Wiki Guy de Rambaud
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[[Fichier:AAGaudelet F 2.png|thumb|260px|François Gaudelet d'Armenonville est selon le Prince d'Havré ''porteur d'actes authentiques de bravoure et de nombreux états de services civils et militaires, sur terre et sur mer, en France et à l'étranger, puis officier supérieur des Volontaires Royaux en 1815.]][[File:Aagau1.PNG|thumb|260px|Les Gaudelet (Armorial de la Chambre des Comptes de Dijon).]][[Fichier:AAGaudelet F 17.png|thumb|260px|François Gaudelet d'Armenonville<ref>''Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828)'', Tome II (1746-1795), Etienne Broglin, 2017. p.1814.</ref>.]][[Fichier:AAGaudelet F 19.png|thumb|260px|De gauche à droite : Fusilier et officier du Loyal-Emigrant, régiment de Castrie, soldat du régiment d’Hervilly (ex Royal Louis Toulonnais), régiment du Dresnay ou de Léon, Hussard de Warren. Au fond, le fort Penthièvre<ref>planche extraite de l’ouvrage de L& F Funcken : ''les soldats de la révolution Française''. Ed. Casterman 1988</ref>.]][[Fichier:AAGaudelet F 28.png|thumb|260px|Gaudelet habite à son retour d'émigration un temps rue de Ménars, à Paris.]][[Fichier:Aagaudelet113.png|thumb|260px|Du fait du frère de Napoléon, fait roi en Espagne, Gaudelet et d'autres maisons font faillite et le 5 novembre 1811 il doit vendre sa manufacture à l'état.]][[Fichier:Aagaudelet116.png|thumb|260px|Son futur gendre, [[Georges de Rambaud]] est fait commissaire des guerres à Lille par Louis XVIII. François Gaudelet d'Armenonville est officier supérieur des Volontaires Royaux<ref> [http://impereur.blogspot.com/2020/10/benoit-auguste-george-de-rambaud-1786.html Рамбо (Benoit-Auguste-George de Rambaud) Бенуа-Огюст-Жорж (1786-1834) ... ''Biographie de Georges Auguste de Rambaud'', en russe, Napoléon et la Révolution, 18 OCTOBRE 2020]</ref>.]][[Fichier:Aer22.jpg|thumb|260px|Ensemble de portraits des serviteurs du premier Dauphin, dont un [[Maison d'Allonville|d'Allonville]] (étoile jaune).]]
   
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'''François Gaudelet d'Armenonville''' est né à Hennebont le 3 août 1773 et baptisé le 4, à Hennebont, paroisse Notre-Dame-de-Paradis. Il est le fils de [[Jean-Baptiste III Gaudelet]], intéressé dans les affaires du Roi, directeur des fermes à Brest, ''dernier Trésorier de la Marine de Louis XVI''<ref>''L’armorial de Montfort l’Amaury''.</ref>, et de dame Thérèse Françoise du Verger. Il est décédé le 6 juillet 1723 à Meaux, rue du faubourg Saint-Nicolas.
[[Fichier:GAUDELET 1815.jpg|thumb|200px|François Gaudelet d'Armenonville est un royaliste apprécié par d'importants personnages de la Restauration.]]
 
   
'''François Gaudelet d'Armenonville''' est né à Hennebont le 3 août 1773 et baptisé le 4, à Hennebont, paroisse Notre-Dame-de-Paradis. Il est le fils de [[Jean-Baptiste III Gaudelet]], intéressé dans les affaires du Roi, directeur des fermes à Brest, futur ''dernier Trésorier de la Marine de Louis XVI''<ref>''L’armorial de Montfort l’Amaury''.</ref>, et de dame Thérèse Françoise du Verger.
 
   
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Les Gaudelet, officiers â la Chambre des comptes de Dijon, descendent de trois receveurs-châtelains de Fresne Saint-Mamelz, savoir : [[Antoine Gaudelet|Antoine]], Ferry en 1561 et Claude en 1576<ref>''Armorial de la Chambre des Comptes de Dijon, d'après le manuscrit inédit du P. Gautier, avec un chapitre supplémentaire pour les officiers du Bureau des finances de la même ville'', par J. d'Arbaumont (1881)</ref>. Les Gaudelet d'Armenonville sont un temps dans les Ardennes et à Laon, puis dans le Comtat Venaissin, en Bretagne et à Paris.
Monseigneur le [https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph-Anne-Maximilien_de_Cro%C3%BF_d%27Havr%C3%A9 duc d'Havré (1744 – 1839)], prince, pair, capitaine des gardes du corps du Roi... nous dit que François Gaudelet est :
 
   
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François Gaudelet d'Armenonville est élevé à Hennebont de sa naissance à 1782, où son père, [[Jean-Baptiste III Gaudelet]], est Receveur des fermes du Roi à Hennebont, intéressé dans les affaires du Roi. Il entre le 5 juillet 1782 en 7<sup>e</sup> à l'[https://books.openedition.org/pur/99137?lang=fr Académie royale de Juilly], à une trentaine de kilomètres au nord-est de Paris. Il en sort le 2 décembre 1785, en début de 4<sup>e</sup><ref>''Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795)'', Etienne Broglin, 2017.</ref>. François s'installe en 1785 chez ses parents à Brest, rue Ducouedic, ville où son père est armateur et banquier de la Marine pour le port et les chantiers de Brest, directeur des fermes et receveur des tabacs à Brest, directeur de la manufacture des tabacs de Morlaix. En 1789, ''l'Almanach royal'' nous dit que Jean-Baptiste, père de François, est [https://fr.wikipedia.org/wiki/Secr%C3%A9taire_du_roi secrétaire du roi], à Paris, rue du Bouloi. L'ancien hôtel de la ferme des Tabacs, qu'il ne faut pas confondre avec celui de la ferme générale, est dans cette rue. Il achète un hôtel particulier 9 rue Ménars. Il est Chevalier, seigneur d'Armenonville.
: ''le fils noble de fermier général victimé, beau-frère du général-comte [[Louis Groult des Rivières]], officier supérieur de Monsieur''<ref>Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.</ref> (Monsieur = futur Charles X).
 
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François (alias Jean-François) émigre en 1792 vers l’Angleterre et Jersey. Il sert comme ''fils noble de fermier victimé… la cause sacrée des Bourbons''<ref>''Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795)'', Etienne Broglin, 2017.</ref>, dans le régiment de Dresnay, renommé de Léon<ref>''Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795)'', Etienne Broglin, 2017.</ref>. Monseigneur le [https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph-Anne-Maximilien_de_Cro%C3%BF_d%27Havr%C3%A9 duc d'Havré (1744 – 1839)], prince, pair, capitaine des gardes du corps du Roi... nous dit que François Gaudelet est :
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: ''Porteur d'actes authentiques de bravoure et de dévouement utiles à la cause des Bourbons et de nombreux états de services civils et militaires, sur terre et sur mer, en France et à l'étranger, tous gratuits, constatant son incroyable fidélité<ref>Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.</ref>.
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Jersey est un centre d'espionnage au début de la période révolutionnaire. Les émigrés transportent aussi des armes aux chouans et Vendéens. Ils forment les cadres de deux régiments qui participent à des combats, mais pas à Quiberon.
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François Gaudelet d'Armenonville revient en France et s'y marie avec l'une des filles de [[Joseph Dubernad]], ancien maire et député républicain, acquéreur de biens nationaux. En 1799, la loi des otages permet d'arrêter et déporter des parents d'émigrés ou de rebelles<ref>Michel Péronnet, Hachette supérieur, 1998, (ISBN 978-2-01-461247-9)</ref>. Le Directoire rétablit aussi à cette époque le droit des visites domiciliaires par la police. Donc sont témoins le citoyen François Gaspard Lannux, âgé de 40 ans, commissaire du pouvoir exécutif (= préfet) des Basses Pyrénées et Raimond Goüin, frère d'un révolutionnaire, ancien maire de Tours.
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''Les Gaudelet, Dubernad, Goïn et Lannux appartiennent à l’aristocratie du négoce de Morlaix''<ref>''Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828). Tome III (1796-1828)'', Etienne Broglin, 2017.</ref>. Le beau-père de François Gaudelet d'Armenonville, [[Joseph Dubernad]], décède à Morlaix le 16 mai 1799. Le 6 novembre de la même année c'est au tour de son père, [[Jean-Baptiste III Gaudelet]], à Paris, beau-père du général-comte [[Louis Groult des Rivières]]. Lui et son épouse héritent de leurs pères.
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Sa banque à Paris, fondée en 1804, spécialisée dans le commerce avec la péninsule ibérique, semble, par son associé [[Armand Dubernad]], liée de près à une autre maison de commerce et manufacture de tabac : Lannux, Vve Dubernad et fils, à Morlaix, qui s’est intéressée pour sa part au commerce des laines d’Espagne<ref>BERGERON, Louis. Chapitre II. ''Le milieu des grandes affaires à Paris : étude des origines géographiques : L’immigration provinciale'' In : ''Banquiers, négociants et manufacturiers parisiens du Directoire à l’Empire''. Paris : Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 1999.</ref>. Cambacérès parle de la faillite assez forte que vient de faire la banque Gaudelet et Dubernad dans une lettre à Napoléon, datée du 12 mai 1810.
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Il perd une autre de ses affaires à cause de l'empereur. A Morlaix, les bâtiments d'exploitation et les deux cours de la manufacture des tabacs sont vendus le 15 juin 1807. L'ensemble fait 17.818 m². Les enchères sont emportées pour le prix de 250.000 francs par Guénolé Briant, ancien notaire à Taulé, au 27<sup>e</sup> feu pour le compte de François Gaudelet demeurant à Paris. Par un décret, le 11 Janvier 1811, Napoléon rétablit le monopole et crée la régie des tabacs. François Gaudelet le 5 novembre 1811 doit vendre sa part de la manufacture à raison de 300.000 francs pour le prix de l'immeuble et 20.000 francs pour le mobilier.
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François Gaudelet d'Armenonville n'a plus ni sa banque, ni sa manufacture du fait en grande partie de l'empereur. Certes il est encore riche, mais devient Garde du magasin à vivres de Meaux. Tout cela va faire de Gaudelet un opposant royaliste au régime. Le 12 mars 1814 Wellington prend Bordeaux, appelé par son maire. L'abbé l'Abbé [https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Xavier-Marc-Antoine_de_Montesquiou-F%C3%A9zensac François-Xavier-Marc-Antoine de Montesquiou-Fézensac], proche de d'Armenonville, est l'un des trois commissaires du roi à l'origine de la Déclaration de Saint-Ouen du 2 mai 1814. Venant du château de Saint-Ouen, Louis XVIII fait son entrée dans Paris par la barrière Saint-Denis, le 3 mai. A son retour, le nouveau roi se montre à ses sujets en créant une procession à travers la ville.
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François Gaudelet d'Armenonville est officier supérieur des Volontaires Royaux, pendant les Cent-Jours (20 mars - 8 juillet 1815). Après le retour du roi d'Armenonville est recommandé au roi par de grands dignitaires de la Restauration.
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François Gaudelet d'Armenonville est Inspecteur général de tous les services près des troupes alliées pour le département de la Seine (Zone d'occupation de la Prusse), puis Inspecteur général du service des viandes, près toutes les troupes alliées dans le département du Nord (Zone d'occupation de la Grande-Bretagne). Le 21 mai 1821, il redevient Garde magasin des subsistances militaires de Meaux<ref>Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.</ref>.
   
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D'Armenonville est fait chevalier de Malte. Sa fille épouse le commissaire des guerres [[Georges de Rambaud]]. Son fils est officier supérieur. Avant sa mère se remarie avec l'ancien beau-frère de deux rois et en 1834 sa fille épouse le comte [[Amédée d'Allonville]], de l'ancienne et illustre [[Maison d'Allonville]].
   
 
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[[Fichier:Aajosephdubernad37.png|thumb|center|600px|François Gaudelet d'Armenonville est pensionnaire à l'académie royale de Juilly.]]
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[[Fichier:Aajosephdubernad37.png|thumb|center|600px|François Gaudelet d'Armenonville est pensionnaire à l'[https://books.openedition.org/pur/99137?lang=fr Académie royale de Juilly].]]
   
 
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=== Ses aïeux ===
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=== Ses ancêtres ===
 
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[[Fichier:Blason_Gaudelet_Claude_et_Catherine.jpg|thumb|160px|Un des blasons de la famille Gaudelet.]]
[[Fichier:Aga1.jpg|thumb|260px|Dépendance de la commanderie de Sale à Fresnes-Saint-Mamès.]][[Fichier:Ag100.jpg|thumb|260px|Chambre des Comptes de Dijon vers 1700.]][[Fichier:Agb1.jpg|thumb|260px|Parlement de Bourgogne.]]
 
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Les Gaudelet fournissent plusieurs officiers â la Chambre des comptes de Dijon et avant cela trois receveurs châtelains de Fresne Saint-Mamelz, savoir : [[Antoine Gaudelet|Antoine]], Ferry en 1561 et Claude en 1576<ref> ''Armorial de la Chambre des Comptes de Dijon, d'après le manuscrit inédit du P. Gautier, avec un chapitre supplémentaire pour les officiers du Bureau des finances de la même ville'', par J. d'Arbaumont (1881)</ref>. D'Hozier énumère dans son ''Armorial général de France''<ref>''Armorial général de France'' : recueil officiel dressé en vertu de l'Edit de 1696, Généralité de Bourgogne.</ref>, différents membres de cette famille Gaudelet et décrit leurs blasons.
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Les Gaudelet d'Armenonville portent : ''D'azur à un chevron d'or surmonté d'une croisette de même''.
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[[Antoine Gaudelet|Article détaillé : Antoine Gaudelet]]
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==== Les premiers Gaudelet connus ====
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[[Fichier:AAGaudelet F 32.png|thumb|260px|Existe t'il un lien entre Le Gaudelet, pavillon de chasse du roi François I<sup>er</sup>, et [[Antoine Gaudelet]] auquel il donne des lettres de provision d'office.]][[Fichier:AAGaudelet F 31.png|thumb|260px|Capture du roi François I<sup>er</sup> lors de la bataille de Pavie (1525). [[Antoine Gaudelet]] reçoit des lettres d'office données par le roi François I<sup>er</sup>, car il a combattu les Impériaux<ref> "Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790: Archives civiles, Série B".</ref>.]][[Fichier:Aga1.jpg|thumb|260px|Dépendance de la commanderie de Sale à Fresne-Saint-Mamès.]]
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Après la défaite de Pavie (1525), entre François I<sup>er</sup> (1515 - 1547) est contraint d’abandonner, entre autres territoires, la Bourgogne, et le comté d’Auxonne. Les États de Bourgogne, réunis le 8 juin 1526 refusent de se séparer de la couronne de France. En riposte, l’Empereur essaie de conquérir le comté d’Auxonne. Devant les murs de la cité, Lannoy, commandant des armées impériales, trouve une résistance si vive de la part de tous les habitants qu’il doit renoncer. [[Antoine Gaudelet]] reçoit des lettres de provision d'office données par le roi François I<sup>er</sup> pour avoir repoussé les Impériaux<ref>"Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790: Archives civiles, Série B".</ref>. Il peut y avoir un lien entre [[Antoine Gaudelet]] et Le Gaudelet, station romaine érigée à la tête du pont du Loup, rasée par les Sarrazins puis reconstruite, vraisemblablement par les comtes de Provence, au XII<sup>e</sup> siècle. C'est à cette époque que le château prend pour nom Villeneuve Loubet. En 1538, François I<sup>er</sup>, y signe la trêve avec l'empereur Charles Quint<ref>''VILLENEUVE-LOUBET (Histoire de)'', Le marquis de Panisse-Passis, 1992.</ref>.
   
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Fresne-Saint-Mamès constitue une enclave du duché de Bourgogne du XIV<sup>e</sup> siècle jusqu'à la Révolution française. Dans la partie basse du village vivent des familles nobles.
Les Gaudelet portent : ''D'azur à un chevron d'or surmonté d'une croisette de même''. La famille du futur Trésorier général de la Marine, Conseiller Secrétaire du Roi, Jean-Baptiste Gaudelet, troisième du nom, est originaire de Dijon :
 
   
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La châtellenie de [https://fr.wikipedia.org/wiki/Fresne-Saint-Mam%C3%A8s Fresne-Saint-Mamès], d'une valeur de 480 livres, est amodiée à Jean Menassier et [[Antoine Gaudelet]]<ref>Copie des lettres d'office d'Antoine Gaudelet, données par le roi François I<sup>er</sup> (1515 - 1547)</ref>.
''Messire francois charles de Saint Hilaire, écuyer, Conseiller Secrétaire du Roi Maison Couronne de France et de ses finances et des fermiers généraux de sa Majesté, dépose connaître depuis près de quinze années le Sieur Gaudelet pour …, sait qu'il est d'une famille honorable qu'il tient à des personnes du Parlement de Dijon dont il est originaire…''<ref>Favre-Lejeune, Christine, ''Les secrétaires du roi de la Grande Chancellerie de France, dictionnaire biographique et généalogique (1672-1789)'', introduction de François Furet et Guy Chaussinand-Nogaret. Paris : SEDOPOLS, 2 v. Collection Noblesses d'hier et d'aujourd'hui.</ref>.
 
   
 
Cette famille compte au moins trois receveurs châtelains de Fresne-Saint-Mamès (enclave du duché de Bourgogne en Franche-Comté), dont les revenus appartiennent au capitaine du château d’Auxonne :
 
Cette famille compte au moins trois receveurs châtelains de Fresne-Saint-Mamès (enclave du duché de Bourgogne en Franche-Comté), dont les revenus appartiennent au capitaine du château d’Auxonne :
   
* 1554 : Fresne-Saint-Mamès : Compte de Ferry Gaudelet, châtelain de Fresne, dont ...
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1554 : Fresne-Saint-Mamès :
   
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: - Compte de Ferry Gaudelet, châtelain de Fresne-Saint-Mamés, dont les revenus appartiennent au capitaine d'Auxonne.
* 1556 - 1557 : Fresne-Saint-Mamès. - Compte des héritiers de Jean Menassier et d'Antoine Gaudelet. Cette châtellenie est amodiée 480 livres à Ferry Gaudelet et à Nicolas Rouhier, seigneur de Charentenay, par noble seigneur messire Cathelin Du Raillard, sieur de Marville, à qui le Roi a donné le revenu de cette châtellenie<ref>Copie des lettres d'office d'Antoine Gaudelet, données par le roi François Ier. B. 4771. (Cahier.) In folio, 78 feuillets, parchemin.</ref>.
 
   
* 1560-1561. - Fresne-Saint-Mamès. - Compte de Ferry Gaudelet, châtelain, institué par lettres de commission données par la Chambre des Comptes... Ferry remplace son fils en 1561 est remplacé par Claude, son fils le 20 janvier 1576. Le cautionnement de ce Ferry Gaudelet est du 21 juillet 1562...<ref>''Côte-d'Or. Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 : Série C.'' 1880, C. 2484.</ref>.
 
   
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1556 - 1557 : Fresne-Saint-Mamès :
D'Hozier énumère dans son ''Armorial général de France''<ref>''Armorial général de France'' : recueil officiel dressé en vertu de l'Edit de 1696, Généralité de Bourgogne. </ref>., différents membres de cette famille et décrit leurs blasons.
 
   
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: - Compte des héritiers de Jean Menassier et d'Antoine Gaudelet. Cette châtellenie est amodiée 480 livres à Ferry Gaudelet et à Nicolas Rouhier, seigneur de Charentenay, par noble seigneur messire Cathelin du Raillard, sieur de Marville, à qui le Roi a donné le revenu de cette châtellenie<ref>''Copie des lettres d'office d'Antoine Gaudelet, données par le roi François Ier''. B. 4771. (Cahier.) In folio, 78 feuillets, parchemin.</ref>.
* Philibert Gaudelet, auteur du ''Journal des choses arrivées à Dijon depuis l'année 1650 jusqu'en l'année 1669''<ref>''Journal des choses arrivées à Dijon depuis l'année 1650 jusqu'en l'année 1669'', ext. pub. p. E. Longin, Mèm. Soc. Jura, 1920, 10° série, t. IV, p. 6H-84 (bibliog. nombreuse).</ref> est Auditeur de 1688 à 1727 de la Chambre des comptes de Dijon et avocat. Il est le fils de Jacques Gaudelet (1620-1669), correcteur de la Chambre des comptes<ref>''Armorial de la Chambre des comptes de Dijon, d'après le manuscrit inédit du père Gautier avec un chapitre supplémentaire pou les officiers du bureau des finances de la même ville'', Jules d' Arbaumont, Lamarche, 1881.</ref>.
 
   
* [http://books.google.fr/books?id=dnipqhAJHggC&pg=PA243&dq=%22Jean+Gaudelet%22&hl=fr&sa=X&ei=jxp6UuOAB4LRtQbFqYHADg&ved=0CEsQ6AEwBA#v=onepage&q=%22Jean%20Gaudelet%22&f=false Jean Gaudelet (1646-1726)], licencié en droit, avocat au Parlement de Dijon en 1676, auteur de ''La vie de Saint Bénigne'', parue à Dijon en 1716<ref>Bibliothèque des Auteurs de Bourgogne, Collectif, Slatkine. </ref>.
 
   
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1560-1561. - Fresne-Saint-Mamès :
* Marguerite Gaudelet, fille de Jean-Baptiste Gaudelet, de Dijon, femme de Gustave Eiffel, est de cette famille.
 
   
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: - Compte de Ferry Gaudelet, châtelain, institué par lettres de commission données par la Chambre des Comptes... Ferry remplace son fils en 1561 est remplacé par Claude, son fils le 20 janvier 1576. Le cautionnement de ce Ferry Gaudelet est du 21 juillet 1562...<ref>''Côte-d'Or. Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 : Série C.'' 1880, C. 2484.</ref>.
Nous avons aussi en 1751 un Jean-Baptiste Defer, ancien garde du corps de la duchesse d'Orléans, domicilié à Paris et un Defer Nicolas, fontainier du duc d'Orléans, domicilié à Saint-Cloud.
 
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[[Fichier:AAGaudelet F 30.png|thumb|260px|Jean Gaudelet (1646 - 1726), avocat au Parlement de Dijon, écrit ''La vie de Sainte Bégigne'' .]][[Fichier:AAGaudelet F 29.png|thumb|260px|[http://patrimoine.bm-dijon.fr/pleade/img-viewer/MS00748/viewer.html?ns=FR212316101_MS00748_000_03_PG_ZZ.jpg Philibert Gaudelet (1658 - 1730). ''Journal des choses arrivées à Dijon depuis l'année 1650 jusqu'en l'année 1669, par le sieur Gaudelet, auditeur en la Chambre des comptes de Dijon'' (1747)].]][[Fichier:Agb1.jpg|thumb|260px|Parlement de Bourgogne.]]
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La famille du futur Trésorier général de la Marine, Conseiller Secrétaire du Roi, [[Jean-Baptiste III Gaudelet]], est originaire de Dijon, selon son dossier de récipiendaire à la Grande chancellerie :
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''Messire francois charles de Saint Hilaire, écuyer, Conseiller Secrétaire du Roi Maison Couronne de France et de ses finances et des fermiers généraux de sa Majesté, dépose connaître depuis près de quinze années le Sieur Gaudelet pour …, sait qu'il est d'une famille honorable qu'il tient à des personnes du Parlement de Dijon dont il est originaire…''<ref>Favre-Lejeune, Christine, ''Les secrétaires du roi de la Grande Chancellerie de France, dictionnaire biographique et généalogique (1672-1789)'', introduction de François Furet et Guy Chaussinand-Nogaret. Paris : SEDOPOLS, 2 v. Collection Noblesses d'hier et d'aujourd'hui.</ref><ref>Dossier de récipiendaire à la grande chancellerie</ref>.
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Après les châtelains de Fresne-Saint-Mamés les Gaudelet deviennent des officiers du Parlement de Dijon, c'est-à-dire des agents administratifs propriétaires de leur charge, qui forment la haute noblesse de robe de la Bourgogne. A Dijon au Parlement, crée à Beaune le 18 mars 1477, transféré à Dijon le 10 avril 1480, les présidents, conseillers, procureur général, avocats généraux, greffier en chef ont la noblesse graduelle coutumière au XVI<sup>e</sup> siècle, légale de mars 1600 à juin 1649. Ils ont la noblesse au 1<sup>er</sup> degré en juin 1649, mais la perdent en juillet 1669 et sont alors remis à la noblesse graduelle qu'ils gardent jusqu’à 1790. Les notaires et secrétaires ont la noblesse graduelle jusqu'à juin 1649, la noblesse au 1<sup>er</sup> degré, à cette date, mais la perdent en juillet 1669 et sont remis à la noblesse graduelle qu'ils conservent jusqu'à leur suppression en mai 1716. Les Gaudelet s'allient avec des familles généralement de la noblesse de robe. Certains Gaudelet sont célèbres :
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: [http://books.google.fr/books?id=dnipqhAJHggC&pg=PA243&dq=%22Jean+Gaudelet%22&hl=fr&sa=X&ei=jxp6UuOAB4LRtQbFqYHADg&ved=0CEsQ6AEwBA#v=onepage&q=%22Jean%20Gaudelet%22&f=false Jean Gaudelet (1651 - 1726)], licencié en droit, avocat au Parlement de Dijon en 1676, auteur de ''La vie de Saint Bénigne'', parue à Dijon en 1716<ref>Bibliothèque des Auteurs de Bourgogne, Collectif, Slatkine. </ref>.
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: Philibert Gaudelet, auteur du ''Journal des choses arrivées à Dijon depuis l'année 1650 jusqu'en l'année 1669''<ref>''Journal des choses arrivées à Dijon depuis l'année 1650 jusqu'en l'année 1669'', ext. pub. p. E. Longin, Mèm. Soc. Jura, 1920, 10° série, t. IV, p. 6H-84 (bibliog. nombreuse).</ref> est Auditeur de 1688 à 1727 de la Chambre des comptes de Dijon et avocat. Il est le fils de Jacques Gaudelet (1620 - 1669), correcteur de la Chambre des comptes, et de Catherine Morlet de Couchey, fille d'un écuyer, Procureur en la Chambre des comptes et prudhomme de la ville et de Chrétienne Giraudot<ref>''Armorial de la Chambre des comptes de Dijon, d'après le manuscrit inédit du père Gautier avec un chapitre supplémentaire pou les officiers du bureau des finances de la même ville'', Jules d' Arbaumont, Lamarche, 1881.</ref>.
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Cette famille Gaudelet est représentée avant la Révolution par Thibaut Gaudelet, écuyer, qui reprend de fief en 1758, avec sa femme, Rose Masson, de quelques portions des seigneuries d'Avirey et de Lingey...<ref>''Armorial de la Chambre des comptes de Dijon, d'après le ...'' - Page 299. Jules d'Arbaumont · 1881.</ref>.
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On a aussi les Gaudelet de Changy.
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Marguerite Gaudelet, fille de Jean-Baptiste Gaudelet, de Dijon, femme de Gustave Eiffel, est certainement de cette famille. Le prénom Jean-Baptiste est fréquent dans la famille Gaudelet de Dijon.
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==== Les Gaudelet des Ardennes et de Paris ====
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[[Fichier:Aga0.jpg|thumb|260px|Relais de poste à Launois-sur-Vence (Ardennes).]][[Fichier:Aagaudelet1.jpg|thumb|260px|Quelques monuments à Laon datent de l'époque d'Adrien de Fer, député de son bailliage aux Etats-Généraux, à Blois, en octobre 1588, et lors d’autres assemblées<ref>''Histoire de la Ville de Laon'', par Jacques-François-Laurent Devisme, p.401.</ref><ref>[http://books.google.fr/books?id=9kejUwDTVA8C&pg=PA401&dq=%22deFer%22+Laon&hl=fr&sa=X&ei=yD16UvCsM4Lfswa4l4GwAQ&ved=0CDIQ6AEwAA#v=onepage&q=%22deFer%22%20Laon&f=false Adrien de Fer]</ref>.]][[Fichier:Aagaudelet105.png|thumb|260px|Le [http://www.biographi.ca/fr/bio/le_courtois_de_surlaville_michel_4E.html Comte Michel Le Courtois de Blais sieur de Surlaville (1714 - 1796)] doit 3.000 livres à Claude Nicole Gaudelet, soeur de [[Jean-Baptiste III Gaudelet]]<ref>A.N. Y//461 fol. 197.</ref>.]]
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Jean-Baptiste II Gaudelet (1706 - après 1765) est laboureur à Launois et Jaudun, et contrôleur des fermes royales<ref>Favre-Lejeune, Christine, ''Les secrétaires du roi de la Grande Chancellerie de France, dictionnaire biographique et généalogique (1672-1789)'', introduction de François Furet et Guy Chaussinand-Nogaret. Paris : SEDOPOLS, 2 v. Collection Noblesses d'hier et d'aujourd'hui.</ref>.
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Jean-Baptiste II Gaudelet se marie avec Thérèse de Fer (1715 - après 1765), membre de la famille Defer ou de Fer, du Laonnois<ref>Chanoine A. Dagneau de Richecourt, ''Recueil (manuscrit) de généalogies de familles de Laon et environs vers 1770,'' Archives Départementales de l’Aisne, à Laon.</ref>. Thérèse de Fer est la fille de Philippe (ca 1700 - 1765), Notaire Royal et Conseiller de l'Hôtel de Ville de Château-Porcien (08), Receveur de la Terre et Seigneurie de Thugny, Greffier, Conseiller du Roy en l'Election de Laon. Cet écuyer est aussi contrôleur des payeurs des gages de la Chambre des Comptes, le 28 avril 1756, à Montmartre à Paris. Les de Fer sont les descendants d’[[Adrien de Fer]], Lieutenant général au bailliage de Vermandois avant 1580 du temps le la Ligue. Il est l’ami de Jean Bodin, avec qui il communique pour la ''Démonomanie des sorciers'' (1580)<ref>Jean Bodin, ''La République'', Roger Chauviré, Slatkine Reprints, 1969, p.76 et 77.</ref>. Ce ligueur est député de son bailliage aux Etats-Généraux, à Blois, en octobre 1588, et lors d’autres assemblées<ref>''Histoire de la Ville de Laon'', par Jacques-François-Laurent Devisme, p.401.</ref><ref>[http://books.google.fr/books?id=9kejUwDTVA8C&pg=PA401&dq=%22deFer%22+Laon&hl=fr&sa=X&ei=yD16UvCsM4Lfswa4l4GwAQ&ved=0CDIQ6AEwAA#v=onepage&q=%22deFer%22%20Laon&f=false Adrien de Fer]</ref>. Thérèse de Fer est la soeur de Barthélemy de Fer, notaire et receveur des domaines du Roi à Rethel<ref>''Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795)'', Etienne Broglin, 2017.</ref>. Nous avons aussi en 1751 un Jean-Baptiste Defer, ancien garde du corps de la duchesse d'Orléans, domicilié à Paris et un Defer Nicolas, fontainier du duc d'Orléans, domicilié à Saint-Cloud.
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Jean-Baptiste II Gaudelet (1706 - après 1765) et Thérèse de Fer (1715 - après 1765) sont les parents de :
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: Claude Nicole Gaudelet (1735 - après 1781) se marie le 19 février 1766 avec Jean-Louis Alizon (ca 1725 -1781), contrôleur de la Douane à Montmartre (Paris). Michel Le Courtois de Blais de Surlaville, maréchal de camp (général), lui doit 3.000 livres<ref>A.N. Y//461 fol. 197.</ref>.
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: Louis Gaudelet (1745 - après 1786) est Capitaine général des finances Nommé par les Fermiers Généraux, soumis au cautionnement du ''marc d’or'' » (10% du salaire). Il a servi au moins 5 ans à la tête d’une brigade et a la responsabilité d’une ''inspection''». Il doit connaître le terrain et être sur le terrain. Sa rénumération est de 1.200 à 1.400 livres (Capitaine général) + primes. Il habite rue de Beauregard (paroisse de Bonne nouvelle). Il a des descendants, notamment Nicolas Auguste (x 1825 ; 1805 - 18??), chef d'escadron.
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: et [[Jean-Baptiste III Gaudelet]], père de François Gaudelet d'Armenonville.
   
 
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[[Fichier:Gaudelet_Jean_Baptiste_baptême.jpg|thumb|252px|Copie d'acte de baptême de Jean Baptiste Gaudelet.]]
 
   
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==== Son père ====
François Gaudelet d'Armenonville est le fils de [[Jean-Baptiste III Gaudelet]], ''Conseiller Secrétaire du Roi Maison Couronne de France et de ses finances et des fermiers généraux de sa Majesté''. Il descend ''d'une famille honorable qu'il tient à des personnes du Parlement de Dijon dont il est originaire''<ref>Dossier de récipiendaire à la grande chancellerie de son père</ref>.
 
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[[Fichier:GAUDELET_SIGNATURE.jpg|thumb|160px|Signature de Jean-Baptiste Gaudelet.]][[Fichier:Gaudelet_Jean_Baptiste_baptême.jpg|thumb|260px|Copie d'acte de baptême de Jean Baptiste Gaudelet.]][[Fichier:AAGaudelet F 33.png|thumb|260px|[[Jean-Baptiste III Gaudelet]] à Brest<ref>''Elites, pouvoirs et vie municipale à brest, 1750-1820'', B. Baron (Auteur) 1750-1820, 2013. Centre de recherche bretonne et celtique ; Université de Brest.</ref>.]][[Fichier:AAGaudelet F 18.png|thumb|260px|François Gaudelet d'Armenonville. ''Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828)'', Tome II (1746-1795), Etienne Broglin, 2017. p.1815.]][[Fichier:Armenonville.jpg|thumb|260px|Le pavillon de la terre d'Armenonville a servi de modèle au premier pavillon du même nom au bois de Boulogne.]]
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[[Jean-Baptiste III Gaudelet]] (parfois orthographié ''Godelet'') est né et baptisé le 11 février 1737, en la paroisse Saint-Etienne de Launois, (Ardennes), diocèse de Reims, fils Jean-Baptiste II Gaudelet (1706 - après 1765), contrôleur des fermes royales<ref>Favre-Lejeune, Christine, ''Les secrétaires du roi de la Grande Chancellerie de France, dictionnaire biographique et généalogique (1672-1789)'', introduction de François Furet et Guy Chaussinand-Nogaret. Paris : SEDOPOLS, 2 v. Collection Noblesses d'hier et d'aujourd'hui.</ref>, et de demoiselle Thérèse Nicole Defer, ''civis parisiensis''. Il est décédé 9 rue Ménars, à Paris, le 6 novembre 1799, dans le II<sup>e</sup> arrondissement<ref>''Elites, pouvoirs et vie municipale à brest, 1750-1820'', B. Baron (Auteur) 1750-1820, 2013. Centre de recherche bretonne et celtique ; Université de Brest.</ref>.
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[[Jean-Baptiste III Gaudelet]] devient seigneur d'Armenonville<ref>Mémoires et documents publiés par la Société archéologique de Rambouillet, 1879 (T5)-1880, p.367.</ref>. Avant cela Gaudelet s’installe à Brest en 1773 et fonde une entreprise de négoce. Dès novembre 1774, il est admis au sein de la loge ''l’Heureuse Rencontre''. Il développe énormément son affaire durant la guerre d’Indépendance américaine, armant des navires en direction de Rhode Island, soit à son compte, soit pour celui du roi et de ses armées<ref>''Elites, pouvoirs et vie municipale à brest, 1750-1820'', B. Baron (Auteur) 1750-1820, 2013. Centre de recherche bretonne et celtique ; Université de Brest.</ref>.
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Après 1783, fin de la Guerre d’Indépendance américaine, il commerce principalement avec Nantes, Bordeaux, Saint-Malo et Hambourg<ref>[http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/72/46/66/PDF/These-2012-SHS-Histoire-BARON_Bruno.pdf ''Élites, pouvoirs et vie municipale à Brest, 1750-1820'', Bruno Baron, 2012.]</ref>. Le ministre de la Marine lui demande d’être le banquier de la Marine pour le port et les chantiers de Brest. Il est aussi nommé directeur des Fermes à Brest et Receveur des tabacs. Gaudelet gère l’importante manufacture des tabacs de Morlaix. En 1783, il prend à bail au Grand Prieuré de l'Ordre de Malte de grandes parcelles du futur quartier des Marais du Temple. Son projet d’urbanisme se termine par un procès perdu en 1790. Gaudelet devient en 1785 ''Conseiller Secrétaire du Roi Maison Couronne de France et de ses finances et des fermiers généraux de sa Majesté''<ref>Favre-Lejeune, Christine, ''Les secrétaires du roi de la Grande Chancellerie de France, dictionnaire biographique et généalogique (1672-1789)'', introduction de François Furet et Guy Chaussinand-Nogaret. Paris : SEDOPOLS, 2 v. Collection Noblesses d'hier et d'aujourd'hui.</ref>. [[Jean-Baptiste III Gaudelet]] a l'une des plus grosses fortunes brestoises en 1789<ref>[http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/72/46/66/PDF/These-2012-SHS-Histoire-BARON_Bruno.pdf ''Élites, pouvoirs et vie municipale à Brest, 1750-1820'', Bruno Baron, 2012.]</ref>.
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Jean-Baptiste Gaudelet est rédacteur des cahiers de doléances et conseiller municipal de Brest. Il devient membre du
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Conseil général révolutionnaire de Brest à sa création en juillet 1789<<ref>''Elites, pouvoirs et vie municipale à brest, 1750-1820'', B. Baron (Auteur) 1750-1820, 2013. Centre de recherche bretonne et celtique ; Université de Brest.</ref>. Ce banquier de la Marine, brasseur d’affaires, s’investit pleinement dans la vie de la cité en acceptant d’être un des individus responsables de la réception de la souscription volontaire pour subvenir aux besoins urgents de l’État. En faisant entrer les plus grosses fortunes brestoises comme Gaudelet, les électeurs prolongent leurs habitudes<<ref>''Elites, pouvoirs et vie municipale à brest, 1750-1820'', B. Baron (Auteur) 1750-1820, 2013. Centre de recherche bretonne et celtique ; Université de Brest.</ref>. En octobre 1789, Gaudelet consent à faire l’avance pour assurer le paiement des salaires des ouvriers de l’arsenal, car les caisses de l’intendance de marine sont vides. Il est élu notable certainement par reconnaissance au conseil général de la commune en mars 1790. Cette avance évite un soulèvement populaire. Mais, en août 1790, les caisses sont toujours vides et Gaudelet est accusé de ''manœuvres d’agiotage''. Dans une affiche placardée dans toute la ville, le bureau municipal confirme la confiance envers le financier et interdit aux ouvriers :
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: ''de s’attrouper pour quelques cause de que ce soit, et particulièrement pour troubler le sieur Gaudelet dans son service, à peine de punition exemplaire''.
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Il reste en fonction jusqu’en novembre 1791. Pour des raisons soi-disant professionnelles, il quitte Brest pour Paris dans le courant de l’an II<ref> ''Elites, pouvoirs et vie municipale à brest, 1750-1820'', B. Baron (Auteur) 1750-1820, 2013. Centre de recherche bretonne et celtique ; Université de Brest.</ref>. Dernier Trésorier général de la marine de Louis XVI, roi constitutionnel<ref>''Mémoires et documents publiés par la Société archéologique de Rambouillet'', Éditeur : Raynal (Rambouillet) : 1879-1880 (T5). p.367.</ref>, Gaudelet devient seigneur d’Armenonville et le général-comte [[Louis Groult des Rivières]] se remarie avec Renée Gaudelet, fille de Jean Baptiste et de Thérèse Françoise du Vergier<ref>Société d'archéologie de Rambouillet, Mémoires et... 1879, p.367.</ref>. Les Groult-Gaudelet se retrouvent propriétaires d’une partie des biens des [https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Jean-Baptiste_Fleuriau_de_Morville Fleuriau de Morville et Armenonville]<ref>Vasseur Roger, ''Hanches d’hier à aujourd’hui.''</ref>. Il décède en partie ruiné dans la capitale en brumaire an VIII (novembre 1799)<ref>''Elites, pouvoirs et vie municipale à brest, 1750-1820'', B. Baron (Auteur) 1750-1820, 2013. Centre de recherche bretonne et celtique ; Université de Brest.</ref>.
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[[Jean-Baptiste III Gaudelet|Article détaillé : Jean-Baptiste III Gaudelet]]
   
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Sa mère, Nicole de Fer, est un membre de la famille Defer, ou de Fer, de Laon<ref>Chanoine A. Dagneau de Richecourt, ''Recueil (manuscrit) de généalogies de familles de Laon et environs vers 1770,'' Archives Départementales de l’Aisne, à Laon. </ref>. [http://books.google.fr/books?id=9kejUwDTVA8C&pg=PA401&dq=%22deFer%22+Laon&hl=fr&sa=X&ei=yD16UvCsM4Lfswa4l4GwAQ&ved=0CDIQ6AEwAA#v=onepage&q=%22deFer%22%20Laon&f=false Adrien de Fer] est Lieutenant général au bailliage de Vermandois avant 1580 et aux temps le la Ligue. Il est l’ami de Jean Bodin, avec qui il communique pour la ''Démonomanie des sorciers'' (1580)<ref>Jean Bodin, ''La République'', Roger Chauviré, Slatkine Reprints, 1969, p.76 et 77.</ref>. Ce ligueur est député de son bailliage aux Etats-Généraux, à Blois, en octobre 1588, et lors d’autres assemblées<ref>''Histoire de la Ville de Laon'', par Jacques-François-Laurent Devisme, p.401.</ref>.
 
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[[Fichier:Blason_verger.jpg|thumb|160px|Blason du Vergier<ref>Armorial général, ou Registres de la noblesse de France par Louis-Pierre d'Hozier et d'Hozier de Sérigny juges d'armes de France: Registre premier. Firmin Didot frères, fils et cie, 1738.</ref>.]][[Fichier:Aagaudelet101.png|thumb|160px|Signature Thérèse du Vergier Gaudelet.]][[Fichier:AAGaudelet F 35.png|thumb|260px|[[Jean-Baptiste III Gaudelet]] se marie le 10 juillet 1765, à Avignon (paroisse Saint-Didier), avec Thérèse Françoise du Vergier (1748 - 1823).]][[Fichier:Agb.jpg|thumb|260px|Avignon, au premier plan la paroisse Saint-Didier.]][[Fichier:AAGaudelet F 34.png|thumb|260px|Manoir de Kergal.]]
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[[Jean-Baptiste III Gaudelet]] se marie le 10 juillet 1765, à Avignon (paroisse Saint-Didier), avec Thérèse-Françoise du Verg[i]er (1748 - 1823). Les témoins à son mariage sont Victor L[a]incel du Bousquet, à ne pas confondre avec son fils Victor, appelé ''le marquis de Laincel'', chevalier... garde-marine à Toulon. Les [http://genobco.free.fr/provence/Lincel.htm Lincel] sont une ancienne et illustre famille provençale d’épée et d’église, possessionnée dès l’an 1061, dans la terre de ce nom, située près de Forcalquier. Elle est largement représentée à Malte et alliée aux meilleures maisons de sa province, elle a donné deux évêques de Gap, en 1289 et 1316. Maintenue à Aix le 22 mars 1668, déchargée du franc-fief en 1674. Graphies : Laincel, Lincel, latin ''Lincellum''. L'autre témoin est Pierre-Barthélemy Pennier de Longchamp (1743 - 1788), agrégé de la Faculté de médecine d'Avignon (1762), auteur de [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9647603v/f1.item.texteImage ''Dissertation physico-medicale, sur les truffes et sur les champignons''], qui signe [https://www.editions-lacour.com/dissertation.physico.medicale.sur.les.truffes-14-1113.php de Longchamp fils].
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Thérèse Françoise du Vergier (1748 - 1823) est la fille de Pierre Louis du Vergier du Pou, de la [https://books.google.fr/books?id=xBfkUNZJdd0C&pg=PA628&lpg=PA628&dq=Pierre+Louis+du+VERGIER+DU+POU&source=bl&ots=_ZN4gJRNRk&sig=ACfU3U2A4P36x6fRgl-D4w22rFyFGRaCuA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwizkp6CuY30AhWmyoUKHUhNCKYQ6AF6BAgSEAM#v=onepage&q=Pierre%20Louis%20du%20VERGIER%20&f=false famille du Vergier (de Kerhorlays, de Locoziern, du Moustoir, du Meneguen, de Penfrat, de la Villeneuve, du Pou, de Kerandré, de Kerouallan)], qui porte : ''De gueules, à deux bandes de vair''. Il est le fils cadet de Paul René du Vergier, Ecuyer, Seigneur du Pou, demeurant au manoir de Kergal, marié le 5 novembre 1707 avec Anne de Lantivy de Kergal. Pierre Louis du Vergier du Pou a comme frère aîné, Victor-René du Vergier-du Poux-de Méneguen, né le 11 Juillet 1710, reçu Page du Roi dans sa Grande Ecurie, le 25 avril 1727. Les du Vergier sont un temps sénéchaux au Siege Royal de Hennebont en Bretagne, déclarés nobles et issus d'ancienne extraction noble depuis l'an 1438, par Arrest des Commissaires de Bretagne, du 15 avril 1669. La [http://poudouvre.over-blog.com/2016/08/notes-sur-la-famille-du-vergier.html famille du Vergier] remonte en fait à Henri du Vergier, donné témoin dans un accord entre l'abbesse de la Joie et Hervé de Léon en 1221.
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Thérèse Françoise du Vergier (1748 - 1823) est native d'Avignon et a comme mère Angélique Liotard, fille de
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Joseph Liotard, trésorier général de France à Avignon, et de Marie de Borely<ref>''Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795)'', Etienne Broglin, 2017.</ref>. ''L’Histoire de la noblesse du Comté-Venaissin, d'Avignon, et de la principauté...'' nous dit que leur ancêtre, Jean Liotard, est Président en la Chambre des Comptes, décédé en 1605...<ref>''Histoire de la noblesse du Comté-Venaissin, d'Avignon, et de la principauté d'Orange'', Jean Antoine Pithon-Curt, Laffitte, 1970, v.3, p.581.</ref>. Il est marié à Marguerite de La Mure. Leur fille se marie avec le marquis Antoine d’Urre, chevalier des Ordres du Roi en 1654.
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Du fait de ce mariage [[Jean-Baptiste III Gaudelet]] devient Receveur des Fermes du Roy, à Hennebont, en 1769, et très rapidement trésorier<ref>''Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l’Île-de-France'', Volumes 107 à 108, H. Champion, 1981.</ref>. Et sa soeur se marie avec le général-comte [[Louis Groult des Rivières]], veuf de la fille du maréchal [[Philippe Charles de La Fare]] (1687 - 1752), nièce d'[https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=%C3%89tienne-Joseph_de_La_Fare&oldid=28455952 Étienne Joseph de La Fare], évêque-duc de Laon et le cousine des cardinaux Anne Louis Henri de La Fare et François-Joachim de Pierre de Bernis.
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==== Ses frères et sœurs ====
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[[Fichier:AAGaudelet F 41.png|thumb|260px|Acte de baptême de Henriette Jeanne Thérèse Gaudelet.]][[Fichier:Aga5.jpg|thumb|260px|Château de son ami, le marquis de Puget, à Barbentane.]][[Fichier:AAGaudelet F 36.png|thumb|260px|Henriette de Barbentane (1757 - 1829) est la marraine d'Henriette Gaudelet.]][[Fichier:AAGaudelet F 38.png|thumb|260px|Acte de baptême de Renée Denise Jeanne Thérèse Gaudelet.]][[Fichier:AAGaudelet F 40.png|thumb|260px|Le manoir de Keroman laisse la place à un château édifié par la Compagnie des Indes vers 1750 pour un de ses administrateurs, le marquis Claude Denis Dodun, sieur de Neuvy et directeur des Fermes du Roi (guillotiné en 1794).]][[Fichier:Gaudelet_hennebont.jpg|thumb|260px|Julie Antoinette Thérèse Gaudelet est ondoyée à Hennebont.]][[Fichier:Aagaudelet100.png|thumb|260px|Une du Bouëtiez, dont le père est mort à Quiberon, se marie avec une du Vergier<ref>''Les Familles françaises à Jersey pendant la Révolution'' - Page 239. Comte Regis de L'Estourbeillon · 1886.</ref>.]][[Fichier:Aagaudelet102.png|thumb|260px|Château des Couëssin et du Bouëtiez, La Béraye.]]
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Jean-Baptiste III Gaudelet et sa femme sont donc tous les deux de familles nobles qui sont au service du roi. Du fait de ce mariage les enfants de [[Jean-Baptiste III Gaudelet]] et Thérèse Françoise du Vergier (1748 - 1823) ont des parrains et marraines ''illustres''. Les de Puget, marquis de Barbantane, nous montrent bien que Jean-Baptiste III Gaudelet et sa femme gardent de solides liens avec la noblesse provençale, même si nous les retrouvons à Hennebont, d’où sont originaires les du Vergier :
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: 1. ''Le 21 octobre 1767 Henriette Jeanne Thérèse, née du jour, est filleule de noble homme Balthazar de Puget, marquis de Barbantane, chambellan de son altesse sérénissime le duc d’Orléans, ministre plénipotentiaire du Roi auprès du Grand-duc de Toscane, de présent a Florence, et de madame Henriette de Puget, religieuse ursuline les royaux à Avignon''.
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Balthazar de Puget, marquis de Barbentane est dans la lignée directe des Puget de Cabassole de Réal, seigneurs et marquis de Barbentane. Il est marié à la fille du marquis de Vierville. .Il est Chambellan de Son Altesse Sérénissime Monseigneur le Duc d'Orléans, ministre plénipotentiaire du Roy auprès du Grand Duc de Toscane, à Florence (1768-1788). Henriette de Puget de Barbentane est d'abord élevée chez les religieuse ursuline à Avignon, puis mariée au [https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Anne_Joseph_Le_Prestre_de_Vauban général-marquis Jacques Anne Joseph Le Prestre de Vauban], qui émigré remplit comme François Gaudelet d'Armenonville différentes missions dans la Vendée et à l'île d'Yeu. Henriette de Barbentane, Madame de Vauban, émigrée en Autriche, est dame de compagnie de Louis XVIII en son exil<ref>Max Reyne, Les 26 Maréchaux de Napoléon : Soldats de la Révolution, gloires de l'Empire, 1990.</ref>. Elle est la soeur du [https://fr.wikipedia.org/wiki/Hilarion_Paul_de_Puget général-marquis Hilarion Paul de Puget]. Le [https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/biographies/poniatowski-prince-joseph-1763-1813-marechal/ Prince Joseph Poniatowski] fait la connaissance d’Henriette de Puget-Barbentane, séparée de son mari, le comte de Vauban. Il en tombe éperdument amoureux. Ainsi, naît une liaison qui se prolonge jusqu’à sa mort.
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: 2. Paul François Gaudelet ???
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: 3. ''L'An de grâce 1769 le neuvième jour d'octobre, je soussigné ay baptisé une fille née ce jour du légitime mariage d'entre Monsieur Jean-Baptiste Gaudelet, entreposeur et receveur des fermes du Roi en cette ville d’Hennebont et madame Thérèse Françoise du Verger. On lui a imposé les noms de Renée Denise Jeanne Thérèse, ont été parein et mareine Claude Denis Dodun, directeur général des fermes du Roi à Lorient, et de demoiselle Jeanne Renée Guérin qui ont signé avec nous''<ref>Hennebont, Paroisse Notre-Dame-de-Paradis. Sujet : baptêmes.</ref>.
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Claude-Denis Dodun (1733 - 1794) est Marquis de Keroman, Seigneur de Neuvry, Directeur général des fermes du Roi à Lorient, administrateur de la Compagnie des Indes, et propriétaire de l'[https://paris-promeneurs.com/l-hotel-dodun/ hôtel Dodun] un des hôtels particuliers de la place Vendôme.
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: 4. ''L'An de grâce 1771 le vingt du mois de novembre, je soussigné ay supplée les cérémonie de baptême a une fille née du légitime mariage d'entre Monsieur Jean-Baptiste Gaudelet, intéressé dans les fermes du Roy en cette ville d’Hennebont et madame Thérèse Françoise du Verger, ondoyée par Messire Jerome Gautier, curé de cette paroisse, par permisson de l'abbé Grimaudet, de cet canton en date du 7 dudit mois d'octobre et née du six. On l'a nominé Renée Denise Jeanne Thérèse, ont été parein et mareine M. Antoine Bocquet, intéressé dans les fermes du Roi, et madame Julie Louise Bourgeois, épouse de M. Daudun de Keroman, directeur général des fermes du Roi, qui ont signé avec nous''<ref>Hennebont, Paroisse Notre-Dame-de-Paradis. Sujet : baptêmes.</ref>.
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Acte signé par :
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: Antoine Bocquet, intéressé dans les fermes du Roi, d'une famille au service du roi.
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: Julie Louise Bourgeois de Keroman '1750 - 1834) : fille du trésorier de la Marine à Lorient, marquise, épouse de l'administrateur de la Compagnie des Indes à Lorient, Directeur des fermes du Roi. Remariée à [https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Cambry Jacques Cambry], Préfet de l'Oise, Receveur général des États de Bretagne, fondateur de l'Académie celtique ...
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: [https://www.delcampe.net/fr/collections/cartes-postales/france/autres-communes-56/caden-chateau-de-la-beraye-171877823.html du Boutiez de La Beraye] : La famille du Bouëtiez est établie depuis près de cinq siècles aux environs d’Hennebont. Jean du Bouëtiez comparaît aux montres de 1403 et son fils Pierre à la réformation de la noblesse
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de l’évêché de Vannes en 1443. Jacques épouse en 1610 Françoise Huby, la sœur de [https://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_Huby Vincent Huby]. Nous trouvons plusieurs pages du roi. Un du Bouëtiez est chevalier de Malte ; il devient commandeur et est un des parrains de Chateaubriand. Jacques Marie, conseiller
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au parlement de Bretagne et doyen de la chambre des enquêtes, est fusillé aux environs d’Auray, le 19 nivôse an IV. Une de ses filles se marie avec un du Vergier<ref>''Les Familles françaises à Jersey pendant la Révolution'' - Page 239. Comte Regis de L'Estourbeillon · 1886.</ref>.
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: de Lavilleboys de Lamain : ???
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: Couëssin de Querorguen : certainement Marie Couëssin, dame de La Béraye, mariée le 4 octobre 1750 à Hennebont, avec René François du Bouëtiez de Kerorguen (1721 - 1799), capitaine d'infanterie au régiment de Bretagne, dont la petite-fille Bonne du Bouëtiez de Kerorguen se marie avec [https://man8rove.com/fr/profile/xvdpjhcna-jean-marie-du-vergier-de-kerhorlay Jean Marie du Vergier de Kerhorlay]
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: Thérèse Françoise du Vergier
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: du Bouëtiez quemeneur : ???
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: chevalier du Boüetiez de Kerorguen
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: Gaudelet
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: chevalier de Kerorguern
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: de Dupare Coty ???
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: Sivien Recteur d'Hennebont.
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==== Sa mère se remarie ====
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[[Fichier:Blason_pézenas.jpg|thumb|160px|Blason de son second mari le baron [[Joseph Pézenas de Pluvinal]].]][[Fichier:App4.jpg|thumb|160px|Signature du baron Pluvinal, franc-maçon.]][[Fichier:Agr17-0.jpg|thumb|260px|Charles de Foucauld (1824 - 1863) est de cette famille Foucauld.]][[Fichier:App0.jpg|thumb|260px|Marie-Julie Clary (1771 - 1845), reine de Naples, puis d'Espagne, belle-sœur de Joseph Pézenas de Pluvinal.]][[Fichier:App1.jpg|thumb|260px|Une autre belle-sœur Clary du baron Pézenas de Pluvinal, est l'épouse du roi de Norvège et de Suède.]]
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Le 17 février 1794 elle s'est réfugiée avec son mari pendant la Terreur à Hanches et est témoin à la déclaration de naissance de sa nièce Thérèse Françoise Groult des Rivières. Le baron Emeric de Foucauld chevalier de l'ordre de Saint-Louis, chef d'escadron du quatrième régiment d'artillerie à cheval, officier de la Légion-d'Honneur épouse, par contrat signé par le roi le 30 mars 1817, cette Thérèse des Rivières, fille du comte des Rivières, maréchal de camp<ref>''Histoire généalogique et héraldique des pairs de France: des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume, et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France'', Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles. 1828. p.51.</ref>. Cette [https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_de_Foucauld_(P%C3%A9rigord) famille de Foucauld] remonte sa filiation suivie à Bertrand Foucauld, donzel (damoiseau) d'Auberoche en Périgord, marié en 1298 avec Alaïs Urdimal, dame de Lardimalie. Elle a ''une ancienneté de sept siècles, une origine pure et militaire, des emplois considérables à la cour et dans les armées, une continuité d'alliances avec les principales maisons de son voisinage, et une existence souvent illustrée dans diverses carrières<ref>''Histoire généalogique et héraldique des pairs de France: des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume, et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France'', Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles. 1828. p.1.</ref>. Thérèse Françoise du Vergier est témoin avec sa belle-sœur, la comtesse Thérèse des Rivières à un mariage d'employés de son beau-frère, à Hanches, en l'An II (3 mai 1794), Etienne Valet et Françoise Boulier.
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Après la mort de son mari en 1799, elle demeure 14 rue Le Peletier à Paris (à 2 pas de l'actuel opéra Garnier). Elle se remarie avec [[Joseph Pézenas de Pluvinal]] né dans une famille noble d'Avignon, très souvent docteurs en droit civil de l'Université d'Avignon. Contrairement à son premier mari, il combat au début de la Révolution les royalistes à Antibes et Toulon, puis revient dans ses foyers à Avignon. Il est nommé commandant dans la Garde nationale d'Avignon. Pézenas de Pluvinal est intégré dans la haute aristocratie impériale grâce à son mariage avec [https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Clary_(Marseille) une Clary], selon ''Construction, reproduction et représentation des patriciats urbains de l'Antiquité au XX<sup>e</sup> siècle: actes du colloque des 7, 8 et 9 septembre 1998...'' <ref>''Construction, reproduction et représentation des patriciats urbains de l'Antiquité au XXe siècle: actes du colloque des 7, 8 et 9 septembre 1998 tenu à Tours, dans les locaux du Conseil Général d'Indre-et-Loire'', Claude Petitfrère, Cehvi (Centre d'histoire de la ville moderne et contemporaine), 1999, p.165.</ref>. Pézenas est le le beau-frère de [https://fr.wikipedia.org/wiki/Lazare_Lejeans Lazare Lejeans] (négociant de Marseille, membre du Sénat), du roi de Naples, puis d'Espagne [https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Bonaparte Joseph Bonaparte] et du maréchal Bernadotte, devenu le roi [https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_XIV_Jean Charles XIV Jean].
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Joseph Pézenas de Pluvinal est chevalier de la Légion d'honneur, puis officier. Napoléon le fait Chancelier de la 8<sup>e</sup> cohorte (4 brumaire an XIII)<ref>''Histoire générale des ordres de chevalerie civils et militaires existant en Europe, contenant l'origine de leur fondation, les statuts principaux qui on sont la base, et la nomenclature des chevaliers français et étrangers qui en sont décorés ... Empire français: Légion d'honneur'', M. de Saint-Allais (Nicolas Viton), C.-F. Patris, 1811.</ref>. Pluvinal est fait baron de l'Empire le 3 février 1813. Il accepte l'office de membre du conseil d'organisation de la garde nationale d'Avignon, la 21 avril 1813. En tant que Chancelier de la 8<sup>e</sup> cohorte il est désigné comme membre du collège électoral du Vaucluse, représentant à la Chambre de l'arrondissement d'Avignon (13 mai 1815). Il est un éphémère député du Vaucluse (13 mai 1815 - 13 juillet 1815), selon le ''Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889'' (Adolphe Robert et Gaston Cougny). Pluvinal est fait chevalier de Saint-Louis<ref>[http://www.culture.gouv.fr/LH/LH182/PG/FRDAFAN83_OL2182048V009.htm base léonore.]</ref>, le 24 août 1814<ref>La Gazette de France, Imprimerie de la Gazette de France, 1814.</ref>.
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[https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/ir/pdfUD.action?udId=c1p720ki0mv7-n6o666qtwzay&irId=FRAN_IR_042673 Inventaire après décès de Thérèse Françoise du Vergier, veuve en 1<sup>ères</sup> noces de Jean-Baptiste Gaudelet, et épouse en 2<sup>èmes</sup> de Joseph-Mathieu-Emmanuel-Gaspard de Pézenas, baron de Pluvinal le 11 janvier 1823].
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[[Joseph Pézenas de Pluvinal|Article détaillé : Joseph Pézenas de Pluvinal]]
   
 
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[[Fichier:Aajosephdubernad38.png|thumb|260px|Il entre le 5 juillet 1782 en 7<sup>e</sup> à l'académie royale de Juilly.]]
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[[Fichier:Aga7.jpg|thumb|260px|François est né à Hennebont et y vit de 1773 à 1782.]][[Fichier:Aajosephdubernad38.png|thumb|260px|Il entre le 5 juillet 1782 en 7<sup>e</sup> à l'[https://books.openedition.org/pur/99137?lang=fr Académie royale de Juilly].]][[Fichier:Agb50.jpg|thumb|260px|Fontaine où doit être raccordée l'arrivée d'eau de la maison de son père Rue Ducouedic à Brest.]][[Fichier:Aga17.jpg|thumb|260px|[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8444515k/f1.zoom Plan des Marais du Temple].]]
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François est baptisé à la paroisse Notre-Dame de Paradis. Son parrain est Paul François Gaudelet, son frère et sa marraine demoiselle Renée Denise Jeanne Thérèse Gaudelet, sa sœur. Son père, [[Jean-Baptiste III Gaudelet]], est fermier général de sa Majesté, ''dernier Trésorier de la Marine de Louis XVI''<ref>''L’armorial de Montfort l’Amaury''.</ref>. Il descend ''d'une famille honorable qu'il tient à des personnes du Parlement de Dijon dont il est originaire'', selon le dossier de récipiendaire à la grande chancellerie de son père<ref>Favre-Lejeune, Christine, ''Les secrétaires du roi de la Grande Chancellerie de France, dictionnaire biographique et généalogique (1672-1789)'', introduction de François Furet et Guy Chaussinand-Nogaret. Paris : SEDOPOLS, 2 v. Collection Noblesses d'hier et d'aujourd'hui.</ref>.
   
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François est élevé à Hennebont de sa naissance à 1782, où son père, [[Jean-Baptiste III Gaudelet]], est Receveur des fermes du Roi à Hennebont, intéressé dans les affaires du Roi.
François a été baptisé à la paroisse Notre-Dame de Paradis. Son parrain est Paul François Gaudelet, son frère et sa marraine demoiselle Renée Denise Jeanne Thérèse Gaudelet, sa sœur. Son père est Conseiller Secrétaire du Roi Maison Couronne de France et de ses finances et des fermiers généraux de sa Majesté. Il descend « d'une famille honorable qu'il tient à des personnes du Parlement de Dijon dont il est originaire » (dossier de récipiendaire à la grande chancellerie de son père). François est élevé à Hennebont, puis à Brest et en 1789 à Paris.
 
   
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Il entre le 5 juillet 1782 en 7<sup>e</sup> à l'[https://books.openedition.org/pur/99137?lang=fr Académie royale de Juilly], à une trentaine de kilomètres au nord-est de Paris. Il en sort le 2 décembre 1785, en début de 4<sup>e</sup><ref>''Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795)'', Etienne Broglin, 2017.</ref>. Ce collège propose des méthodes d'enseignement innovantes, suivant en ceci l'esprit qui règne dans tous les collèges de l'Oratoire. Au XVIII<sup>e</sup> siècle, tout un ensemble de caractères distingue l’Académie Royale de Juilly du type courant et ordinaire des collèges urbains, même de plein exercice. Il peut satisfaire les attentes nobiliaires tout comme les ambitions bourgeoises pour les ''Petits Messieurs'', pensionnaires de l’Académie Royale<ref> BROGLIN, Étienne. ''La reproduction des élites au miroir du collège : fusion intégratrice ou juxtaposition conflictuelle ?'' In : Jeunesse(s) et élites : Des rapports paradoxaux en Europe de l'Ancien Régime à nos jours. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2009.</ref>. Très logiquement, la qualité de la vie au pensionnat et le niveau élevé de l’enseignement se traduisent par un coût élevé du séjour à l’Académie Royale. Le pourcentage de fils de nobles est de l’ordre du tiers sur la totalité des pensionnaires (de 1745 à 1794) mais dépasse la moitié (54 %) sur l’échantillon des élèves identifiés : 13,6 % de noblesse titrée et 16 % de noblesse ancienne, 20,6 % de nobles ''ordinaires'' et 3,8 % de secrétaires du Roi, très majoritairement de noblesse récente. L'on va retrouver le fils de François et ses cousins Goüin à l'Académie à la génération suivante<ref> BROGLIN, Étienne. ''La reproduction des élites au miroir du collège : fusion intégratrice ou juxtaposition conflictuelle ?'' In : Jeunesse(s) et élites : Des rapports paradoxaux en Europe de l'Ancien Régime à nos jours. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2009.</ref>.
   
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François s'installe en 1785 chez ses parents à Brest, rue Ducouedic, ville où son père est armateur et banquier de la Marine pour le port et les chantiers de Brest, directeur des fermes et receveur des tabacs à Brest, directeur de la manufacture des tabacs de Morlaix.
François est d'abord élevé à Hennebont. Il entre le 5 juillet 1782 en 7<sup>e</sup> à l'académie royale de Juilly , sorti le 2 décembre 1785 en début de 4<sup>e</sup>.
 
   
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Le 31 mai 1783, un bail d’une importance exceptionnel est passé par le Grand Prieuré de France (= ordre de Malte), pour les Marais du Temple, à Urbain Antoine Honoré Fémy, avocat au Parlement, et à Jean-Baptiste Gaudelet, intéressé dans les affaires du roi<ref>Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l’Île-de-France, H. Champion, 1981, 108e année, pp. 78 à 81.</ref><ref>Archives nationales, Minutier central, XXVI, 714, pas de plan.</ref>.
, puis à Brest et en 1789 à Paris.
 
   
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Jean-Baptiste Gaudelet achète le 15 janvier 1785 une charge de [https://fr.wikipedia.org/wiki/Secr%C3%A9taire_du_roi conseiller-secrétaire du roi, maison, couronne de France et de ses finances, faisant partie du Grand Collège servant près la Grande chancellerie de France], office supprimé en 1790.
   
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Rapidement Gaudelet s’enrichit et pense que ses revenus comme banquier vont encore s’accroître. Il va faire des affaires sur Paris. ''De Brest est venu Gaudelet, engagé avant 1789 dans des opérations de crédit avec les trésoriers généraux de la Marine''<ref>''Banquiers, négociants et manufacturiers parisiens du Directoire à l'Empire'', Volume 51 de Civilisations et sociétés, Louis Bergeron, Mouton, 1978. </ref>.
   
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En 1789, ''l'Almanach royal'' nous dit que Jean-Baptiste, père de François, est [https://fr.wikipedia.org/wiki/Secr%C3%A9taire_du_roi secrétaire du roi], à Paris, rue du Bouloi. L'ancien hôtel de la ferme des Tabacs, qu'il ne faut pas confondre avec celui de la ferme générale, est dans cette rue. Il achète un hôtel particulier 9 rue Ménars.
Il entre le 5 juillet 1782 en 7<sup>e</sup> à l'académie royale de Juilly , sorti le 2 décembre 1785 en début de 4<sup>e</sup>. De Hennebont et Brest, S’adresser à M. son père, directeur des fermes, à Brest. filleul de ses frères et sœur, Paul François Gaudelet et demoiselle Renée Denise Jeanne Thérèse Gaudelet, représentés par Jacques Roland et Marie Jules. En la même paroisse d’Hennebont ont été baptisées le 21 octobre 1767 Henriette Jeanne Thérèse, née du jour, filleule de noble homme Baltazard de Puget, marquis de Barbantane, chambellan de S. A. R. le duc d’Orléans, ministre plénipotentiaire du Roi auprès du grand-duc de Toscane, de présent à Florence, et de madame Henriette de Puget, religieuse ursuline à Avignon, l’un et l’autre stipulés et représentés par Jean-Marie Hamelin et Elise Hamelin, et, le 9 octobre 1769, Renée Denise Jeanne Thérèse, fille de Jean-Baptiste Gaudelet, entreposeur et receveur des fermes du Roi en la ville d’Hennebont, filleule de M. Claude Denis Dodun (cf. 1767/1768), directeur général des fermes du Roi à Lorient, et de demoiselle Jeanne Renée Guérin, ainsi que Julie Antoinette Thérèse, née et ondoyée le 8 octobre 1771, fille de noble homme Jean-Baptiste Gaudelet, entrepreneur des fermes du Roi, recevant le supplément des cérémonies de baptême le 28 novembre suivant, fille de M. Jean-Baptiste Gaudelet, intéressé dans les fermes du Roi, et de madame Thérèse Françoise du Verger, filleule de M. Antoine Bocquet, intéressé dans les fermes du Roi, et de madame Julie Louise Bourgeois, épouse de M. Daudun (sic), directeur général des fermes du Roi. Jean-Baptiste III Gaudelet d’Armenonville est né et a été baptisé le 11 février 1737 en la paroisse Saint-Etienne de Launois (Ardennes), diocèse de Reims, fils de Jean-Baptiste II Gaudelet (1706-1770), laboureur à Launois et Jaudun, et contrôleur des fermes royales, et de Nicole De Fer (alias Defer), famille du Laonnois descendant d’Adrien De Fer, lieutenant général au bailliage de Vermandois, député aux Etats Généraux de Blois en 1588, petite-fille de Philippe De Fer, conseiller du Roi, greffier en l’élection de Laon, nièce de Barthélemy de Fer, notaire et receveur des domaines du Roi à Rethel. Monsieur Jean-Baptiste Gaudelet, fils de M. Jean-Baptiste et de demoiselle Thérèse Nicole Defer, civis parisiensis, a épousé à Saint Didier d’Avignon le 20 juillet 1765 Thérèse Françoise Du Verger fille de M. Pierre Louis et de demoiselle Angélique Liotart (sic). G. de Rambaud donne Pierre Louis Du Verger comme sieur du Pouë de Meneguer et rapproche ces Du Verger des Du Vergier Lantivy, famille noble d’Hennebont, de sénéchaux d’Hennebont, reconnus d’ancienne extraction noble par arrêt des commissaires de Bretagne du 15 avril 1669 ; il indique aussi qu’Angélique Liotard était fille de Joseph Liotard, trésorier général de France à Avignon, et de Marie de Borely. Quoi qu’il en soit, Jean-Baptiste Gaudelet devint receveur des fermes du Roi à Hennebont, intéressé dans les affaires du Roi, armateur et banquier à Brest, banquier de la Marine pour le port et les chantiers de Brest, directeur des fermes et receveur des tabacs à Brest, directeur de la manufacture des tabacs de Morlaix. A la veille de la Révolution, la manufacture royale des tabacs de Morlaix employait 750 à 900 ouvriers et ouvrières, et produisait en moyenne 25 000 quintaux de tabac par an. Le revenu de la ferme morlaisienne des tabacs s’élevait à 8 440 000 livres tournois. Fermier de la manufacture, Jean-Baptiste Gaudelet, à la Révolution et à la suppression du monopole, acquit des bâtiments qu’il loua entre le 3 octobre 1791 et 1800 à Jean Brûlard cf. 1777). Jean-Baptiste Gaudelet acheta le 15 janvier 1785 une charge de conseiller secrétaire du Roi, maison et couronne de France et de ses finances, office supprimé en 1790. Il fut le dernier trésorier général de la Marine de Louis XVI. Jean-Baptiste Gaudelet d’Armenonville est décédé à Paris, 9, rue Ménars, le 6 octobre 1799. Son fils François (alias Jean-François) émigra en 1792 vers l’Angleterre et Jersey, et servit la cause royaliste dans les régiments de Dresnay puis de Léon. Négociant à Morlaix, maire adjoint de Morlaix, il racheta à Quimper le 15 juin 1807 la manufacture de tabacs de Morlaix et y employait de 1807 à 1811 environ 500 ouvriers. Il épousa à Morlaix le 28 février 1799 Jeanne Elisabeth Dubernard, née à Morlaix le 27 mars 1783, décédée à Paris, 2ème arrondissement ancien, le 17 juillet 1829, fille d’Armand Joseph Dubernad et de Madeleine Lannux de La Chaume. Armand Joseph Dubernad, né le 23 novembre 1741 à Bayonne et baptisé le lendemain, était fils du sieur Bernard Dubernad, bourgeois et marchand, et de demoiselle Madeleine Fourcade, filleul du sieur Arnaud Joseph Fourcade, bourgeois et négociant, et de demoiselle Grace Dubernad. Arnaud Joseph Dubernad, parent des Cabarrus et cousin de François Cabarrus, fut un négociant de grande envergure entre l’Espagne et la Bretagne, faisant commerce de toiles, cuirs, vins et liqueurs d’Espagne, envoyant aussi aux Indes orientales et au deux Amériques, gros actionnaire de la banque San Carlos, armateur, banquier, manufacturier en tabac, assureur, consul général du Saint-Empire romain germanique ; il est décédé le 9 mai 1799 à Morlaix. Il avait été maire de Morlaix, député du Tiers élu à Rennes en 1788, député de la sénéchaussée de Morlaix, membre du Club breton, confondateur en 1790 de premier club des Amis de la Constitution. Selon Michel Zybelberg, à la fin du XVIIIe siècle, Lannux, Dubernas et Cie était à Séville la troisième des 10 sociétés françaises. François Gaudelet s’associa avec son beau-frère Armand Dubernad (1784-1844), fut négociant, armateur, banquier et assureur, et fut également à la tête d’une raffinerie de sucre. (M. Zylberberg ; Ch. Favre-Lejeune ; G. de Rambaud, Larousse.encyclopédie.fr ; R. P. de Bayonne pour Dubernad ; R. P. de Saint-Didier d’Avignon ; R. P. de Notre-Dame-deParadis d’Hennebont)<ref>''Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795)'', Etienne Broglin, 2017.</ref>.
 
   
 
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=== Son père, ''fermier général victimé en 1792'' ===
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[[Fichier:La_fare_philippe_charles.jpg|thumb|260px|Son père se réfugie chez le comte [[Louis Groult des Rivières]], son beau-frère qui est l'ex gendre du maréchal [[Philippe Charles de La Fare]] (1687 - 1752).]][[Fichier:Morville 1.jpg|thumb|260px|Château de Morville.]]
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En 1792, ce sont les fédérés brestois qui prennent les Tuileries, lors de la journée du 10 août, afin d’emprisonner le roi. ''L’armorial de Montfort l’Amaury'' nous précise que son père, [[Jean-Baptiste III Gaudelet]], a l'une des plus grosses fortunes brestoises en 1789<ref>[http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/72/46/66/PDF/These-2012-SHS-Histoire-BARON_Bruno.pdf ''Élites, pouvoirs et vie municipale à Brest, 1750-1820'', Bruno Baron, 2012.]</ref>. Il est ''le dernier Trésorier de la Marine de Louis XVI''. Comme Necker, par l’édit de 1779, ne conserve qu’un seul Trésorier Payeur Général de la Marine, et que celui-ci par l’ordonnance devient l’un des administrateurs du royaume fournissant un cautionnement de 1.200.000 livres et recevant un traitement de 50.000 livres, l’expression ''fortune immense'', le concernant, ne semble pas exagérée. Brest devient une ville dangereuse pour un serviteur de Louis XVI.
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[[Jean-Baptiste III Gaudelet]] revient à Paris, où i est persécuté par les sans-culottes. Il prend peur et envoie son fils en Angleterre. Ses biens deviennent ceux d’un parent d’émigré et sont mis sous séquestre le 24 mars 1792. Des commissaires viennent dans son appartement faire des recherches, et l’interroge longuement ainsi que ses proches. Il est expulsé de chez lui, rue de Menars, section des Filles-Saint-Thomas. Elle est la seule section à ne pas demander la déchéance du roi au lendemain de la journée du 10 août 1792 (prise des Tuileries). Elle est renommée section de 1792.
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[[Jean-Baptiste III Gaudelet]] est dit ''Fermier général victimé en 1792'', dans un courrier accompagné de témoignages de son fils François Gaudelet d'Armenonville à Louis XVIII, datant de 1815, et un autre de [[Agathe de Rambaud|Madame de Rambaud]] à Charles X. La mère de [[Georges de Rambaud]], mari de [[Françoise Gaudelet d'Armenonville]], qui parle :
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:''d’un homme malheureux à tous égards par la Révolution, ayant perdu une fortune immense… Monsieur Gaudelet était fils d'un fermier général et secrétaire du Roi…''.
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[[Jean-Baptiste III Gaudelet]], avec sa femme, se réfugie à Hanches, en juin 1792. Le maire adjoint d’Hanches, dans un acte d’état-civil où Gaudelet est témoin au mariage de deux de ses domestiques, le 24 décembre 1792, dit qu'il vit au château de Morville, depuis six mois, chez son gendre, le maréchal des camps [[Louis Groult des Rivières]].
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=== Émigré (avant le 24 mars 1792) ===
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[[Fichier:Régiment de Léon.jpg|thumb|260px|Régiment de Léon.]][[Fichier:AAGaudelet F 21.png|thumb|260px|Régiments de cadres. François Gaudelet d'Armenonville accomplit des ''actes authentiques de bravoure et de dévouement utiles à la cause des Bourbons et de nombreux états de services civils et militaires, sur terre et sur mer, en France et à l'étranger''.]][[Fichier:AAGaudelet F 20.png|thumb|260px|François Gaudelet d'Armenonville ne combat pas à Quiberon.]][[Fichier:AAGaudelet F 24.png|thumb|260px|Les émigrés de Jersey participent également au débarquement d'armes sur les côtes de Vendée et de Bretagne.]][[Fichier:AAGaudelet F 25.png|thumb|260px|Jersey est un centre d'espionnage au début de la période révolutionnaire.]]
   
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François Gaudelet d'Armenonville émigre, avant le 24 mars 1792, car les biens de son père, parent d’émigré, sont mis sous séquestre à cette date. Il a 18 ans. Cette première vague de départ, antérieure au 10 août 1792, est encore essentiellement aristocratique et contrerévolutionnaire. Elle compte aussi beaucoup de prêtres réfractaires. François Gaudelet est à Londres en 1792, il a 19 ans.
GAUDELET, membre résidant de l'Académie celtique le 1er décembre 1809
 
   
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Le marquis du Dresnay forme à Jersey au mois d'avril 1793 un corps de troupe destiné à former les cadres des régiments bretons, normands et vendéens. Louis Ambroise du Dresnay, marquis, colonel du régiment du Dresnay, écrit :
Buonaparte et Murat, ravisseurs d'une jeune femme, et quelques-uns de leurs agents complices de ce rapt, devant le Tribunal de première instance du département de la Seine. Mémoire historique écrit par le mari outragé, J.-H.-F. Revel
 
Auteur : Revel, Jean-Honoré-François (Capne), L.-G. Michaud (Paris) : 1815
 
cent pistoles en 1805 reçoit par l'intermédiaire de la maison Gaudelet Dubernad ; et par les mains de M. Dominique Valin, négociant à Tours, 380 et quelques francs en numéraire. Le reste de la somme, fut employé au remboursement des minimes avances de M. Le Bon, au paiement de mes frais de nourriture à la Force et à l'achat de quelques hardes pour mes enfants, achat dans lequel Masson n'oublia pas la maime de madame Campaq: rien sans
 
intérêt.
 
   
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: ''Les légions composées de gentilshommes, réduits à la paye et au service de soldat, ont été détruites par la maladie ; si on en excepte quelques individus vigoureusement constitués, tous ceux qui ont échappé à la mort sont revenus dans un état d'épuisement et d'infirmités dont ils se ressentiront toute leur vie. Former des corps de gentilshommes-soldats, ce serait donc achever de détruire les restes de la noblesse française dont la moitié a déjà péri''<ref>Cité par Forneron, Henri (1834-1886), Histoire générale des émigrés pendant la Révolution française, E. Plon, Nourrit (Paris), t. II, p.13.</ref>.
   
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François Gaudelet d'Armenonville échappe à la mort et n'est pas épuisé. Monseigneur le [https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph-Anne-Maximilien_de_Cro%C3%BF_d%27Havr%C3%A9 duc d'Havré (1744 – 1839)], prince, pair, capitaine des gardes du corps du Roi... témoigne que François Gaudelet, en 1815, est :
Membre de l’Académie celtique en 1804 banquier
 
   
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: ''Porteur d'actes authentiques de bravoure et de dévouement utiles à la cause des Bourbons et de nombreux états de services civils et militaires, sur terre et sur mer, en France et à l'étranger, tous gratuits, constatant son incroyable fidélité<ref>Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.</ref>.
Salvador Dubernad et compagnie à Séville en 1809
 
   
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Les émigrés établissent des communications avec le continent pour obtenir les premières informations sur tous les mouvements hostiles de l’ennemi, et garder contact avec les insurgés dans les provinces françaises de l’Ouest. Le premier contact entre les Vendéens et les émigrés basés à Jersey a lieu en octobre 1793, au début de la Virée de Galerne lorsque les Britanniques demandent aux Vendéens de prendre un port pour faire débarquer des renforts. Cependant une lettre du comte du Dresnay, commandant des émigrés de Jersey, incite les Vendéens à se méfier des Anglais affirmant que ces derniers ont refusé de les débarquer en France pour rejoindre l'armée catholique et royale.
[[Société des antiquaires de France (Paris)]]
 
Mémoires de l'Académie celtique: ou, Mémoires d'antiquités celtiques, gauloises, et françaises
 
Par Académie celtique, Académie celtique
 
Publié par Dubray, 1810
 
Notes sur l'article: t.5(1810), p26.
 
   
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En 1794 le gouvernement anglais forme des compagnies nobles à Jersey. Un régiment sous le commandement du Prince de Léon et de Trégor, qui rassemble tous les gentilshommes bretons. Les émigrés anciens officiers vont servir de cadres aux troupes nouvelles. En avril 1795, 232 volontaires se présentent pour servir sous les ordres de ce Prince de Léon. Les Anglais ajoutent à ces émigrés 500 prisonniers républicains. Gaudelet sert comme ''fils noble de fermier victimé… la cause sacrée des Bourbons''<ref>''Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795)'', Etienne Broglin, 2017.</ref>.
Quintaïeul
 
   
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Philippe d’Auvergne, duc de Bouillon, envoie en France des émigrés qui débarquent clandestinement des armes. De nombreuses notes sont rédigées par tous les émigrés qui participent soit d’Angleterre soit de Jersey aux tentatives de soulèvement des chouans dans l’Ouest de la France. Les premiers plans de débarquement de troupes d’émigrés privilégient la côte Nord de Bretagne et en particulier la baie de Saint-Brieuc pour des raisons de logistique.
Gaudelet-Dubernard & Compagnie, 42 rue de Paradis, faubourg Poissonnière Almanach impérial, Testu, 1809, p.771
 
   
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A l'exception de l'expédition La Hobrie, qui est un échec, tous les essais tentés pour communiquer avec les royalistes ont Jersey pour origine. En sorte que l'histoire des relations du gouvernement britannique avec les royalistes de l'Ouest est véritablement l'histoire de la correspondance qui est acheminée par Jersey<ref>King Agnès. Jersey, centre d'espionnage au début de la période révolutionnaire. Revue d'histoire moderne, tome 9 N°15,1934. pp. 423-434.</ref>.
Duverneuil, La Tynna, Jean de (1765-1818), Bottin, Sébastien (1764-1853), Almanach du commerce de Paris..., 1807, p.117.
 
   
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Au début de l’année 1795, les passeurs sont très actifs pour débarquer les agents et chefs émigrés. Le 13 février, le contre-amiral Cornic informe le commissaire de la Marine Dalbarade que 4 à 5 émigrés de Jersey vont descendre à Saint-Quay-Portrieux pour rejoindre les chouans de Boishardy.
   
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L'opération de Quiberon est organisée par le Marquis du Dresnay. Les émigrés de Jersey vont constituer deux régiments qui doivent se joindre au corps expéditionnaire. Ils seront sauvés du désastre du débarquement à Quiberon en juillet 1795 car le premier convoi arrive à Quiberon le lendemain de la bataille et le second quitte Jersey le même jour.
Société d'histoire et d'archéologie de Beaune 1879-1880, p.367
 
   
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Selon le Maréchal de France, comte de Bournonville, en 1814 :
Répertoire méthodique et alphabétique de législation, de doctrine et de jurisprudence en matière de droit civil, commercial, criminel, administratif, de droit des gens et de droit public
 
De Victor Alexis Désiré Dalloz, Armand Dalloz, Henri Thiercelin
 
Publié par Bureau de la Jurisprudence générale du royaume, 1850
 
Notes sur l'article: t.20, p.293.
 
   
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: ''Mr Gaudelet a rendu des services réels, c'est un homme brave qui mérite sous tous les rapports la décoration qu'il réclame''(document scanné au SHAT où il sollicite la décoration de la légion d'honneur).
Chevalier, seigneur d'Armenonville
 
Gaudelet-Dubernard & Compagnie, rue de Paradis, faubourg Poissonnière Almanach impérial, Testu, 1809, p.771 et Bulletin de la société archéologique du Finistère. 1917 (T. XLIV).
 
   
 
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[[File:Aapp56.jpg|thumb|600px|center|Gaudelet est un ''fils noble de fermier victimé''.]]
   
 
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== ÉMIGRATION (1792) ==
 
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== SON RETOUR D'ĖMIGRATION ==
 
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François est témoin à la naissance de son neveu Auguste Francis Goüin, le 3 avril 1802. Il est membre de l’Académie celtique en 1804, membre résidant de l'Académie celtique le 1<sup>er</sup> décembre 1809.
[[Fichier:Régiment de Léon.jpg|thumb|200px|Régiment de Léon.]]
 
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=== Son mariage (28 février 1799) ===
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[[Fichier:AAGaudelet F 26.png|thumb|260px|Rue Ménars vue de la rue de Grammont. Paris II<sup>e</sup>. Circa 1866. La demeure de son père est certainement l'hôtel particulier à droite.]]
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François Gaudelet revient en France pendant le Directoire. La loi des otages contre la Terreur blanche va permettre d'arrêter et déporter des parents d'émigrés ou de rebelles en réponse à l'assassinat d'un fonctionnaire, d'un militaire ou d'un acquéreur de biens nationaux<ref>Michel Péronnet, Hachette supérieur, 1998, (ISBN 978-2-01-461247-9)</ref>. Le Directoire rétablit le droit des visites domiciliaires par la police et déclare certains départements en ''état de trouble''<ref>Collection complète des lois, décrets d’intérêt général, traités internationaux, arrêtés, circulaires, instructions, etc. vol. 11, Recueil Sirey, 1835.</ref>.
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D'Armenonville, devenu négociant principalement avec l'Espagne, cherche visiblement à faire oublier son passé d’émigré. Son beau-père est [[Joseph Dubernad]], ancien maire et député, persécuté par l'Inquisition et acquéreur de biens nationaux. Sa famille est absente et ses témoins sont un des nombreux oncles de sa femme, commissaire du pouvoir exécutif (préfet) et son son beau-frère, frère d'[[Henri Goüin-Moisant]] (1758 - 1823), nommé maire de Tours pendant la Terreur.
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Le parrain de sa première fille est là encore cet [[Henri Goüin-Moisant]], qui est cependant de plus en plus nostalgique de l'Ancien Régime et va finir député ultra royaliste sous la Restauration.
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=== Décès de son beau-père (16 mai 1799) ===
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[[Fichier:Gouin.jpg|thumb|260px|[[Joseph Dubernad]] est l’ami et l'associé de [[Henri Jacques Goüin-Moisant]] (1758 - 1823)], banquier, franc-maçon tourangeau, ex maire de Tours, futur député monarchiste. Une autre de ses filles épouse le frère de ce Goüin-Moisant, lui-aussi banquier. Ce Gouïn est donc son beau-frère.]]
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[[Fichier:Aadubernad49.png|thumb|260px|[[Joseph Dubernad]] fait construire de 1794 à 1799 un nouveau [[Château de La Bourdaisière]].]]
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[[Joseph Dubernad]], proche parent des Cabarrus, Lesseps, Fourcade... cousin du comte-ministre [[Francisco Cabarrús]], est un négociant de grande envergure entre l’Espagne et la Bretagne, faisant commerce de la laine, de l'huile d'olive, des toiles françaises, des cuirs, vins et liqueurs d’Espagne, négociant, armateur, assureur pour les Indes orientales et occidentales ou la Chine, gros actionnaire de la banque San Carlos, banquier, manufacturier en tabac, consul général du Saint-Empire romain germanique. Il est ancien maire de Morlaix, député des Français à Cadix, du Tiers élu à Rennes en 1788, député de la sénéchaussée de Morlaix, membre du Club breton, cofondateur en 1790 de premier club des Amis de la Constitution. Selon Michel Zybelberg, à la fin du XVIII<sup>e</sup> siècle, Lannux, Dubernad et Cie est à Séville la troisième des 10 premières sociétés françaises<ref>''Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795)'', Etienne Broglin, 2017.</ref>.
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François Gaudelet va déclarer la mort de son beau-père, [[Joseph Dubernad]], le 10 mai 1799 à la maison du peuple de Morlaix, ville où il est négociant. Sa femme hérite sa part de la fortune de son père, notamment le [[Château de La Bourdaisière]], le parc, une partie du vignoble de Montlouis-sur-Loire. [[Joseph Dubernad]] compose autour du château en se portant acquéreur de 34 adjudications un domaine de 100 hectares, qui va hélas être vendu après son décès par ses héritiers<ref>Caisso René, ''La vente des biens nationaux de seconde origine et les mutations foncières dans le district de Tours, 1792-1830'', Bibliothèque nationale, 1977, p.81, 168, et 210.</ref>.
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Armand Joseph Dubernad meurt le 16 mai 1799 à Morlaix, dans sa maison, rue Longue, section de La Roche. Il n'est âgé que de 57 ans. Ses enfants et ses petits-enfants vont presque tous être royalistes, se marier à des nobles ou être religieuses. Son ami, [[Henri Jacques Goüin-Moisant]] et son ennemi le frère du [[Jean Victor Marie Moreau|général Moreau]] vont même être députés royalistes. Moreau, son dénonciateur, devient e beau-frère de son fils, député et préfet de Louis XVIII.
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François Gaudelet et ses beaux-frères Dubernad et Goüin vont devenir banquiers et reprendre la manufacture de tabacs, activités liées aux familles Gaudelet et Goüin. Sa belle-mère va continuer à faire des affaires, notamment comme armateur corsaire.
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François Gaudelet ne perd pas que son beau-père en 1799.
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=== Décès de son père (6 novembre 1799) ===
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[[File:Groult 1.jpg|thumb|260px|[[Louis Groult des Rivières]], nommé général, va porter l'uniforme des officiers des Gardes de ''Monsieur''.]][[Fichier:Morville_1.jpg|thumb|260px|Château de Morville, où loge ses parents pendant la Terreur.]]
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Quelques mois après son mariage et le décès de son beau-père, le père de François Gaudelet d'Armenonville, [[Jean-Baptiste III Gaudelet]], meurt 9 rue Ménars, à Paris, en novembre 1799<ref>A.N. Inv. V2.</ref>. Deux de ses sœurs sont décédées avant 1799 ainsi que son frère. Jeanne Thérèse Denise Renée Gaudelet (1769 - 1851) s'est mariée avec le général-comte [[Louis Groult des Rivières]], veuf de la fille unique du marquis-maréchal [[Philippe Charles de La Fare]]. Ancien Garde du corps du Roy de Pologne, futur major des [https://fr.wikipedia.org/wiki/Cent-Suisses Cent Suisses de Monseigneur le Comte d'Artois], maréchal de Camp. Il est réformé le 1<sup>er</sup> mars 1791, par les républicains et doit déménager de son château de Morville. Cet ancien officier des Gardes et sa famille, dont [[Jean-Baptiste III Gaudelet]], doivent se réfugier au Couvent, commune d'Hanches, canton d'Epernon. Encore en 1795, le maire et 3 citoyens doivent témoigner qu'il n'a pas émigré et qu'il paie ses impôts.
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Nous retrouvons les deux beaux-frères réglant la succession.
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Acte de succession de François Gaudelet :
   
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: ''Ont comparu chez Maître Gaudon, demeurant à Paris, rue Guillaume, n° 979, mandatants suivant pouvoirs certifiés véritables de Jean François Gaudelet et de Jeanne Thérèse Denise Renée Gaudelet, épouse du Colonel Groult des Rivières. Le premier résident à Morlay, département du Finistère, le second à Morville, par Epernon, département de l'Eure et Loir, tous les deux fils du père décédé rue du Ménard, n° 9, le 15 brumaire dernier d'après l'acte de décès présenté… héritage inventorié par acte légal, savoir :
Agathe de Rambaud, la future belle-mère de sa fille, écrira le 26 février 1824, à S.A.R. Monsieur, que François Gaudelet est à cette époque ; " un homme malheureux à tous égards par la Révolution, ayant perdu une fortune immense… Monsieur Gaudelet était fils d'un fermier général et secrétaire du Roi… ". François émigre donc à Londres en 1792, il a 19 ans. Il réussit à embarquer pour l’Angleterre et Jersey. Dans cette île, la situation des nobles est en général fort précaire. Les quelques louis hâtivement rassemblés dans la précipitation du départ, s’épuisent rapidement et la dernière ressource se résume dans l’indemnité mensuelle de 36 livres que leur attribue le gouvernement de Jersey. En 1794 le gouvernement anglais forme des compagnies nobles à Jersey, un régiment sous le commandement du Prince de Léon et de Trégor, qui rassemble tous les gentilshommes bretons. Les émigrés anciens officiers vont servir de cadres aux troupes nouvelles. En avril 1795, 232 volontaires se présentent pour servir sous les ordres de ce Prince de Léon. Les Anglais ajoutent à ces émigrés 500 prisonniers républicains. Il sert comme « fils noble de fermier victimé… la cause sacrée des Bourbons », dans ce régiment sous contrôle anglais (1). De nombreux « certificats authentiques d'actes de bravoure et de dévouement… et de nombreux états de services civils et militaires sur terre et sur mer, en France et à l'étranger, tous gratuits constatent son inébranlable fidélité… ». Monsieur le duc d'Havré (2) a conservé les dits certificats et états en témoignant, il avait même promis qu'il en parlerait au Roi, peu de temps avant l'interrègne… Le Maréchal de France, comte de Bournonville (3) s'exprime ainsi en 1814 : « Mr Gaudelet a rendu des services réels, c'est un homme brave qui mérite sous tous les rapports la décoration qu'il réclame. » Le colonel marquis de Breuilpont, adjudant major général des gardes de Monsieur, le général comte Groult Desrivières, le colonel comte de Capdeville, le colonel comte de Lossefse écrivent au château des Tuileries le 12 août 1815 : " La conduite de M. Gaudelet a été brillante lors de la grande révolution, et il a donné tant de preuves de son dévouement à la cause sacrée des Bourbons que nous regarderions comme inutile de mettre une apostille à la demande, si nous ne nous faisions un devoir d'ajouter notre témoignage à celui des fidèles sujets du Roi qui ont su apprécier le caractère de M. Gaudelet dans les circonstances les plus difficiles. " (document du SHAT où il sollicite la décoration de la légion d'honneur). A cette époque, il devient chevalier de l'Ordre de Malte (4).
 
   
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: 1° un mobilier évalué dans un état ? comparant à la somme de 18.050 F
   
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: 2° des créances actives d'un montant de 37.725 Francs ….
   
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: frais : 4.260 F''.
   
 
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== BANQUIER (1804 - 1810) ==
== MARIAGE DE SA SŒUR & MORT DE SON PÈRE (1799) ==
 
 
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[[Fichier:Aajosephdubernad36.png|thumb|260px|Gaudelet-Dubernard & Compagnie, 42 rue de Paradis, faubourg Poissonnière<ref>Almanach impérial, Tes0tu, 1809, p.771.</ref><ref>Bulletin de la société archéologique du Finistère. 1917 (T. XLIV).</ref>.]][[Fichier:AAGaudelet F 6.png|thumb|260px|La banque Gaudelet-Dubernard & Compagnie ne fait pas de bonnes affaires, comme beaucoup de banques du temps de l'Empire<ref>''Recueil général des lois et des arrêts, en matière civile, ...'', Jean Baptiste Sirey · 1810.</ref>.]][[Fichier:Aagaudelet106.png|thumb|260px|Le Moniteur judiciaire de Lyon de 1810 nous dit qu'ils participent à des ventes de cargaisons de navires anglais, comme la veuve de [[Joseph Dubernad]].]][[Fichier:Aagaudelet108.png|thumb|260px|La laine des moutons merinos est réputée pour sa qualité. Mais il devient difficile d'en importer d'Espagne.]][[File:Aadub16.jpg|thumb|260px|Le cousin de sa femme [[Francisco Cabarrús]] est fait comte, ministre par les Joséphistes, et reste le patron de la Banque Saint-Charles.]][[File:Aasad6.jpg|thumb|260px|Une partie de la Garde civique impériale en Andalousie est commandée par l'oncle de sa femme, [[Salvat Dubernad]]. En Espagne c'est la guerre et tout négoce devient impossible.]][[Fichier:Aagaudelet110.png|thumb|260px|Hotel Tassin. La maison Tassin d'Orléans fait faillite comme les maisons de gros les mieux fondées et des banques à Paris, en Bretagne, au Pays Basque... vers 1810 du fait de la politique de Napoléon en Espagne.]]
[[Fichier:La_fare_philippe_charles.jpg|thumb|200px|Son beau-frère [[Louis Groult des Rivières]] est le gendre du maréchal [[Philippe Charles de La Fare]] (1687 - 1752).]]
 
   
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François Gaudelet est associé avec son beau-frère, [[Armand Dubernad]]. Ils ont une banque. [[Armand Dubernad]] (1784 - 1844), Vénérable de la loge de Morlaix, va être négociant, armateur, banquier, assureur, et également à la tête d’une raffinerie de sucre<ref>''Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795)'', Etienne Broglin, 2017.</ref>.
F. Gaudelet va déclarer la mort de son beau-père le 10 mai 1799 à la maison du peuple de Morlaix, ville où il est négociant. Sa femme hérite de sa part de la fortune de son père.
 
   
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De Brest est venu Gaudelet, dont le père est engagé avant 1789 dans des opérations de crédit avec les trésoriers généraux de la Marine<ref>voir Ozanam 1969.</ref>. Sa maison de Paris, fondée en 1804, spécialisée dans le commerce avec la péninsule ibérique, semble, par son associé [[Armand Dubernad]], liée de près à une autre maison de commerce et manufacture de tabac : Lannux, Vve Dubernad et fils, à Morlaix, qui s’est intéressée pour sa part au commerce des laines d’Espagne. Ce qui témoigne de la place croissante prise au cours du XVIII<sup>e</sup> siècle par le commerce ibérique dans les échanges des ports de la Bretagne occidentale<ref>BERGERON, Louis. Chapitre II. ''Le milieu des grandes affaires à Paris : étude des origines géographiques : L’immigration provinciale'' In : ''Banquiers, négociants et manufacturiers parisiens du Directoire à l’Empire''. Paris : Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 1999.</ref>. Toutes les fabriques de lainages, animées encore vers 1800, péricliteront sous le régime joséphiste<ref>Evrard Fernand. ''Le commerce de laines d'Espagne sous le Premier Empire''. In: Revue d'histoire moderne, tome 12 N°28, 1937. pp. 197-226.</ref>.
Sa sœur s'est mariée avec le colonel Louis Groult des Rivières, veuf d'une La Fare. Ancien Garde du corps du Roy de Pologne, futur major des Cent Suisses de Monseigneur le Comte d'Artois, maréchal de Camp. Il a été réformé le 1er mars 1791, par les républicains et a du déménager de son château de Morville. Cet ancien officier des Gardes doit se réfugier au Couvent, commune d'Hanches, canton d'Epernon. Encore en 1795, le maire et 3 citoyens doivent témoigner qu'il n'a pas émigré et qu'il paie ses impôts.
 
   
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La maison parisienne Gaudelet-Dubernad & Compagnie est située 42 rue de Paradis, faubourg Poissonnière<ref>Almanach impérial, Testu, 1809, p.771.</ref>
Quelques mois après le mariage, nous retrouvons les deux beaux-frères réglant la succession du père de François meurt rue Ménars (9), à Paris, en novembre1799. (A.N. Inv. V2). Acte de succession de François Gaudelet : " Ont comparu chez Maître Gaudon, demeurant à Paris, rue Guillaume, n° 979, mandatants suivant pouvoirs certifiés véritables de Jean François Gaudelet et de Jeanne Thérèse Denise Renée Gaudelet, épouse du Colonel Groult des Rivières (10). Le premier résident à Morlay, département du Finistère, le second à Morville par Epernon, département de l'Eure et Loir, tous les deux fils du père décédé rue du Ménard, n° 9, le 15 brumaire dernier d'après l'acte de décès présenté… héritage inventorié par acte légal, savoir :
 
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<ref>Duverneuil, La Tynna, Jean de (1765-1818), Bottin, Sébastien (1764-1853), Almanach du commerce de Paris..., 1807, p.117.</ref>. La duchesse de Raguse demeure en 1830 dans un hôtel particulier qui devient l'Hôtel de Raguse au 51 rue de cette rue<ref>''Le Paris criminel et judiciaire du XIX<sup>e</sup> siècle'', II<sup>e</sup> partie Arrondissements VIII à XX et banlieue Tome 2. Olivier Richou (Auteur).</ref>. La capitulation de Paris face à l'invasion des troupes d'Autriche, de Prusse et de Russie y est signée dans la nuit du 30 au 31 mars 1814. La prestigieuse maison François Pinet, fondée en 1855, s'installe à côté de la banque au n° 44 de la rue de Paradis, en avril 1864.
   
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Le Moniteur judiciaire de Lyon de 1810 nous dit qu'ils participent à des ventes de cargaisons de navires anglais, comme la société de la veuve de [[Joseph Dubernad]].
1° un mobilier évalué dans un état ? comparant à la somme de 18 050 F
 
   
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Dans un Mémoire Historique :
2° des créances actives d'un montant de 37725 Francs ….
 
   
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: ''Buanoparte Et Murat, Ravisseurs D'Une Jeune Femme, Et Quelques-Uns de leurs Agents Complices De Ce Rapt, Devant Le Tribunal De Premières Instance Du Département De La Seine'', de 1815, Gaudelet et Dubernad sont présents comme banquiers. C'est cent pistoles en 1805 que reçoit un agent par l'intermédiaire de la maison Gaudelet Dubernad ; et par les mains de M. Dominique Valin, négociant à Tours, 380 et quelques francs en numéraire. Le reste de la somme, est employé au remboursement des minimes avances de M. Le Bon, au paiement de ses frais de nourriture à la Force et à l'achat de quelques hardes pour ses enfants, achat dans lequel Masson n'oublie pas la maxime de madame Campan : ''rien sans intérêt''<ref>''Buanoparte Et Murat, Ravisseurs D'Une Jeune Femme, Et Quelques-Uns de leurs Agents Complices De Ce Rapt, Devant Le Tribunal De Premières Instance Du Département De La Seine. Mémoire Historique'', J ..... H ..... F ..... Revel, Éditeur Michaud, 1815.</ref>.
frais : 4260 F.
 
   
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A partir de 1811, la stagnation complète du commerce avec l'Espagne est totale. Santander est prise et perdue trois fois par les insurgés. Les autres ports sont bloqués par les croisières britanniques<ref>Evrard Fernand. ''Le commerce de laines d'Espagne sous le Premier Empire''. In: Revue d'histoire moderne, tome 12 N°28, 1937. pp. 197-226.</ref>. La maison Lannux-Veuve Dubernad et fils, de Morlaix, échappe à la tourmente et conserve des liens étroits avec Lannux père et fils-Dubernad, de Séville. Toutefois, comme ces deux sociétés pratiquent le commerce des laines, elles sont compromises dans les faillites de deux grandes maisons de négoce de laines : Grandin, Delon et Cie, de Paris, et Michel frères, d’Orléans. Ces faillites manquent de provoquer leur chute. Mais leurs créances sur elles s’élèvent à 390.000 livres tournois. C’est cependant une perte financière considérable pour la famille de Dubernad.
En 1799 son frère et son autre sœur sont donc décédés. François est aussi témoin à la naissance de son neveu Auguste Francis Goüin, le 3 avril 1802.
 
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A Bayonne, beaucoup de banques se livrent au trafic des laines d'Espagne. Ce sont des opérations souvent hasardeuses qui retentissent sur la situation des maisons de gros les mieux fondées. La cause principale qui amène la faillite de la maison Tassin d'Orléans, en 1811, est une hypothèque de plus d'un million sur la banque Cabarrus<ref>Evrard Fernand. ''Le commerce de laines d'Espagne sous le Premier Empire''. In: Revue d'histoire moderne, tome 12 N°28, 1937. pp. 197-226.</ref>.
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Cambacérès écrit dans une lettre à Napoléon, datée du 12 mai 1810 :
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: ''Sire, Les rapports de la police et de la Bourse auront vraisemblablement instruit V.M. de la faillite assez forte que vient de faire une maison de banque connue sous la raison Gaudelet et Dubernard ?'' <ref>Cambacérés, ''Lettres inédites à Napoléon'', Tome II, 1808-1814, Klincksiesk, 1973, p.785.</ref><ref>Rey Jean-Philippe, ''Le retournement ?'', dans : , Histoire du Consulat et du Premier Empire. sous la direction de Rey Jean-Philippe. Paris, Perrin, « Synthèses Historiques », 2016, p. 339-358.</ref>.
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D'après le rapport du préfet de police la faillite est de un million six cent mille francs, mais la maison a un actif de deux millions<ref>''La police secrète du premier Empire''. Bulletins quotidiens adressés par Fouché à l'Empereur, rassemblés par Ernest d'Hauterive, Perrin, 1908, p.396.</ref>. Les actifs bancaires constituent l’ensemble des actifs, valeurs ou biens appartenant à une banque. Le taux de conversion ou de change en Euro d'un Franc Germinal de l'époque napoléonienne est de 2,40 €, donc 2.000.0000 francs correspondent à 4.800.000 €, 100.000 pièces de 20 francs appelées napoléons.
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Cambacérès explique dans sa lettre à l'empereur que la faillite de Gaudelet et Dubernad n'est que la conséquence de celles de leurs clients à Lannion et à Guingamp<ref>Cambacérés, ''Lettres inédites à Napoléon'', Tome II, 1808-1814, Klincksiesk, 1973, p.785.</ref>. Ces deux millions peuvent laisser supposer que [[Joseph Dubernad]] et [[Jean-Baptiste III Gaudelet]], leurs pères,n'ont perdu qu'une partie de leur fortune quand il décèdent en 1799.
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[[Fichier:Aagaudelet107.png|thumb|center|600px|Le 42 rue de Paradis est un bel immeuble ancien en pierre de taille.]]
   
 
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[[File:Aadu3.jpg|thumb|260px|La Manufacture des tabacs de Morlaix va devenir la propriété des Dubernad-Gaudelet après 1789.]][[Fichier:Aadubernad47.png|thumb|260px|Les bâtiments de la manufacture des tabacs de Morlaix de nos jours.]][[Fichier:Aadubernad48.png|thumb|260px|Napoléon ne fume pas, mais parfois il prise.]]
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[[Fichier:A384.jpg|thumb|260px|Dubernad loue une partie de la manufacture des tabacs de Morlaix pour 10.000 francs par an<ref>''Capitalisme et catholicisme dans la France moderne : la dynastie Le Couteulx'', Volume 44, Michel Zylberberg, Publications de la Sorbonne, 2001, p.221.</ref>.]][[Fichier:Aagaudelet114.png|thumb|260px|Les bâtiments de la Manufacture de Morlaix s’articulent autour de l’ensemble architectural du XVIII<sup>e</sup> siècle.]][[Fichier:Aadubernad45.png|thumb|260px|La manufacture des tabacs à Morlaix, par Léopold Beau.]][[Fichier:Aadubernad43.png|thumb|260px|La manufacture de Morlaix attend une vraie reconversion qui protège son patrimoine.]]
   
Avant 1789, la manufacture des tabacs de Morlaix produit 25.000 quintaux de tabac et emploie de 750 à 900 ouvriers ou ouvrières. Le revenu de la ''Ferme Morlaisienne des Tabacs'' s'élève en 1789 à 8.440.000 livres. Le fermier de la manufacture est [[Jean-Baptiste III Gaudelet|Jean-Baptiste Gaudelet, seigneur d'Armenonville]], fermier général, banquier de la marine, conseiller du roi à Brest<ref>''Almanach Royal'' de 1786...</ref>, future beau-père de l'une de ses filles.
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À la veille de la Révolution, la manufacture royale des tabacs de Morlaix emploie 750 à 900 ouvriers et ouvrières, et produit en moyenne 25.000 quintaux de tabac par an. Le revenu de la ''Ferme Morlaisienne des Tabacs'' s'élève en 1789 à 8.440.000 livres. Le fermier de la manufacture est [[Jean-Baptiste III Gaudelet]], fermier général, banquier de la marine, conseiller du roi à Brest...<ref>''Almanach Royal'' de 1786...</ref>. Fermier de la manufacture, [[Jean-Baptiste III Gaudelet]], à la Révolution du fait de la suppression du monopole, acquiert en partie des bâtiments de l'usine qu’ils louent entre le 3 octobre 1791 et 1800 à Jean Brûlard<ref>''Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795)'', Etienne Broglin, 2017.</ref>. Une dizaine d'ateliers sont créés, dans les environs de Morlaix ou dans la ville même comme celui de ce Jean Brûlard, qui occupe quelques salles de l'ancienne manufacture. Devenue bien public, la manufacture est en partie vendue à des particuliers, en partie louée, notamment à [[Joseph Dubernad]].
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François hérite de [[Jean-Baptiste III Gaudelet]] et de [[Joseph Dubernad]] en 1799. Il semble aussi qu’il s'enrichisse dans le négoce à Morlaix car il se retrouve, comme son beau-frère [[Louis Groult des Rivières]], propriétaire d'une terre au sud de la vallée de Chevreuse. Désormais il ajoute un nom de terre à son patronyme : Gaudelet devient Gaudelet d'Armenonville. Sa famille habite au moins jusqu'en 1801 à Morlaix, puisqu'on le retrouve même adjoint au maire de Morlaix le 20 avril 1801. Il devient banquier et rachète l'ancienne manufacture.
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A Morlaix, les bâtiments d'exploitation et les deux cours de la manufacture des tabacs sont vendus le 15 juin 1807. L'ensemble fait 17.818 m². Les enchères sont emportées pour le prix de 250.000 francs par Guénolé Briant, ancien notaire à Taulé, au 27<sup>e</sup> feu pour le compte de François Gaudelet demeurant à Paris.
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Gaudelet y emploie de 1807 à 1811 d'abord 700 ouvriers. Il développe considérablement l'entreprise presque devenue familiale et y emploie 1.050 ouvriers.
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Néanmoins une anecdote permet de comprendre que cet enrichissement fait des envieux. Au commencement de l'hiver de 1810, à un bal donné aux Tuileries, Napoléon ayant aperçu Madame N. couverte de diamants, demande alors quelle est la personne assez riche pour profiter d’une telle profusion de pierreries. On lui répond que c'est la femme d’un fabricant de tabacs. Ce renseignement n'est pas perdu pour l’Empereur, et le 29 décembre de la même année, un décret, complété par un autre du 11 Janvier 1811, rétablit le monopole et crée la régie.
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François Gaudelet le 5 novembre 1811 doit vendre sa part de la manufacture à raison de 300.000 francs pour le prix de l'immeuble et 20.000 francs pour le mobilier. Mais il perd les bénéfices de cette entreprise. L’Empereur le nomme Garde magasin à vivres<ref>Pelle Ronan, ''Histoire de la manufacture des tabacs de Morlaix'', Éditions du Dossen, 1986, p.X.</ref><ref>Camp, Maxime du, ''Paris, ses organes…'' T.2, p. 215.</ref><ref>Ivernois, Francis d', ''Napoléon administrateur et financier - pour faire suite au Tableau historique et politique des...''</ref>.<ref>Rambaud, Guy de, ''Pour l’amour du Dauphin'', Anovi 2005, p.143.</ref>.
   
[[Fichier:A384.jpg|thumb|260px|Dubernad loue une partie de la manufacture des tabacs de Morlaix pour 10.000 francs par an<ref>''Capitalisme et catholicisme dans la France moderne : la dynastie Le Couteulx'', Volume 44, Michel Zylberberg, Publications de la Sorbonne, 2001, p.221.</ref>.]]
 
 
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[[Fichier:Aadubernad43.png|thumb|600px|center|La manufacture de Morlaix attend une reconversion qui protège son patrimoine.]]
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[[File:Aadu3.jpg|thumb|600px|center|La Manufacture des tabacs de Morlaix va devenir la propriété des Dubernad-Gaudelet après 1789.]]
   
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François hérite donc 2 fois en 1799. Il semble aussi qu’il s'enrichisse dans le négoce à Morlaix car il se retrouve comme son beau-frère propriétaire d'une terre au sud de la vallée de Chevreuse. Désormais il ajoute un nom de terre à son patronyme : Gaudelet devient Gaudelet d'Armenonville. Sa famille Il habite au moins jusqu'en 1801 à Morlaix, puisqu'on le retrouve adjoint au maire de Morlaix le 20 avril 1801. A Morlaix, les bâtiments d'exploitation et les deux cours de la manufacture des tabacs sont vendus le 15 juin 1807. L'ensemble fait 17 818 m². Les enchères sont emportées pour le prix de 250 000 francs par Guénolé Briant au 27e feu pour le compte de François Gaudelet demeurant à Paris.
 
   
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En 1811, Napoléon rétablit un monopole d'état sur le tabac. François Gaudelet le 5 novembre 1811 vend sa part de la manufacture à raison de 300.000 francs pour le prix de l'immeuble et 20.000 francs pour le mobilier. Mais il perd les bénéfices de cette entreprise. L’Empereur le nomme Garde magasin à vivres.
 
   
 
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== DE 1811 A 1814 ==
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[[Fichier:Aagaudelet118.png|thumb|260px|Retour de Louis XVIII à Calais.]][[File:Abl3.PNG|thumb|260px|La Duchesse de Berry va être la protectrice des Mottet-Groult des Rivières-Russells-Warrens, à Montfort-L'Amaury et Swallowfield Park. C'est une proche de Wellington qui est très influent.]]
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François Gaudelet d'Armenonville s’estime lésé. Il n'a plus ni sa banque, ni sa manufacture du fait en grande partie de l'empereur. Certes il est encore riche, mais devient Garde du magasin à vivres de Meaux. Une partie de ses 1.050 ouvriers se retrouvent sans emploi. Tout cela va faire de Gaudelet un opposant royaliste au régime.
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Même s'il existe un mythe bien singulier qui trouve ses origines et dans les récits tenus au coin du feu par quelque grognard nostalgique bien après les guerres de l’Empire, et dans les romans de quelque écrivain admirateur de l’épopée napoléonienne, une majorité de la population civile française en a assez des guerres et partage cet état d'esprit. L'ultra-royalisme est un courant de pensée dont les théoriciens les plus éminents sont Louis de Bonald et Joseph de Maistre et dont le chef emblématique est le frère du roi, le comte d'Artois, le futur Charles X, bien secondé par le chef parlementaire de l'ultra-royalisme, Joseph de Villèle. Les ultras sont, en général, des anciens notables ayant subi le sort de l'émigration et voulant retrouver la place qu'ils avaient avant leur exil forcé. Ils veulent récupérer leurs biens qui sont devenus nationaux pendant leur période d'exil, point sur lequel Louis XVIII ne cèdera pas. D'ailleurs dans la famille Gaudelet-Dubernad-de Rambaud-Mottet-Goüin-Lannux... même d'anciens révolutionnaires ou leurs enfants sont devenus royalistes. Les maisons des façades maritimes de la France sont ruinés et en Europe les peuples pourchassent les Français et leurs amis.
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Le 12 mars 1814 Wellington prend Bordeaux, appelé par son maire. L'abbé l'Abbé [https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Xavier-Marc-Antoine_de_Montesquiou-F%C3%A9zensac François-Xavier-Marc-Antoine de Montesquiou-Fézensac], proche de d'Armenonville, est l'un des trois commissaires du roi à l'origine de la Déclaration de Saint-Ouen du 2 mai 1814. Venant du château de Saint-Ouen, Louis XVIII fait son entrée dans Paris par la barrière Saint-Denis, le 3 mai. A son retour, le nouveau roi se montre à ses sujets en créant une procession à travers la ville. Il s'installe le même jour au palais des Tuileries. Maria Teresa, son épouse, s'évanouie en voyant les Tuileries, où elle a vécu pendant la Révolution française.
   
 
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== BANQUIER (1807 - 1811) ==
 
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[[File:Aar-0.PNG|thumb|center|600px|Entrée du roi Louis XVIII à Paris, 3 mai 1814, au moment de son passage sur le pont Neuf.]]
[[Fichier:Aajosephdubernad36.png|thumb|200px|Gaudelet-Dubernard & Compagnie, 42 rue de Paradis, faubourg Poissonnière<ref>Almanach impérial, Tes0tu, 1809, p.771.</ref><ref>Bulletin de la société archéologique du Finistère. 1917 (T. XLIV).</ref>.]]
 
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== LES CENT JOURS ==
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== VOLONTAIRES ROYAUX (1815) ==
 
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[[Fichier:Gaudelet Légion.png|thumb|200px|Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur.]]]
 
   
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=== Le Vol de l'aigle (1/20 mars 1815) ===
François Gaudelet d'Armenonville se bat pendant les Cent Jours comme l'un des officiers supérieurs des quatre bataillons de Volontaires royaux, formés à Vincennes, contre le retour de l'Empereur. " Sa déclaration énergique à la tête de ses camarades lors de la rentrée du Roi en juillet 1815, a été publiée dans tous les journaux ". Ils ne sont pas très nombreux à oser affronter le pouvoir en place. Napoléon a le soutien de l'armée et de la police. Cela lui vaut des amitiés parmi les proches du futur Charles X. Monseigneur le prince de Poix (9) s'exprime ainsi en décembre 1815 : " Je connais M. Gaudelet pour un galant homme, fort capable, d'un bon esprit attaché à l'illustre dynastie. Je désire que ma recommandation et mon opinion sur lui soient de quelque utilité pour obtenir la faveur qu'il demande. " Mgr l'archevêque de Paris, Alexandre Angélique de Talleyrand-Périgord, et Mgr l'abbé de Montesquiou, François-Xavier-Marc-Antoine de Montesquiou-Fézensac, Pair de France n'hésite pas à le remercier par une lettre très flatteuse pour sa conduite religieuse et hardie dans cette circonstance publique et très difficile. Il demande à être fait chevalier de la légion d'honneur. Les témoignages en sa faveur viennent de personnages importants du nouveau Régime :
 
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[[Fichier:AAGaudelet F 1.png|thumb|200px|François Gaudelet d'Armenonville est officier supérieur des Volontaires Royaux.]]
duc d'Havré, capitaines des gardes, Joseph Ier de Croy, Chevalier de la Toison d'Or, Colonel du régiment d'infanterie de Flandre française, maréchal de camp, duc d'Havré et seigneur de Tourcoing de 1761 à 1789, fils du précédent.
 
   
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Après le débarquement de Napoléon les enrôlements de Volontaires royaux ne sont d'abord pas très empressés. On les regarde comme inutiles. Face à la ''trahison de l'armée'' les corps de Volontaires royaux se forment sur tous les points du territoire. Leur élan est rapide; mais il est rarement secondé et souvent combattu par les autorités civiles et militaires héritées des Bonapartistes<ref>''Le Patriotisme des volontaires royaux de l'École de droit de Paris'', Guillemin, Alexandre (1789-1872).</ref>.
Joseph Anne Auguste Maximilien, duc de Croÿ d’Havré, émigré.
 
   
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Toutefois le dévouement des Volontaires royaux n'est pas sans quelque gloire : témoins ceux qui, avec les braves du dixième régiment de ligne, suivent le duc d'Angoulême au combat, ''et presque à la victoire'', dans le midi de la France; témoin aussi l'héroïque Vendée; témoins encore les jeunes Elèves de l'Ecole de Droit de Paris<ref>''Le Patriotisme des volontaires royaux de l'École de droit de Paris'', Alexandre (1789-1872).</ref>.
Né à Paris le 12 octobre 1744, Joseph Anne Auguste Maximilien de Croÿ-Havré suivit, comme les autres membres de sa famille, la carrière des armes. Servant d’abord dans les mousquetaires gris en 1761, il devint ensuite aide de camp de son père avant d’être nommé, en 1767, colonel du régiment de Flandres. Chevalier de Saint-Louis en 1779, il était brigadier trois ans plus tard. Nommé maréchal de camp en 1784, il fut employé comme général de division au cours des deux dernières années de l’Ancien Régime. Il était par ailleurs franc-maçon et membre de la loge La Bienfaisance.
 
Élu député de la noblesse du bailliage d’Amiens à la Constituante, il émigra en 1792 en Espagne où il représenta le comte de Provence jusqu’en 1795. La Restauration le nomma lieutenant général, capitaine des gardes et pair de France. Ayant refusé de prêter serment à Louis-Philippe, il se retira en Belgique et mourut au château d’Havré le 14 octobre 1839. Le duc d’Havré était grand croix de l’ordre de Saint-Louis et chevalier de la Toison d’Or.
 
   
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prince de Poix (1752-1819),
 
   
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maréchal de Beurnonville, général comte des Rivières, lieutenant-colonel de Capdeville, colonel de Lossefse, colonel Marquis de Breuilpont, adjudant-major général des gardes de Monsieur (1763-1836), Ancien colonel de chasseurs et ancien chef chouan.
 
   
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, de l'Abbé de Montesquieu (Pair de France) et de Monseigneur l'archevêque de Paris<ref>Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.</ref>.
 
   
 
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=== Cent-Jours (20 mars - 8 juillet 1815) ===
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[[File:Aafle203.PNG|thumb|260px|Le retour de Napoléon divise les familles. [[Augustin Leclerc]], frère de [[Luc Leclerc]], donc apparenté à [[Georges de Rambaud]] organise le retour de Napoléon aux Tuileries.]][[Fichier:Aagaudelet117.png|thumb|260px|3sup>e</sup> Bataillon des volontaires royaux de Vincennes.]][[Fichier:De_rambaud_auguste_lille.jpg|thumb|260px|[[Georges de Rambaud]], futur gendre de Gaudelet d'Armenonville, en uniforme de Commissaire des Guerres, agenouillé devant Louis XVIII, à Lille, le 23 mars 1815.]]
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Les anciens chefs chouans reprennent les armes et organisent des régiments de volontaires royaux. Alors que les armées européennes se pressent aux frontières, des affrontements se multiplient entre royalistes et bonapartistes, en particulier dans l’ouest de la France.
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Ces corps sont très divers cavalerie comme infanterie. Certains continuent la lutte durant les Cent Jours soit dans l'Ouest de la France soit ralliant le Roi à Gand, d'autres se dispersent et reprennent du service au retour du Roi alimentant parfois la ''Terreur blanche''. Des unités de volontaires royaux subsistent jusqu'à la fin de 1815.
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Le 12 mars 1815, l'intention du Roi étant d'utiliser tant de braves Français qui se présentent de toutes parts, demandent des armes et veulent servir la cause du Roi, de l'honneur et de la patrie, Sa Majesté ordonne ce qui suit :
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: ''Il sera formé des bataillons de volontaires royaux appelés à marcher avec le corps d'armée, sous les ordres de
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S. A. R. Mgr. le duc de Berry. MM. les lieutenants-généraux comte de Vioménil et de Latour-Maubourg sont spécialement chargés de l'organisation de ces bataillons ; à mesure que les contrôles seront arrêtés par les inspecteurs aux revues chargés de ce travail, MM. les lieutenants-généraux les enverront recevoir leurs armes à Vincennes. Tous ceux qui ont demandé et qui veulent servir, doivent s'adresser à MM. les lieutenants-généraux ci-dessus désignés. Les personnes déjà revêtues de grades militaires qui se présenteront au nombre des volontaires, dont elles garantiront le dévouement et la fidélité, en prendront immédiatement le commandement''.
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Louis XVIII doit donc abandonner les Tuileries dans la nuit du 19 mars. Dans l'entourage du roi, on se montre très opposé à son projet d'aller en Angleterre. Louis XVIII cède à contre-cœur<ref>Bruchet Max. L'invasion et l'occupation du département du Nord par les Alliés (1814-1818). In: Revue du Nord, tome 6, n°24, novembre 1920. pp. 261-299.</ref>.
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Au moment du départ, l'intention du Roi et de son entourage, proclamée au conseil de cabinet du 19 mars, est de se rendre à Lille et d'y installer le siège provisoire du gouvernement<ref>Haesaert J.-P. ''Louis XVIII à Gand en 1815''. In: Revue du Nord, tome 49, n°194, Juillet-septembre 1967. pp. 521-533.</ref>. Il arrive le 22 mars, à Lille, par la porte de Béthune<ref>''1815: (Tome Ier : la première Restauration, le retour de l'île d'Elbe, les Cent-Jours)'', Henry Houssaye, Editions des Régionalismes, 2015. ISBN 2366345194, 9782366345193.</ref>. Le lourd silence des troupes contraste avec les acclamations du peuple. Le roi en prend quelque ombrage et se croit en danger<ref>Bruchet Max. L'invasion et l'occupation du département du Nord par les Alliés (1814-1818). In: Revue du Nord, tome 6, n°24, novembre 1920. pp. 261-299.</ref>.
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[http://impereur.blogspot.com/2020/10/benoit-auguste-george-de-rambaud-1786.html Рамбо (Benoit-Auguste-George de Rambaud) Бенуа-Огюст-Жорж (1786-1834) ... ''Biographie de Georges Auguste de Rambaud'', en russe, Napoléon et la Révolution, 18 OCTOBRE 2020], [[Georges de Rambaud]], futur gendre de Gaudelet d'Armenonville, qui est nommé Commissaire des Guerres par Louis XVIII, à Lille, le 23 mars 1815.
   
 
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=== Après le retour du roi à Paris le 8 juillet 1815 ===
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[[Fichier:Aagaudelet115.png|thumb|260px|L'abbé l'Abbé [https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Xavier-Marc-Antoine_de_Montesquiou-F%C3%A9zensac François-Xavier-Marc-Antoine de Montesquiou-Fézensac], proche de d'Armenonville, est l'un des trois commissaires du roi à l'origine de la Déclaration de Saint-Ouen du 2 mai 1814.]][[File:AAR5.jpg|thumb|260px|Le retour de Louis XVIII à Paris en juillet 1815.]][[Fichier:AAGaudelet F.png|thumb|260px|François Gaudelet est capitaine de 1<sup>re</sup> classe des Volontaires Royaux<ref>''Soumission au Roi des Villes et Forteresses de Lille, Arras, Amiens, Autun, La Havre, et de l'Armée Française, dite de la Loire. Reddition prochaine du Château de Vincennes et de la Ville de Valenciennes'', 1815.</ref>.]]
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François Gaudelet d'Armenonville se bat pendant les Cent-Jours comme officier supérieur des quatre bataillons de Volontaires royaux, formés à Vincennes, contre le retour de l'Empereur. Ils ne sont pas très nombreux à oser affronter le pouvoir en place. Napoléon a le soutien de l'armée et de la police. Le peuple et surtout la bourgeoisie en ont plus qu'assez des guerres et de la misère.
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''François Gaudelet d'Armenonville a fait une déclaration énergique à la tête de ses camarades lors de la rentrée du roi en juillet 1815, qui a été publiée dans tous les journaux''<ref>Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.</ref>.
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François Gaudelet d'Armenonville écrit au général-comte [https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Joseph_Dessolles Jean Joseph Dessolles], ministre d'État, pair de France, major général de toutes les gardes nationales du royaume, commandeur de Saint-Louis, grand cordon de la Légion d'honneur, dès 1814. Il s'oppose au retour de Napoléon pendant les Cent-Jours et se prononce en 1815 en faveur des Bourbons.
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: ''M. le comte, les soussignés volontaires royaux, organes de tous leurs camarades constamment dévouées à la cause sacrée des Bourbons, n'ayant pu en mars dernier au prix de leur sang offert avec enthousiasme, utiliser leurs services , vous supplient de les utiliser pour constater et régulariser leur formation sous vos ordres et recevoir leur serment nouveau d'être prêts à marcher au premier signal et mourir, s'il le faut au pied du trône de leur légitime souverain Louis le Désiré. Brave général nous ne pouvons confier cette déclaration à un chef plus digne de la faire valoir auprès du Roi et de Monsieur, notre Colonel-Général. Agréez Monsieur le comte l'expression de notre respect et de notre soumission. Signé GAUDELET, capitaine en premier, garde nationale, 3<sup>e</sup> légion (Suivent les autres signatures)''<ref>''Soumission au Roi des Villes et Forteresses de Lille, Arras, Amiens, Autun, La Havre, et de l'Armée Française, dite de la Loire. Reddition prochaine du Château de Vincennes et de la Ville de Valenciennes''. 1815.</ref>.
   
 
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== INSPECTEUR GÉNÉRAL PRÉS DES TROUPES ALLIÉES ==
 
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Du fait de son émigration à Londres et de vieilles amitiés dans l'armée anglaise, il est à partir du 6 juillet 1815 Inspecteur général de tous les services, près des troupes alliées (anglaises) pour le département de la Seine, puis à partir du 30 janvier 1816, Inspecteur général du service des viandes près de toutes les troupes alliées dans le département du Nord. A partir du 26 juin 1817, jusqu'à 1821 et après, il est garde magasin du service des vivres. Du 27 décembre 1817 au 1er juillet 1818, il est garde magasin au service des fourrages et du 1er février 1819 au 1er septembre, Entrepreneur du service des fourrages. François est employé par la Régie générale de la Direction générale. Le 21 may 1821, il est le Garde magasin des subsistances militaires de Meaux. François Gaudelet dans les indications à fournir par tous les agents et employés du service des vivres et des fourrages insiste sur ces titres et services étrangers aux subsistances militaires. « Etrangers » est souligné, veut-il par ce geste volontaire souligner l'ingratitude de l'administration française, qui ne l’emploie pas.
 
Il est témoin au mariage de Thérèse Groult des Rivières, sa nièce avec le baron Jean Emeric de Foucauld en 1817 à Hanches. Il habite à cette époque à Paris.
 
   
 
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=== Recommandé au roi par de grands dignitaires ===
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[[Fichier:GAUDELET 1815.jpg|thumb|260px|François Gaudelet d'Armenonville est un royaliste apprécié par d'importants personnages de la Restauration.]][[Fichier:Gaudelet Légion.png|thumb|260px|Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur.]][[Fichier:AAGaudelet F 7.png|thumb|260px|Le duc d'Havré.]][[File:Aapp4.jpg|thumb|260px|[[Louis-Philippe de Noailles, Prince de Poix]]]][[Fichier:AAGaudelet F 10.png|thumb|260px|Pierre Beurnonville, comte de Riel.]][[Fichier:AAGaudelet F 8.png|thumb|260px|[https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre-Ang%C3%A9lique_de_Talleyrand-P%C3%A9rigord Alexandre Angélique de Talleyrand-Périgord].]]
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Son attitude du temps de l'émigration et depuis 1814 vaut à François Gaudelet d'Armenonville des amitiés parmi les proches du futur Charles X. Comme il demande à être fait chevalier de l'ordre royal de la légion d'honneur, des témoignages en sa faveur viennent de personnages très importants de la Restauration partisans de ''Monsieur'' :
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¤ [https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph-Anne-Maximilien_de_Cro%C3%BF_d%27Havr%C3%A9 duc d'Havré (1744 – 1839)]
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¤ [[Louis-Philippe de Noailles, Prince de Poix]]
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¤ Le maréchal de France [https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Riel_de_Beurnonville Pierre Riel de Beurnonville]
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¤ l'Abbé [https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Xavier-Marc-Antoine_de_Montesquiou-F%C3%A9zensac François-Xavier-Marc-Antoine de Montesquiou-Fézensac, Pair de France] & Monseigneur l'archevêque de Paris [https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre-Ang%C3%A9lique_de_Talleyrand-P%C3%A9rigord Alexandre Angélique de Talleyrand-Périgord]
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¤ le colonel-marquis de Breuilpont (adjudant-major général des gardes de Monsieur)
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¤ le général-comte [[Louis Groult des Rivières]], le lieutenant-colonel-comte de Capdeville, le colonel-comte de Lossefse.
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Monseigneur le [https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph-Anne-Maximilien_de_Cro%C3%BF_d%27Havr%C3%A9 duc d'Havré (1744 – 1839)], prince, général de division, franc-maçon, député de la noblesse du bailliage d’Amiens à la Constituante. Il émigre en 1792 en Espagne où il représente le comte de Provence jusqu’en 1795. La Restauration le nomma lieutenant général, capitaine des gardes et pair de France. Le duc d’Havré est grand croix de l’ordre de Saint-Louis et chevalier de la Toison d’Or. Il dit au roi pour justifier la demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur, faite par François Gaudelet, que dernier est :
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: ''le fils noble de fermier général victimé, beau-frère du général-comte [[Louis Groult des Rivières]], officier supérieur de Monsieur''<ref>Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.</ref> (Monsieur = futur Charles X).
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: ''Porteur d'actes authentiques de bravoure et de dévouement utiles à la cause des Bourbons et de nombreux états de services civils et militaires, sur terre et sur mer, en France et à l'étranger, tous gratuits, constatant son incroyable fidélité<ref>Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.</ref>.
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: ''a conservé les dits certificats et états en témoignent la haute satisfaction. Il avait même daigné (à plusieurs reprises) promettre qu'il en parlerait au Roi peu de temps avant l'interrègne''<ref>Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.</ref>.
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[[Louis-Philippe de Noailles, Prince de Poix]] (1752 - 1819) est à nouveau gouverneur de la Maison royale de Versailles et de Trianon, lieutenant général, marguillier d'honneur de la paroisse et secrétaire général du gouvernement de Versailles. Le gendre de Gaudelet, [[Georges de Rambaud]], est son ''secrétaire intime'' et le remplace très souvent car cet ami de sa mère vit dans son château familial. Monseigneur le prince de Poix s'exprime ainsi en décembre 1815 :
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: ''Je connais Messire Gaudelet pour un galant homme, fort capable, d'un bon esprit attaché à l'illustre dynastie. Je désire que ma recommandation et mon opinion sur lui soient de quelque utilité pour obtenir la faveur qu'il demande''.
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Le maréchal de France [https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Riel_de_Beurnonville Pierre Riel de Beurnonville], comte de Beurnonville s'exprime ainsi en 1814 :
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: ''Mr Gaudelet a rendu des services réels. C'est un homme brave et bien né qui mérite sous tous les rapports la décoration qu'il réclame''<ref>Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.</ref>.
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Mgr l'archevêque de Paris, [https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre-Ang%C3%A9lique_de_Talleyrand-P%C3%A9rigord Alexandre Angélique de Talleyrand-Périgord], et Mgr l'abbé de Montesquiou, [https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Xavier-Marc-Antoine_de_Montesquiou-F%C3%A9zensac François-Xavier-Marc-Antoine de Montesquiou-Fézensac], Pair de France n'hésitent pas à le remercier :
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: ''dans une lettre très flatteuse félicitent Messire Gaudelet au nom du Roi pour sa conduite religieuse et hardie qu'il a tenu dans une circonstance publique et très difficile<ref>Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.</ref>.
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Le marquis de Breuilpont (1763 - 1836), ancien colonel de chasseurs, ancien chef chouan, adjudant-major général de la garde de Monsieur, puis colonel du [https://fr.wikipedia.org/wiki/2e_r%C3%A9giment_de_cuirassiers Régiment de cuirassiers du Dauphin], nous dit que :
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: '' La conduite de Messire Gaudelet a été si brillante pendant toute la dite Révolution et il a donné tant de preuves de dévouement à la cause sacrée des Bourbons que je regarderas comme inutile d'ajouter une apostille à sa demande, si je me faisais pas un devoir d'ajouter mon témoignage à celui des fidèles sujets du Roi qui ont du apprécier le caractère de Messire Gaudelet dans les circonstances les plus difficiles''<ref>Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.</ref>.
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Le général-comte [[Louis Groult des Rivières]], le comte de Capdeville colonel du [https://fr.wikipedia.org/wiki/5e_r%C3%A9giment_d%27infanterie_(France)#1815_%C3%A0_1848 5<sup>e</sup> régiment d'infanterie], le colonel-comte de Lossefse approuvent ces recommandations château des Tuileries le 12 octobre 1815.
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Gaudelet est à cette époque Inspecteur général près les troupes alliées. Le général-comte [[Louis Groult des Rivières]] ajoute :
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: ''Je certifie avoir parfaite connaissance de tous faits, titres et écrits mentionnés dans cet exposé que j'affirme sincères et véritables''.
   
 
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[[Fichier:AAGaudelet F 4.png|thumb|center|600px|François Gaudelet d'Armenonville est décoré de l'Ordre du Lys.]]
   
 
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== LE FUTUR CHARLES X ==
 
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== INSPECTEUR GÉNÉRAL ==
 
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Comme son beau-frère Louis Groult des Rivières, Gaudelet est un fidèle de Monsieur, frère du Roi. Groult est fait comte et général et commande les Cent Suisse de la Maison militaire du futur Charles X. Lui précise en 1821 que : " ses titres et brevets constatant 25 ans de services & plusieurs actes de bravoure sont déposés dans le bureau particulier de Monsieur, frère du Roi ". A la fin de sa vie, il aide financièrement son gendre Benoît de Rambaud qui est en demi-solde, depuis qu'il a conspiré contre Louis XVIII. Le 26 février 1824, la mère de son gendre, Mme de Rambaud écrit à S.A.R. Monsieur pour demander pour son fils une place de garde magasin de vivres et fourrages et de préférence celle de Meaux, si elle devenait vacante: " Aujourd'hui la place de Garde magasin de vivres et fourrages à Meaux que son beau-père, M. Gaudelet exerçait depuis plus de huit ans ayant été donné même avant sa mort ce qui pourrait à une personne âgée et infirme… "
 
   
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=== Inspecteur général près les troupes alliées (1815 - 1817) ===
(1) C'est au début de 1793 que le comte de la Châtre, ancien de l'armée de Bourbon et réfugié à Londres, entreprend la formation de sa légion qui sera surtout connue sous le nom de "régiment Loyal-Emigrant" (soldé par l'Angleterre). L'unité compte près de 600 hommes en mai (officiers et gentilshommes) et débarque à Ostende le 6 juin. Grâce à de très importants renforts, en particulier de nombreux paysans flamands, le corps passe à 1 060 hommes fin juillet.
 
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(2) Les hussards d'York ou York Rangers sont organisés en juin. 500 hommes rejoignent l'armée du duc, dont ils portent le nom, au mois de juillet 1793.
 
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(3) Dernier duc d'Havré, Joseph Augustin Maximilien de Croix-Havré, ancien émigré, responsable d'une des 4 compagnies de Gardes de Corps du Roi. Sa sœur, Madame de Tourzel est gouvernante du Dauphin aux Tuileries avec Madame de Rambaud qui est elle " plus qu'une mère pour Normandie ", selon Alain Decaux.
 
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[[Fichier:AAGaudelet F 5.png|thumb|260px|François Gaudelet d'Armenonville est Inspecteur général de tous les services près des troupes alliées pour le département de la Seine (Zone d'occupation de la Prusse), puis Inspecteur général du service des viandes près toutes les troupes alliées dans le département du Nord (Zone d'occupation de la Grande-Bretagne.]][[Fichier:Amf33.jpg|thumb|260px|Sir Arthur Wellesley, Duke of Wellington, ami et voisin d'[[Henry II Russell de Swallowfield]], cousin germain par alliance d'[[Agathe de Rambaud]], belle-mère de sa fille.]]
(4) Maréchal de France, comte de Beurnonville (1752-1821), ministre de la Guerre en 1793, échangé le 26 décembre 1795 contre Madame Royale, rallié à Louis XVIII
 
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(5) Pour devenir chevalier de Malte, il fallait prouver que ses bisaïeuls paternels et maternels étaient des gentilshommes de noms et d'armes et que leur descendance était aussi de nom et d'armes. On entendait par gentilhomme de nom et d'armes une personne née avec nom et armes nobles, par conséquent il fallait que les bisaïeux soient nés de pères nobles, et ainsi prouver la
 
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En 1815, la France paie chèrement l'enthousiasme du retour de l'île d'Elbe. Les Prussiens, avides de prendre leur revanche, se ruent sur nos provinces, hantés par des idées de démembrement, d'occupation, de rapines. Les Anglais, malgré leur mépris pour la faiblesse de Louis XVIII, doivent refréner les appétits des Germaniques, pour ne point rendre illusoire la restauration d'un monarque dont le trône semble nécessaire à l'équilibre européen. L'Autriche apparait indifférente à notre sort, mais, heureusement, la Russie est plutôt bienveillante : les destinées du pays vont se décider tandis que 900.000 Alliés épuisent notre sol<ref>Bruchet Max. ''L'invasion et l'occupation du département du Nord par les Alliés (1814-1818) (suite)''. In: Revue du Nord, tome 7, n°25, février 1921. pp. 30-61.</ref>.
   
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Du fait de son émigration à Londres, dès 1792, et de vieilles amitiés dans l'armée anglaise, François Gaudelet d'Armenonville est à partir du 6 juillet 1815 Inspecteur général de tous les services, près des troupes alliées pour le département de la Seine.
   
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A partir du 30 janvier 1816, François Gaudelet d'Armenonville est Inspecteur général du service des viandes près de toutes les troupes alliées dans le département du Nord<ref>Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.</ref>. Le corps de l'armée d'occupation, placé sous les ordres de Wellington, établit son quartier général à Cambrai. Des commissaires des guerres français, comme son gendre [[Georges de Rambaud]], sont accrédités auprès des divers détachements pour servir d'intermédiaires entre l'armée alliée et les habitants. Le Nord à lui seul supporte la présence du tiers de l'effectif des hommes. Les Alliés se plaignent que les vivres fournis par les entrepreneurs soient généralement mauvaises. Donc, dans plusieurs communes les militaires exigent divers ravitaillement dont la viande<ref>Bruchet Max. ''L'invasion et l'occupation du département du Nord par les Alliés (1814-1818) (suite)''. In: Revue du Nord, tome 7, n°25, février 1921. pp. 30-61.</ref>.
François Gaudelet rachète l'ancienne manufacture des tabacs et est associé avec son beau-frère. Ils ont une banque.
 
   
 
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=== Garde magasin des subsistances militaires à Meaux (1815 - 1823) ===
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[[Fichier:Aagaudelet120.png|thumb|2600px|Meaux. Faubourg Saint Nicolas.]][[Fichier:Aagaudelet121.png|thumb|250px|D'Armenonville à Paris<ref>''Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828). Tome III (1796-1828)'', Etienne Broglin, 2017.</ref>.]]
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Les Alliés commencent à retourner chez eux en avril 1817, du fait du paiement anticipé des indemnités. A partir du 26 juin 1817, jusqu'à 1821 et après, Gaudelet d'Armenonville est garde magasin du service des vivres. D'abord du 27 décembre 1817 au 1<sup>er</sup> juillet 1818, il est garde magasin au service des fourrages. Puis du 1<sup>er</sup> février 1819 au 1<sup>er</sup> septembre, Entrepreneur du service des fourrages. François est employé par la Régie générale de la Direction générale<ref>Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.</ref>.
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Le 21 mai 1821, il redevient Garde magasin des subsistances militaires de Meaux<ref>Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.</ref>.
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François Gaudelet dans les indications à fournir par tous les agents et employés du service des vivres et des fourrages insiste sur ces titres et services étrangers aux subsistances militaires. ''Etrangers'' est souligné, veut-il par ce geste volontaire provoquer les bureaucrates de l'armée restés bonapartistes.
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D'Armenonville et sa famille habiteny en face du lycée Rocroy Saint-Vincent de Paul, 103, rue du faubourg Poissonnière, à Paris<ref>''Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828). Tome III (1796-1828)'', Etienne Broglin, 2017.</ref>.
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== LA FIN DE SA VIE ==
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[[Fichier:AAGaudelet F 12.png|thumb|260px|Rue Martel (31 mars 1778).]][[Fichier:Aga17.jpg|thumb|260px|[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8444515k/f1.zoom Plan des Marais du Temple].]][[Fichier:Aagaudelet123.png|thumb|260px|[https://fr.wikipedia.org/wiki/Conspiration_du_bord_de_l%27eau Conspiration du bord de l'eau] extrait Page:Hugo - Les Misérables Tome I (1890).]][[Fichier:Agathe_de_Rambaud.jpg|thumb|260px|[[Agathe de Rambaud]], née Mottet, est la mère de son gendre. âgée.]][[Fichier:Aagaudelet122.png|thumb|260px|[[Agathe de Rambaud]] permet à la fille de Gaudelet de toucher comme elle une pension pour avoir été ''attachée au berceau du Dauphin, fils de Louis XVI<ref>''Liste générale des pensionnaires de l'ancienne liste civile, avec l'indication sommaire des motifs de la concession de la pension''. Impr. royale, 1833.</ref>.]]
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François est témoin au mariage de Thérèse Groult des Rivières, sa nièce, fille du général-comte [[Louis Groult des Rivières]] avec le baron Jean Emeric de Foucauld, en 1817, à Hanches, d'une très ancienne et illustre famille du Périgord, les Foucauld. Leur devise est : ''Jamais arrière''. Plusieurs de ses ancêtres ont participé aux Croisades, source d'un grand prestige dans l'aristocratie française<ref>Jean-Luc Maxence, Saint-Armand-Montrond, Presses de la Renaissance, mars 2002, p.22 (ISBN 978-2-85616-838-7 et 2-85616-838-8).</ref>.
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Comme son beau-frère le général-comte [[Louis Groult des Rivières]], Gaudelet est un fidèle de Monsieur, frère du Roi. Groult est fait comte et général et commande les Cent-Suisses de la Maison militaire du futur Charles X. Il précise en 1821 à Charles X que :
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''ses titres et brevets constatant 25 ans de services & plusieurs actes de bravoure sont déposés dans le bureau particulier de Monsieur, frère du Roi''.
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Gaudelet habite la plupart du temps à Paris. A cette époque, il devient chevalier de l'Ordre de Malte. Pour devenir chevalier de Malte, il faut prouver que ses bisaïeuls paternels et maternels étaient des gentilshommes de noms et d'armes et que leur descendance est aussi de nom et d'armes. On entend par gentilhomme de nom et d'armes une personne née avec nom et armes nobles, par conséquent il faut que les bisaïeux soient nés de pères nobles, et ainsi prouver la noblesse des trisaïeux. La descendance des trisaïeux ne doit pas avoir dérogé, avoir toujours vécu noblement et joui de tous les privilèges de la noblesse. Si pour un des trisaïeux on ne fait pas preuve par titres honorifiques des 116 ans de noblesse, il faut remonter jusqu'au quadrisaïeul et trouver pour lui une preuve de noblesse claire et authentique. Ce mémorial généalogique coûte fort cher aux familles. Et toutes les démarches ne sont pas gratuites, loin s'en faut. En effet, les frais de réception des chevaliers de majorité sont à la fin de l'Ancien Régime de 3.155 livres, dont 2.325 pour le droit de passage, 30 de quittance et 800 pour le généalogiste de l'ordre et les commissaires aux preuves. Du temps de son père, le 31 mai 1783, un bail d’une importance exceptionnel est passé par le Grand Prieuré de France (ordre de Malte), pour les [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8444515k/f1.zoom Marais du Temple], à Urbain Antoine Honoré Fémy, avocat au Parlement, et à [[Jean-Baptiste III Gaudelet]], intéressé dans les affaires du roi<ref>Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l’Île-de-France, H. Champion, 1981, 108e année, pp. 78 à 81.</ref><ref>Archives nationales, Minutier central, XXVI, 714, pas de plan.</ref>.
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A la fin de sa vie, il aide financièrement son gendre [[Georges de Rambaud]] qui est en demi-solde, depuis qu'il a participé à la [https://fr.wikipedia.org/wiki/Conspiration_du_bord_de_l%27eau Conspiration du bord de l'eau], avec Chateaubriand, encouragée par ''Monsieur'', le frère du roi, contre Louis XVIII.
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[[Agathe de Rambaud]], mère de ce gendre, le 26 février 1824, écrit à S.A.R. Monsieur pour demander pour son fils une place de garde magasin de vivres et fourrages et ''de préférence celle de Meaux'' :
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: ''Aujourd'hui la place de Garde magasin de vivres et fourrages à Meaux que son beau-père, M. Gaudelet exerçait depuis plus de huit ans ayant été donné même avant sa mort ce qui pourrait à une personne âgée et infirme…''.
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Elle obtient en partie satisfaction, mais pas à Meaux.
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[[Agathe de Rambaud]] permet à la fille de Gaudelet de toucher comme elle une pension pour avoir été ''attachée au berceau du Dauphin, fils de Louis XVI<ref>''Liste générale des pensionnaires de l'ancienne liste civile, avec l'indication sommaire des motifs de la concession de la pension''. Impr. royale, 1833.</ref>. Elle semble être l’une des très rares qui est considérée comme digne de recevoir, en tant qu'ancienne femme de chambre du Dauphin, fils de Louis XVI, une pension de mille francs de l'ancienne liste civile. Sa belle-fille, [[Françoise Gaudelet d'Armenonville]], se voit d'ailleurs aussi attribuer par le nouveau roi une pension de six cents francs,certainement comme ''enfant d’anciens serviteurs de la Maison des enfants du roi''.
   
 
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[[File:Aacab5.jpg|thumb|260px|La fille du comte-ministre [[Francisco Cabarrús]] est plus connue du grand public que son père. Comme les Lesseps ils sont de sa famille.]][[Fichier:AAGaudelet F 27.png|thumb|260px|Mariage Gaudelet-Dubernad.]][[Fichier:A359.jpg|thumb|260px|La cour de la mairie de Morlaix.]][[Fichier:Aagaudelet125.png|thumb|260px|Elle est décédée 14 rue Montholon. De nos jours on trouve à cet emplacement le square Montholon.]][[Fichier:Gaudelet dubernad décès.jpg|thumb|260px|Acte de décès de Jeanne Elisabeth Gaudelet, née Dubernad.]]
'''Jeanne Élisabeth Dubernad''' (1783 - 1829) est une cousine issue d'issu germain de [[Thérésa Cabarrus]], princesse de Chimay et des Lesseps, cousine de l'impératrice [[Eugénie de Montijo]]. Acte de baptême de Jeanne Elizabeth Dubernad le 27 mars 1783 à Morlaix
 
   
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'''Jeanne Élisabeth Dubernad''' (1783 - 1829) est une cousine issue d'issu de germain de [[Thérésa Cabarrus]], princesse de Chimay, cousine des Lesseps et de l'impératrice [[Eugénie de Montijo]]. Acte de baptême de Jeanne Elizabeth Dubernad le 27 mars 1783 à Morlaix
: ''Ce 27 mars 1783, par nous, recteur de cette paroisse a été sur les fonds baptisée une fille nommée Jeanne Elizabeth, née ce jour du et dans le légitime mariage de noble homme Armand Joseph Dubernad, négociant de cette ville et de Dame Magdeleine Lannux de la Chaume de cette paroisse, parin et mareine ont été présents. Signé : [[Jean Lannux de La Chaume|Noble homme Jean Lannux, ancien maire de cette ville]] et Henriette Magdelaine Dubernad qui ont signé. Lannux Varin, tante de l'enfant ; [[Descendance de Marie Catherine Saulnier de Cugnon|Saulnier de Cugnon]], grand-mère ; Gratien, oncle ; Armand Joseph Dubernad, père''.
 
   
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: ''Ce 27 mars 1783, par nous, recteur de cette paroisse a été sur les fonds baptisée une fille nommée Jeanne Elizabeth, née ce jour du et dans le légitime mariage de noble homme Armand [[Joseph Dubernad]], négociant de cette ville et de Dame Magdeleine Lannux de la Chaume de cette paroisse, parin et mareine ont été présents. Signé : [[Jean Lannux de La Chaume|Noble homme Jean Lannux, ancien maire de cette ville]] et Henriette Magdelaine Dubernad qui ont signé. Lannux Varin, tante de l'enfant ; [[Descendance de Marie Catherine Saulnier de Cugnon|Saulnier de Cugnon]], grand-mère ; Gratien, oncle ; Armand Joseph Dubernad, père''.
Ses parents vivent en partie à Cadix, où est née sa sœur aînée le 15 juillet 1778, mais aussi rue Longue à Morlaix, puis au [[Château de la Bourdaisière]]. Elle est la marraine de la nièce de son mari Elisabeth Augustine Groult des Rivières, née le 30 Ventôse An X (21/3/1802), à Hanches, représentée par Louise Françoise Melande de Croussillac de Chambourcy, fille du comte [[Louis Groult des Rivières]], son beau-frère. Elle meurt relativement jeune à 46 ans. Reconstitution des actes de décès de l'état civil de Paris :
 
   
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Ses parents vivent en partie à Cadix, où est née sa sœur aînée le 15 juillet 1778, mais aussi rue Longue à Morlaix, puis achète le [[Château de La Bourdaisière]].
: ''Expédition délivrée sur papier libre, en exécution de la loi du 12 février 1872, par Maître Aumont Thiéville, notaire à Paris, soussigné le … 1873, d'une copie authentique d'acte de décès, annexé à la minute, étant en possession d'un acte de notoriété reçu le 10 août 1829 par Me Aumont, la préfecture du département de la Seine, ville de Paris. Extrait du registre de décès de l'an 1829, deuxième mairie. Du samedi 18 juillet 1829, à une heure et demi, acte de décès de Jeanne Elizabeth Dubernad, rentière, âgée de 46 ans et six mois, née à Morlaix, département du Finistère, décédée le jour d'hier à 6 heures et demi du soir en son domicile, rue Monthalon n°14, veuve de M. François Gaudelet, fille d'Armand Joseph Dubernad et de Magdeleine Lannux de la Chaume, son épouse; tous les deux décédés. Les témoins sont Michel Armand Dubernad, employé, âgé de 23 ans demeurant à Paris, même rue, même maison que la défunte et de M. Jean Jacques Roquebert, principal clerc de notaire, âgé de 24 ans, demeurant à Paris, lesquels ont signé avec Jean Claude Balban, chevalier de la légion d'honneur, maire adjoint du second arrondissement... Acte de décès de Jeanne Elizabeth Dubernad dans les registres des Tables de décès, il y a une aussi une déclaration de succession établie le 15 janvier 1830 en faveur de ses enfants: François Gaudelet et Françoise Thérèse, femme de Rambaud''.
 
   
Jeanne Élisabeth Dubernad se marie très jeune avec le chevalier [[François Gaudelet d'Armenonville]], fils de [[Jean-Baptiste III Gaudelet]], ''dernier Trésorier de la Marine de Louis XVI''<ref>''L’armorial de Montfort l’Amaury''.</ref>, beau-frère du général-comte [[Louis Groult des Rivières]], et Thérèse Françoise du Verger, le 28 février 1799 à Morlaix.
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Jeanne Élisabeth Dubernad se marie très jeune avec le chevalier François Gaudelet d'Armenonville, fils de [[Jean-Baptiste III Gaudelet]], ''dernier Trésorier de la Marine de Louis XVI''<ref>''L’armorial de Montfort l’Amaury''.</ref>, beau-frère du général-comte [[Louis Groult des Rivières]], et Thérèse Françoise du Verger, le 28 février 1799 à Morlaix.
   
Il revient en France pendant le Directoire et se marie à Morlaix en 1799 avec Jeanne Elizabeth Dubernad qui a 15 ans, le 28 février 1799. Son beau-père vient d'acheter le château de la Bourdaisière avec son immense parc et des vignes. Il devient le beau-frère d'un Gouin (banquiers de Tours) et son autre beau-frère épouse une Behic (négociants et grands marins). Négociant à Morlaix, il habitera rue Longue, la rue des riches bourgeois de la ville, peu de temps après à la naissance de sa fille. Mais sur son acte de mariage, il est encore domicilié à Paris, rue de Ménars, dans l'ancien deuxième arrondissement qui correspond au IXe d'après 1859). Voici son acte de mariage à la mairie :
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Il revient en France pendant le Directoire et se marie à Morlaix en 1799 avec Jeanne Elizabeth Dubernad qui a 15 ans, le 28 février 1799. Son beau-père vient d'acheter le [[Château de La Bourdaisière]] et vit rue Longue, la rue des riches bourgeois de la ville, peu de temps après à la naissance de sa fille. Mais sur son acte de mariage, il est encore domicilié à Paris, rue de Ménars, dans l'ancien deuxième arrondissement qui correspond au IXe d'après 1859). Voici son acte de mariage à la mairie :
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"Aujourd'hui 10 Ventôse, l'An VII de la République Française, une et indivisible à 10 heures du matin, par devant moi, Denis Duquesne, président de l'administration municipale (5) de la commune de Morlaix, département du Finistère sont comparus pour contracter mariage. D'une part, le citoyen Jean Baptiste François Gaudelet, négociant, âgé de 25 ans, sept mois, natif d'Hennebont, département du Morbihan, fils de Jean Baptiste Gaudelet et de Thérèse Françoise Duverger, domicilié de Paris, rue Ménars, numéro 560, deuxième arrondissement (6). D'autre part, la citoyenne Jeanne Elizabeth Dubernad, âgée de 16 ans, native et domiciliée de Morlaix, section de La Roche, fille du citoyen Armand Joseph Dubernad, négociant, et de Magdelaine Lannux de la Chaume. Lesquels futurs conjoints étaient accompagnés du citoyen François Gaspard Lannux, âgé de 40 ans, commissaire du pouvoir exécutif (7), domicilié à Pontacq, Basses Pyrénées, vivant de son bien, agriculteur, Raimond Gouïn, négociant, âgé de 28 ans (8), oncle et beau-frère de la future, Armand Joseph Dubernad, âgé de 57 ans et de Magdelaine Lannux de la Chaume, âgée de 39 ans, père et mère de cette dernière. Moi Denis Duquesne après avoir fait lecture en présence des parties et des dits témoins, primo des actes de naissance des futurs époux, secundo de l'acte de publication de promesses de mariage entre ces derniers dressé par l'officier public du second arrondissement de la commune de Paris le 9 Pluviôse dernier, tertio de celui fait par le citoyen Jean François Verchin, officier public, l'un de nous, le 5 du présent dûment affiché. Les dits jours, sans opposition, après aussi que Jean Baptiste François Gaudelet et Jeanne Elizabeth Dubernad ont eu déclaré à haute voix de prendre de prendre mutuellement pour époux, j'ai prononcé au nom de la loi que Jean Baptiste François Gaudelet et Jeanne Elizabeth Dubernad sont unis en mariage et j'ai rédigé le présent acte que les contractants et leurs témoins ont signé avec moi. Fait à la maison commune de Morlaix, les jours, mois et an ci-dessus."
 
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: ''Aujourd'hui 10 Ventôse, l'An VII de la République Française, une et indivisible à 10 heures du matin, par devant moi, Denis Duquesne, président de l'administration municipale de la commune de Morlaix, département du Finistère sont comparus pour contracter mariage. D'une part, le citoyen Jean Baptiste François Gaudelet, négociant, âgé de 25 ans, sept mois, natif d'Hennebont, département du Morbihan, fils de Jean Baptiste Gaudelet et de Thérèse Françoise Duverger, domicilié de Paris, rue Ménars, numéro 560, deuxième arrondissement. D'autre part, la citoyenne Jeanne Elizabeth Dubernad, âgée de 16 ans, native et domiciliée de Morlaix, section de La Roche, fille du citoyen Armand Joseph Dubernad, négociant, et de Magdelaine Lannux de la Chaume. Lesquels futurs conjoints étaient accompagnés du citoyen François Gaspard Lannux, âgé de 40 ans, commissaire du pouvoir exécutif, domicilié à Pontacq, Basses Pyrénées, vivant de son bien, agriculteur, Raimond Goüin, négociant, âgé de 28 ans, oncle et beau-frère de la future, Armand Joseph Dubernad, âgé de 57 ans et de Magdeleine Lannux de la Chaume, âgée de 39 ans, père et mère de cette dernière. Moi Denis Duquesne après avoir fait lecture en présence des parties et des dits témoins, primo des actes de naissance des futurs époux, secundo de l'acte de publication de promesses de mariage entre ces derniers dressé par l'officier public du second arrondissement de la commune de Paris le 9 Pluviôse dernier, tertio de celui fait par le citoyen Jean François Verchin, officier public, l'un de nous, le 5 du présent dûment affiché. Les dits jours, sans opposition, après aussi que Jean Baptiste François Gaudelet et Jeanne Elizabeth Dubernad ont eu déclaré à haute voix de prendre de prendre mutuellement pour époux, j'ai prononcé au nom de la loi que Jean Baptiste François Gaudelet et Jeanne Elizabeth Dubernad sont unis en mariage et j'ai rédigé le présent acte que les contractants et leurs témoins ont signé avec moi. Fait à la maison commune de Morlaix, les jours, mois et an ci-dessus''
Gaudelet, mari
 
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Dubernad, père
 
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: ''Gaudelet, mari''
Lannux Dubernad, mère
 
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: ''Dubernad, père''
François Gaspard Lannux, oncle
 
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: ''Lannux Dubernad, mère''
Raimond Gouïn, beau-frère
 
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: ''François Gaspard Lannux, oncle''
Dupleux Papresse, notable morlaisien
 
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: ''Raimond Goüin, beau-frère''
Gratien, oncle
 
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: ''Dupleux Papresse, notable morlaisien''
Dubernad Gouïn, sœur aînée de la mariée
 
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: ''Gratien, oncle''
Cretté
 
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: ''Dubernad Goüin, sœur aînée de la mariée''
Il cherche visiblement à faire oublier son passé d’émigré. Sa famille est absente et son témoin est un des nombreux oncles de sa femme, mais coïncidence bizarre, il est aussi commissaire du pouvoir exécutif. Le parrain de sa première fille est là encore un certain Henri Goüin-Moisant (1758-1823), frère de son beau-frère, nommé maire de Tours pendant la Terreur.
 
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: ''Cretté''.
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Ce Gaudelet cherche visiblement à faire oublier son passé d’émigré. Sa famille est absente et son témoin est un des nombreux oncles de sa femme, mais coïncidence bizarre François Gaspard Lannux est commissaire du pouvoir exécutif (= préfet) des Basses Pyrénées et Raimond Goüin, le frère d'un révolutionnaire, ancien maire de Tours. Le parrain de sa première fille est d'ailleurs cet [[Henri Goüin-Moisant]] (1758 - 1823), frère de son beau-frère, nommé maire de Tours pendant la Terreur.
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Elle est la marraine de la nièce de son mari Elisabeth Augustine Groult des Rivières, née le 30 Ventôse An X (21/3/1802), à Hanches, fille du général-comte [[Louis Groult des Rivières]], son beau-frère, et est représentée par Louise Françoise Melande de Crousillac de Chambourcy.
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Elle meurt relativement jeune à 46 ans, rue Montholon n°14 (selon la Reconstitution des actes de décès de l'état civil de Paris) :
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: ''Expédition délivrée sur papier libre, en exécution de la loi du 12 février 1872, par Maître Aumont Thiéville, notaire à Paris, soussigné le … 1873, d'une copie authentique d'acte de décès, annexé à la minute, étant en possession d'un acte de notoriété reçu le 10 août 1829 par Me Aumont, la préfecture du département de la Seine, ville de Paris. Extrait du registre de décès de l'an 1829, deuxième mairie. Du samedi 18 juillet 1829, à une heure et demi, acte de décès de Jeanne Elizabeth Dubernad, rentière, âgée de 46 ans et six mois, née à Morlaix, département du Finistère, décédée le jour d'hier à 6 heures et demi du soir en son domicile, rue Montholon n°14, veuve de M. François Gaudelet, fille d'Armand [[Joseph Dubernad]] et de Magdeleine Lannux de la Chaume, son épouse; tous les deux décédés. Les témoins sont Michel Armand Dubernad, employé, âgé de 23 ans demeurant à Paris, même rue, même maison que la défunte et de M. Jean Jacques Roquebert, principal clerc de notaire, âgé de 24 ans, demeurant à Paris, lesquels ont signé avec Jean Claude Balban, chevalier de la légion d'honneur, maire adjoint du second arrondissement... Acte de décès de Jeanne Elizabeth Dubernad dans les registres des Tables de décès, il y a une aussi une déclaration de succession établie le 15 janvier 1830 en faveur de ses enfants: François Gaudelet et [[Françoise Gaudelet d'Armenonville|Françoise Thérèse, femme de Rambaud]]''.
   
 
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[[Fichier:Gaudelet.jpg|thumb|200px|Une de leurs filles, [[Françoise Gaudelet d'Armenonville]], épouse d'[[Auguste de Rambaud]], puis du dernier des comtes d'Allonville, [[Amédée d'Allonville]].]]
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[[Fichier:Gaudelet.jpg|thumb|260px|Une de leurs filles, [[Françoise Gaudelet d'Armenonville]], épouse de [[Georges de Rambaud]], puis du dernier des comtes d'Allonville, [[Amédée d'Allonville]].]][[Fichier:Hotel_d'allonville-rambaud.jpg|thumb|260px|Hotel d'Allonville à Versailles.]][[File:Aal0-0.jpg|thumb|260px|Infanterie de la Garde royale, durant la Révolution de juillet 1830.]][[Fichier:Château_Hauteville.jpg|thumb|260px|Le château du comte et de la comtesse d'Allonville, puis des Rambaud, La Hauteville.]][[Fichier:Aagaudelet127.png|thumb|260px|Batterie août 1855. Guerre de Crimée.]]
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François Gaudelet d’Armenonville et Jeanne Elisabeth Dubernad ont trois enfants :
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: 1. [[Françoise Gaudelet d'Armenonville]] est née le 9 mars 1800 à Morlaix (rue Longue-section de la Roche) et décédée le 30 mars 1877 à Versailles (rue Neuve Notre Dame). Elle est enterrée au cimetière Saint-Louis de Versailles.
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Françoise Gaudelet d'Armenonville est la descendante d'[[Antoine Gaudelet]], qui reçoit des lettres d'office données par le roi François I<sup>er</sup> (1515 - 1547)<ref>"Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790: Archives civiles, Série B".</ref>. Les descendants d'[[Antoine Gaudelet]] sont ''chastelains'' receveurs de [https://fr.wikipedia.org/wiki/Fresne-Saint-Mam%C3%A8s Fresne-Saint-Mamès], puis sont avocats en Parlement de Dijon, Conseillers du Roy, correcteurs en la chambre des comptes de Dijon... Sa famille, aux XVIII<sup>e</sup> et XIX<sup>e</sup> siècles, est alliée à des familles nobles, [https://books.google.fr/books?id=VPAfPG7GhlkC&pg=PA66&dq=gaudelet+dijon&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjP7rWQmZXLAhWJOBoKHe9bDZ04RhDoAQg7MAc#v=onepage&q=gaudelet%20&f=false selon d'Hozier], beaucoup plus anciennes ou même proches des familles souveraines. Françoise Gaudelet d'Armenonville vit jusqu'à l'âge de deux ans au [[Château de La Bourdaisière]]. Elle se marie avec [[Georges de Rambaud]], écuyer, Commissaire des Guerres, qui administre la plupart du temps le château de Versailles à la place de [[Louis-Philippe de Noailles, Prince de Poix]] qui est très âgé. Elle a deux enfants Ernestine de Rambaud, ancêtre des [https://noblesse.fandom.com/fr/wiki/Famille_Gaillard_de_Saint_Germain Gaillard de Saint Germain] et d'[[Ernest de Rambaud]], polytechnicien. Françoise Gaudelet d'Armenonville, figure dans le ''Dictionnaire des femmes libraires en France, 1470-1870'' (2003)<ref>''Dictionnaire des femmes libraires en France, 1470-1870'', Ecole pratique des hautes études. Section 4, Sciences historiques et philologiques, Volume 26 de Histoire et civilisation du livre, Roméo Arbour, Droz, 2003, p.446.</ref>. Françoise Gaudelet d'Armenonville, veuve, demeure au château de Fontenay-aux-Roses, chez sa cousine [[Theresia Cabarrus]], la Princesse de Chimay. Elle se remarie et devient la comtesse [[Amédée d'Allonville]] en 1836. [[Amédée d'Allonville]] est le descendant de l’une des plus anciennes familles de la noblesse française, la [[Maison d'Allonville]]<ref>''Le Petit Versaillais'' (10 mars 1899).</ref><ref>Bulletin et mémoires ... - Volume 109 - Page 146. Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine · 2005.</ref><ref>[http://www.nobilivre.com/Allonville.html d'ALLONVILLE de RECLAINVILLE comtesse Henri Amédée, née Thérèse Françoise Gaudelet d'Armenonville]</ref>.
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: [[Françoise Gaudelet d'Armenonville|Article détaillé : Françoise Gaudelet d'Armenonville]]
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: 2. Elisabeth Madelaine Gaudelet d'Armenonville a comme témoin à son baptême Jean Armand Dubernad son oncle, âgé de 16 ans, négociant, et Magdeleine Lannux, sa grand-mère maternelle. Elle est décédée avant sa mère.
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: 3. [[Louis Gaudelet d'Armenonville]]. Entré le 30 juin 1811, âgé de 9 ans, sorti le 23 février 1814. De Paris. M. Gaudelet, 103, rue du faubourg Poissonnière, à Paris. François Louis Gaudelet est né à Morlaix le 31 octobre 1803, frère de [[Françoise Gaudelet d'Armenonville]], née ibidem le 9 mars 1800, élevée à Morlaix, puis Paris et Meaux. Il entre le 30 juin 1811 à l'Académie ex royale de Juilly, âgé de 9 ans, et en sort le 23 février 1814<ref>''Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828). Tome III (1796-1828)'', Etienne Broglin, 2017.</ref>.
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¤ 1839 fonderie royale de Douai, capitaine de deuxième classe<ref>Annuaire statistique. Annuaire du département du Nord. An xi-1890, Nord dépt, 1839, p.267.</ref>.
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¤ capitaine-commandant des batteries du 4<sup>e</sup régiment à La Fère<ref>Annuaire officiel des officiers de l'armée active, Par France Ministère de la guerre</ref>, en 1842.
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¤ Chef d'escadron en 1854, à Saint-Omer, sous-directeur à l'état-major de l'artillerie, LH<ref>Annuaire du Pas-de-Calais, Par Auguste Parenty, A. Sorel, Joseph Coffinier, U. Bruyant, p.109.</ref>.
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¤ Chef d'escadron en 1856 du 3<sup>e</sup> régiment à pied d'artillerie<ref>Almanach impérial, A. Guyot et scribe, 1856, p.767.</ref>.
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                                     François Gaudelet d'Armenonville

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François Gaudelet d'Armenonville est selon le Prince d'Havré porteur d'actes authentiques de bravoure et de nombreux états de services civils et militaires, sur terre et sur mer, en France et à l'étranger, puis officier supérieur des Volontaires Royaux en 1815.

Aagau1

Les Gaudelet (Armorial de la Chambre des Comptes de Dijon).

AAGaudelet F 17

François Gaudelet d'Armenonville[1].

AAGaudelet F 19

De gauche à droite : Fusilier et officier du Loyal-Emigrant, régiment de Castrie, soldat du régiment d’Hervilly (ex Royal Louis Toulonnais), régiment du Dresnay ou de Léon, Hussard de Warren. Au fond, le fort Penthièvre[2].

AAGaudelet F 28

Gaudelet habite à son retour d'émigration un temps rue de Ménars, à Paris.

Aagaudelet113

Du fait du frère de Napoléon, fait roi en Espagne, Gaudelet et d'autres maisons font faillite et le 5 novembre 1811 il doit vendre sa manufacture à l'état.

Aagaudelet116

Son futur gendre, Georges de Rambaud est fait commissaire des guerres à Lille par Louis XVIII. François Gaudelet d'Armenonville est officier supérieur des Volontaires Royaux[3].

Aer22

Ensemble de portraits des serviteurs du premier Dauphin, dont un d'Allonville (étoile jaune).

François Gaudelet d'Armenonville est né à Hennebont le 3 août 1773 et baptisé le 4, à Hennebont, paroisse Notre-Dame-de-Paradis. Il est le fils de Jean-Baptiste III Gaudelet, intéressé dans les affaires du Roi, directeur des fermes à Brest, dernier Trésorier de la Marine de Louis XVI[4], et de dame Thérèse Françoise du Verger. Il est décédé le 6 juillet 1723 à Meaux, rue du faubourg Saint-Nicolas.


Les Gaudelet, officiers â la Chambre des comptes de Dijon, descendent de trois receveurs-châtelains de Fresne Saint-Mamelz, savoir : Antoine, Ferry en 1561 et Claude en 1576[5]. Les Gaudelet d'Armenonville sont un temps dans les Ardennes et à Laon, puis dans le Comtat Venaissin, en Bretagne et à Paris.

François Gaudelet d'Armenonville est élevé à Hennebont de sa naissance à 1782, où son père, Jean-Baptiste III Gaudelet, est Receveur des fermes du Roi à Hennebont, intéressé dans les affaires du Roi. Il entre le 5 juillet 1782 en 7e à l'Académie royale de Juilly, à une trentaine de kilomètres au nord-est de Paris. Il en sort le 2 décembre 1785, en début de 4e[6]. François s'installe en 1785 chez ses parents à Brest, rue Ducouedic, ville où son père est armateur et banquier de la Marine pour le port et les chantiers de Brest, directeur des fermes et receveur des tabacs à Brest, directeur de la manufacture des tabacs de Morlaix. En 1789, l'Almanach royal nous dit que Jean-Baptiste, père de François, est secrétaire du roi, à Paris, rue du Bouloi. L'ancien hôtel de la ferme des Tabacs, qu'il ne faut pas confondre avec celui de la ferme générale, est dans cette rue. Il achète un hôtel particulier 9 rue Ménars. Il est Chevalier, seigneur d'Armenonville.

François (alias Jean-François) émigre en 1792 vers l’Angleterre et Jersey. Il sert comme fils noble de fermier victimé… la cause sacrée des Bourbons[7], dans le régiment de Dresnay, renommé de Léon[8]. Monseigneur le duc d'Havré (1744 – 1839), prince, pair, capitaine des gardes du corps du Roi... nous dit que François Gaudelet est :

Porteur d'actes authentiques de bravoure et de dévouement utiles à la cause des Bourbons et de nombreux états de services civils et militaires, sur terre et sur mer, en France et à l'étranger, tous gratuits, constatant son incroyable fidélité[9].

Jersey est un centre d'espionnage au début de la période révolutionnaire. Les émigrés transportent aussi des armes aux chouans et Vendéens. Ils forment les cadres de deux régiments qui participent à des combats, mais pas à Quiberon.

François Gaudelet d'Armenonville revient en France et s'y marie avec l'une des filles de Joseph Dubernad, ancien maire et député républicain, acquéreur de biens nationaux. En 1799, la loi des otages permet d'arrêter et déporter des parents d'émigrés ou de rebelles[10]. Le Directoire rétablit aussi à cette époque le droit des visites domiciliaires par la police. Donc sont témoins le citoyen François Gaspard Lannux, âgé de 40 ans, commissaire du pouvoir exécutif (= préfet) des Basses Pyrénées et Raimond Goüin, frère d'un révolutionnaire, ancien maire de Tours.

Les Gaudelet, Dubernad, Goïn et Lannux appartiennent à l’aristocratie du négoce de Morlaix[11]. Le beau-père de François Gaudelet d'Armenonville, Joseph Dubernad, décède à Morlaix le 16 mai 1799. Le 6 novembre de la même année c'est au tour de son père, Jean-Baptiste III Gaudelet, à Paris, beau-père du général-comte Louis Groult des Rivières. Lui et son épouse héritent de leurs pères.

Sa banque à Paris, fondée en 1804, spécialisée dans le commerce avec la péninsule ibérique, semble, par son associé Armand Dubernad, liée de près à une autre maison de commerce et manufacture de tabac : Lannux, Vve Dubernad et fils, à Morlaix, qui s’est intéressée pour sa part au commerce des laines d’Espagne[12]. Cambacérès parle de la faillite assez forte que vient de faire la banque Gaudelet et Dubernad dans une lettre à Napoléon, datée du 12 mai 1810.

Il perd une autre de ses affaires à cause de l'empereur. A Morlaix, les bâtiments d'exploitation et les deux cours de la manufacture des tabacs sont vendus le 15 juin 1807. L'ensemble fait 17.818 m². Les enchères sont emportées pour le prix de 250.000 francs par Guénolé Briant, ancien notaire à Taulé, au 27e feu pour le compte de François Gaudelet demeurant à Paris. Par un décret, le 11 Janvier 1811, Napoléon rétablit le monopole et crée la régie des tabacs. François Gaudelet le 5 novembre 1811 doit vendre sa part de la manufacture à raison de 300.000 francs pour le prix de l'immeuble et 20.000 francs pour le mobilier.

François Gaudelet d'Armenonville n'a plus ni sa banque, ni sa manufacture du fait en grande partie de l'empereur. Certes il est encore riche, mais devient Garde du magasin à vivres de Meaux. Tout cela va faire de Gaudelet un opposant royaliste au régime. Le 12 mars 1814 Wellington prend Bordeaux, appelé par son maire. L'abbé l'Abbé François-Xavier-Marc-Antoine de Montesquiou-Fézensac, proche de d'Armenonville, est l'un des trois commissaires du roi à l'origine de la Déclaration de Saint-Ouen du 2 mai 1814. Venant du château de Saint-Ouen, Louis XVIII fait son entrée dans Paris par la barrière Saint-Denis, le 3 mai. A son retour, le nouveau roi se montre à ses sujets en créant une procession à travers la ville.

François Gaudelet d'Armenonville est officier supérieur des Volontaires Royaux, pendant les Cent-Jours (20 mars - 8 juillet 1815). Après le retour du roi d'Armenonville est recommandé au roi par de grands dignitaires de la Restauration.

François Gaudelet d'Armenonville est Inspecteur général de tous les services près des troupes alliées pour le département de la Seine (Zone d'occupation de la Prusse), puis Inspecteur général du service des viandes, près toutes les troupes alliées dans le département du Nord (Zone d'occupation de la Grande-Bretagne). Le 21 mai 1821, il redevient Garde magasin des subsistances militaires de Meaux[13].

D'Armenonville est fait chevalier de Malte. Sa fille épouse le commissaire des guerres Georges de Rambaud. Son fils est officier supérieur. Avant sa mère se remarie avec l'ancien beau-frère de deux rois et en 1834 sa fille épouse le comte Amédée d'Allonville, de l'ancienne et illustre Maison d'Allonville.

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Aajosephdubernad37

François Gaudelet d'Armenonville est pensionnaire à l'Académie royale de Juilly.

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SA FAMILLE[]

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Ses ancêtres[]

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Blason Gaudelet Claude et Catherine

Un des blasons de la famille Gaudelet.

Les Gaudelet fournissent plusieurs officiers â la Chambre des comptes de Dijon et avant cela trois receveurs châtelains de Fresne Saint-Mamelz, savoir : Antoine, Ferry en 1561 et Claude en 1576[14]. D'Hozier énumère dans son Armorial général de France[15], différents membres de cette famille Gaudelet et décrit leurs blasons.

Les Gaudelet d'Armenonville portent : D'azur à un chevron d'or surmonté d'une croisette de même.


Article détaillé : Antoine Gaudelet


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Les premiers Gaudelet connus[]

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AAGaudelet F 32

Existe t'il un lien entre Le Gaudelet, pavillon de chasse du roi François Ier, et Antoine Gaudelet auquel il donne des lettres de provision d'office.

AAGaudelet F 31

Capture du roi François Ier lors de la bataille de Pavie (1525). Antoine Gaudelet reçoit des lettres d'office données par le roi François Ier, car il a combattu les Impériaux[16].

Aga1

Dépendance de la commanderie de Sale à Fresne-Saint-Mamès.

Après la défaite de Pavie (1525), entre François Ier (1515 - 1547) est contraint d’abandonner, entre autres territoires, la Bourgogne, et le comté d’Auxonne. Les États de Bourgogne, réunis le 8 juin 1526 refusent de se séparer de la couronne de France. En riposte, l’Empereur essaie de conquérir le comté d’Auxonne. Devant les murs de la cité, Lannoy, commandant des armées impériales, trouve une résistance si vive de la part de tous les habitants qu’il doit renoncer. Antoine Gaudelet reçoit des lettres de provision d'office données par le roi François Ier pour avoir repoussé les Impériaux[17]. Il peut y avoir un lien entre Antoine Gaudelet et Le Gaudelet, station romaine érigée à la tête du pont du Loup, rasée par les Sarrazins puis reconstruite, vraisemblablement par les comtes de Provence, au XIIe siècle. C'est à cette époque que le château prend pour nom Villeneuve Loubet. En 1538, François Ier, y signe la trêve avec l'empereur Charles Quint[18].

Fresne-Saint-Mamès constitue une enclave du duché de Bourgogne du XIVe siècle jusqu'à la Révolution française. Dans la partie basse du village vivent des familles nobles.

La châtellenie de Fresne-Saint-Mamès, d'une valeur de 480 livres, est amodiée à Jean Menassier et Antoine Gaudelet[19].

Cette famille compte au moins trois receveurs châtelains de Fresne-Saint-Mamès (enclave du duché de Bourgogne en Franche-Comté), dont les revenus appartiennent au capitaine du château d’Auxonne :

1554 : Fresne-Saint-Mamès :

- Compte de Ferry Gaudelet, châtelain de Fresne-Saint-Mamés, dont les revenus appartiennent au capitaine d'Auxonne.


1556 - 1557 : Fresne-Saint-Mamès :

- Compte des héritiers de Jean Menassier et d'Antoine Gaudelet. Cette châtellenie est amodiée 480 livres à Ferry Gaudelet et à Nicolas Rouhier, seigneur de Charentenay, par noble seigneur messire Cathelin du Raillard, sieur de Marville, à qui le Roi a donné le revenu de cette châtellenie[20].


1560-1561. - Fresne-Saint-Mamès :

- Compte de Ferry Gaudelet, châtelain, institué par lettres de commission données par la Chambre des Comptes... Ferry remplace son fils en 1561 est remplacé par Claude, son fils le 20 janvier 1576. Le cautionnement de ce Ferry Gaudelet est du 21 juillet 1562...[21].

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Des personnes du Parlement de Dijon[]

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AAGaudelet F 30

Jean Gaudelet (1646 - 1726), avocat au Parlement de Dijon, écrit La vie de Sainte Bégigne .

AAGaudelet F 29

Philibert Gaudelet (1658 - 1730). Journal des choses arrivées à Dijon depuis l'année 1650 jusqu'en l'année 1669, par le sieur Gaudelet, auditeur en la Chambre des comptes de Dijon (1747).

Agb1

Parlement de Bourgogne.

La famille du futur Trésorier général de la Marine, Conseiller Secrétaire du Roi, Jean-Baptiste III Gaudelet, est originaire de Dijon, selon son dossier de récipiendaire à la Grande chancellerie :

Messire francois charles de Saint Hilaire, écuyer, Conseiller Secrétaire du Roi Maison Couronne de France et de ses finances et des fermiers généraux de sa Majesté, dépose connaître depuis près de quinze années le Sieur Gaudelet pour …, sait qu'il est d'une famille honorable qu'il tient à des personnes du Parlement de Dijon dont il est originaire…[22][23].

Après les châtelains de Fresne-Saint-Mamés les Gaudelet deviennent des officiers du Parlement de Dijon, c'est-à-dire des agents administratifs propriétaires de leur charge, qui forment la haute noblesse de robe de la Bourgogne. A Dijon au Parlement, crée à Beaune le 18 mars 1477, transféré à Dijon le 10 avril 1480, les présidents, conseillers, procureur général, avocats généraux, greffier en chef ont la noblesse graduelle coutumière au XVIe siècle, légale de mars 1600 à juin 1649. Ils ont la noblesse au 1er degré en juin 1649, mais la perdent en juillet 1669 et sont alors remis à la noblesse graduelle qu'ils gardent jusqu’à 1790. Les notaires et secrétaires ont la noblesse graduelle jusqu'à juin 1649, la noblesse au 1er degré, à cette date, mais la perdent en juillet 1669 et sont remis à la noblesse graduelle qu'ils conservent jusqu'à leur suppression en mai 1716. Les Gaudelet s'allient avec des familles généralement de la noblesse de robe. Certains Gaudelet sont célèbres :

Jean Gaudelet (1651 - 1726), licencié en droit, avocat au Parlement de Dijon en 1676, auteur de La vie de Saint Bénigne, parue à Dijon en 1716[24].
Philibert Gaudelet, auteur du Journal des choses arrivées à Dijon depuis l'année 1650 jusqu'en l'année 1669[25] est Auditeur de 1688 à 1727 de la Chambre des comptes de Dijon et avocat. Il est le fils de Jacques Gaudelet (1620 - 1669), correcteur de la Chambre des comptes, et de Catherine Morlet de Couchey, fille d'un écuyer, Procureur en la Chambre des comptes et prudhomme de la ville et de Chrétienne Giraudot[26].

Cette famille Gaudelet est représentée avant la Révolution par Thibaut Gaudelet, écuyer, qui reprend de fief en 1758, avec sa femme, Rose Masson, de quelques portions des seigneuries d'Avirey et de Lingey...[27].

On a aussi les Gaudelet de Changy.

Marguerite Gaudelet, fille de Jean-Baptiste Gaudelet, de Dijon, femme de Gustave Eiffel, est certainement de cette famille. Le prénom Jean-Baptiste est fréquent dans la famille Gaudelet de Dijon.

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Les Gaudelet des Ardennes et de Paris[]

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Relais de poste à Launois-sur-Vence (Ardennes).

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Quelques monuments à Laon datent de l'époque d'Adrien de Fer, député de son bailliage aux Etats-Généraux, à Blois, en octobre 1588, et lors d’autres assemblées[28][29].

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Le Comte Michel Le Courtois de Blais sieur de Surlaville (1714 - 1796) doit 3.000 livres à Claude Nicole Gaudelet, soeur de Jean-Baptiste III Gaudelet[30].

Jean-Baptiste II Gaudelet (1706 - après 1765) est laboureur à Launois et Jaudun, et contrôleur des fermes royales[31].

Jean-Baptiste II Gaudelet se marie avec Thérèse de Fer (1715 - après 1765), membre de la famille Defer ou de Fer, du Laonnois[32]. Thérèse de Fer est la fille de Philippe (ca 1700 - 1765), Notaire Royal et Conseiller de l'Hôtel de Ville de Château-Porcien (08), Receveur de la Terre et Seigneurie de Thugny, Greffier, Conseiller du Roy en l'Election de Laon. Cet écuyer est aussi contrôleur des payeurs des gages de la Chambre des Comptes, le 28 avril 1756, à Montmartre à Paris. Les de Fer sont les descendants d’Adrien de Fer, Lieutenant général au bailliage de Vermandois avant 1580 du temps le la Ligue. Il est l’ami de Jean Bodin, avec qui il communique pour la Démonomanie des sorciers (1580)[33]. Ce ligueur est député de son bailliage aux Etats-Généraux, à Blois, en octobre 1588, et lors d’autres assemblées[34][35]. Thérèse de Fer est la soeur de Barthélemy de Fer, notaire et receveur des domaines du Roi à Rethel[36]. Nous avons aussi en 1751 un Jean-Baptiste Defer, ancien garde du corps de la duchesse d'Orléans, domicilié à Paris et un Defer Nicolas, fontainier du duc d'Orléans, domicilié à Saint-Cloud.

Jean-Baptiste II Gaudelet (1706 - après 1765) et Thérèse de Fer (1715 - après 1765) sont les parents de :

Claude Nicole Gaudelet (1735 - après 1781) se marie le 19 février 1766 avec Jean-Louis Alizon (ca 1725 -1781), contrôleur de la Douane à Montmartre (Paris). Michel Le Courtois de Blais de Surlaville, maréchal de camp (général), lui doit 3.000 livres[37].
Louis Gaudelet (1745 - après 1786) est Capitaine général des finances Nommé par les Fermiers Généraux, soumis au cautionnement du marc d’or » (10% du salaire). Il a servi au moins 5 ans à la tête d’une brigade et a la responsabilité d’une inspection». Il doit connaître le terrain et être sur le terrain. Sa rénumération est de 1.200 à 1.400 livres (Capitaine général) + primes. Il habite rue de Beauregard (paroisse de Bonne nouvelle). Il a des descendants, notamment Nicolas Auguste (x 1825 ; 1805 - 18??), chef d'escadron.
et Jean-Baptiste III Gaudelet, père de François Gaudelet d'Armenonville.

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Ses parents[]

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Son père[]

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GAUDELET SIGNATURE

Signature de Jean-Baptiste Gaudelet.

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Copie d'acte de baptême de Jean Baptiste Gaudelet.

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Jean-Baptiste III Gaudelet à Brest[38].

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François Gaudelet d'Armenonville. Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828), Tome II (1746-1795), Etienne Broglin, 2017. p.1815.

Armenonville

Le pavillon de la terre d'Armenonville a servi de modèle au premier pavillon du même nom au bois de Boulogne.

Jean-Baptiste III Gaudelet (parfois orthographié Godelet) est né et baptisé le 11 février 1737, en la paroisse Saint-Etienne de Launois, (Ardennes), diocèse de Reims, fils Jean-Baptiste II Gaudelet (1706 - après 1765), contrôleur des fermes royales[39], et de demoiselle Thérèse Nicole Defer, civis parisiensis. Il est décédé 9 rue Ménars, à Paris, le 6 novembre 1799, dans le IIe arrondissement[40].

Jean-Baptiste III Gaudelet devient seigneur d'Armenonville[41]. Avant cela Gaudelet s’installe à Brest en 1773 et fonde une entreprise de négoce. Dès novembre 1774, il est admis au sein de la loge l’Heureuse Rencontre. Il développe énormément son affaire durant la guerre d’Indépendance américaine, armant des navires en direction de Rhode Island, soit à son compte, soit pour celui du roi et de ses armées[42].

Après 1783, fin de la Guerre d’Indépendance américaine, il commerce principalement avec Nantes, Bordeaux, Saint-Malo et Hambourg[43]. Le ministre de la Marine lui demande d’être le banquier de la Marine pour le port et les chantiers de Brest. Il est aussi nommé directeur des Fermes à Brest et Receveur des tabacs. Gaudelet gère l’importante manufacture des tabacs de Morlaix. En 1783, il prend à bail au Grand Prieuré de l'Ordre de Malte de grandes parcelles du futur quartier des Marais du Temple. Son projet d’urbanisme se termine par un procès perdu en 1790. Gaudelet devient en 1785 Conseiller Secrétaire du Roi Maison Couronne de France et de ses finances et des fermiers généraux de sa Majesté[44]. Jean-Baptiste III Gaudelet a l'une des plus grosses fortunes brestoises en 1789[45].

Jean-Baptiste Gaudelet est rédacteur des cahiers de doléances et conseiller municipal de Brest. Il devient membre du Conseil général révolutionnaire de Brest à sa création en juillet 1789<[46]. Ce banquier de la Marine, brasseur d’affaires, s’investit pleinement dans la vie de la cité en acceptant d’être un des individus responsables de la réception de la souscription volontaire pour subvenir aux besoins urgents de l’État. En faisant entrer les plus grosses fortunes brestoises comme Gaudelet, les électeurs prolongent leurs habitudes<[47]. En octobre 1789, Gaudelet consent à faire l’avance pour assurer le paiement des salaires des ouvriers de l’arsenal, car les caisses de l’intendance de marine sont vides. Il est élu notable certainement par reconnaissance au conseil général de la commune en mars 1790. Cette avance évite un soulèvement populaire. Mais, en août 1790, les caisses sont toujours vides et Gaudelet est accusé de manœuvres d’agiotage. Dans une affiche placardée dans toute la ville, le bureau municipal confirme la confiance envers le financier et interdit aux ouvriers  :

de s’attrouper pour quelques cause de que ce soit, et particulièrement pour troubler le sieur Gaudelet dans son service, à peine de punition exemplaire.

Il reste en fonction jusqu’en novembre 1791. Pour des raisons soi-disant professionnelles, il quitte Brest pour Paris dans le courant de l’an II[48]. Dernier Trésorier général de la marine de Louis XVI, roi constitutionnel[49], Gaudelet devient seigneur d’Armenonville et le général-comte Louis Groult des Rivières se remarie avec Renée Gaudelet, fille de Jean Baptiste et de Thérèse Françoise du Vergier[50]. Les Groult-Gaudelet se retrouvent propriétaires d’une partie des biens des Fleuriau de Morville et Armenonville[51]. Il décède en partie ruiné dans la capitale en brumaire an VIII (novembre 1799)[52].


Article détaillé : Jean-Baptiste III Gaudelet


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Sa mère[]

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Blason du Vergier[53].

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Signature Thérèse du Vergier Gaudelet.

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Jean-Baptiste III Gaudelet se marie le 10 juillet 1765, à Avignon (paroisse Saint-Didier), avec Thérèse Françoise du Vergier (1748 - 1823).

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Avignon, au premier plan la paroisse Saint-Didier.

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Manoir de Kergal.

Jean-Baptiste III Gaudelet se marie le 10 juillet 1765, à Avignon (paroisse Saint-Didier), avec Thérèse-Françoise du Verg[i]er (1748 - 1823). Les témoins à son mariage sont Victor L[a]incel du Bousquet, à ne pas confondre avec son fils Victor, appelé le marquis de Laincel, chevalier... garde-marine à Toulon. Les Lincel sont une ancienne et illustre famille provençale d’épée et d’église, possessionnée dès l’an 1061, dans la terre de ce nom, située près de Forcalquier. Elle est largement représentée à Malte et alliée aux meilleures maisons de sa province, elle a donné deux évêques de Gap, en 1289 et 1316. Maintenue à Aix le 22 mars 1668, déchargée du franc-fief en 1674. Graphies : Laincel, Lincel, latin Lincellum. L'autre témoin est Pierre-Barthélemy Pennier de Longchamp (1743 - 1788), agrégé de la Faculté de médecine d'Avignon (1762), auteur de Dissertation physico-medicale, sur les truffes et sur les champignons, qui signe de Longchamp fils.

Thérèse Françoise du Vergier (1748 - 1823) est la fille de Pierre Louis du Vergier du Pou, de la famille du Vergier (de Kerhorlays, de Locoziern, du Moustoir, du Meneguen, de Penfrat, de la Villeneuve, du Pou, de Kerandré, de Kerouallan), qui porte : De gueules, à deux bandes de vair. Il est le fils cadet de Paul René du Vergier, Ecuyer, Seigneur du Pou, demeurant au manoir de Kergal, marié le 5 novembre 1707 avec Anne de Lantivy de Kergal. Pierre Louis du Vergier du Pou a comme frère aîné, Victor-René du Vergier-du Poux-de Méneguen, né le 11 Juillet 1710, reçu Page du Roi dans sa Grande Ecurie, le 25 avril 1727. Les du Vergier sont un temps sénéchaux au Siege Royal de Hennebont en Bretagne, déclarés nobles et issus d'ancienne extraction noble depuis l'an 1438, par Arrest des Commissaires de Bretagne, du 15 avril 1669. La famille du Vergier remonte en fait à Henri du Vergier, donné témoin dans un accord entre l'abbesse de la Joie et Hervé de Léon en 1221.

Thérèse Françoise du Vergier (1748 - 1823) est native d'Avignon et a comme mère Angélique Liotard, fille de Joseph Liotard, trésorier général de France à Avignon, et de Marie de Borely[54]. L’Histoire de la noblesse du Comté-Venaissin, d'Avignon, et de la principauté... nous dit que leur ancêtre, Jean Liotard, est Président en la Chambre des Comptes, décédé en 1605...[55]. Il est marié à Marguerite de La Mure. Leur fille se marie avec le marquis Antoine d’Urre, chevalier des Ordres du Roi en 1654.

Du fait de ce mariage Jean-Baptiste III Gaudelet devient Receveur des Fermes du Roy, à Hennebont, en 1769, et très rapidement trésorier[56]. Et sa soeur se marie avec le général-comte Louis Groult des Rivières, veuf de la fille du maréchal Philippe Charles de La Fare (1687 - 1752), nièce d'Étienne Joseph de La Fare, évêque-duc de Laon et le cousine des cardinaux Anne Louis Henri de La Fare et François-Joachim de Pierre de Bernis.

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Ses frères et sœurs[]

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Acte de baptême de Henriette Jeanne Thérèse Gaudelet.

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Château de son ami, le marquis de Puget, à Barbentane.

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Henriette de Barbentane (1757 - 1829) est la marraine d'Henriette Gaudelet.

AAGaudelet F 38

Acte de baptême de Renée Denise Jeanne Thérèse Gaudelet.

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Le manoir de Keroman laisse la place à un château édifié par la Compagnie des Indes vers 1750 pour un de ses administrateurs, le marquis Claude Denis Dodun, sieur de Neuvy et directeur des Fermes du Roi (guillotiné en 1794).

Gaudelet hennebont

Julie Antoinette Thérèse Gaudelet est ondoyée à Hennebont.

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Une du Bouëtiez, dont le père est mort à Quiberon, se marie avec une du Vergier[57].

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Château des Couëssin et du Bouëtiez, La Béraye.

Jean-Baptiste III Gaudelet et sa femme sont donc tous les deux de familles nobles qui sont au service du roi. Du fait de ce mariage les enfants de Jean-Baptiste III Gaudelet et Thérèse Françoise du Vergier (1748 - 1823) ont des parrains et marraines illustres. Les de Puget, marquis de Barbantane, nous montrent bien que Jean-Baptiste III Gaudelet et sa femme gardent de solides liens avec la noblesse provençale, même si nous les retrouvons à Hennebont, d’où sont originaires les du Vergier :

1. Le 21 octobre 1767 Henriette Jeanne Thérèse, née du jour, est filleule de noble homme Balthazar de Puget, marquis de Barbantane, chambellan de son altesse sérénissime le duc d’Orléans, ministre plénipotentiaire du Roi auprès du Grand-duc de Toscane, de présent a Florence, et de madame Henriette de Puget, religieuse ursuline les royaux à Avignon.

Balthazar de Puget, marquis de Barbentane est dans la lignée directe des Puget de Cabassole de Réal, seigneurs et marquis de Barbentane. Il est marié à la fille du marquis de Vierville. .Il est Chambellan de Son Altesse Sérénissime Monseigneur le Duc d'Orléans, ministre plénipotentiaire du Roy auprès du Grand Duc de Toscane, à Florence (1768-1788). Henriette de Puget de Barbentane est d'abord élevée chez les religieuse ursuline à Avignon, puis mariée au général-marquis Jacques Anne Joseph Le Prestre de Vauban, qui émigré remplit comme François Gaudelet d'Armenonville différentes missions dans la Vendée et à l'île d'Yeu. Henriette de Barbentane, Madame de Vauban, émigrée en Autriche, est dame de compagnie de Louis XVIII en son exil[58]. Elle est la soeur du général-marquis Hilarion Paul de Puget. Le Prince Joseph Poniatowski fait la connaissance d’Henriette de Puget-Barbentane, séparée de son mari, le comte de Vauban. Il en tombe éperdument amoureux. Ainsi, naît une liaison qui se prolonge jusqu’à sa mort.


2. Paul François Gaudelet ???


3. L'An de grâce 1769 le neuvième jour d'octobre, je soussigné ay baptisé une fille née ce jour du légitime mariage d'entre Monsieur Jean-Baptiste Gaudelet, entreposeur et receveur des fermes du Roi en cette ville d’Hennebont et madame Thérèse Françoise du Verger. On lui a imposé les noms de Renée Denise Jeanne Thérèse, ont été parein et mareine Claude Denis Dodun, directeur général des fermes du Roi à Lorient, et de demoiselle Jeanne Renée Guérin qui ont signé avec nous[59].

Claude-Denis Dodun (1733 - 1794) est Marquis de Keroman, Seigneur de Neuvry, Directeur général des fermes du Roi à Lorient, administrateur de la Compagnie des Indes, et propriétaire de l'hôtel Dodun un des hôtels particuliers de la place Vendôme.


4. L'An de grâce 1771 le vingt du mois de novembre, je soussigné ay supplée les cérémonie de baptême a une fille née du légitime mariage d'entre Monsieur Jean-Baptiste Gaudelet, intéressé dans les fermes du Roy en cette ville d’Hennebont et madame Thérèse Françoise du Verger, ondoyée par Messire Jerome Gautier, curé de cette paroisse, par permisson de l'abbé Grimaudet, de cet canton en date du 7 dudit mois d'octobre et née du six. On l'a nominé Renée Denise Jeanne Thérèse, ont été parein et mareine M. Antoine Bocquet, intéressé dans les fermes du Roi, et madame Julie Louise Bourgeois, épouse de M. Daudun de Keroman, directeur général des fermes du Roi, qui ont signé avec nous[60].

Acte signé par :

Antoine Bocquet, intéressé dans les fermes du Roi, d'une famille au service du roi.
Julie Louise Bourgeois de Keroman '1750 - 1834) : fille du trésorier de la Marine à Lorient, marquise, épouse de l'administrateur de la Compagnie des Indes à Lorient, Directeur des fermes du Roi. Remariée à Jacques Cambry, Préfet de l'Oise, Receveur général des États de Bretagne, fondateur de l'Académie celtique ...
du Boutiez de La Beraye : La famille du Bouëtiez est établie depuis près de cinq siècles aux environs d’Hennebont. Jean du Bouëtiez comparaît aux montres de 1403 et son fils Pierre à la réformation de la noblesse

de l’évêché de Vannes en 1443. Jacques épouse en 1610 Françoise Huby, la sœur de Vincent Huby. Nous trouvons plusieurs pages du roi. Un du Bouëtiez est chevalier de Malte ; il devient commandeur et est un des parrains de Chateaubriand. Jacques Marie, conseiller au parlement de Bretagne et doyen de la chambre des enquêtes, est fusillé aux environs d’Auray, le 19 nivôse an IV. Une de ses filles se marie avec un du Vergier[61].

de Lavilleboys de Lamain : ???
Couëssin de Querorguen : certainement Marie Couëssin, dame de La Béraye, mariée le 4 octobre 1750 à Hennebont, avec René François du Bouëtiez de Kerorguen (1721 - 1799), capitaine d'infanterie au régiment de Bretagne, dont la petite-fille Bonne du Bouëtiez de Kerorguen se marie avec Jean Marie du Vergier de Kerhorlay
Thérèse Françoise du Vergier
du Bouëtiez quemeneur : ???
chevalier du Boüetiez de Kerorguen
Gaudelet
chevalier de Kerorguern
de Dupare Coty ???
Sivien Recteur d'Hennebont.

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Sa mère se remarie[]

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Blason de son second mari le baron Joseph Pézenas de Pluvinal.

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Signature du baron Pluvinal, franc-maçon.

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Charles de Foucauld (1824 - 1863) est de cette famille Foucauld.

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Marie-Julie Clary (1771 - 1845), reine de Naples, puis d'Espagne, belle-sœur de Joseph Pézenas de Pluvinal.

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Une autre belle-sœur Clary du baron Pézenas de Pluvinal, est l'épouse du roi de Norvège et de Suède.

Le 17 février 1794 elle s'est réfugiée avec son mari pendant la Terreur à Hanches et est témoin à la déclaration de naissance de sa nièce Thérèse Françoise Groult des Rivières. Le baron Emeric de Foucauld chevalier de l'ordre de Saint-Louis, chef d'escadron du quatrième régiment d'artillerie à cheval, officier de la Légion-d'Honneur épouse, par contrat signé par le roi le 30 mars 1817, cette Thérèse des Rivières, fille du comte des Rivières, maréchal de camp[62]. Cette famille de Foucauld remonte sa filiation suivie à Bertrand Foucauld, donzel (damoiseau) d'Auberoche en Périgord, marié en 1298 avec Alaïs Urdimal, dame de Lardimalie. Elle a une ancienneté de sept siècles, une origine pure et militaire, des emplois considérables à la cour et dans les armées, une continuité d'alliances avec les principales maisons de son voisinage, et une existence souvent illustrée dans diverses carrières[63]. Thérèse Françoise du Vergier est témoin avec sa belle-sœur, la comtesse Thérèse des Rivières à un mariage d'employés de son beau-frère, à Hanches, en l'An II (3 mai 1794), Etienne Valet et Françoise Boulier.

Après la mort de son mari en 1799, elle demeure 14 rue Le Peletier à Paris (à 2 pas de l'actuel opéra Garnier). Elle se remarie avec Joseph Pézenas de Pluvinal né dans une famille noble d'Avignon, très souvent docteurs en droit civil de l'Université d'Avignon. Contrairement à son premier mari, il combat au début de la Révolution les royalistes à Antibes et Toulon, puis revient dans ses foyers à Avignon. Il est nommé commandant dans la Garde nationale d'Avignon. Pézenas de Pluvinal est intégré dans la haute aristocratie impériale grâce à son mariage avec une Clary, selon Construction, reproduction et représentation des patriciats urbains de l'Antiquité au XXe siècle: actes du colloque des 7, 8 et 9 septembre 1998... [64]. Pézenas est le le beau-frère de Lazare Lejeans (négociant de Marseille, membre du Sénat), du roi de Naples, puis d'Espagne Joseph Bonaparte et du maréchal Bernadotte, devenu le roi Charles XIV Jean.

Joseph Pézenas de Pluvinal est chevalier de la Légion d'honneur, puis officier. Napoléon le fait Chancelier de la 8e cohorte (4 brumaire an XIII)[65]. Pluvinal est fait baron de l'Empire le 3 février 1813. Il accepte l'office de membre du conseil d'organisation de la garde nationale d'Avignon, la 21 avril 1813. En tant que Chancelier de la 8e cohorte il est désigné comme membre du collège électoral du Vaucluse, représentant à la Chambre de l'arrondissement d'Avignon (13 mai 1815). Il est un éphémère député du Vaucluse (13 mai 1815 - 13 juillet 1815), selon le Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny). Pluvinal est fait chevalier de Saint-Louis[66], le 24 août 1814[67].


Inventaire après décès de Thérèse Françoise du Vergier, veuve en 1ères noces de Jean-Baptiste Gaudelet, et épouse en 2èmes de Joseph-Mathieu-Emmanuel-Gaspard de Pézenas, baron de Pluvinal le 11 janvier 1823.


Article détaillé : Joseph Pézenas de Pluvinal

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Sa jeunesse (1773 - 1792)[]

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François est né à Hennebont et y vit de 1773 à 1782.

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Il entre le 5 juillet 1782 en 7e à l'Académie royale de Juilly.

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Fontaine où doit être raccordée l'arrivée d'eau de la maison de son père Rue Ducouedic à Brest.

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Plan des Marais du Temple.

François est baptisé à la paroisse Notre-Dame de Paradis. Son parrain est Paul François Gaudelet, son frère et sa marraine demoiselle Renée Denise Jeanne Thérèse Gaudelet, sa sœur. Son père, Jean-Baptiste III Gaudelet, est fermier général de sa Majesté, dernier Trésorier de la Marine de Louis XVI[68]. Il descend d'une famille honorable qu'il tient à des personnes du Parlement de Dijon dont il est originaire, selon le dossier de récipiendaire à la grande chancellerie de son père[69].

François est élevé à Hennebont de sa naissance à 1782, où son père, Jean-Baptiste III Gaudelet, est Receveur des fermes du Roi à Hennebont, intéressé dans les affaires du Roi.

Il entre le 5 juillet 1782 en 7e à l'Académie royale de Juilly, à une trentaine de kilomètres au nord-est de Paris. Il en sort le 2 décembre 1785, en début de 4e[70]. Ce collège propose des méthodes d'enseignement innovantes, suivant en ceci l'esprit qui règne dans tous les collèges de l'Oratoire. Au XVIIIe siècle, tout un ensemble de caractères distingue l’Académie Royale de Juilly du type courant et ordinaire des collèges urbains, même de plein exercice. Il peut satisfaire les attentes nobiliaires tout comme les ambitions bourgeoises pour les Petits Messieurs, pensionnaires de l’Académie Royale[71]. Très logiquement, la qualité de la vie au pensionnat et le niveau élevé de l’enseignement se traduisent par un coût élevé du séjour à l’Académie Royale. Le pourcentage de fils de nobles est de l’ordre du tiers sur la totalité des pensionnaires (de 1745 à 1794) mais dépasse la moitié (54 %) sur l’échantillon des élèves identifiés : 13,6 % de noblesse titrée et 16 % de noblesse ancienne, 20,6 % de nobles ordinaires et 3,8 % de secrétaires du Roi, très majoritairement de noblesse récente. L'on va retrouver le fils de François et ses cousins Goüin à l'Académie à la génération suivante[72].

François s'installe en 1785 chez ses parents à Brest, rue Ducouedic, ville où son père est armateur et banquier de la Marine pour le port et les chantiers de Brest, directeur des fermes et receveur des tabacs à Brest, directeur de la manufacture des tabacs de Morlaix.

Le 31 mai 1783, un bail d’une importance exceptionnel est passé par le Grand Prieuré de France (= ordre de Malte), pour les Marais du Temple, à Urbain Antoine Honoré Fémy, avocat au Parlement, et à Jean-Baptiste Gaudelet, intéressé dans les affaires du roi[73][74].

Jean-Baptiste Gaudelet achète le 15 janvier 1785 une charge de conseiller-secrétaire du roi, maison, couronne de France et de ses finances, faisant partie du Grand Collège servant près la Grande chancellerie de France, office supprimé en 1790.

Rapidement Gaudelet s’enrichit et pense que ses revenus comme banquier vont encore s’accroître. Il va faire des affaires sur Paris. De Brest est venu Gaudelet, engagé avant 1789 dans des opérations de crédit avec les trésoriers généraux de la Marine[75].

En 1789, l'Almanach royal nous dit que Jean-Baptiste, père de François, est secrétaire du roi, à Paris, rue du Bouloi. L'ancien hôtel de la ferme des Tabacs, qu'il ne faut pas confondre avec celui de la ferme générale, est dans cette rue. Il achète un hôtel particulier 9 rue Ménars.

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Les Gaudelet sont une famille de parlementaires de Dijon.

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ÉMIGRATION (1792)[]

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Son père, fermier général victimé en 1792[]

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Son père se réfugie chez le comte Louis Groult des Rivières, son beau-frère qui est l'ex gendre du maréchal Philippe Charles de La Fare (1687 - 1752).

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Château de Morville.

En 1792, ce sont les fédérés brestois qui prennent les Tuileries, lors de la journée du 10 août, afin d’emprisonner le roi. L’armorial de Montfort l’Amaury nous précise que son père, Jean-Baptiste III Gaudelet, a l'une des plus grosses fortunes brestoises en 1789[76]. Il est le dernier Trésorier de la Marine de Louis XVI. Comme Necker, par l’édit de 1779, ne conserve qu’un seul Trésorier Payeur Général de la Marine, et que celui-ci par l’ordonnance devient l’un des administrateurs du royaume fournissant un cautionnement de 1.200.000 livres et recevant un traitement de 50.000 livres, l’expression fortune immense, le concernant, ne semble pas exagérée. Brest devient une ville dangereuse pour un serviteur de Louis XVI.

Jean-Baptiste III Gaudelet revient à Paris, où i est persécuté par les sans-culottes. Il prend peur et envoie son fils en Angleterre. Ses biens deviennent ceux d’un parent d’émigré et sont mis sous séquestre le 24 mars 1792. Des commissaires viennent dans son appartement faire des recherches, et l’interroge longuement ainsi que ses proches. Il est expulsé de chez lui, rue de Menars, section des Filles-Saint-Thomas. Elle est la seule section à ne pas demander la déchéance du roi au lendemain de la journée du 10 août 1792 (prise des Tuileries). Elle est renommée section de 1792.

Jean-Baptiste III Gaudelet est dit Fermier général victimé en 1792, dans un courrier accompagné de témoignages de son fils François Gaudelet d'Armenonville à Louis XVIII, datant de 1815, et un autre de Madame de Rambaud à Charles X. La mère de Georges de Rambaud, mari de Françoise Gaudelet d'Armenonville, qui parle :

d’un homme malheureux à tous égards par la Révolution, ayant perdu une fortune immense… Monsieur Gaudelet était fils d'un fermier général et secrétaire du Roi….

Jean-Baptiste III Gaudelet, avec sa femme, se réfugie à Hanches, en juin 1792. Le maire adjoint d’Hanches, dans un acte d’état-civil où Gaudelet est témoin au mariage de deux de ses domestiques, le 24 décembre 1792, dit qu'il vit au château de Morville, depuis six mois, chez son gendre, le maréchal des camps Louis Groult des Rivières.

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Émigré (avant le 24 mars 1792)[]

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Régiment de Léon

Régiment de Léon.

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Régiments de cadres. François Gaudelet d'Armenonville accomplit des actes authentiques de bravoure et de dévouement utiles à la cause des Bourbons et de nombreux états de services civils et militaires, sur terre et sur mer, en France et à l'étranger.

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François Gaudelet d'Armenonville ne combat pas à Quiberon.

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Les émigrés de Jersey participent également au débarquement d'armes sur les côtes de Vendée et de Bretagne.

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Jersey est un centre d'espionnage au début de la période révolutionnaire.

François Gaudelet d'Armenonville émigre, avant le 24 mars 1792, car les biens de son père, parent d’émigré, sont mis sous séquestre à cette date. Il a 18 ans. Cette première vague de départ, antérieure au 10 août 1792, est encore essentiellement aristocratique et contrerévolutionnaire. Elle compte aussi beaucoup de prêtres réfractaires. François Gaudelet est à Londres en 1792, il a 19 ans.

Le marquis du Dresnay forme à Jersey au mois d'avril 1793 un corps de troupe destiné à former les cadres des régiments bretons, normands et vendéens. Louis Ambroise du Dresnay, marquis, colonel du régiment du Dresnay, écrit :

Les légions composées de gentilshommes, réduits à la paye et au service de soldat, ont été détruites par la maladie ; si on en excepte quelques individus vigoureusement constitués, tous ceux qui ont échappé à la mort sont revenus dans un état d'épuisement et d'infirmités dont ils se ressentiront toute leur vie. Former des corps de gentilshommes-soldats, ce serait donc achever de détruire les restes de la noblesse française dont la moitié a déjà péri[77].

François Gaudelet d'Armenonville échappe à la mort et n'est pas épuisé. Monseigneur le duc d'Havré (1744 – 1839), prince, pair, capitaine des gardes du corps du Roi... témoigne que François Gaudelet, en 1815, est :

Porteur d'actes authentiques de bravoure et de dévouement utiles à la cause des Bourbons et de nombreux états de services civils et militaires, sur terre et sur mer, en France et à l'étranger, tous gratuits, constatant son incroyable fidélité[78].

Les émigrés établissent des communications avec le continent pour obtenir les premières informations sur tous les mouvements hostiles de l’ennemi, et garder contact avec les insurgés dans les provinces françaises de l’Ouest. Le premier contact entre les Vendéens et les émigrés basés à Jersey a lieu en octobre 1793, au début de la Virée de Galerne lorsque les Britanniques demandent aux Vendéens de prendre un port pour faire débarquer des renforts. Cependant une lettre du comte du Dresnay, commandant des émigrés de Jersey, incite les Vendéens à se méfier des Anglais affirmant que ces derniers ont refusé de les débarquer en France pour rejoindre l'armée catholique et royale.

En 1794 le gouvernement anglais forme des compagnies nobles à Jersey. Un régiment sous le commandement du Prince de Léon et de Trégor, qui rassemble tous les gentilshommes bretons. Les émigrés anciens officiers vont servir de cadres aux troupes nouvelles. En avril 1795, 232 volontaires se présentent pour servir sous les ordres de ce Prince de Léon. Les Anglais ajoutent à ces émigrés 500 prisonniers républicains. Gaudelet sert comme fils noble de fermier victimé… la cause sacrée des Bourbons[79].

Philippe d’Auvergne, duc de Bouillon, envoie en France des émigrés qui débarquent clandestinement des armes. De nombreuses notes sont rédigées par tous les émigrés qui participent soit d’Angleterre soit de Jersey aux tentatives de soulèvement des chouans dans l’Ouest de la France. Les premiers plans de débarquement de troupes d’émigrés privilégient la côte Nord de Bretagne et en particulier la baie de Saint-Brieuc pour des raisons de logistique.

A l'exception de l'expédition La Hobrie, qui est un échec, tous les essais tentés pour communiquer avec les royalistes ont Jersey pour origine. En sorte que l'histoire des relations du gouvernement britannique avec les royalistes de l'Ouest est véritablement l'histoire de la correspondance qui est acheminée par Jersey[80].

Au début de l’année 1795, les passeurs sont très actifs pour débarquer les agents et chefs émigrés. Le 13 février, le contre-amiral Cornic informe le commissaire de la Marine Dalbarade que 4 à 5 émigrés de Jersey vont descendre à Saint-Quay-Portrieux pour rejoindre les chouans de Boishardy.

L'opération de Quiberon est organisée par le Marquis du Dresnay. Les émigrés de Jersey vont constituer deux régiments qui doivent se joindre au corps expéditionnaire. Ils seront sauvés du désastre du débarquement à Quiberon en juillet 1795 car le premier convoi arrive à Quiberon le lendemain de la bataille et le second quitte Jersey le même jour.

Selon le Maréchal de France, comte de Bournonville, en 1814 :

Mr Gaudelet a rendu des services réels, c'est un homme brave qui mérite sous tous les rapports la décoration qu'il réclame(document scanné au SHAT où il sollicite la décoration de la légion d'honneur).

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Gaudelet est un fils noble de fermier victimé.

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SON RETOUR D'ĖMIGRATION[]

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François est témoin à la naissance de son neveu Auguste Francis Goüin, le 3 avril 1802. Il est membre de l’Académie celtique en 1804, membre résidant de l'Académie celtique le 1er décembre 1809.

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Son mariage (28 février 1799)[]

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Rue Ménars vue de la rue de Grammont. Paris IIe. Circa 1866. La demeure de son père est certainement l'hôtel particulier à droite.

François Gaudelet revient en France pendant le Directoire. La loi des otages contre la Terreur blanche va permettre d'arrêter et déporter des parents d'émigrés ou de rebelles en réponse à l'assassinat d'un fonctionnaire, d'un militaire ou d'un acquéreur de biens nationaux[81]. Le Directoire rétablit le droit des visites domiciliaires par la police et déclare certains départements en état de trouble[82].

D'Armenonville, devenu négociant principalement avec l'Espagne, cherche visiblement à faire oublier son passé d’émigré. Son beau-père est Joseph Dubernad, ancien maire et député, persécuté par l'Inquisition et acquéreur de biens nationaux. Sa famille est absente et ses témoins sont un des nombreux oncles de sa femme, commissaire du pouvoir exécutif (préfet) et son son beau-frère, frère d'Henri Goüin-Moisant (1758 - 1823), nommé maire de Tours pendant la Terreur.

Le parrain de sa première fille est là encore cet Henri Goüin-Moisant, qui est cependant de plus en plus nostalgique de l'Ancien Régime et va finir député ultra royaliste sous la Restauration.

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Décès de son beau-père (16 mai 1799)[]

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Joseph Dubernad est l’ami et l'associé de Henri Jacques Goüin-Moisant (1758 - 1823)], banquier, franc-maçon tourangeau, ex maire de Tours, futur député monarchiste. Une autre de ses filles épouse le frère de ce Goüin-Moisant, lui-aussi banquier. Ce Gouïn est donc son beau-frère.

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Joseph Dubernad fait construire de 1794 à 1799 un nouveau Château de La Bourdaisière.

Joseph Dubernad, proche parent des Cabarrus, Lesseps, Fourcade... cousin du comte-ministre Francisco Cabarrús, est un négociant de grande envergure entre l’Espagne et la Bretagne, faisant commerce de la laine, de l'huile d'olive, des toiles françaises, des cuirs, vins et liqueurs d’Espagne, négociant, armateur, assureur pour les Indes orientales et occidentales ou la Chine, gros actionnaire de la banque San Carlos, banquier, manufacturier en tabac, consul général du Saint-Empire romain germanique. Il est ancien maire de Morlaix, député des Français à Cadix, du Tiers élu à Rennes en 1788, député de la sénéchaussée de Morlaix, membre du Club breton, cofondateur en 1790 de premier club des Amis de la Constitution. Selon Michel Zybelberg, à la fin du XVIIIe siècle, Lannux, Dubernad et Cie est à Séville la troisième des 10 premières sociétés françaises[83].

François Gaudelet va déclarer la mort de son beau-père, Joseph Dubernad, le 10 mai 1799 à la maison du peuple de Morlaix, ville où il est négociant. Sa femme hérite sa part de la fortune de son père, notamment le Château de La Bourdaisière, le parc, une partie du vignoble de Montlouis-sur-Loire. Joseph Dubernad compose autour du château en se portant acquéreur de 34 adjudications un domaine de 100 hectares, qui va hélas être vendu après son décès par ses héritiers[84].

Armand Joseph Dubernad meurt le 16 mai 1799 à Morlaix, dans sa maison, rue Longue, section de La Roche. Il n'est âgé que de 57 ans. Ses enfants et ses petits-enfants vont presque tous être royalistes, se marier à des nobles ou être religieuses. Son ami, Henri Jacques Goüin-Moisant et son ennemi le frère du général Moreau vont même être députés royalistes. Moreau, son dénonciateur, devient e beau-frère de son fils, député et préfet de Louis XVIII.

François Gaudelet et ses beaux-frères Dubernad et Goüin vont devenir banquiers et reprendre la manufacture de tabacs, activités liées aux familles Gaudelet et Goüin. Sa belle-mère va continuer à faire des affaires, notamment comme armateur corsaire.

François Gaudelet ne perd pas que son beau-père en 1799.

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Décès de son père (6 novembre 1799)[]

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Louis Groult des Rivières, nommé général, va porter l'uniforme des officiers des Gardes de Monsieur.

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Château de Morville, où loge ses parents pendant la Terreur.

Quelques mois après son mariage et le décès de son beau-père, le père de François Gaudelet d'Armenonville, Jean-Baptiste III Gaudelet, meurt 9 rue Ménars, à Paris, en novembre 1799[85]. Deux de ses sœurs sont décédées avant 1799 ainsi que son frère. Jeanne Thérèse Denise Renée Gaudelet (1769 - 1851) s'est mariée avec le général-comte Louis Groult des Rivières, veuf de la fille unique du marquis-maréchal Philippe Charles de La Fare. Ancien Garde du corps du Roy de Pologne, futur major des Cent Suisses de Monseigneur le Comte d'Artois, maréchal de Camp. Il est réformé le 1er mars 1791, par les républicains et doit déménager de son château de Morville. Cet ancien officier des Gardes et sa famille, dont Jean-Baptiste III Gaudelet, doivent se réfugier au Couvent, commune d'Hanches, canton d'Epernon. Encore en 1795, le maire et 3 citoyens doivent témoigner qu'il n'a pas émigré et qu'il paie ses impôts.

Nous retrouvons les deux beaux-frères réglant la succession.

Acte de succession de François Gaudelet :

Ont comparu chez Maître Gaudon, demeurant à Paris, rue Guillaume, n° 979, mandatants suivant pouvoirs certifiés véritables de Jean François Gaudelet et de Jeanne Thérèse Denise Renée Gaudelet, épouse du Colonel Groult des Rivières. Le premier résident à Morlay, département du Finistère, le second à Morville, par Epernon, département de l'Eure et Loir, tous les deux fils du père décédé rue du Ménard, n° 9, le 15 brumaire dernier d'après l'acte de décès présenté… héritage inventorié par acte légal, savoir :
1° un mobilier évalué dans un état ? comparant à la somme de 18.050 F
2° des créances actives d'un montant de 37.725 Francs ….
frais : 4.260 F.

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BANQUIER (1804 - 1810)[]

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Gaudelet-Dubernard & Compagnie, 42 rue de Paradis, faubourg Poissonnière[86][87].

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La banque Gaudelet-Dubernard & Compagnie ne fait pas de bonnes affaires, comme beaucoup de banques du temps de l'Empire[88].

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Le Moniteur judiciaire de Lyon de 1810 nous dit qu'ils participent à des ventes de cargaisons de navires anglais, comme la veuve de Joseph Dubernad.

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La laine des moutons merinos est réputée pour sa qualité. Mais il devient difficile d'en importer d'Espagne.

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Le cousin de sa femme Francisco Cabarrús est fait comte, ministre par les Joséphistes, et reste le patron de la Banque Saint-Charles.

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Une partie de la Garde civique impériale en Andalousie est commandée par l'oncle de sa femme, Salvat Dubernad. En Espagne c'est la guerre et tout négoce devient impossible.

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Hotel Tassin. La maison Tassin d'Orléans fait faillite comme les maisons de gros les mieux fondées et des banques à Paris, en Bretagne, au Pays Basque... vers 1810 du fait de la politique de Napoléon en Espagne.

François Gaudelet est associé avec son beau-frère, Armand Dubernad. Ils ont une banque. Armand Dubernad (1784 - 1844), Vénérable de la loge de Morlaix, va être négociant, armateur, banquier, assureur, et également à la tête d’une raffinerie de sucre[89].

De Brest est venu Gaudelet, dont le père est engagé avant 1789 dans des opérations de crédit avec les trésoriers généraux de la Marine[90]. Sa maison de Paris, fondée en 1804, spécialisée dans le commerce avec la péninsule ibérique, semble, par son associé Armand Dubernad, liée de près à une autre maison de commerce et manufacture de tabac : Lannux, Vve Dubernad et fils, à Morlaix, qui s’est intéressée pour sa part au commerce des laines d’Espagne. Ce qui témoigne de la place croissante prise au cours du XVIIIe siècle par le commerce ibérique dans les échanges des ports de la Bretagne occidentale[91]. Toutes les fabriques de lainages, animées encore vers 1800, péricliteront sous le régime joséphiste[92].

La maison parisienne Gaudelet-Dubernad & Compagnie est située 42 rue de Paradis, faubourg Poissonnière[93] [94]. La duchesse de Raguse demeure en 1830 dans un hôtel particulier qui devient l'Hôtel de Raguse au 51 rue de cette rue[95]. La capitulation de Paris face à l'invasion des troupes d'Autriche, de Prusse et de Russie y est signée dans la nuit du 30 au 31 mars 1814. La prestigieuse maison François Pinet, fondée en 1855, s'installe à côté de la banque au n° 44 de la rue de Paradis, en avril 1864.

Le Moniteur judiciaire de Lyon de 1810 nous dit qu'ils participent à des ventes de cargaisons de navires anglais, comme la société de la veuve de Joseph Dubernad.

Dans un Mémoire Historique :

Buanoparte Et Murat, Ravisseurs D'Une Jeune Femme, Et Quelques-Uns de leurs Agents Complices De Ce Rapt, Devant Le Tribunal De Premières Instance Du Département De La Seine, de 1815, Gaudelet et Dubernad sont présents comme banquiers. C'est cent pistoles en 1805 que reçoit un agent par l'intermédiaire de la maison Gaudelet Dubernad ; et par les mains de M. Dominique Valin, négociant à Tours, 380 et quelques francs en numéraire. Le reste de la somme, est employé au remboursement des minimes avances de M. Le Bon, au paiement de ses frais de nourriture à la Force et à l'achat de quelques hardes pour ses enfants, achat dans lequel Masson n'oublie pas la maxime de madame Campan : rien sans intérêt[96].

A partir de 1811, la stagnation complète du commerce avec l'Espagne est totale. Santander est prise et perdue trois fois par les insurgés. Les autres ports sont bloqués par les croisières britanniques[97]. La maison Lannux-Veuve Dubernad et fils, de Morlaix, échappe à la tourmente et conserve des liens étroits avec Lannux père et fils-Dubernad, de Séville. Toutefois, comme ces deux sociétés pratiquent le commerce des laines, elles sont compromises dans les faillites de deux grandes maisons de négoce de laines : Grandin, Delon et Cie, de Paris, et Michel frères, d’Orléans. Ces faillites manquent de provoquer leur chute. Mais leurs créances sur elles s’élèvent à 390.000 livres tournois. C’est cependant une perte financière considérable pour la famille de Dubernad.

A Bayonne, beaucoup de banques se livrent au trafic des laines d'Espagne. Ce sont des opérations souvent hasardeuses qui retentissent sur la situation des maisons de gros les mieux fondées. La cause principale qui amène la faillite de la maison Tassin d'Orléans, en 1811, est une hypothèque de plus d'un million sur la banque Cabarrus[98].

Cambacérès écrit dans une lettre à Napoléon, datée du 12 mai 1810 :

Sire, Les rapports de la police et de la Bourse auront vraisemblablement instruit V.M. de la faillite assez forte que vient de faire une maison de banque connue sous la raison Gaudelet et Dubernard ? [99][100].

D'après le rapport du préfet de police la faillite est de un million six cent mille francs, mais la maison a un actif de deux millions[101]. Les actifs bancaires constituent l’ensemble des actifs, valeurs ou biens appartenant à une banque. Le taux de conversion ou de change en Euro d'un Franc Germinal de l'époque napoléonienne est de 2,40 €, donc 2.000.0000 francs correspondent à 4.800.000 €, 100.000 pièces de 20 francs appelées napoléons.

Cambacérès explique dans sa lettre à l'empereur que la faillite de Gaudelet et Dubernad n'est que la conséquence de celles de leurs clients à Lannion et à Guingamp[102]. Ces deux millions peuvent laisser supposer que Joseph Dubernad et Jean-Baptiste III Gaudelet, leurs pères,n'ont perdu qu'une partie de leur fortune quand il décèdent en 1799.

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Le 42 rue de Paradis est un bel immeuble ancien en pierre de taille.

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LA MANUFACTURE DES TABACS (1807 - 1811)[]

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Dubernad loue une partie de la manufacture des tabacs de Morlaix pour 10.000 francs par an[103].

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Les bâtiments de la Manufacture de Morlaix s’articulent autour de l’ensemble architectural du XVIIIe siècle.

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La manufacture des tabacs à Morlaix, par Léopold Beau.

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La manufacture de Morlaix attend une vraie reconversion qui protège son patrimoine.

À la veille de la Révolution, la manufacture royale des tabacs de Morlaix emploie 750 à 900 ouvriers et ouvrières, et produit en moyenne 25.000 quintaux de tabac par an. Le revenu de la Ferme Morlaisienne des Tabacs s'élève en 1789 à 8.440.000 livres. Le fermier de la manufacture est Jean-Baptiste III Gaudelet, fermier général, banquier de la marine, conseiller du roi à Brest...[104]. Fermier de la manufacture, Jean-Baptiste III Gaudelet, à la Révolution du fait de la suppression du monopole, acquiert en partie des bâtiments de l'usine qu’ils louent entre le 3 octobre 1791 et 1800 à Jean Brûlard[105]. Une dizaine d'ateliers sont créés, dans les environs de Morlaix ou dans la ville même comme celui de ce Jean Brûlard, qui occupe quelques salles de l'ancienne manufacture. Devenue bien public, la manufacture est en partie vendue à des particuliers, en partie louée, notamment à Joseph Dubernad.

François hérite de Jean-Baptiste III Gaudelet et de Joseph Dubernad en 1799. Il semble aussi qu’il s'enrichisse dans le négoce à Morlaix car il se retrouve, comme son beau-frère Louis Groult des Rivières, propriétaire d'une terre au sud de la vallée de Chevreuse. Désormais il ajoute un nom de terre à son patronyme : Gaudelet devient Gaudelet d'Armenonville. Sa famille habite au moins jusqu'en 1801 à Morlaix, puisqu'on le retrouve même adjoint au maire de Morlaix le 20 avril 1801. Il devient banquier et rachète l'ancienne manufacture.

A Morlaix, les bâtiments d'exploitation et les deux cours de la manufacture des tabacs sont vendus le 15 juin 1807. L'ensemble fait 17.818 m². Les enchères sont emportées pour le prix de 250.000 francs par Guénolé Briant, ancien notaire à Taulé, au 27e feu pour le compte de François Gaudelet demeurant à Paris.

Gaudelet y emploie de 1807 à 1811 d'abord 700 ouvriers. Il développe considérablement l'entreprise presque devenue familiale et y emploie 1.050 ouvriers.

Néanmoins une anecdote permet de comprendre que cet enrichissement fait des envieux. Au commencement de l'hiver de 1810, à un bal donné aux Tuileries, Napoléon ayant aperçu Madame N. couverte de diamants, demande alors quelle est la personne assez riche pour profiter d’une telle profusion de pierreries. On lui répond que c'est la femme d’un fabricant de tabacs. Ce renseignement n'est pas perdu pour l’Empereur, et le 29 décembre de la même année, un décret, complété par un autre du 11 Janvier 1811, rétablit le monopole et crée la régie.

François Gaudelet le 5 novembre 1811 doit vendre sa part de la manufacture à raison de 300.000 francs pour le prix de l'immeuble et 20.000 francs pour le mobilier. Mais il perd les bénéfices de cette entreprise. L’Empereur le nomme Garde magasin à vivres[106][107][108].[109].

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La Manufacture des tabacs de Morlaix va devenir la propriété des Dubernad-Gaudelet après 1789.

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DE 1811 A 1814[]

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Retour de Louis XVIII à Calais.

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La Duchesse de Berry va être la protectrice des Mottet-Groult des Rivières-Russells-Warrens, à Montfort-L'Amaury et Swallowfield Park. C'est une proche de Wellington qui est très influent.

François Gaudelet d'Armenonville s’estime lésé. Il n'a plus ni sa banque, ni sa manufacture du fait en grande partie de l'empereur. Certes il est encore riche, mais devient Garde du magasin à vivres de Meaux. Une partie de ses 1.050 ouvriers se retrouvent sans emploi. Tout cela va faire de Gaudelet un opposant royaliste au régime.

Même s'il existe un mythe bien singulier qui trouve ses origines et dans les récits tenus au coin du feu par quelque grognard nostalgique bien après les guerres de l’Empire, et dans les romans de quelque écrivain admirateur de l’épopée napoléonienne, une majorité de la population civile française en a assez des guerres et partage cet état d'esprit. L'ultra-royalisme est un courant de pensée dont les théoriciens les plus éminents sont Louis de Bonald et Joseph de Maistre et dont le chef emblématique est le frère du roi, le comte d'Artois, le futur Charles X, bien secondé par le chef parlementaire de l'ultra-royalisme, Joseph de Villèle. Les ultras sont, en général, des anciens notables ayant subi le sort de l'émigration et voulant retrouver la place qu'ils avaient avant leur exil forcé. Ils veulent récupérer leurs biens qui sont devenus nationaux pendant leur période d'exil, point sur lequel Louis XVIII ne cèdera pas. D'ailleurs dans la famille Gaudelet-Dubernad-de Rambaud-Mottet-Goüin-Lannux... même d'anciens révolutionnaires ou leurs enfants sont devenus royalistes. Les maisons des façades maritimes de la France sont ruinés et en Europe les peuples pourchassent les Français et leurs amis.

Le 12 mars 1814 Wellington prend Bordeaux, appelé par son maire. L'abbé l'Abbé François-Xavier-Marc-Antoine de Montesquiou-Fézensac, proche de d'Armenonville, est l'un des trois commissaires du roi à l'origine de la Déclaration de Saint-Ouen du 2 mai 1814. Venant du château de Saint-Ouen, Louis XVIII fait son entrée dans Paris par la barrière Saint-Denis, le 3 mai. A son retour, le nouveau roi se montre à ses sujets en créant une procession à travers la ville. Il s'installe le même jour au palais des Tuileries. Maria Teresa, son épouse, s'évanouie en voyant les Tuileries, où elle a vécu pendant la Révolution française.

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Entrée du roi Louis XVIII à Paris, 3 mai 1814, au moment de son passage sur le pont Neuf.


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VOLONTAIRES ROYAUX (1815)[]

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Le Vol de l'aigle (1/20 mars 1815)[]

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François Gaudelet d'Armenonville est officier supérieur des Volontaires Royaux.

Après le débarquement de Napoléon les enrôlements de Volontaires royaux ne sont d'abord pas très empressés. On les regarde comme inutiles. Face à la trahison de l'armée les corps de Volontaires royaux se forment sur tous les points du territoire. Leur élan est rapide; mais il est rarement secondé et souvent combattu par les autorités civiles et militaires héritées des Bonapartistes[110].

Toutefois le dévouement des Volontaires royaux n'est pas sans quelque gloire : témoins ceux qui, avec les braves du dixième régiment de ligne, suivent le duc d'Angoulême au combat, et presque à la victoire, dans le midi de la France; témoin aussi l'héroïque Vendée; témoins encore les jeunes Elèves de l'Ecole de Droit de Paris[111].

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Cent-Jours (20 mars - 8 juillet 1815)[]

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Le retour de Napoléon divise les familles. Augustin Leclerc, frère de Luc Leclerc, donc apparenté à Georges de Rambaud organise le retour de Napoléon aux Tuileries.

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3sup>e Bataillon des volontaires royaux de Vincennes.

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Georges de Rambaud, futur gendre de Gaudelet d'Armenonville, en uniforme de Commissaire des Guerres, agenouillé devant Louis XVIII, à Lille, le 23 mars 1815.

Les anciens chefs chouans reprennent les armes et organisent des régiments de volontaires royaux. Alors que les armées européennes se pressent aux frontières, des affrontements se multiplient entre royalistes et bonapartistes, en particulier dans l’ouest de la France.

Ces corps sont très divers cavalerie comme infanterie. Certains continuent la lutte durant les Cent Jours soit dans l'Ouest de la France soit ralliant le Roi à Gand, d'autres se dispersent et reprennent du service au retour du Roi alimentant parfois la Terreur blanche. Des unités de volontaires royaux subsistent jusqu'à la fin de 1815.

Le 12 mars 1815, l'intention du Roi étant d'utiliser tant de braves Français qui se présentent de toutes parts, demandent des armes et veulent servir la cause du Roi, de l'honneur et de la patrie, Sa Majesté ordonne ce qui suit :

Il sera formé des bataillons de volontaires royaux appelés à marcher avec le corps d'armée, sous les ordres de

S. A. R. Mgr. le duc de Berry. MM. les lieutenants-généraux comte de Vioménil et de Latour-Maubourg sont spécialement chargés de l'organisation de ces bataillons ; à mesure que les contrôles seront arrêtés par les inspecteurs aux revues chargés de ce travail, MM. les lieutenants-généraux les enverront recevoir leurs armes à Vincennes. Tous ceux qui ont demandé et qui veulent servir, doivent s'adresser à MM. les lieutenants-généraux ci-dessus désignés. Les personnes déjà revêtues de grades militaires qui se présenteront au nombre des volontaires, dont elles garantiront le dévouement et la fidélité, en prendront immédiatement le commandement.

Louis XVIII doit donc abandonner les Tuileries dans la nuit du 19 mars. Dans l'entourage du roi, on se montre très opposé à son projet d'aller en Angleterre. Louis XVIII cède à contre-cœur[112].

Au moment du départ, l'intention du Roi et de son entourage, proclamée au conseil de cabinet du 19 mars, est de se rendre à Lille et d'y installer le siège provisoire du gouvernement[113]. Il arrive le 22 mars, à Lille, par la porte de Béthune[114]. Le lourd silence des troupes contraste avec les acclamations du peuple. Le roi en prend quelque ombrage et se croit en danger[115].

Рамбо (Benoit-Auguste-George de Rambaud) Бенуа-Огюст-Жорж (1786-1834) ... Biographie de Georges Auguste de Rambaud, en russe, Napoléon et la Révolution, 18 OCTOBRE 2020, Georges de Rambaud, futur gendre de Gaudelet d'Armenonville, qui est nommé Commissaire des Guerres par Louis XVIII, à Lille, le 23 mars 1815.

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Après le retour du roi à Paris le 8 juillet 1815[]

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L'abbé l'Abbé François-Xavier-Marc-Antoine de Montesquiou-Fézensac, proche de d'Armenonville, est l'un des trois commissaires du roi à l'origine de la Déclaration de Saint-Ouen du 2 mai 1814.

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Le retour de Louis XVIII à Paris en juillet 1815.

AAGaudelet F

François Gaudelet est capitaine de 1re classe des Volontaires Royaux[116].

François Gaudelet d'Armenonville se bat pendant les Cent-Jours comme officier supérieur des quatre bataillons de Volontaires royaux, formés à Vincennes, contre le retour de l'Empereur. Ils ne sont pas très nombreux à oser affronter le pouvoir en place. Napoléon a le soutien de l'armée et de la police. Le peuple et surtout la bourgeoisie en ont plus qu'assez des guerres et de la misère.

François Gaudelet d'Armenonville a fait une déclaration énergique à la tête de ses camarades lors de la rentrée du roi en juillet 1815, qui a été publiée dans tous les journaux[117].

François Gaudelet d'Armenonville écrit au général-comte Jean Joseph Dessolles, ministre d'État, pair de France, major général de toutes les gardes nationales du royaume, commandeur de Saint-Louis, grand cordon de la Légion d'honneur, dès 1814. Il s'oppose au retour de Napoléon pendant les Cent-Jours et se prononce en 1815 en faveur des Bourbons.

M. le comte, les soussignés volontaires royaux, organes de tous leurs camarades constamment dévouées à la cause sacrée des Bourbons, n'ayant pu en mars dernier au prix de leur sang offert avec enthousiasme, utiliser leurs services , vous supplient de les utiliser pour constater et régulariser leur formation sous vos ordres et recevoir leur serment nouveau d'être prêts à marcher au premier signal et mourir, s'il le faut au pied du trône de leur légitime souverain Louis le Désiré. Brave général nous ne pouvons confier cette déclaration à un chef plus digne de la faire valoir auprès du Roi et de Monsieur, notre Colonel-Général. Agréez Monsieur le comte l'expression de notre respect et de notre soumission. Signé GAUDELET, capitaine en premier, garde nationale, 3e légion (Suivent les autres signatures)[118].

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Recommandé au roi par de grands dignitaires[]

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GAUDELET 1815

François Gaudelet d'Armenonville est un royaliste apprécié par d'importants personnages de la Restauration.

Gaudelet Légion

Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur.

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Le duc d'Havré.

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Louis-Philippe de Noailles, Prince de Poix

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Pierre Beurnonville, comte de Riel.

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Alexandre Angélique de Talleyrand-Périgord.

Son attitude du temps de l'émigration et depuis 1814 vaut à François Gaudelet d'Armenonville des amitiés parmi les proches du futur Charles X. Comme il demande à être fait chevalier de l'ordre royal de la légion d'honneur, des témoignages en sa faveur viennent de personnages très importants de la Restauration partisans de Monsieur :

¤ duc d'Havré (1744 – 1839)

¤ Louis-Philippe de Noailles, Prince de Poix

¤ Le maréchal de France Pierre Riel de Beurnonville

¤ l'Abbé François-Xavier-Marc-Antoine de Montesquiou-Fézensac, Pair de France & Monseigneur l'archevêque de Paris Alexandre Angélique de Talleyrand-Périgord

¤ le colonel-marquis de Breuilpont (adjudant-major général des gardes de Monsieur)

¤ le général-comte Louis Groult des Rivières, le lieutenant-colonel-comte de Capdeville, le colonel-comte de Lossefse.


Monseigneur le duc d'Havré (1744 – 1839), prince, général de division, franc-maçon, député de la noblesse du bailliage d’Amiens à la Constituante. Il émigre en 1792 en Espagne où il représente le comte de Provence jusqu’en 1795. La Restauration le nomma lieutenant général, capitaine des gardes et pair de France. Le duc d’Havré est grand croix de l’ordre de Saint-Louis et chevalier de la Toison d’Or. Il dit au roi pour justifier la demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur, faite par François Gaudelet, que dernier est :

le fils noble de fermier général victimé, beau-frère du général-comte Louis Groult des Rivières, officier supérieur de Monsieur[119] (Monsieur = futur Charles X).
Porteur d'actes authentiques de bravoure et de dévouement utiles à la cause des Bourbons et de nombreux états de services civils et militaires, sur terre et sur mer, en France et à l'étranger, tous gratuits, constatant son incroyable fidélité[120].
a conservé les dits certificats et états en témoignent la haute satisfaction. Il avait même daigné (à plusieurs reprises) promettre qu'il en parlerait au Roi peu de temps avant l'interrègne[121].

Louis-Philippe de Noailles, Prince de Poix (1752 - 1819) est à nouveau gouverneur de la Maison royale de Versailles et de Trianon, lieutenant général, marguillier d'honneur de la paroisse et secrétaire général du gouvernement de Versailles. Le gendre de Gaudelet, Georges de Rambaud, est son secrétaire intime et le remplace très souvent car cet ami de sa mère vit dans son château familial. Monseigneur le prince de Poix s'exprime ainsi en décembre 1815 :

Je connais Messire Gaudelet pour un galant homme, fort capable, d'un bon esprit attaché à l'illustre dynastie. Je désire que ma recommandation et mon opinion sur lui soient de quelque utilité pour obtenir la faveur qu'il demande.

Le maréchal de France Pierre Riel de Beurnonville, comte de Beurnonville s'exprime ainsi en 1814 :

Mr Gaudelet a rendu des services réels. C'est un homme brave et bien né qui mérite sous tous les rapports la décoration qu'il réclame[122].

Mgr l'archevêque de Paris, Alexandre Angélique de Talleyrand-Périgord, et Mgr l'abbé de Montesquiou, François-Xavier-Marc-Antoine de Montesquiou-Fézensac, Pair de France n'hésitent pas à le remercier :

dans une lettre très flatteuse félicitent Messire Gaudelet au nom du Roi pour sa conduite religieuse et hardie qu'il a tenu dans une circonstance publique et très difficile[123].

Le marquis de Breuilpont (1763 - 1836), ancien colonel de chasseurs, ancien chef chouan, adjudant-major général de la garde de Monsieur, puis colonel du Régiment de cuirassiers du Dauphin, nous dit que :

La conduite de Messire Gaudelet a été si brillante pendant toute la dite Révolution et il a donné tant de preuves de dévouement à la cause sacrée des Bourbons que je regarderas comme inutile d'ajouter une apostille à sa demande, si je me faisais pas un devoir d'ajouter mon témoignage à celui des fidèles sujets du Roi qui ont du apprécier le caractère de Messire Gaudelet dans les circonstances les plus difficiles[124].

Le général-comte Louis Groult des Rivières, le comte de Capdeville colonel du 5e régiment d'infanterie, le colonel-comte de Lossefse approuvent ces recommandations château des Tuileries le 12 octobre 1815.

Gaudelet est à cette époque Inspecteur général près les troupes alliées. Le général-comte Louis Groult des Rivières ajoute :

Je certifie avoir parfaite connaissance de tous faits, titres et écrits mentionnés dans cet exposé que j'affirme sincères et véritables.

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François Gaudelet d'Armenonville est décoré de l'Ordre du Lys.

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INSPECTEUR GÉNÉRAL[]

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Inspecteur général près les troupes alliées (1815 - 1817)[]

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François Gaudelet d'Armenonville est Inspecteur général de tous les services près des troupes alliées pour le département de la Seine (Zone d'occupation de la Prusse), puis Inspecteur général du service des viandes près toutes les troupes alliées dans le département du Nord (Zone d'occupation de la Grande-Bretagne.

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Sir Arthur Wellesley, Duke of Wellington, ami et voisin d'Henry II Russell de Swallowfield, cousin germain par alliance d'Agathe de Rambaud, belle-mère de sa fille.

En 1815, la France paie chèrement l'enthousiasme du retour de l'île d'Elbe. Les Prussiens, avides de prendre leur revanche, se ruent sur nos provinces, hantés par des idées de démembrement, d'occupation, de rapines. Les Anglais, malgré leur mépris pour la faiblesse de Louis XVIII, doivent refréner les appétits des Germaniques, pour ne point rendre illusoire la restauration d'un monarque dont le trône semble nécessaire à l'équilibre européen. L'Autriche apparait indifférente à notre sort, mais, heureusement, la Russie est plutôt bienveillante : les destinées du pays vont se décider tandis que 900.000 Alliés épuisent notre sol[125].

Du fait de son émigration à Londres, dès 1792, et de vieilles amitiés dans l'armée anglaise, François Gaudelet d'Armenonville est à partir du 6 juillet 1815 Inspecteur général de tous les services, près des troupes alliées pour le département de la Seine.

A partir du 30 janvier 1816, François Gaudelet d'Armenonville est Inspecteur général du service des viandes près de toutes les troupes alliées dans le département du Nord[126]. Le corps de l'armée d'occupation, placé sous les ordres de Wellington, établit son quartier général à Cambrai. Des commissaires des guerres français, comme son gendre Georges de Rambaud, sont accrédités auprès des divers détachements pour servir d'intermédiaires entre l'armée alliée et les habitants. Le Nord à lui seul supporte la présence du tiers de l'effectif des hommes. Les Alliés se plaignent que les vivres fournis par les entrepreneurs soient généralement mauvaises. Donc, dans plusieurs communes les militaires exigent divers ravitaillement dont la viande[127].

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Garde magasin des subsistances militaires à Meaux (1815 - 1823)[]

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Meaux. Faubourg Saint Nicolas.

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D'Armenonville à Paris[128].

Les Alliés commencent à retourner chez eux en avril 1817, du fait du paiement anticipé des indemnités. A partir du 26 juin 1817, jusqu'à 1821 et après, Gaudelet d'Armenonville est garde magasin du service des vivres. D'abord du 27 décembre 1817 au 1er juillet 1818, il est garde magasin au service des fourrages. Puis du 1er février 1819 au 1er septembre, Entrepreneur du service des fourrages. François est employé par la Régie générale de la Direction générale[129].

Le 21 mai 1821, il redevient Garde magasin des subsistances militaires de Meaux[130].

François Gaudelet dans les indications à fournir par tous les agents et employés du service des vivres et des fourrages insiste sur ces titres et services étrangers aux subsistances militaires. Etrangers est souligné, veut-il par ce geste volontaire provoquer les bureaucrates de l'armée restés bonapartistes.

D'Armenonville et sa famille habiteny en face du lycée Rocroy Saint-Vincent de Paul, 103, rue du faubourg Poissonnière, à Paris[131].

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LA FIN DE SA VIE[]

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Rue Martel (31 mars 1778).

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Plan des Marais du Temple.

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Conspiration du bord de l'eau extrait Page:Hugo - Les Misérables Tome I (1890).

Agathe de Rambaud

Agathe de Rambaud, née Mottet, est la mère de son gendre. âgée.

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Agathe de Rambaud permet à la fille de Gaudelet de toucher comme elle une pension pour avoir été attachée au berceau du Dauphin, fils de Louis XVI[132].

François est témoin au mariage de Thérèse Groult des Rivières, sa nièce, fille du général-comte Louis Groult des Rivières avec le baron Jean Emeric de Foucauld, en 1817, à Hanches, d'une très ancienne et illustre famille du Périgord, les Foucauld. Leur devise est : Jamais arrière. Plusieurs de ses ancêtres ont participé aux Croisades, source d'un grand prestige dans l'aristocratie française[133].

Comme son beau-frère le général-comte Louis Groult des Rivières, Gaudelet est un fidèle de Monsieur, frère du Roi. Groult est fait comte et général et commande les Cent-Suisses de la Maison militaire du futur Charles X. Il précise en 1821 à Charles X que :

ses titres et brevets constatant 25 ans de services & plusieurs actes de bravoure sont déposés dans le bureau particulier de Monsieur, frère du Roi.

Gaudelet habite la plupart du temps à Paris. A cette époque, il devient chevalier de l'Ordre de Malte. Pour devenir chevalier de Malte, il faut prouver que ses bisaïeuls paternels et maternels étaient des gentilshommes de noms et d'armes et que leur descendance est aussi de nom et d'armes. On entend par gentilhomme de nom et d'armes une personne née avec nom et armes nobles, par conséquent il faut que les bisaïeux soient nés de pères nobles, et ainsi prouver la noblesse des trisaïeux. La descendance des trisaïeux ne doit pas avoir dérogé, avoir toujours vécu noblement et joui de tous les privilèges de la noblesse. Si pour un des trisaïeux on ne fait pas preuve par titres honorifiques des 116 ans de noblesse, il faut remonter jusqu'au quadrisaïeul et trouver pour lui une preuve de noblesse claire et authentique. Ce mémorial généalogique coûte fort cher aux familles. Et toutes les démarches ne sont pas gratuites, loin s'en faut. En effet, les frais de réception des chevaliers de majorité sont à la fin de l'Ancien Régime de 3.155 livres, dont 2.325 pour le droit de passage, 30 de quittance et 800 pour le généalogiste de l'ordre et les commissaires aux preuves. Du temps de son père, le 31 mai 1783, un bail d’une importance exceptionnel est passé par le Grand Prieuré de France (ordre de Malte), pour les Marais du Temple, à Urbain Antoine Honoré Fémy, avocat au Parlement, et à Jean-Baptiste III Gaudelet, intéressé dans les affaires du roi[134][135].

A la fin de sa vie, il aide financièrement son gendre Georges de Rambaud qui est en demi-solde, depuis qu'il a participé à la Conspiration du bord de l'eau, avec Chateaubriand, encouragée par Monsieur, le frère du roi, contre Louis XVIII.

Agathe de Rambaud, mère de ce gendre, le 26 février 1824, écrit à S.A.R. Monsieur pour demander pour son fils une place de garde magasin de vivres et fourrages et de préférence celle de Meaux :

Aujourd'hui la place de Garde magasin de vivres et fourrages à Meaux que son beau-père, M. Gaudelet exerçait depuis plus de huit ans ayant été donné même avant sa mort ce qui pourrait à une personne âgée et infirme….

Elle obtient en partie satisfaction, mais pas à Meaux.

Agathe de Rambaud permet à la fille de Gaudelet de toucher comme elle une pension pour avoir été attachée au berceau du Dauphin, fils de Louis XVI[136]. Elle semble être l’une des très rares qui est considérée comme digne de recevoir, en tant qu'ancienne femme de chambre du Dauphin, fils de Louis XVI, une pension de mille francs de l'ancienne liste civile. Sa belle-fille, Françoise Gaudelet d'Armenonville, se voit d'ailleurs aussi attribuer par le nouveau roi une pension de six cents francs,certainement comme enfant d’anciens serviteurs de la Maison des enfants du roi.

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MARIAGE ET DESCENDANCE[]

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Son épouse[]

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La fille du comte-ministre Francisco Cabarrús est plus connue du grand public que son père. Comme les Lesseps ils sont de sa famille.

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Mariage Gaudelet-Dubernad.

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La cour de la mairie de Morlaix.

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Elle est décédée 14 rue Montholon. De nos jours on trouve à cet emplacement le square Montholon.

Gaudelet dubernad décès

Acte de décès de Jeanne Elisabeth Gaudelet, née Dubernad.

Jeanne Élisabeth Dubernad (1783 - 1829) est une cousine issue d'issu de germain de Thérésa Cabarrus, princesse de Chimay, cousine des Lesseps et de l'impératrice Eugénie de Montijo. Acte de baptême de Jeanne Elizabeth Dubernad le 27 mars 1783 à Morlaix

Ce 27 mars 1783, par nous, recteur de cette paroisse a été sur les fonds baptisée une fille nommée Jeanne Elizabeth, née ce jour du et dans le légitime mariage de noble homme Armand Joseph Dubernad, négociant de cette ville et de Dame Magdeleine Lannux de la Chaume de cette paroisse, parin et mareine ont été présents. Signé : Noble homme Jean Lannux, ancien maire de cette ville et Henriette Magdelaine Dubernad qui ont signé. Lannux Varin, tante de l'enfant ; Saulnier de Cugnon, grand-mère ; Gratien, oncle ; Armand Joseph Dubernad, père.

Ses parents vivent en partie à Cadix, où est née sa sœur aînée le 15 juillet 1778, mais aussi rue Longue à Morlaix, puis achète le Château de La Bourdaisière.

Jeanne Élisabeth Dubernad se marie très jeune avec le chevalier François Gaudelet d'Armenonville, fils de Jean-Baptiste III Gaudelet, dernier Trésorier de la Marine de Louis XVI[137], beau-frère du général-comte Louis Groult des Rivières, et Thérèse Françoise du Verger, le 28 février 1799 à Morlaix.

Il revient en France pendant le Directoire et se marie à Morlaix en 1799 avec Jeanne Elizabeth Dubernad qui a 15 ans, le 28 février 1799. Son beau-père vient d'acheter le Château de La Bourdaisière et vit rue Longue, la rue des riches bourgeois de la ville, peu de temps après à la naissance de sa fille. Mais sur son acte de mariage, il est encore domicilié à Paris, rue de Ménars, dans l'ancien deuxième arrondissement qui correspond au IXe d'après 1859). Voici son acte de mariage à la mairie :

Aujourd'hui 10 Ventôse, l'An VII de la République Française, une et indivisible à 10 heures du matin, par devant moi, Denis Duquesne, président de l'administration municipale de la commune de Morlaix, département du Finistère sont comparus pour contracter mariage. D'une part, le citoyen Jean Baptiste François Gaudelet, négociant, âgé de 25 ans, sept mois, natif d'Hennebont, département du Morbihan, fils de Jean Baptiste Gaudelet et de Thérèse Françoise Duverger, domicilié de Paris, rue Ménars, numéro 560, deuxième arrondissement. D'autre part, la citoyenne Jeanne Elizabeth Dubernad, âgée de 16 ans, native et domiciliée de Morlaix, section de La Roche, fille du citoyen Armand Joseph Dubernad, négociant, et de Magdelaine Lannux de la Chaume. Lesquels futurs conjoints étaient accompagnés du citoyen François Gaspard Lannux, âgé de 40 ans, commissaire du pouvoir exécutif, domicilié à Pontacq, Basses Pyrénées, vivant de son bien, agriculteur, Raimond Goüin, négociant, âgé de 28 ans, oncle et beau-frère de la future, Armand Joseph Dubernad, âgé de 57 ans et de Magdeleine Lannux de la Chaume, âgée de 39 ans, père et mère de cette dernière. Moi Denis Duquesne après avoir fait lecture en présence des parties et des dits témoins, primo des actes de naissance des futurs époux, secundo de l'acte de publication de promesses de mariage entre ces derniers dressé par l'officier public du second arrondissement de la commune de Paris le 9 Pluviôse dernier, tertio de celui fait par le citoyen Jean François Verchin, officier public, l'un de nous, le 5 du présent dûment affiché. Les dits jours, sans opposition, après aussi que Jean Baptiste François Gaudelet et Jeanne Elizabeth Dubernad ont eu déclaré à haute voix de prendre de prendre mutuellement pour époux, j'ai prononcé au nom de la loi que Jean Baptiste François Gaudelet et Jeanne Elizabeth Dubernad sont unis en mariage et j'ai rédigé le présent acte que les contractants et leurs témoins ont signé avec moi. Fait à la maison commune de Morlaix, les jours, mois et an ci-dessus
Gaudelet, mari
Dubernad, père
Lannux Dubernad, mère
François Gaspard Lannux, oncle
Raimond Goüin, beau-frère
Dupleux Papresse, notable morlaisien
Gratien, oncle
Dubernad Goüin, sœur aînée de la mariée
Cretté.

Ce Gaudelet cherche visiblement à faire oublier son passé d’émigré. Sa famille est absente et son témoin est un des nombreux oncles de sa femme, mais coïncidence bizarre François Gaspard Lannux est commissaire du pouvoir exécutif (= préfet) des Basses Pyrénées et Raimond Goüin, le frère d'un révolutionnaire, ancien maire de Tours. Le parrain de sa première fille est d'ailleurs cet Henri Goüin-Moisant (1758 - 1823), frère de son beau-frère, nommé maire de Tours pendant la Terreur.

Elle est la marraine de la nièce de son mari Elisabeth Augustine Groult des Rivières, née le 30 Ventôse An X (21/3/1802), à Hanches, fille du général-comte Louis Groult des Rivières, son beau-frère, et est représentée par Louise Françoise Melande de Crousillac de Chambourcy.

Elle meurt relativement jeune à 46 ans, rue Montholon n°14 (selon la Reconstitution des actes de décès de l'état civil de Paris) :

Expédition délivrée sur papier libre, en exécution de la loi du 12 février 1872, par Maître Aumont Thiéville, notaire à Paris, soussigné le … 1873, d'une copie authentique d'acte de décès, annexé à la minute, étant en possession d'un acte de notoriété reçu le 10 août 1829 par Me Aumont, la préfecture du département de la Seine, ville de Paris. Extrait du registre de décès de l'an 1829, deuxième mairie. Du samedi 18 juillet 1829, à une heure et demi, acte de décès de Jeanne Elizabeth Dubernad, rentière, âgée de 46 ans et six mois, née à Morlaix, département du Finistère, décédée le jour d'hier à 6 heures et demi du soir en son domicile, rue Montholon n°14, veuve de M. François Gaudelet, fille d'Armand Joseph Dubernad et de Magdeleine Lannux de la Chaume, son épouse; tous les deux décédés. Les témoins sont Michel Armand Dubernad, employé, âgé de 23 ans demeurant à Paris, même rue, même maison que la défunte et de M. Jean Jacques Roquebert, principal clerc de notaire, âgé de 24 ans, demeurant à Paris, lesquels ont signé avec Jean Claude Balban, chevalier de la légion d'honneur, maire adjoint du second arrondissement... Acte de décès de Jeanne Elizabeth Dubernad dans les registres des Tables de décès, il y a une aussi une déclaration de succession établie le 15 janvier 1830 en faveur de ses enfants: François Gaudelet et Françoise Thérèse, femme de Rambaud.

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Leur descendance[]

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Une de leurs filles, Françoise Gaudelet d'Armenonville, épouse de Georges de Rambaud, puis du dernier des comtes d'Allonville, Amédée d'Allonville.

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Hotel d'Allonville à Versailles.

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Infanterie de la Garde royale, durant la Révolution de juillet 1830.

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Le château du comte et de la comtesse d'Allonville, puis des Rambaud, La Hauteville.

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Batterie août 1855. Guerre de Crimée.

François Gaudelet d’Armenonville et Jeanne Elisabeth Dubernad ont trois enfants :

1. Françoise Gaudelet d'Armenonville est née le 9 mars 1800 à Morlaix (rue Longue-section de la Roche) et décédée le 30 mars 1877 à Versailles (rue Neuve Notre Dame). Elle est enterrée au cimetière Saint-Louis de Versailles.

Françoise Gaudelet d'Armenonville est la descendante d'Antoine Gaudelet, qui reçoit des lettres d'office données par le roi François Ier (1515 - 1547)[138]. Les descendants d'Antoine Gaudelet sont chastelains receveurs de Fresne-Saint-Mamès, puis sont avocats en Parlement de Dijon, Conseillers du Roy, correcteurs en la chambre des comptes de Dijon... Sa famille, aux XVIIIe et XIXe siècles, est alliée à des familles nobles, selon d'Hozier, beaucoup plus anciennes ou même proches des familles souveraines. Françoise Gaudelet d'Armenonville vit jusqu'à l'âge de deux ans au Château de La Bourdaisière. Elle se marie avec Georges de Rambaud, écuyer, Commissaire des Guerres, qui administre la plupart du temps le château de Versailles à la place de Louis-Philippe de Noailles, Prince de Poix qui est très âgé. Elle a deux enfants Ernestine de Rambaud, ancêtre des Gaillard de Saint Germain et d'Ernest de Rambaud, polytechnicien. Françoise Gaudelet d'Armenonville, figure dans le Dictionnaire des femmes libraires en France, 1470-1870 (2003)[139]. Françoise Gaudelet d'Armenonville, veuve, demeure au château de Fontenay-aux-Roses, chez sa cousine Theresia Cabarrus, la Princesse de Chimay. Elle se remarie et devient la comtesse Amédée d'Allonville en 1836. Amédée d'Allonville est le descendant de l’une des plus anciennes familles de la noblesse française, la Maison d'Allonville[140][141][142].


Article détaillé : Françoise Gaudelet d'Armenonville


2. Elisabeth Madelaine Gaudelet d'Armenonville a comme témoin à son baptême Jean Armand Dubernad son oncle, âgé de 16 ans, négociant, et Magdeleine Lannux, sa grand-mère maternelle. Elle est décédée avant sa mère.


3. Louis Gaudelet d'Armenonville. Entré le 30 juin 1811, âgé de 9 ans, sorti le 23 février 1814. De Paris. M. Gaudelet, 103, rue du faubourg Poissonnière, à Paris. François Louis Gaudelet est né à Morlaix le 31 octobre 1803, frère de Françoise Gaudelet d'Armenonville, née ibidem le 9 mars 1800, élevée à Morlaix, puis Paris et Meaux. Il entre le 30 juin 1811 à l'Académie ex royale de Juilly, âgé de 9 ans, et en sort le 23 février 1814[143].

¤ 1839 fonderie royale de Douai, capitaine de deuxième classe[144].

¤ capitaine-commandant des batteries du 4e</sup régiment à La Fère[145], en 1842.

¤ Chef d'escadron en 1854, à Saint-Omer, sous-directeur à l'état-major de l'artillerie, LH[146].

¤ Chef d'escadron en 1856 du 3e régiment à pied d'artillerie[147].


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Françoise Gaudelet d'Armenonville-de Rambaud, puis d'Allonville (source : La Lettre de la Miniature).

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NOTES ET RÉFÉRENCES[]

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  1. Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828), Tome II (1746-1795), Etienne Broglin, 2017. p.1814.
  2. planche extraite de l’ouvrage de L& F Funcken : les soldats de la révolution Française. Ed. Casterman 1988
  3. Рамбо (Benoit-Auguste-George de Rambaud) Бенуа-Огюст-Жорж (1786-1834) ... Biographie de Georges Auguste de Rambaud, en russe, Napoléon et la Révolution, 18 OCTOBRE 2020
  4. L’armorial de Montfort l’Amaury.
  5. Armorial de la Chambre des Comptes de Dijon, d'après le manuscrit inédit du P. Gautier, avec un chapitre supplémentaire pour les officiers du Bureau des finances de la même ville, par J. d'Arbaumont (1881)
  6. Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795), Etienne Broglin, 2017.
  7. Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795), Etienne Broglin, 2017.
  8. Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795), Etienne Broglin, 2017.
  9. Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.
  10. Michel Péronnet, Hachette supérieur, 1998, (ISBN 978-2-01-461247-9)
  11. Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828). Tome III (1796-1828), Etienne Broglin, 2017.
  12. BERGERON, Louis. Chapitre II. Le milieu des grandes affaires à Paris : étude des origines géographiques : L’immigration provinciale In : Banquiers, négociants et manufacturiers parisiens du Directoire à l’Empire. Paris : Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 1999.
  13. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.
  14. Armorial de la Chambre des Comptes de Dijon, d'après le manuscrit inédit du P. Gautier, avec un chapitre supplémentaire pour les officiers du Bureau des finances de la même ville, par J. d'Arbaumont (1881)
  15. Armorial général de France : recueil officiel dressé en vertu de l'Edit de 1696, Généralité de Bourgogne.
  16. "Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790: Archives civiles, Série B".
  17. "Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790: Archives civiles, Série B".
  18. VILLENEUVE-LOUBET (Histoire de), Le marquis de Panisse-Passis, 1992.
  19. Copie des lettres d'office d'Antoine Gaudelet, données par le roi François Ier (1515 - 1547)
  20. Copie des lettres d'office d'Antoine Gaudelet, données par le roi François Ier. B. 4771. (Cahier.) In folio, 78 feuillets, parchemin.
  21. Côte-d'Or. Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 : Série C. 1880, C. 2484.
  22. Favre-Lejeune, Christine, Les secrétaires du roi de la Grande Chancellerie de France, dictionnaire biographique et généalogique (1672-1789), introduction de François Furet et Guy Chaussinand-Nogaret. Paris : SEDOPOLS, 2 v. Collection Noblesses d'hier et d'aujourd'hui.
  23. Dossier de récipiendaire à la grande chancellerie
  24. Bibliothèque des Auteurs de Bourgogne, Collectif, Slatkine.
  25. Journal des choses arrivées à Dijon depuis l'année 1650 jusqu'en l'année 1669, ext. pub. p. E. Longin, Mèm. Soc. Jura, 1920, 10° série, t. IV, p. 6H-84 (bibliog. nombreuse).
  26. Armorial de la Chambre des comptes de Dijon, d'après le manuscrit inédit du père Gautier avec un chapitre supplémentaire pou les officiers du bureau des finances de la même ville, Jules d' Arbaumont, Lamarche, 1881.
  27. Armorial de la Chambre des comptes de Dijon, d'après le ... - Page 299. Jules d'Arbaumont · 1881.
  28. Histoire de la Ville de Laon, par Jacques-François-Laurent Devisme, p.401.
  29. Adrien de Fer
  30. A.N. Y//461 fol. 197.
  31. Favre-Lejeune, Christine, Les secrétaires du roi de la Grande Chancellerie de France, dictionnaire biographique et généalogique (1672-1789), introduction de François Furet et Guy Chaussinand-Nogaret. Paris : SEDOPOLS, 2 v. Collection Noblesses d'hier et d'aujourd'hui.
  32. Chanoine A. Dagneau de Richecourt, Recueil (manuscrit) de généalogies de familles de Laon et environs vers 1770, Archives Départementales de l’Aisne, à Laon.
  33. Jean Bodin, La République, Roger Chauviré, Slatkine Reprints, 1969, p.76 et 77.
  34. Histoire de la Ville de Laon, par Jacques-François-Laurent Devisme, p.401.
  35. Adrien de Fer
  36. Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795), Etienne Broglin, 2017.
  37. A.N. Y//461 fol. 197.
  38. Elites, pouvoirs et vie municipale à brest, 1750-1820, B. Baron (Auteur) 1750-1820, 2013. Centre de recherche bretonne et celtique ; Université de Brest.
  39. Favre-Lejeune, Christine, Les secrétaires du roi de la Grande Chancellerie de France, dictionnaire biographique et généalogique (1672-1789), introduction de François Furet et Guy Chaussinand-Nogaret. Paris : SEDOPOLS, 2 v. Collection Noblesses d'hier et d'aujourd'hui.
  40. Elites, pouvoirs et vie municipale à brest, 1750-1820, B. Baron (Auteur) 1750-1820, 2013. Centre de recherche bretonne et celtique ; Université de Brest.
  41. Mémoires et documents publiés par la Société archéologique de Rambouillet, 1879 (T5)-1880, p.367.
  42. Elites, pouvoirs et vie municipale à brest, 1750-1820, B. Baron (Auteur) 1750-1820, 2013. Centre de recherche bretonne et celtique ; Université de Brest.
  43. Élites, pouvoirs et vie municipale à Brest, 1750-1820, Bruno Baron, 2012.
  44. Favre-Lejeune, Christine, Les secrétaires du roi de la Grande Chancellerie de France, dictionnaire biographique et généalogique (1672-1789), introduction de François Furet et Guy Chaussinand-Nogaret. Paris : SEDOPOLS, 2 v. Collection Noblesses d'hier et d'aujourd'hui.
  45. Élites, pouvoirs et vie municipale à Brest, 1750-1820, Bruno Baron, 2012.
  46. Elites, pouvoirs et vie municipale à brest, 1750-1820, B. Baron (Auteur) 1750-1820, 2013. Centre de recherche bretonne et celtique ; Université de Brest.
  47. Elites, pouvoirs et vie municipale à brest, 1750-1820, B. Baron (Auteur) 1750-1820, 2013. Centre de recherche bretonne et celtique ; Université de Brest.
  48. Elites, pouvoirs et vie municipale à brest, 1750-1820, B. Baron (Auteur) 1750-1820, 2013. Centre de recherche bretonne et celtique ; Université de Brest.
  49. Mémoires et documents publiés par la Société archéologique de Rambouillet, Éditeur : Raynal (Rambouillet) : 1879-1880 (T5). p.367.
  50. Société d'archéologie de Rambouillet, Mémoires et... 1879, p.367.
  51. Vasseur Roger, Hanches d’hier à aujourd’hui.
  52. Elites, pouvoirs et vie municipale à brest, 1750-1820, B. Baron (Auteur) 1750-1820, 2013. Centre de recherche bretonne et celtique ; Université de Brest.
  53. Armorial général, ou Registres de la noblesse de France par Louis-Pierre d'Hozier et d'Hozier de Sérigny juges d'armes de France: Registre premier. Firmin Didot frères, fils et cie, 1738.
  54. Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795), Etienne Broglin, 2017.
  55. Histoire de la noblesse du Comté-Venaissin, d'Avignon, et de la principauté d'Orange, Jean Antoine Pithon-Curt, Laffitte, 1970, v.3, p.581.
  56. Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l’Île-de-France, Volumes 107 à 108, H. Champion, 1981.
  57. Les Familles françaises à Jersey pendant la Révolution - Page 239. Comte Regis de L'Estourbeillon · 1886.
  58. Max Reyne, Les 26 Maréchaux de Napoléon : Soldats de la Révolution, gloires de l'Empire, 1990.
  59. Hennebont, Paroisse Notre-Dame-de-Paradis. Sujet : baptêmes.
  60. Hennebont, Paroisse Notre-Dame-de-Paradis. Sujet : baptêmes.
  61. Les Familles françaises à Jersey pendant la Révolution - Page 239. Comte Regis de L'Estourbeillon · 1886.
  62. Histoire généalogique et héraldique des pairs de France: des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume, et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles. 1828. p.51.
  63. Histoire généalogique et héraldique des pairs de France: des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume, et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles. 1828. p.1.
  64. Construction, reproduction et représentation des patriciats urbains de l'Antiquité au XXe siècle: actes du colloque des 7, 8 et 9 septembre 1998 tenu à Tours, dans les locaux du Conseil Général d'Indre-et-Loire, Claude Petitfrère, Cehvi (Centre d'histoire de la ville moderne et contemporaine), 1999, p.165.
  65. Histoire générale des ordres de chevalerie civils et militaires existant en Europe, contenant l'origine de leur fondation, les statuts principaux qui on sont la base, et la nomenclature des chevaliers français et étrangers qui en sont décorés ... Empire français: Légion d'honneur, M. de Saint-Allais (Nicolas Viton), C.-F. Patris, 1811.
  66. base léonore.
  67. La Gazette de France, Imprimerie de la Gazette de France, 1814.
  68. L’armorial de Montfort l’Amaury.
  69. Favre-Lejeune, Christine, Les secrétaires du roi de la Grande Chancellerie de France, dictionnaire biographique et généalogique (1672-1789), introduction de François Furet et Guy Chaussinand-Nogaret. Paris : SEDOPOLS, 2 v. Collection Noblesses d'hier et d'aujourd'hui.
  70. Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795), Etienne Broglin, 2017.
  71. BROGLIN, Étienne. La reproduction des élites au miroir du collège : fusion intégratrice ou juxtaposition conflictuelle ? In : Jeunesse(s) et élites : Des rapports paradoxaux en Europe de l'Ancien Régime à nos jours. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2009.
  72. BROGLIN, Étienne. La reproduction des élites au miroir du collège : fusion intégratrice ou juxtaposition conflictuelle ? In : Jeunesse(s) et élites : Des rapports paradoxaux en Europe de l'Ancien Régime à nos jours. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2009.
  73. Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l’Île-de-France, H. Champion, 1981, 108e année, pp. 78 à 81.
  74. Archives nationales, Minutier central, XXVI, 714, pas de plan.
  75. Banquiers, négociants et manufacturiers parisiens du Directoire à l'Empire, Volume 51 de Civilisations et sociétés, Louis Bergeron, Mouton, 1978.
  76. Élites, pouvoirs et vie municipale à Brest, 1750-1820, Bruno Baron, 2012.
  77. Cité par Forneron, Henri (1834-1886), Histoire générale des émigrés pendant la Révolution française, E. Plon, Nourrit (Paris), t. II, p.13.
  78. Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.
  79. Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795), Etienne Broglin, 2017.
  80. King Agnès. Jersey, centre d'espionnage au début de la période révolutionnaire. Revue d'histoire moderne, tome 9 N°15,1934. pp. 423-434.
  81. Michel Péronnet, Hachette supérieur, 1998, (ISBN 978-2-01-461247-9)
  82. Collection complète des lois, décrets d’intérêt général, traités internationaux, arrêtés, circulaires, instructions, etc. vol. 11, Recueil Sirey, 1835.
  83. Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795), Etienne Broglin, 2017.
  84. Caisso René, La vente des biens nationaux de seconde origine et les mutations foncières dans le district de Tours, 1792-1830, Bibliothèque nationale, 1977, p.81, 168, et 210.
  85. A.N. Inv. V2.
  86. Almanach impérial, Tes0tu, 1809, p.771.
  87. Bulletin de la société archéologique du Finistère. 1917 (T. XLIV).
  88. Recueil général des lois et des arrêts, en matière civile, ..., Jean Baptiste Sirey · 1810.
  89. Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795), Etienne Broglin, 2017.
  90. voir Ozanam 1969.
  91. BERGERON, Louis. Chapitre II. Le milieu des grandes affaires à Paris : étude des origines géographiques : L’immigration provinciale In : Banquiers, négociants et manufacturiers parisiens du Directoire à l’Empire. Paris : Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 1999.
  92. Evrard Fernand. Le commerce de laines d'Espagne sous le Premier Empire. In: Revue d'histoire moderne, tome 12 N°28, 1937. pp. 197-226.
  93. Almanach impérial, Testu, 1809, p.771.
  94. Duverneuil, La Tynna, Jean de (1765-1818), Bottin, Sébastien (1764-1853), Almanach du commerce de Paris..., 1807, p.117.
  95. Le Paris criminel et judiciaire du XIXe siècle, IIe partie Arrondissements VIII à XX et banlieue Tome 2. Olivier Richou (Auteur).
  96. Buanoparte Et Murat, Ravisseurs D'Une Jeune Femme, Et Quelques-Uns de leurs Agents Complices De Ce Rapt, Devant Le Tribunal De Premières Instance Du Département De La Seine. Mémoire Historique, J ..... H ..... F ..... Revel, Éditeur Michaud, 1815.
  97. Evrard Fernand. Le commerce de laines d'Espagne sous le Premier Empire. In: Revue d'histoire moderne, tome 12 N°28, 1937. pp. 197-226.
  98. Evrard Fernand. Le commerce de laines d'Espagne sous le Premier Empire. In: Revue d'histoire moderne, tome 12 N°28, 1937. pp. 197-226.
  99. Cambacérés, Lettres inédites à Napoléon, Tome II, 1808-1814, Klincksiesk, 1973, p.785.
  100. Rey Jean-Philippe, Le retournement ?, dans : , Histoire du Consulat et du Premier Empire. sous la direction de Rey Jean-Philippe. Paris, Perrin, « Synthèses Historiques », 2016, p. 339-358.
  101. La police secrète du premier Empire. Bulletins quotidiens adressés par Fouché à l'Empereur, rassemblés par Ernest d'Hauterive, Perrin, 1908, p.396.
  102. Cambacérés, Lettres inédites à Napoléon, Tome II, 1808-1814, Klincksiesk, 1973, p.785.
  103. Capitalisme et catholicisme dans la France moderne : la dynastie Le Couteulx, Volume 44, Michel Zylberberg, Publications de la Sorbonne, 2001, p.221.
  104. Almanach Royal de 1786...
  105. Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828) Tome II (1746-1795), Etienne Broglin, 2017.
  106. Pelle Ronan, Histoire de la manufacture des tabacs de Morlaix, Éditions du Dossen, 1986, p.X.
  107. Camp, Maxime du, Paris, ses organes… T.2, p. 215.
  108. Ivernois, Francis d', Napoléon administrateur et financier - pour faire suite au Tableau historique et politique des...
  109. Rambaud, Guy de, Pour l’amour du Dauphin, Anovi 2005, p.143.
  110. Le Patriotisme des volontaires royaux de l'École de droit de Paris, Guillemin, Alexandre (1789-1872).
  111. Le Patriotisme des volontaires royaux de l'École de droit de Paris, Alexandre (1789-1872).
  112. Bruchet Max. L'invasion et l'occupation du département du Nord par les Alliés (1814-1818). In: Revue du Nord, tome 6, n°24, novembre 1920. pp. 261-299.
  113. Haesaert J.-P. Louis XVIII à Gand en 1815. In: Revue du Nord, tome 49, n°194, Juillet-septembre 1967. pp. 521-533.
  114. 1815: (Tome Ier : la première Restauration, le retour de l'île d'Elbe, les Cent-Jours), Henry Houssaye, Editions des Régionalismes, 2015. ISBN 2366345194, 9782366345193.
  115. Bruchet Max. L'invasion et l'occupation du département du Nord par les Alliés (1814-1818). In: Revue du Nord, tome 6, n°24, novembre 1920. pp. 261-299.
  116. Soumission au Roi des Villes et Forteresses de Lille, Arras, Amiens, Autun, La Havre, et de l'Armée Française, dite de la Loire. Reddition prochaine du Château de Vincennes et de la Ville de Valenciennes, 1815.
  117. Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.
  118. Soumission au Roi des Villes et Forteresses de Lille, Arras, Amiens, Autun, La Havre, et de l'Armée Française, dite de la Loire. Reddition prochaine du Château de Vincennes et de la Ville de Valenciennes. 1815.
  119. Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.
  120. Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.
  121. Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.
  122. Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.
  123. Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.
  124. Demande en 1815 de la décoration de l'ordre royal de la Légion d'Honneur. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.
  125. Bruchet Max. L'invasion et l'occupation du département du Nord par les Alliés (1814-1818) (suite). In: Revue du Nord, tome 7, n°25, février 1921. pp. 30-61.
  126. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.
  127. Bruchet Max. L'invasion et l'occupation du département du Nord par les Alliés (1814-1818) (suite). In: Revue du Nord, tome 7, n°25, février 1921. pp. 30-61.
  128. Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828). Tome III (1796-1828), Etienne Broglin, 2017.
  129. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.
  130. Dossier François Gaudelet d'Armenonville. Service historique de l'Armée de terre.
  131. Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828). Tome III (1796-1828), Etienne Broglin, 2017.
  132. Liste générale des pensionnaires de l'ancienne liste civile, avec l'indication sommaire des motifs de la concession de la pension. Impr. royale, 1833.
  133. Jean-Luc Maxence, Saint-Armand-Montrond, Presses de la Renaissance, mars 2002, p.22 (ISBN 978-2-85616-838-7 et 2-85616-838-8).
  134. Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l’Île-de-France, H. Champion, 1981, 108e année, pp. 78 à 81.
  135. Archives nationales, Minutier central, XXVI, 714, pas de plan.
  136. Liste générale des pensionnaires de l'ancienne liste civile, avec l'indication sommaire des motifs de la concession de la pension. Impr. royale, 1833.
  137. L’armorial de Montfort l’Amaury.
  138. "Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790: Archives civiles, Série B".
  139. Dictionnaire des femmes libraires en France, 1470-1870, Ecole pratique des hautes études. Section 4, Sciences historiques et philologiques, Volume 26 de Histoire et civilisation du livre, Roméo Arbour, Droz, 2003, p.446.
  140. Le Petit Versaillais (10 mars 1899).
  141. Bulletin et mémoires ... - Volume 109 - Page 146. Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine · 2005.
  142. d'ALLONVILLE de RECLAINVILLE comtesse Henri Amédée, née Thérèse Françoise Gaudelet d'Armenonville
  143. Dictionnaire biographique sur les pensionnaires de l'académie royale de Juilly (1651-1828). Tome III (1796-1828), Etienne Broglin, 2017.
  144. Annuaire statistique. Annuaire du département du Nord. An xi-1890, Nord dépt, 1839, p.267.
  145. Annuaire officiel des officiers de l'armée active, Par France Ministère de la guerre
  146. Annuaire du Pas-de-Calais, Par Auguste Parenty, A. Sorel, Joseph Coffinier, U. Bruyant, p.109.
  147. Almanach impérial, A. Guyot et scribe, 1856, p.767.