jean-François Klein. Presses universitaires de Rennes, 2018. ISBN 2753564248, 9782753564244.
  6. Dossier CAOM Dupleix, Joseph François, gouverneur des établissements français dans l'Inde
  7. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS, Universalis
  8. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS (1697-1763)
  9. Dupleix (1697 - 1763), Bâtisseur d'empire
  10. Dossier CAOM Dupleix, Joseph François, gouverneur des établissements français dans l'Inde
  11. Dossier CAOM Dupleix, Joseph François, gouverneur des établissements français dans l'Inde
  12. pc 30.1.1736 XXI-327 C2517.
  13. Martineau Alfred. Dupleix et l’Inde française 1749-175444. Tome III. Paris : Société de l'Histoire des colonies françaises, 1927. 478 p. (Publications de la Société de l'histoire des colonies françaises, 4-3).
  14. Dossier CAOM Dupleix, Joseph François, gouverneur des établissements français dans l'Inde
  15. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS (1697-1763)
  16. Dossier CAOM Dupleix, Joseph François, gouverneur des établissements français dans l'Inde
  17. Dossier CAOM Dupleix, Joseph François, gouverneur des établissements français dans l'Inde
  18. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS, Universalis
  19. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS, Universalis
  20. Dossier CAOM Dupleix, Joseph François, gouverneur des établissements français dans l'Inde
  21. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS, Universalis
  22. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS, Universalis
  23. Dossier CAOM Dupleix, Joseph François, gouverneur des établissements français dans l'Inde
  24. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS, Universalis
  25. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS, Universalis
  26. La revue des deux mondes, 1845.
  27. François Dupleix (2e édition), Auteur : Petit, Édouard (1858-1917). Éditeur : A. Degorce-Cadot (Paris) : 1885.
  28. Louis Brossard, Les Métamorphoses, ou Liste des Noms de famille et patronymiques des ci-devant Ducs, Marquis, Comtes, Barons, etc., Excellences, Monseigneurs, Grandeurs, demi-Seigneurs et Anoblis, Paris, 1790.
  29. Prouteaux Maurice. La famille Dupleix en Chatelleraudais aux XVIe et XVIIe siècles, d’après les Registres des Paroisses et quelques documents inédits. Paris : Société de l'Histoire des colonies françaises, 1921.
  30. Prouteaux Maurice. La famille Dupleix en Chatelleraudais aux XVIe et XVIIe siècles, d’après les Registres des Paroisses et quelques documents inédits. Paris : Société de l'Histoire des colonies françaises, 1921.
  31. Bulletin de la Commission historique du Département du Nord, Volumes 18 à 19, Archives départementales du Nord, 1888.
  32. Michel Gaudart de Soulages, Dictionnaire généalogique des familles de l'Inde française, Édition : La Chapelle-Saint-Ursin : L.-J. Bord 1984.
  33. Bulletin de la Commission historique du Département du Nord, Volumes 18 à 19, Archives départementales du Nord, 1888.
  34. Bulletin de la Commission historique du Département du Nord, Volumes 18 à 19, Archives départementales du Nord, 1888.
  35. Les Européens dans les ports en situation coloniale: XVIe-XXe siècle, Enquêtes et documents, Jean-François Klein. Presses universitaires de Rennes, 2018. ISBN 2753564248, 9782753564244.
  36. François Dupleix (2e édition), Auteur : Petit, Édouard (1858-1917). Éditeur : A. Degorce-Cadot (Paris) : 1885.
  37. Les pionniers de l'Empire : André Brüe, Joseph-François Dupleix, René Madec, Pigneaux de Behaine. de René Maran, FeniXX ISBN 2402195428, 9782402195423.
  38. Bulletin de la Commission historique du Département du Nord, Volumes 18 à 19, Archives départementales du Nord, 1888.
  39. Dossier CAOM Dupleix, Joseph François, gouverneur des établissements français dans l'Inde
  40. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS, Universalis
  41. Dupleix (1697 - 1763), Bâtisseur d'empire
  42. Dossier CAOM Dupleix, Joseph François, gouverneur des établissements français dans l'Inde
  43. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS, Universalis
  44. François Dupleix (2e édition), Auteur : Petit, Édouard (1858-1917). Éditeur : A. Degorce-Cadot (Paris) : 1885.
  45. Joseph-François Dupleix ou le rêve d'un empire français en Inde. Isabelle Bernier
  46. Joseph François Dupleix un stratège brestois d’Asie au temps de la compagnie des Indes
  47. Dossier CAOM Dupleix, Joseph François, gouverneur des établissements français dans l'Inde
  48. pc 30.1.1736 XXI-327 C2517.
  49. Martineau Alfred. Dupleix et l’Inde française 1749-1754. Tome III. Paris : Société de l'Histoire des colonies françaises, 1927. 478 p. (Publications de la Société de l'histoire des colonies françaises, 4-3).
  50. Dupleix et La Bourdonnais: essai critique, Bibliothèque de l'Institut maritime et colonial, Michel Missoffe, Ligue maritime et coloniale, 1943.
  51. Dossier CAOM Dupleix, Joseph François, gouverneur des établissements français dans l'Inde
  52. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS (1697-1763)
  53. Martineau Alfred. Dupleix et l’Inde française 1749-1754. Tome III. Paris : Société de l'Histoire des colonies françaises, 1927. 478 p. (Publications de la Société de l'histoire des colonies françaises, 4-3).
  54. Martineau Alfred. Dupleix et l’Inde française 1749-1754. Tome III. Paris : Société de l'Histoire des colonies françaises, 1927. 478 p. (Publications de la Société de l'histoire des colonies françaises, 4-3).
  55. Joseph-François Dupleix ou le rêve d'un empire français en Inde. Isabelle Bernier
  56. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS (1697-1763)
  57. Dossier CAOM Dupleix, Joseph François, gouverneur des établissements français dans l'Inde
  58. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS (1697-1763)
  59. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS (1697-1763)
  60. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS, Universalis
  61. Patrick Villiers et Jean-Pierre Duteil, L’Europe, la mer et les colonies au xviie – xviiie siècle, éditions Hachette, coll. « Carré Histoire » (no 37), 1997'. (ISBN 2-01-145196-5).
  62. Joseph-François Dupleix ou le rêve d'un empire français en Inde. Isabelle Bernier
  63. André Zysberg, La Monarchie des Lumières, Nouvelle histoire de la France moderne, éditions du Seuil, Point Histoire, 2002, p. 233.
  64. Joseph-François Dupleix ou le rêve d'un empire français en Inde. Isabelle Bernier
  65. A history of British India, Charles MacFarlane. Routledge, 1852.
  66. La guerre de Sept Ans (1756-1763), Pour l'histoire, Edmond DZIEMBOWSKI, Place des éditeurs, 2015. ISBN 2262050635, 9782262050634.
  67. Jean Meyer et Jean Béranger, La France dans le monde au xviiie siècle, Paris, éditions Sedes, coll. « Regards sur l'histoire », 1993. (ISBN 2-7181-3814-9).
  68. Dossier CAOM Dupleix, Joseph François, gouverneur des établissements français dans l'Inde
  69. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS, Universalis
  70. Martineau Alfred. Dupleix et l’Inde française 1749-1754. Tome III. Paris : Société de l'Histoire des colonies françaises, 1927. 478 p. (Publications de la Société de l'histoire des colonies françaises, 4-3).
  71. André Zysberg, Nouvelle Histoire de la France moderne, vol. 5 : La monarchie des Lumières, 1715-1786, éditions du Seuil, coll. « Points », 20 juin 2002 (ISBN 978-2020198868).
  72. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS (1697-1763)
  73. Lucien Bély, Les relations internationales en Europe, xviie-xviiie siècle, Presses universitaires de France, coll. « Thémis », 1992, (ISBN 2130562949).
  74. Joseph-François Dupleix ou le rêve d'un empire français en Inde. Isabelle Bernier
  75. Martineau Alfred. Dupleix et l’Inde française 1749-175444. Tome III. Paris : Société de l'Histoire des colonies françaises, 1927. 478 p. (Publications de la Société de l'histoire des colonies françaises, 4-3).
  76. Balade parisienne: 2e arrondissement, Volume 2, Alexandra Delrue, BoD - Books on Demand, 2018. ISBN 2322121959, 9782322121953.
  77. Balade parisienne: 2e arrondissement, Volume 2, Alexandra Delrue, BoD - Books on Demand, 2018. ISBN 2322121959, 9782322121953.
  78. Dossier CAOM Dupleix, Joseph François, gouverneur des établissements français dans l'Inde
  79. Mémoires de Madame la marquise de Pompadour, Volume 2. Scipion Marin. Éditeur Mame et Delaunay-Vallée, 1830.
  80. La guerre de Sept Ans (1756-1763), Pour l'histoire, Edmond DZIEMBOWSKI, Place des éditeurs, 2015. ISBN 2262050635, 9782262050634.
  81. Dupleix et Clive: le début de l'empire, Henry Dodwell, Routledge, 2013. ISBN 1136912851, 9781136912856
  82. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS, Universalis
  83. La guerre de Sept Ans (1756-1763), Pour l'histoire, Edmond DZIEMBOWSKI, Place des éditeurs, 2015. ISBN 2262050635, 9782262050634.
  84. Histoire de la conquête et de la fondation de l'empire anglais dans l'Inde, Auguste Théodore H. Barchou de Penhoën (baron.) 1840.
  85. Martineau Alfred. Dupleix et l’Inde française 1749-1754. Tome III. Paris : Société de l'Histoire des colonies françaises, 1927. 478 p. (Publications de la Société de l'histoire des colonies françaises, 4-3).
  86. Les comptoirs français de l'Inde: Trois siècles de présence française, 1664-1954, Arthur Annasse, Pierre Billotte, Éditeur FeniXX. ISBN2402226048, 9782402226042.
  87. Martineau Alfred. Dupleix et l’Inde française 1749-1754. Tome III. Paris : Société de l'Histoire des colonies françaises, 1927. 478 p. (Publications de la Société de l'histoire des colonies françaises, 4-3).
  88. Martineau Alfred. Dupleix et l’Inde française 1749-1754. Tome III. Paris : Société de l'Histoire des colonies françaises, 1927. 478 p. (Publications de la Société de l'histoire des colonies françaises, 4-3).
  89. Martineau Alfred. Dupleix et l’Inde française 1749-1754. Tome III. Paris : Société de l'Histoire des colonies françaises, 1927. 478 p. (Publications de la Société de l'histoire des colonies françaises, 4-3).
  90. Mémoires de Madame la marquise de Pompadour, Volume 2. Scipion Marin. Éditeur Mame et Delaunay-Vallée, 1830.
  91. Mémoires de Madame la marquise de Pompadour, Volume 2. Scipion Marin. Éditeur Mame et Delaunay-Vallée, 1830.
  92. La revue des deux mondes, 1845.
  93. Martineau Alfred. Dupleix et l’Inde française 1749-1754. Tome III. Paris : Société de l'Histoire des colonies françaises, 1927. 478 p. (Publications de la Société de l'histoire des colonies françaises, 4-3).
  94. Martineau Alfred. Dupleix et l’Inde française 1749-1754. Tome III. Paris : Société de l'Histoire des colonies françaises, 1927. 478 p. (Publications de la Société de l'histoire des colonies françaises, 4-3).
  95. Le Pays Bas-Normand, Numéros 217 à 220. Société d'art et d'histoire, Société ornaise d'histoire et d'archéologie. Société d'art et d'histoire, 1995.
  96. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS, Universalis
  97. Stendhal-Club, Centre national des lettres, Académie française. Éditeu Stendhal Club, 1966.
  98. DUPLEIX JOSEPH FRANÇOIS, Universalis
  99. Le boulevard et la rue des Capucines – Bref historique.
  100. Notes prises aux archives de l'état-civil de Paris, avenue .... Chastellux, Henri-Paul-César de (1842-1917).
  101. Histoire du donjon et du chateau de Vincennes: depuis leur origine jusqu'à l'époque de la révolution, Pierre Jean-Baptiste Nougaret, Brunot-Labbe ; Lerouge, 1807.
  102. Le Pays Bas-Normand, Numéros 217 à 220. Société d'art et d'histoire, Société ornaise d'histoire et d'archéologie. Société d'art et d'histoire, 1995.
  103. Les pionniers de l'Empire : André Brüe, Joseph-François Dupleix, René Madec, Pigneaux de Behaine. de René Maran, FeniXX ISBN 2402195428, 9782402195423.
  104. Dupleix ou les français aux Indes Orientales, Abel Clarin de la Rive, Desclée de Brower, 1888.
  105. Annales de l'Extrême Orient et de l'Afrique, Volume 10, comte Guillaume Henry Jean Meyners d'Estrey, Société académique indo-chinoise, Paris. Éditeur Challamel aîné, 1888.
  106. état civil, série G1, reg 137.
  107. "Joseph-François" DUPLEIX
  108. Les Malchanceux de l'Histoire de France, Jean-Joseph JULAUD, Cherche Midi, 2014. ISBN2749141613, 9782749141619.
  109. scellé Y15812/B.
  110. Extrait de l'Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, Seine et Oise, Archives civiles série E, auteur Sainte-Marie Mevil, en 1880 (page 222)
  111. "Joseph-François" DUPLEIX
  112. "Joseph-François" DUPLEIX
  113. États détaillés des liquidations faites pendant l'année 1828, par la Commission d'Indemnité, en exécution de la loi du 27 avril 1825, au profit des anciens propriétaires ou ayant-droit des anciens propriétaires de biens-fonds confisqués ou aliénés révolutionnairement. 4e. compte publié, Impr. Royale, 1829.
  114. Notes prises aux archives de l'état-civil de Paris, avenue .... Chastellux, Henri-Paul-César de (1842-1917).
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