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'''Gondedaud de Burgondie''', ''Gondobadus'', est né vers 475. Ce noble gallo-romain du Lyonnais est le fils du dux [[Latinus]]<ref>Source : Vita s. Domitiani ''Genèse et évolution du deuxième royaume burgonde (443-534): les témoins archéologiques'', Volume 2, Volume 1402 de BAR international series, Katalin Escher, Archaeopress, 2005. </ref> et [[Syagria de Lyon]]. Sa mère et son père lui donnent une villa appelée ''Vallis''<ref>''Eglise et société chrétienne d'Agobard à Valdès'', Volume 10 de Collection d'histoire et d'archéologie médiévales, Michel Rubellin, Presses Universitaires Lyon, 2003.</ref>.
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'''Gondedaud de Burgondie''', ''Gondobadus'', est né vers 475. Ce noble gallo-romain du Lyonnais est le fils du dux [[Latinus]]<ref>Source : Vita s. Domitiani ''Genèse et évolution du deuxième royaume burgonde (443-534): les témoins archéologiques'', Volume 2, Volume 1402 de BAR international series, Katalin Escher, Archaeopress, 2005.</ref> et [[Syagria de Lyon]]. Sa mère et son père lui donnent une villa appelée ''Vallis''<ref>''Eglise et société chrétienne d'Agobard à Valdès'', Volume 10 de Collection d'histoire et d'archéologie médiévales, Michel Rubellin, Presses Universitaires Lyon, 2003.</ref>.
   
Nous ne savons rien de sa vie, si ce n'est qu'il se marie avec Agia, de Sancy, et qu'il est le père de [[Désiré de Verdun]], 9{{e}} évêque de Verdun (529-554).
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Nous ne savons rien de sa vie, si ce n'est qu'il se marie avec Agia, de Sancy, et qu'il est le père de [[Désiré de Verdun]], 9<sup>e</sup> évêque de Verdun (529 - 554).
   
Dépossédés par l'établissement des Barbares de la plupart des charges politiques qu'ils détenaient dans l'administration impériale, les nobles gallo-romains vont se tourner vers l'Église<ref>É. Griffe. La Gaule chrétienne à l'époque romaine, t.III : La cité chrétienne, M. Meslin, Revue de l'histoire des religions, 1966, numéro 170-2. </ref>. Gondobadus n'est pas évêque, mais son beau-frère, [[Désiré de Bourges]], l'est et son fils aussi [http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=D%C3%A9sir%C3%A9_de_Verdun&oldid=75162364 Désiré de Verdun].
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Dépossédés par l'établissement des Barbares de la plupart des charges politiques qu'ils détenaient dans l'administration impériale, les nobles gallo-romains vont se tourner vers l'Église<ref>É. Griffe. La Gaule chrétienne à l'époque romaine, t.III : La cité chrétienne, M. Meslin, Revue de l'histoire des religions, 1966, numéro 170-2.</ref>. Gondobadus n'est pas évêque, mais son beau-frère, [[Désiré de Bourges]], l'est et son fils aussi [http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=D%C3%A9sir%C3%A9_de_Verdun&oldid=75162364 Désiré de Verdun].
   
Du VI{{e}} à la première moitié du VII{{e}}siècle environ le nom Syagrius ou Syagre, rappelle l'ancêtre illustre dont entend descendre la famille : Flavius Afranius Syagrius, préfet du prétoire pour la Gaule et consul dans les années 380, qui semble avoir fait souche dans la région lyonnaise. Ses descendants se lient par la suite au gré d'alliances
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Du VI<sup>e</sup> à la première moitié du VII<sup>e</sup> siècle environ le nom Syagrius ou Syagre, rappelle l'ancêtre illustre dont entend descendre la famille : Flavius Afranius Syagrius, préfet du prétoire pour la Gaule et consul dans les années 380, qui semble avoir fait souche dans la région lyonnaise. Ses descendants se lient par la suite au gré d'alliances matrimoniales à de puissantes familles gallo-romaines du Lyonnais, de Provence, d'Auvergne et d'Aquitaine. Au niveau de la branche aquitaine implantée dans le Quercy et l'Albigeois, elle compte dans son patrimoine anthroponymique deux autres noms : Didier/Désiré (''Desiderius'') et Salvi (Salvius). Le principe héréditaire de la transmission de ces trois noms s'avère donc fort utile à l'historien qui peut ainsi, face à des sources disparates, ordonner et reconstituer une esquisse de généalogie à travers ces deux siècles<ref>[http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/70/12/41/PDF/Les_familles_aristocratiques_de_l_Albigeois.pdf ''Les familles aristocratiques de l'Albigeois au VIème et VIIème siècle.'']. </ref>.
matrimoniales à de puissantes familles gallo-romaines du Lyonnais, de Provence, d'Auvergne et d'Aquitaine. Au niveau de la branche aquitaine implantée dans le Quercy et l'Albigeois, elle compte dans son patrimoine anthroponymique deux
 
autres noms : Didier/Désiré (''Desiderius'') et Salvi (Salvius). Le principe héréditaire de la transmission de ces trois noms s'avère donc fort utile à l'historien qui peut ainsi, face à des sources disparates, ordonner et reconstituer une esquisse de généalogie à travers ces deux siècles<ref>[http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/70/12/41/PDF/Les_familles_aristocratiques_de_l_Albigeois.pdf ''Les familles aristocratiques de l'Albigeois au VIème et VIIème siècle.'']. </ref>.
 
 
Certains auteurs ne vont pas hésiter à voir dans la classe sénatoriale l'origine de la noblesse médiévale, moderne, actuelle... Au VI{{e}} siècle on connaît, pour la Gaule au sud de la Loire, 27 comtes d'origine gallo-romaine sur 43 et, 3 sur 12 au nord de la Loire. L'élimination ou l'assimilation aux familles barbares commencent. Les derniers Syagrii sont saint Didier, évêque de Cahors et son frère Syagrius, comte d'Albi, puis gouverneur de Marseille décédés vers 655<ref>''La société française au Moyen Age, Histoire et civilisations'', Alain Derville, Presses Univ. Septentrion, 2000. </ref>.
 
   
 
Certains auteurs ne vont pas hésiter à voir dans la classe sénatoriale l'origine de la noblesse médiévale, moderne, actuelle... Au VI<sup>e</sup> siècle on connaît, pour la Gaule au sud de la Loire, 27 comtes d'origine gallo-romaine sur 43 et, 3 sur 12 au nord de la Loire. L'élimination ou l'assimilation aux familles barbares commencent. Les derniers Syagrii sont saint Didier, évêque de Cahors et son frère Syagrius, comte d'Albi, puis gouverneur de Marseille décédés vers 655<ref>''La société française au Moyen Age, Histoire et civilisations'', Alain Derville, Presses Univ. Septentrion, 2000.</ref>.
   
   
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[[Fichier:Désiré.jpg|thumb|250px|left|Saint Désiré de Bourges]]Gondobadus se marie avec Agia, de Sancy, entre Soissons et Meaux. Elle est née vers 482. Agia est fille d'Augin, ''personnage qualifié'', & d'Agia femme très noble. ''Hi nobiles vifi, Augino viro illuftriffimo, Agiâ feminâ generofiffimâ procreati funt. E vit. S. Desiderati Episc. Bituric. sub Cloth''<ref>''Quel fut l'état des personnes en France, sous la première et la seconde race de nos rois?'' ouvrage couronné par l'Académie Royale des inscriptions & Belles-Lettres en 1768 ... François Antoine Etienne de Gourcy, Nyon l'aîné, 1789. </ref>.
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Gondobadus se marie avec Agia, de Sancy, entre Soissons et Meaux. Elle est née vers 482. Agia est fille d'Augin, ''personnage qualifié'', & d'Agia femme très noble. ''Hi nobiles vifi, Augino viro illuftriffimo, Agiâ feminâ generofiffimâ procreati funt. E vit. S. Desiderati Episc. Bituric. sub Cloth''<ref>''Quel fut l'état des personnes en France, sous la première et la seconde race de nos rois?'' ouvrage couronné par l'Académie Royale des inscriptions & Belles-Lettres en 1768 ... François Antoine Etienne de Gourcy, Nyon l'aîné, 1789.</ref>.
   
lignée des aïeux, serait l'héritier de son nom et le restaurateur de sa race. Il le destinait à la milice. Il était tout naturel que ce fils des vétérans fût comme ses pères et embrassât la carrière des armes.
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lignée des aïeux, serait l'héritier de son nom et le restaurateur de sa race. Il le destinait à la milice. Il était tout naturel que ce fils des vétérans est comme ses pères et embrassât la carrière des armes.
   
Leur fils, [[Gondebaud de Burgondie]], noble de Lyon, arrière-petit-fils de [http://de.wikipedia.org/wiki/Gundobad Gondebaud]<ref>Christian Settipani, ''Les Ancêtres de Charlemagne'', 1989. </ref>, se marie avec '''Agia de Sancy''', sœur de saint [[Désiré de Bourges]], archevêque. En l'an 510, il y a, à Sancy, un homme riche et puissant, nommé '''Auginus'''. Selon les hagiographes de [[Désiré de Bourges]], il est le compagnon d'armes de Clovis et son ''fidëis''. Pour eux ce ''viro illustrissimo'' est un vaillant guerrier de la nation des Saliens. Il a combattu aux côtés du roi à la [http://en.wikipedia.org/wiki/Battle_of_Soissons_(486) bataille de Soissons (486)] et à celle de Tolbiac (496)<ref>''Grande vie des saints: comprenant la vie et les fêtes de Notre-Seigneur et de la très-sainte Vierge, des saints de l'Ancien et du Nouveau Testament, des bienheureux et des vénérables serviteurs de Dieu, les plus récents et des plus illustres confesseurs de la foi'', Jacques-Albin-Simon Collin de Plancy, Édouard Daras, L. Vivès, 1899. </ref>. La mère d'Agia, autre Agia, est dite ''Nobiles vifi'' d'Auginus. Son prénom latinisé est Austregilde. Ils sont très pieux selon tous leurs contemporains. Augina et Agia vivent à Sancy. Selon les mêmes hagiographes de [[Désiré de Bourges]], le roi Clovis leur donne le domaine et le château de ''Brana, Brena, Breina et Brema'' (= Braine)<ref>''La France pontificale'', H. Fisquet, Repos, 1864 ou ''Histoire physique, civile et morale des environs de Paris, depuis les premiers temps historiques jusqu'a nos jours; contenant l'histoire et la description du pays et de tous les lieux remarquables compris dans un rayon de vingt-cinq à trente lieues autour de la capitale'', Jacques-Antoine Dulaure, Moeau (printer.), Guillaume, Ponthieu, P. Corneille, 1826. </ref>. Ce domaine comporte t'il à la fois le château de Braine et la vaste forêt qui s'étend jusque sur les bords de la Marne<ref>La forêt de Daulle actuelle n'est qu'un lambeau de cette immense forêt. </ref> ?
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Leur fils, [[Gondebaud de Burgondie]], noble de Lyon, arrière-petit-fils de [http://de.wikipedia.org/wiki/Gundobad Gondebaud]<ref>Christian Settipani, ''Les Ancêtres de Charlemagne'', 1989.</ref>, se marie avec '''Agia de Sancy''', sœur de saint [[Désiré de Bourges]], archevêque. En l'an 510, il y a, à Sancy, un homme riche et puissant, nommé '''Auginus'''. Selon les hagiographes de [[Désiré de Bourges]], il est le compagnon d'armes de Clovis et son ''fidëis''. Pour eux ce ''viro illustrissimo'' est un vaillant guerrier de la nation des Saliens. Il a combattu aux côtés du roi à la [http://en.wikipedia.org/wiki/Battle_of_Soissons_(486) bataille de Soissons (486)] et à celle de Tolbiac (496)<ref>''Grande vie des saints: comprenant la vie et les fêtes de Notre-Seigneur et de la très-sainte Vierge, des saints de l'Ancien et du Nouveau Testament, des bienheureux et des vénérables serviteurs de Dieu, les plus récents et des plus illustres confesseurs de la foi'', Jacques-Albin-Simon Collin de Plancy, Édouard Daras, L. Vivès, 1899.</ref>. La mère d'Agia, autre Agia, est dite ''Nobiles vifi'' d'Auginus. Son prénom latinisé est Austregilde. Ils sont très pieux selon tous leurs contemporains. Augina et Agia vivent à Sancy. Selon les mêmes hagiographes de [[Désiré de Bourges]], le roi Clovis leur donne le domaine et le château de ''Brana, Brena, Breina et Brema'' (= Braine)<ref>''La France pontificale'', H. Fisquet, Repos, 1864 ou ''Histoire physique, civile et morale des environs de Paris, depuis les premiers temps historiques jusqu'a nos jours; contenant l'histoire et la description du pays et de tous les lieux remarquables compris dans un rayon de vingt-cinq à trente lieues autour de la capitale'', Jacques-Antoine Dulaure, Moeau (printer.), Guillaume, Ponthieu, P. Corneille, 1826. </ref>. Ce domaine comporte t'il à la fois le château de Braine et la vaste forêt qui s'étend jusque sur les bords de la Marne<ref>La forêt de Daulle actuelle n'est qu'un lambeau de cette immense forêt.</ref> ?
   
Toutefois un autre hagiographe nous parle de la lignée des aïeux de [[Désiré de Bourges]]. ''Il serait l'héritier de son nom et le restaurateur de sa race. Il le destinait à la milice. Il était tout naturel que ce fils des vétérans fût comme ses pères et embrassât la carrière des armes.'' Tout cela fait plus penser à l'armée romaine qu'aux guerriers de Clovis. Et puis Clotaire vient très souvent à Braine dans ce ''Palatlum Brennacum'' (= palais royal) qui fait partie de son héritage, et qu'il affectionne particulièrement<ref>''Histoire de Braine et de ses environs'', Stanislas Prioux, Dumoulin, 1846. </ref>. Il n'est par contre jamais question de Braine au niveau des descendants d'Aginus, mais de Sancy et du ''saltus Joranus'', sur l'autre rive de la Marne.
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Toutefois un autre hagiographe nous parle de la lignée des aïeux de [[Désiré de Bourges]]. ''Il serait l'héritier de son nom et le restaurateur de sa race. Il le destinait à la milice. Il était tout naturel que ce fils des vétérans fût comme ses pères et embrassât la carrière des armes.'' Tout cela fait plus penser à l'armée romaine qu'aux guerriers de Clovis. Et puis Clotaire vient très souvent à Braine dans ce ''Palatlum Brennacum'' (= palais royal) qui fait partie de son héritage, et qu'il affectionne particulièrement<ref>''Histoire de Braine et de ses environs'', Stanislas Prioux, Dumoulin, 1846.</ref>. Il n'est par contre jamais question de Braine au niveau des descendants d'Aginus, mais de Sancy et du ''saltus Joranus'', sur l'autre rive de la Marne.
   
[http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Outrille Saint Austregisile (551-624)], archevêque de Bourges comme saint [[Désiré de Bourges]] est le fils d'un autre Auginus, sénateur de Bourges. Le nom de leurs pères est altéré, signe d’une acculturation peu courante. Il peut s’agir une déformation de ''Gundinus'' ou ''Agilenus''<ref>[http://theses.univ-lyon3.fr/documents/lyon3/2004/pericard_j/pdfAmont/pericard_p_pdf.pdf LE DIOCESE DE BOURGES AU HAUT MOYEN ÂGE DE SAINT URSIN A AUDEBERT (IVe s. - 1097)] </ref>. Verus, évêque de Rodez, nous est en outre connu par l’achat d’une villa à Agilenus (= Auginus), père de Bobila, ''senatrix romana''. Se dessine ainsi un groupe anthroponymique auquel pourrait finalement appartenir nos évêques<ref>K.-F. WERNER, ''Liens de parenté et noms de personne, Famille et parenté dans l’Occident médiéval'', Rome, 1977.</ref>. Dans le royaume franc et dans les Etats qui en sont sortis, c’est-à-dire du VI{{e}} au X{{e}} siècle, les parents appartenant à l’aristocratie ne donnent pas à leurs enfants n’importe quel nom<ref>[http://theses.univ-lyon3.fr/documents/lyon3/2004/pericard_j/pdfAmont/pericard_p_pdf.pdf LE DIOCESE DE BOURGES AU HAUT MOYEN ÂGE DE SAINT URSIN A AUDEBERT (IVe s. - 1097)] </ref>. Selon Settipani<ref>''La Noblesse du Midi carolingien: études sur quelques grandes familles d'Aquitaine et du Languedoc du IXe au XIe siècles'', Volume 5, Christian Settipani, Occasional publications of the Oxford Unit for prosopographical research 2004</ref> les noms d'Agilenus (= Auginus), Bobila et Severus, dont on sait par ailleurs, qu'il s'agit du père, de la fille, et de l'époux de celle-ci, sont liés à l'archevêché de Bourges et au Sénat romain. Agilenus (= Auginus) est le neveu ou le parent proche de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Deoteria Deoteria]. Cette reine est originaire d'Auvergne, issue d'une grande famille aristocratique gallo-romaine, Deoteria est probablement apparentée à Sidoine Apollinaire, saint Avit de Vienne et à l'empereur Eparchus Avitus<ref>Lebecq, Stéphane. ''Nouvelle histoire de la France médiévale, tome 1: Les origines franques Ve-IXe siècle'', Éditions du Seuil, 1990. </ref>.
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[http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Outrille Saint Austregisile (551-624)], archevêque de Bourges comme saint [[Désiré de Bourges]] est le fils d'un autre Auginus, sénateur de Bourges. Le nom de leurs pères est altéré, signe d’une acculturation peu courante. Il peut s’agir une déformation de ''Gundinus'' ou ''Agilenus''<ref>[http://theses.univ-lyon3.fr/documents/lyon3/2004/pericard_j/pdfAmont/pericard_p_pdf.pdf LE DIOCESE DE BOURGES AU HAUT MOYEN ÂGE DE SAINT URSIN A AUDEBERT (IVe s. - 1097)] </ref>. Verus, évêque de Rodez, nous est en outre connu par l’achat d’une villa à Agilenus (= Auginus), père de Bobila, ''senatrix romana''. Se dessine ainsi un groupe anthroponymique auquel pourrait finalement appartenir nos évêques<ref>K.-F. WERNER, ''Liens de parenté et noms de personne, Famille et parenté dans l’Occident médiéval'', Rome, 1977.</ref>. Dans le royaume franc et dans les Etats qui en sont sortis, c’est-à-dire du VI<sup>e</sup> au X<sup>e</sup> siècle, les parents appartenant à l’aristocratie ne donnent pas à leurs enfants n’importe quel nom<ref>[http://theses.univ-lyon3.fr/documents/lyon3/2004/pericard_j/pdfAmont/pericard_p_pdf.pdf LE DIOCESE DE BOURGES AU HAUT MOYEN ÂGE DE SAINT URSIN A AUDEBERT (IVe s. - 1097)] </ref>. Selon Settipani<ref>''La Noblesse du Midi carolingien: études sur quelques grandes familles d'Aquitaine et du Languedoc du IXe au XIe siècles'', Volume 5, Christian Settipani, Occasional publications of the Oxford Unit for prosopographical research 2004</ref> les noms d'Agilenus (= Auginus), Bobila et Severus, dont on sait par ailleurs, qu'il s'agit du père, de la fille, et de l'époux de celle-ci, sont liés à l'archevêché de Bourges et au Sénat romain. Agilenus (= Auginus) est le neveu ou le parent proche de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Deoteria Deoteria]. Cette reine est originaire d'Auvergne, issue d'une grande famille aristocratique gallo-romaine, Deoteria est probablement apparentée à Sidoine Apollinaire, saint Avit de Vienne et à l'empereur Eparchus Avitus<ref>Lebecq, Stéphane. ''Nouvelle histoire de la France médiévale, tome 1: Les origines franques Ve-IXe siècle'', Éditions du Seuil, 1990.</ref>.
   
Les deux autres fils de l'Auginus de Sancy, Deodatus - Trésorier du Roi - et Desiderius meurent assassinés. Selon Grégoire de Tours, la famille de la belle-fille de [[Latinus]] est aussi ''propinquus'' de saint [http://homepage.mac.com/thm72/orthodoxievco/ecrits/vies/synaxair/octobre/august.pdf Auguste/Août], un abbé qui construit à Brives à l’est de Bourges, vers le milieu du VI{{e}} siècle, un oratoire dédié à saint Martin.
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Les deux autres fils de l'Auginus de Sancy, Deodatus - Trésorier du Roi - et Desiderius meurent assassinés. Selon Grégoire de Tours, la famille de la belle-fille de [[Latinus]] est aussi ''propinquus'' de saint [http://homepage.mac.com/thm72/orthodoxievco/ecrits/vies/synaxair/octobre/august.pdf Auguste/Août], un abbé qui construit à Brives à l’est de Bourges, vers le milieu du VI<sup>e</sup> siècle, un oratoire dédié à saint Martin.
   
   
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A453.jpg|Education des fils de Clovis.
 
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Version du 15 janvier 2017 à 16:08

A468

Noble gallo-romain de Lugdunum.

Gondedaud de Burgondie, Gondobadus, est né vers 475. Ce noble gallo-romain du Lyonnais est le fils du dux Latinus[1] et Syagria de Lyon. Sa mère et son père lui donnent une villa appelée Vallis[2].

Nous ne savons rien de sa vie, si ce n'est qu'il se marie avec Agia, de Sancy, et qu'il est le père de Désiré de Verdun, 9e évêque de Verdun (529 - 554).

Dépossédés par l'établissement des Barbares de la plupart des charges politiques qu'ils détenaient dans l'administration impériale, les nobles gallo-romains vont se tourner vers l'Église[3]. Gondobadus n'est pas évêque, mais son beau-frère, Désiré de Bourges, l'est et son fils aussi Désiré de Verdun.

Du VIe à la première moitié du VIIe siècle environ le nom Syagrius ou Syagre, rappelle l'ancêtre illustre dont entend descendre la famille : Flavius Afranius Syagrius, préfet du prétoire pour la Gaule et consul dans les années 380, qui semble avoir fait souche dans la région lyonnaise. Ses descendants se lient par la suite au gré d'alliances matrimoniales à de puissantes familles gallo-romaines du Lyonnais, de Provence, d'Auvergne et d'Aquitaine. Au niveau de la branche aquitaine implantée dans le Quercy et l'Albigeois, elle compte dans son patrimoine anthroponymique deux autres noms : Didier/Désiré (Desiderius) et Salvi (Salvius). Le principe héréditaire de la transmission de ces trois noms s'avère donc fort utile à l'historien qui peut ainsi, face à des sources disparates, ordonner et reconstituer une esquisse de généalogie à travers ces deux siècles[4].

Certains auteurs ne vont pas hésiter à voir dans la classe sénatoriale l'origine de la noblesse médiévale, moderne, actuelle... Au VIe siècle on connaît, pour la Gaule au sud de la Loire, 27 comtes d'origine gallo-romaine sur 43 et, 3 sur 12 au nord de la Loire. L'élimination ou l'assimilation aux familles barbares commencent. Les derniers Syagrii sont saint Didier, évêque de Cahors et son frère Syagrius, comte d'Albi, puis gouverneur de Marseille décédés vers 655[5].


Son mariage

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Désiré

Saint Désiré de Bourges

Gondobadus se marie avec Agia, de Sancy, entre Soissons et Meaux. Elle est née vers 482. Agia est fille d'Augin, personnage qualifié, & d'Agia femme très noble. Hi nobiles vifi, Augino viro illuftriffimo, Agiâ feminâ generofiffimâ procreati funt. E vit. S. Desiderati Episc. Bituric. sub Cloth[6].

lignée des aïeux, serait l'héritier de son nom et le restaurateur de sa race. Il le destinait à la milice. Il était tout naturel que ce fils des vétérans est comme ses pères et embrassât la carrière des armes.

Leur fils, Gondebaud de Burgondie, noble de Lyon, arrière-petit-fils de Gondebaud[7], se marie avec Agia de Sancy, sœur de saint Désiré de Bourges, archevêque. En l'an 510, il y a, à Sancy, un homme riche et puissant, nommé Auginus. Selon les hagiographes de Désiré de Bourges, il est le compagnon d'armes de Clovis et son fidëis. Pour eux ce viro illustrissimo est un vaillant guerrier de la nation des Saliens. Il a combattu aux côtés du roi à la bataille de Soissons (486) et à celle de Tolbiac (496)[8]. La mère d'Agia, autre Agia, est dite Nobiles vifi d'Auginus. Son prénom latinisé est Austregilde. Ils sont très pieux selon tous leurs contemporains. Augina et Agia vivent à Sancy. Selon les mêmes hagiographes de Désiré de Bourges, le roi Clovis leur donne le domaine et le château de Brana, Brena, Breina et Brema (= Braine)[9]. Ce domaine comporte t'il à la fois le château de Braine et la vaste forêt qui s'étend jusque sur les bords de la Marne[10] ?

Toutefois un autre hagiographe nous parle de la lignée des aïeux de Désiré de Bourges. Il serait l'héritier de son nom et le restaurateur de sa race. Il le destinait à la milice. Il était tout naturel que ce fils des vétérans fût comme ses pères et embrassât la carrière des armes. Tout cela fait plus penser à l'armée romaine qu'aux guerriers de Clovis. Et puis Clotaire vient très souvent à Braine dans ce Palatlum Brennacum (= palais royal) qui fait partie de son héritage, et qu'il affectionne particulièrement[11]. Il n'est par contre jamais question de Braine au niveau des descendants d'Aginus, mais de Sancy et du saltus Joranus, sur l'autre rive de la Marne.

Saint Austregisile (551-624), archevêque de Bourges comme saint Désiré de Bourges est le fils d'un autre Auginus, sénateur de Bourges. Le nom de leurs pères est altéré, signe d’une acculturation peu courante. Il peut s’agir une déformation de Gundinus ou Agilenus[12]. Verus, évêque de Rodez, nous est en outre connu par l’achat d’une villa à Agilenus (= Auginus), père de Bobila, senatrix romana. Se dessine ainsi un groupe anthroponymique auquel pourrait finalement appartenir nos évêques[13]. Dans le royaume franc et dans les Etats qui en sont sortis, c’est-à-dire du VIe au Xe siècle, les parents appartenant à l’aristocratie ne donnent pas à leurs enfants n’importe quel nom[14]. Selon Settipani[15] les noms d'Agilenus (= Auginus), Bobila et Severus, dont on sait par ailleurs, qu'il s'agit du père, de la fille, et de l'époux de celle-ci, sont liés à l'archevêché de Bourges et au Sénat romain. Agilenus (= Auginus) est le neveu ou le parent proche de Deoteria. Cette reine est originaire d'Auvergne, issue d'une grande famille aristocratique gallo-romaine, Deoteria est probablement apparentée à Sidoine Apollinaire, saint Avit de Vienne et à l'empereur Eparchus Avitus[16].

Les deux autres fils de l'Auginus de Sancy, Deodatus - Trésorier du Roi - et Desiderius meurent assassinés. Selon Grégoire de Tours, la famille de la belle-fille de Latinus est aussi propinquus de saint Auguste/Août, un abbé qui construit à Brives à l’est de Bourges, vers le milieu du VIe siècle, un oratoire dédié à saint Martin.


Education des fils de Clovis.

Education des fils de Clovis.

Education des fils de Clovis.



Notes et références

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  1. Source : Vita s. Domitiani Genèse et évolution du deuxième royaume burgonde (443-534): les témoins archéologiques, Volume 2, Volume 1402 de BAR international series, Katalin Escher, Archaeopress, 2005.
  2. Eglise et société chrétienne d'Agobard à Valdès, Volume 10 de Collection d'histoire et d'archéologie médiévales, Michel Rubellin, Presses Universitaires Lyon, 2003.
  3. É. Griffe. La Gaule chrétienne à l'époque romaine, t.III : La cité chrétienne, M. Meslin, Revue de l'histoire des religions, 1966, numéro 170-2.
  4. Les familles aristocratiques de l'Albigeois au VIème et VIIème siècle..
  5. La société française au Moyen Age, Histoire et civilisations, Alain Derville, Presses Univ. Septentrion, 2000.
  6. Quel fut l'état des personnes en France, sous la première et la seconde race de nos rois? ouvrage couronné par l'Académie Royale des inscriptions & Belles-Lettres en 1768 ... François Antoine Etienne de Gourcy, Nyon l'aîné, 1789.
  7. Christian Settipani, Les Ancêtres de Charlemagne, 1989.
  8. Grande vie des saints: comprenant la vie et les fêtes de Notre-Seigneur et de la très-sainte Vierge, des saints de l'Ancien et du Nouveau Testament, des bienheureux et des vénérables serviteurs de Dieu, les plus récents et des plus illustres confesseurs de la foi, Jacques-Albin-Simon Collin de Plancy, Édouard Daras, L. Vivès, 1899.
  9. La France pontificale, H. Fisquet, Repos, 1864 ou Histoire physique, civile et morale des environs de Paris, depuis les premiers temps historiques jusqu'a nos jours; contenant l'histoire et la description du pays et de tous les lieux remarquables compris dans un rayon de vingt-cinq à trente lieues autour de la capitale, Jacques-Antoine Dulaure, Moeau (printer.), Guillaume, Ponthieu, P. Corneille, 1826.
  10. La forêt de Daulle actuelle n'est qu'un lambeau de cette immense forêt.
  11. Histoire de Braine et de ses environs, Stanislas Prioux, Dumoulin, 1846.
  12. LE DIOCESE DE BOURGES AU HAUT MOYEN ÂGE DE SAINT URSIN A AUDEBERT (IVe s. - 1097)
  13. K.-F. WERNER, Liens de parenté et noms de personne, Famille et parenté dans l’Occident médiéval, Rome, 1977.
  14. LE DIOCESE DE BOURGES AU HAUT MOYEN ÂGE DE SAINT URSIN A AUDEBERT (IVe s. - 1097)
  15. La Noblesse du Midi carolingien: études sur quelques grandes familles d'Aquitaine et du Languedoc du IXe au XIe siècles, Volume 5, Christian Settipani, Occasional publications of the Oxford Unit for prosopographical research 2004
  16. Lebecq, Stéphane. Nouvelle histoire de la France médiévale, tome 1: Les origines franques Ve-IXe siècle, Éditions du Seuil, 1990.