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Dadon

Dadon, fondateur de Conques.

Dadon de Conques, Datus, Déodat, Deodatus (en français Dieudonné), est né vers 745 et enterré dans l'église de Grand Vabre, dans le Rouergue, après 819


Dadon de Conques est un membre de l’aristocratie rouergate, apparenté aux Guilhemides [1]. Ce prénom se retrouve au niveau des premiers comtes de Quercy : Déda, Dadon. Ils sont eux-aussi apparentés aux Guilhemides. Seigneur d'une motte, qui contrôle le confluent de l’Ouche et du Dourdou aux pieds de l'actuel village de Conques, il a vu sa mère tuée sous ses yeux par les Sarrasins[2].

Cet ermite est le premier abbé connu de l'abbaye de Conques, qui est officialisé en 800[3].

L'ermitage de Conques avant Dadon (721 - 790)[]

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Les Sarrasins chassent, en 724, les moines nîmois de leurs couvents.

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Les Sarrasins quittent, en 759, Narbonne.

Les origines de Conques sont relatées dans des textes parfois dénués de valeur historique. Le Livre des miracles de sainte Foy et la Chronique de l'abbatiale sont datés au plus tôt du IXe siècle. La chronique parlent de chrétiens massacrés par les païens en 371 et d'un nouveau massacre par les Francs au VIe siècle. Les auteurs du Gallia Christiana, ainsi que le savant Mabillon, ne tiennent aucun compte de ces affabulations haineuses contre les païens et les Francs[4].

Le Gallia Christiana, ainsi que le savant Mabillon, donnent une autre version.

Les Sarrasins, en 721, font des incursions en Gévaudan, en Rouergue et dans le Velay ruinant ces pays[5].

En 725, des chrétiens hispaniques fuyant les invasions arabes trouvent refuge dans les gorges de Conques pour y bâtir un petit oratoire (permodicum oratorium)[6].

En 732, les Barbares dispersent et massacrent ce troupeau de fidèles. Ils n'y laissent ni une pierre debout ni un habitant vivant[7].

En 759, Pépin le Bref prend Narbonne et Carcassonne. Les Arabes sont chassés de Septimanie qui passe sous le contrôle des Francs.

Dadon est ermite à Conques ( 790 - 800)[]

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Dadon est d'abord seigneur d'une motte.

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La fontaine du Plô.

Dadon de Conques est un membre de l’aristocratie rouergate, apparenté aux Guilhemides [8]. Ce prénom se retrouve au niveau des premiers comtes de Quercy : Déda, Dadon. Ils sont eux-aussi apparentés aux Guilhemides.

Seigneur d'une motte, qui contrôle le confluent de l’Ouche et du Dourdou aux pieds de l'actuel village de Conques, il a vu sa mère tuée sous ses yeux par les Sarrasins [9]. Un récit légendaire nous raconte que Dadon préfère conserver son cheval que de l'échanger contre sa mère.

Dadon de Conques reprend sa motte après avoir lutté contre les Sarrasins. Il choisit d'être ermite, en 790, dans un site très abrité, en retrait des gorges du Dourdou, mais tout près de la vallée du Lot[10][11]. Datus, abréviation du latin Deodatus (Déodat, en français Dieudonné), est un surnom faisant probablement allusion à la vocation religieuse de celui qui s’est donné à Dieu.

Il donne au site le nom de Conqua, probablement à cause de sa forme. Il est même possible de déterminer l’emplacement de son ermitage : nul doute, en effet, que la fontaine du Plô qui coule maintenant au pied de l’abbatiale, en contre-bas de l’actuel parvis, n’ait été l’élément déterminant dans le choix de l’anachorète. L'ermitage est fondé sur un replat au-dessus de la vallée, côté ensoleillé. La fontaine du Plô coule au pied de l'ermitage.

Dadon défriche de ses mains un coin de ce désert. Peu après son installation, selon une charte datée de 819, un homme plein de piété, nommé Medraldus, vient se retirer dans le même lieu et vécut avec Dadon. La renommée des vertus des deux solitaires se répand dans les environs : quelques prosélytes désirent embrasser le même genre de vie. Ils viennent se placer sous leur direction. Peu à peu le nombre des religieux prend de l’accroissement. Guibert, comte de Rouergue, leur abandonne le territoire qui appartenait au fisc.

L'abbaye de Conques (800)[]

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Conques en 835.

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L'abbaye de Conques.

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Panorama sur le Lot depuis le hameau de la Vinzelle (comm. de Grand-Vabre, Aveyron).

Selon Ermold le Noir l'ermitage évolue en monastère en 800[12].

Des chartes de 801, 813, 817, accordant donations et faveurs, et surtout d'un acte du 8 avril 819, signé par Louis le Pieux, et un poème du clerc Ermold le Noir nous permettent de mieux connaître

En 801, le monastère respecte la règle de saint Benoît. La renommée de sainteté de Dadon et Medraldus se répand encore plus dans les pays voisins. La troupe pieuse s’accroît rapidement peu à peu et ils élèvent dans ce lieu une église dédiée à saint Sauveur, selon une charte datée de 819.

L'empereur Louis le Pieux, par le capitulaire de 817, impose la règle bénédictine à tous les monastères. Il place celui de Conques sous sa protection en 819. L'abbaye reçoit à plusieurs reprises la visite de Louis le Pieux. Il fait cette année-là dix donations en sa faveur. Les papes rendent l'abbaye indépendante de l'évêque de Rodez et la placent sous leur protection.


Fidèle à son idéal de solitude, Dadon se retire dans un lieu isolé, où va naître le bourg de Grand Vabre, à 7 km de Conques.

Dadon confie la direction du monastère qu'il a fondé à son disciple Medraldus. En 819 un texte mentionnant Medraldus comme l'abbé de Saint-Sauveur de Conques.

À cette époque, rappelle Pierre Lançon, historien, bibliothécaire du Centre de documentation historique de Conques et de la Société des Lettres de l'Aveyron, les souverains carolingiens comblent de bienfaits les monastères de leur empire. C'est le cas de Conques.

L’ermitage de Grand Vabre, lieu fort ancien, près de Conques, situé au confluent du Dourdou et du Lot. Il y finit ses jours. Quelques documents lui donnent la qualification de saint.


Dadilà de Nîmes et Dadon sont des noms vraiment très rarement employés. Dadilà de Nîmes a une fille prénom Dadon. On peut donc le rapprocher du fondateur de Conques au début du IXe siècle, membre de l’aristocratie rouergate[13]. Cet ermite est apparenté aux Guilhemides. Ce prénom se retrouve au niveau des premiers comtes de Quercy : Déda, Dadon. Ils sont eux-aussi apparentés aux Guilhemides.

NOTES ET RÉFÉRENCES[]

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  1. Sébastien Fray. L'aristocratie laïque au miroir des récits hagiographiques des pays d'Olt et de Dordogne (Xe-XIe siècles). Histoire. Université Paris-Sorbonne - Paris IV, 2011.
  2. Rouergue, Volume 44 de Univers de la France et des pays francophones, Henri Enjalbert, Privat 1979.
  3. Rouergue, Volume 44 de Univers de la France et des pays francophones, Henri Enjalbert, Privat 1979.
  4. Histoire de l'église du Rouergue, Louis Servières, Vve E. Carrère, 1874.
  5. Amy Goodrich Remensnyder, Remembering Kings Past: Monastic Foundation Legends in Medieval Southern France, Cornell University Press, 1995, p. 56-57.
  6. Brockman, Norbert C. Encyclopedia of sacred places (2nd ed.). Santa Barbara, Calif.: ABC-CLIO. pp. 109–11. ISBN 978-1-59884-654-6.
  7. Gustave Desjardins, Essai sur le cartulaire de l'abbaye sainte-Foy de Conques en Rouergue (IXe - XIIe siècles), Bibliothèque de l'école des chartes, 1872, tome 33, pp. 254 - 282.
  8. Sébastien Fray. L'aristocratie laïque au miroir des récits hagiographiques des pays d'Olt et de Dordogne (Xe-XIe siècles). Histoire. Université Paris-Sorbonne - Paris IV, 2011.
  9. Rouergue, Volume 44 de Univers de la France et des pays francophones, Henri Enjalbert, Privat 1979.
  10. Rouergue, Volume 44 de Univers de la France et des pays francophones, Henri Enjalbert, Privat 1979.
  11. Marie Renoue, Renaud Dengreville, Conques : moyenâgeuse, mystique, contemporaine, Éd. du Rouergue, 2004, p. 24.
  12. Marie Renoue, Renaud Dengreville, Conques : moyenâgeuse, mystique, contemporaine, Éd. du Rouergue, 2004, p. 24.
  13. Sébastien Fray. L'aristocratie laïque au miroir des récits hagiographiques des pays d'Olt et de Dordogne (Xe-XIe siècles). Histoire. Université Paris-Sorbonne - Paris IV, 2011.
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