Wiki Guy de Rambaud
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                                               La cigogne noire 

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Cigogne noire, timbre israélien.

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Cigogne noire (Ciconia nigra) jeune et adulte.

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Répartition de la cigogne noire : aires de reproduction (vert clair), toute l'année (vert foncé), migration (bleu clair), aires d'hivernage (bleu foncé).

Aacn6

Protégez la cigogne noire de la menace éolienne en forêt de Granges-le-Bourg/Saulnot (70).

La cigogne noire (Ciconia nigra) est un grand oiseau de la famille des Ciconiidae. Elle est décrite pour la première fois par Carl Linnaeus dans la 10e édition de son Systema Naturae.


Mesurant en moyenne 95 à 100 cm du bout du bec à l'extrémité de la queue avec une envergure de 145 à 155 cm, la cigogne noire adulte a un plumage principalement noir, avec des parties inférieures blanches, de longues pattes rouges et un long bec rouge pointu. À peine plus petite et plus farouche que la Cigogne blanche, elle peut vivre jusqu'à 20 ans. Elle se nourrit principalement d'amphibiens et d'insectes.

Espèce répandue mais rare, elle se reproduit dans des endroits dispersés à travers l'Europe (principalement au Portugal et en Espagne, et en Europe centrale et orientale), et en Eurasie jusqu'à l'océan Pacifique. On la rencontre en Afrique, où elle fréquente les forêts profondes, avec de vieux arbres, proches de zones humides.

C'est un migrateur sur de longues distances. Les populations européennes hivernent en Afrique sub-saharienne tropicale et des populations asiatiques dans le sous-continent indien. Lorsqu'elle migre entre l'Europe et l'Afrique, elle évite de traverser la mer Méditerrané. Elle passe comme la Cigogne blanche par le Levant à l'est ou le détroit de Gibraltar à l'ouest. Une population isolée et non migratrice se trouve en Afrique australe.

Contrairement à la Cigogne blanche à laquelle elle est étroitement apparentée, la cigogne noire est une espèce timide et méfiante. On la voit seule ou par paires, généralement dans les zones marécageuses, les rivières ou les eaux intérieures. Elle se nourrit d'amphibiens, de petits poissons et d'insectes, pataugeant généralement lentement dans les eaux peu profondes pour traquer ses proies.

Les couples reproducteurs construisent des nids soit dans de grands arbres forestiers - le plus souvent feuillus mais aussi dans les conifères soit sur de gros rochers ou sous des corniches en surplomb dans les zones montagneuses. La femelle dépose deux à cinq œufs blanc grisâtre, qui se salissent avec le temps dans le nid. L'incubation prend de 32 à 38 jours, les deux sexes partageant les tâches, et l'envol demande de 60 à 71 jours.

La cigogne noire est considérée comme une espèce peu préoccupante par l'Union internationale pour la conservation de la nature, mais son statut réel est incertain. Malgré sa vaste aire de répartition, elle n'est nulle part abondante et elle semble être en déclin dans certaines parties de son aire de répartition, comme en Inde, en Chine et dans certaines parties de l'Europe occidentale, bien qu'elle augmente dans d'autres comme la péninsule ibérique.

Diverses mesures de conservation sont prises pour la cigogne noire, comme le Plan d'action pour la conservation des cigognes noires africaines de Wetlands International. Il est également protégé en vertu de l'Accord sur les oiseaux d'eau d'Afrique-Eurasie et de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction.

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Cigogne noire dans le ciel du sud-ouest de l'Espagne où elle vit toute l'année.

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TAXONOMIE ET ETYMOLOGIE[]

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L'Ornithologiae Libri Tres (1676), de Francis Willughby, est destinée à décrire tous les oiseaux alors connus dans le monde.

Dans toutes les langues, cet oiseau est désigné par la dénomination de cigogne noire, cependant c'est plutôt par opposition au blanc éclatant de la cigogne blanche que pour la vraie teinte de son plumage, qui est généralement d'un brun mêlé de belles couleurs changeantes, mais qui de loin paraît noir[1].

Le naturaliste anglais Francis Willughby écrit sur la cigogne noire au XVIIe siècle, après en avoir vu une à Francfort. Il la nomme Ciconia nigra[2], cigogne noire en latin.

C'est l'une des nombreuses espèces décrites à l'origine par le zoologiste suédois Carl Linnaeus dans la 10e édition de repère 1758 de son Systema Naturae, où elle reçoit le protonyme binomial Ardea nigra[3].

L'espèce est reclassée en 1760 et de manière définitive par le zoologiste français Mathurin Jacques Brisson dans un nouveau genre, Ciconia, deux ans plus tard[4]. Le mot cigogne est dérivé du vieil anglais storc, lié au vieux haut allemand storah, signifiant cigogne, et au vieil anglais stearc, signifiant raide.

La cigogne noire fait partie du genre Ciconia, un groupe de sept espèces existantes, caractérisées par des becs droits et un plumage principalement noir et blanc. On a longtemps pensé que la cigogne noire est la plus étroitement liée à la cigogne blanche. Cependant, l'analyse génétique via l'hybridation ADN-ADN et l'ADN mitochondrial du cytochrome b par Beth Slikas, en 1997, révèle qu'il est basal (une ramification précoce) dans le genre Ciconia[5]. Au niveau de restes fossiles récupérés du Miocène sur les îles Rusinga et Maboko au Kenya, on ne peut pas faire la distinction entre cigogne blanche et cigogne noire.

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Oiseaux d'Israël : cigognes noires.

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DESCRIPTION[]

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Adulte dans un zoo néerlandais.

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Cigogne noire, timbre lituanien.

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La cigogne noire peut être confondue avec le jeune Tantale ibis.

La cigogne noire est un gros oiseau, mais légèrement plus petite que la cigogne blanche (ciconia ciconia), mesurant 95 à 100 cm pour une envergure de 145 à 155 cm. Elle pèse près de 3 kilogrammes[6].

Son plumage est presque totalement noir, avec des reflets verts et violet. Seules les plumes de son ventre, du bas de sa poitrine ses axillaires et ses sous-caudales sont blanches. Les plumes de la poitrine sont longues et hirsutes, formant une collerette qui est parfois utilisée lors de la parade nuptiale. Ses pattes sont longues et de couleur rouge. Sa petite tête se termine par un long bec rouge vif, qui s'affine progressivement pour finir en pointe. Son regard est souligné par une zone de peau nue rouge autour de l'œil. Il n'y a pas de dimorphisme sexuel apparent dans le plumage, mais les mâles sont plus grands que les femelles en moyenne.

La mue a lieu au printemps, avec l'éclat irisé plus brillant dans le nouveau plumage. Il marche lentement et régulièrement sur le sol et comme toutes les cigognes, il vole le cou tendu.

La cigogne noire a une certaine ressemblance avec la cigogne d'Abdim (C. abdimii), mais peut être distinguée par sa taille beaucoup plus petite, son bec, les pattes et les pieds principalement verts, et la croupe et le bas du dos blancs[7].

Chez le jeune le motif du plumage ressemble à celui des parents, mais les zones correspondant aux plumes noires de l'adulte sont plus brunes et moins brillantes. Les scapulaires, les plumes des ailes et des sus-caudales ont la pointe pâle. Les pattes, le bec et la peau nue autour de l'œil du cigogneau sont d'un gris verdâtre. La cigogne noire peut être confondue avec le jeune Tantale ibis (Mycteria ibis), mais ses ailes et son manteau sont plus pâles, avec un bec plus long et du blanc sous les ailes.

L'adulte, en vol et de loin, peut même être confondu avec la cigogne blanche : par forte luminosité, le dessus des ailes peut sembler pâle. Le vol de la cigogne noire semble plus facile et agile que celui de la cigogne blanche. En adaptation à son habitat, elle développe une technique de vol dans laquelle les ailes de l'articulation carpienne sont fortement inclinées, ce qui réduit considérablement la grande envergure jusqu'à deux mètres. Ce type de vol permet une entrée plus facile dans la zone de la couronne et de meilleures manœuvres en forêt. Pendant les parades nuptiales et les vols synchronisés territoriaux, les cigognes noires étendent souvent leurs plumes blanches brillantes sous la queue, un comportement connu dans le jargon technique comme signalant.

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La cigogne noire ressemble un peu à la Cigogne d'Abdim. (Ciconia abdimii).

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ÉCOLOGIE ET COMPORTEMENT[]

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La Cigogne noire vit généralement dans les zones marécageuses.

La Cigogne noire est présente dans les deux hémisphères. On ne la rencontre néanmoins pas sur les continents australien et américain[8].

La Cigogne noire fréquente les plaines[9].

Sauvage et solitaire, la cigogne noire fuit les habitations, et ne fréquente que les marais écartés. Elle niche dans l'épaisseur des bois, sur de vieux arbres, particulièrement sur les plus hauts sapins. Elle est commune du temps de Buffon dans les Alpes de Suisse. On la voit au bord des lacs, guettant sa proie, volant sur les eaux, et quelquefois s'y plongeant rapidement pour saisir un poisson.

Cependant elle ne se borne pas à pêcher pour vivre; elle va recueillant les insectes dans les herbages et les prés des montagnes : on lui trouve dans les intestins[10].

En Europe, la cigogne noire est un oiseau sylvestre, qui fréquente aussi bien les forêts de feuillus que les forêts mixtes (résineux et feuillus)[11].

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Alimentation[]

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Cigogne noire alimentant ses petits.

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Cigogne noire en quête de nourriture.

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Cigogne noire perchée sur un arbre pour repérer ses proies.

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Parcs nationaux du Sri Lanka.

La nourriture de la cigogne noire est composée dans une bien plus grande mesure que celle de la cigogne blanche d'animaux qui vivent dans ou près de l'eau. De plus, en fonction de l'offre disponible, des amphibiens et des invertébrés sont également capturés. La proportion de mammifères est faible par rapport à la cigogne blanche.

Parmi les poissons, la truite est apparemment la principale proie, suivie des barbottes, des anguilles et, pendant les deux premières semaines d'alimentation, des loches de ruisseau. Dans les endroits où la lamproie de ruisseau et la lamproie de rivière sont présentes dans les habitats de la cigogne noire, ces animaux à bouche ronde font également partie des proies de l'espèce[12].

Il n'y a pratiquement aucune information sur les amphibiens capturés; cependant, il semble qu'il s'agisse principalement de grenouilles et de tritons, tandis que les crapauds ne sont acceptés qu'en cas de grave pénurie alimentaire. Reptiles, en particulier les jeunes serpents d'herbe, sont rarement considérés comme des proies.

Parmi les invertébrés, prédominent également des espèces liées à l'eau, mais au moins aimant l'humidité, telles que divers coléoptères nageurs, les coléoptères aquatiques et leurs stades larvaires, et dans une mesure non négligeable les larves de diverses mouches et libellules.

On ne sait pas exactement quelle proportion du régime alimentaire des mammifères, en particulier les vraies souris, rats, campagnols et musaraignes, représentent. En raison de la digestion en grande partie complète des poissons et de la nourriture des amphibiens, leurs restes sont probablement surreprésentés dans les excréments. Les oisillons d'autres oiseaux ou les charognes ne sont que rarement mangés (par exemple en cas de manque d'autres aliments).

La cigogne noire mange également régulièrement des plantes et en nourrit ses jeunes. Il s'agit principalement de mousses et de plantes aquatiques. Divers auteurs attribuent à cet aliment complémentaire végétarien un rôle dans la formation des renflements et soupçonnent également qu'il fournit à la cigogne certains oligo-éléments, notamment le manganèse.

Du temps de Buffon :

Quelque sauvage qu'elle paraisse, on la captive, et même on la prive jusqu'à un certain point. Klein assure en avoir nourri une pendant quelques années dans un jardin[13].

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Reproduction[]

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Une cigogne fabrique son nid à Biebesheim, en Allemagne, le 17 février 2020.

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Nid dans le Val de Loire du Loiret.

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Les poussins sont bagués pour pouvoir les suivre (Réseau "Cigogne Noire").

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Les jeunes, nidicoles, restent 60-70 jours au nid.

Oiseau essentiellement forestier en ce qui concerne le site des nidifications, victime par le passé de destructions massives et du déclin des forêts, l’espèce protégée recolonise progressivement l’Ouest européen[14].

Espèce monogame, elle est mature dans sa troisième année[15].

Le nid, fait de branchages, peut atteindre deux mètres de diamètre et jusqu’à 1,5 mètres d’épaisseur. La cuvette intérieure est garnie de mousse. Il est construit toujours près de zones humides (cours d'eau ou marais) et à plus d'une douzaine de mètres du sol. Le nid se situe à une douzaine de mètres du sol en moyenne, et le plus souvent à quelques mètres du tronc sur une branche latérale, et au bord d’une trouée. En France, le Chêne est l’essence la plus utilisée, viennent ensuite les pins, le Hêtre… Dans certains pays (Péninsule Ibérique, Turquie…), la Cigogne noire niche en falaise, dans d’autres, sur des bâtiments ou des ruines[16]..

Le nid, souvent volumineux, est construit ou rechargé à partir du mois de mars. Une aire peut être utilisée plusieurs années : sept ans en France et jusqu’à 37 ans en Lettonie[17].

Une ponte compte de 1 à 5 œufs, blancs, de fin mars à mai. Ils sont couvés par les deux partenaires dure de 32 à 38 jours. Les cigogneaux quittent le nid de 65 à 70 jours après leur sortie de l'œuf[18].

Les poussins plus faibles ou petits sont parfois tués par leurs parents. Cela se produit quand les ressources alimentaires se font insuffisantes, la réduction de la taille des couvées augmentant les chances de survie des autres oisillons. Les cigogneaux ne s'attaquent pas entre eux, les poussins plus forts ne sont notamment pas agressifs envers les plus faibles membres de leur couvée comme c'est le cas chez certaines espèces, et la méthode de nourrissage employée par les parents — la régurgitation de grandes quantités de nourriture à la fois sur le fond du nid — ne permet pas aux plus forts de se nourrir entièrement au détriment des plus faibles. Les parents les nourrissent à raison de 4,5 ravitaillements par jour en moyenne. L'infanticide par les parents reste donc le moyen efficace de réduire la taille d'une couvée mais n'est pas souvent observé. Un cas d'infanticide a toutefois été filmé en 2012 sur un nid de trois juvéniles en Belgique[19].

La Cigogne noire vit une vingtaine d’années[20].

On estime qu’il y a en France 20 à 30 nichées par an. Il y a en moyenne 3,34 jeunes viables à l’envol par nichée (moyenne sur 32 nids bagués en France depuis 1995). Dans des pays à forte densité, la productivité est moins importante (1,05 en Estonie en 2002)[21].

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Migrations[]

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De plus en plus de cigognes noires passent l'hiver dans le sud de l'Espagne et de la Bulgarie.

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ligne rouge : fourreau de migration en Europe flèches orange : principales directions de migration des migrants de l'ouest flèches jaunes : principales directions de migration des migrants de l'est bleu : principales zones d'hivernage.

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Migration des Cigognes noires en direct du col d’Organbidexka.

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Migration des Cigognes.

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Cigogne noire en migration prénuptiale sur fond de Canigou.

Du temps de Buffon :

Nous ne sommes pas assurés par témoins, qu'elle voyage comme la cigogne blanche, et nous ignorons si les temps de ses migrations sont les mèmes ; cependant il y a tout lieu de le croire, car elle ne pourrait trouver sa nourriture pendant l'hiver, même dans nos contrées[22].

Seule les populations de la péninsule Ibérique ou de la Bulgarie restent sur place. Dans l’hémisphère sud, une population isolée vit dans le sud de l’Afrique (Afrique du Sud, Zambie, Bostwana…). Quelques cas ponctuels d’hivernage sont notés en France ces dernières années. Ils concernent probablement des oiseaux affaiblis[23].

Dans l’hémisphère nord, on la retrouve en Europe pendant la période de reproduction, (de la Péninsule Ibérique à l’Ukraine) ainsi que dans la steppe sibérienne[24]. En France, l’espèce se reproduit principalement dans le grand quart Nord-Est, en région Centre et Centre Ouest (Anjou).

Les jeunes partent plus tôt que les adultes. Dès le 15 juillet, on peut observer des juvéniles, seuls ou accompagnés d’adultes ou d’autres juvéniles. Les derniers s’envolent autour du 15 août. Contrairement à la Grue cendrée, les cigognes (aussi bien chez la Cigogne blanche, que chez la Cigogne noire) ne voyagent pas en famille, et les jeunes doivent se débrouiller seuls et apprendre à survivre. Le suivi par le baguage permet d’estimer que la mortalité des jeunes la première année est très forte : 70 à 85 %[25].

La population d’Europe de l’Ouest part en hivernage en Afrique de l’Ouest par le détroit de Gibraltar (Mauritanie, Sénégal, Mali, Burkina Faso…) tandis que celle d’Europe de l’Est rejoint par le détroit du Bosphore d’autres pays d’Afrique (Ethiopie, Tchad, République Centre Africaine…). Les cigognes noires nicheuses en Sibérie rejoignent l’Asie (Chine, Inde)[26].

En migration l'espèce est visible à peu près partout, seule la Bretagne est évitée. Des rassemblements ont parfois lieu aux abords de certains grands plans d'eau du Nord-Est de la France en août-septembre. La grande majorité des migrateurs franchissent les Pyrénées par l'Ouest[27].

Notre pays est traversé par le flux migratoire des populations d’Europe de l’Ouest et centrale. Elle emprunte un couloir principal qui relie en diagonale le nord-est du pays aux Pyrénées. D’autres individus empruntent la vallée du Rhône en direction des Pyrénées-Orientales. Des migrateurs sont également observés le long de la côte atlantique. Les lacs artificiels de Champagne et le Piémont pyrénéen sont des étapes migratoires régulièrement utilisées[28].

Au niveau des Pyrénées, le principal passage migratoire de l’espèce s’effectue par les cols du Pays Basque, notamment le col d’Organbidexka. Au 17 août 2020, 44 individus sont déjà dénombrés, la première Cigogne noire migratrice est notée le 19 juillet 2020. Ce site est le principal site migratoire pour cette espèce en France et d’importance majeure en Europe de l’Ouest, après le détroit de Gibraltar[29].

Les cigognes noires volent dans des courants d'air chaud pour faciliter le vol sur de longues distances. Elles traversent la Méditerranée et passent aussi par le détroit du Bosphore. Elles parcourent entre 200 et 300 kilomètres par jour, mais cela peut aller jusqu’à 500 kilomètres.

Les cigognes migrent à partir du milieu du mois d'août jusqu’à la fin du mois de septembre, puis reviennent au milieu du mois de mars. Suivant leurs trajectoires, les cigognes noires migrent vers la Tunisie, au Nigeria ou au Mali.

A ce jour, 211 oiseaux tchèques ont été contrôlés en Israël, 129 en République tchèque, 62 en Hongrie, 56 en France, 52 en Allemagne, 37 en Espagne, 17 en Autriche, 15 en Suisse, 12 en Pologne, 6 en Italie, 5 en Slovaquie, 4 aux Pays bas, 3 en Croatie, 2 en Belgique, Serbie, Bulgarie, Danemark, 1 en Luxembourg, Roumanie, Bosnie, Jordanie, Portugal, Turquie et Mauritanie.[30]. Cette nouvelle tradition d’hivernage est étroitement liée au développement de la pisciculture[31].

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Les cigognes noires mâles font parfois 25 km pour ramener à manger au nid (Bloc philatélique de Gambie).

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DÉNOMINATIONS[]

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Laos Fdc 2001 : feuille et timbres sur la Cigogne orientale.

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Cigognes (Japon).

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Cigognes (Inde).

Malgré sa grande zone de répartition géographique, aucune sous-espèce de Cigogne noire n'est distinguée.

Phylogénie des espèces actuelles du genre Ciconia:

    • Ciconia nigra (Cigogne noire)
      • Ciconia abdimii (Cigogne d'Abdim)
        • Ciconia stormi (Cigogne de Storm)
        • Ciconia episcopus (Cigogne épiscopale)
      • Ciconia maguari (Cigogne maguari)

La famille de la cigogne noire, celle des Ciconiidae, est depuis 2008 la seule de l'ordre des Ciconiiformes, qui autrefois comptait notamment certains Pelecaniformes (les hérons, le Bec-en-sabot du Nil et l'Ombrette africaine).

La petite vingtaine d'espèces actuelles de la famille, qui se distinguent par leurs ailes larges et arrondies, leur queue courte et leur anisodactylie avec les trois doigts antérieurs légèrement palmés, sont réparties en six genres constituant dans trois grands groupes : le premier rassemble les genres Mycteria (quatre tantales) et Anastomus (deux bec-ouverts), le second les grandes espèces des genres Ephippiorhynchus (deux jabirus), Jabiru d'Amérique et Leptoptilos (trois marabouts), et le troisième ne compte que le genre Ciconia, des cigognes vraies. Ce dernier groupe contient la cigogne noire et six autres espèces actuelles, qui se caractérisent par leurs becs droits et pointus et leur plumage principalement noir et blanc.

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Timbres namibiens avec comme thème les cigognes.

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MENACES ET CONSERVATION[]

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Le statut de conservation de l’espèce, jugé défavorable en Europe, la classe dans la catégorie rare. La population est estimée à 6.600-9.700 couples. Les populations d’Europe de l’Ouest sont en augmentation tandis qu’en Europe de l’Est, les tendances sont au déclin (Pays Baltes) ou incertaines[32].

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France[]

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Cigognes noires en France[33].

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Cigognes noires en baie de Somme (Pcardie).

Cette espèce est menacée :

¤ Liste Rouge de UICN France, Statut Espèce menacée en tant que nicheur et VU (espèce vulnérable)en tant qu'espèce de passage[34][35].

¤ Article 3 de la liste des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection[36].

Le retour de la cigogne noire en tant que nicheur est un événement récent pour l'avifaune française et belge puisque la nidification est réobservée qu'au milieu des années 1970 dans le Jura français. Depuis, une lente expansion s'est déroulée et, au milieu des années 1990, une quarantaine de couples se reproduisent dans chacun des deux pays suivie d'une stagnation à la fin des années 1990 puisque seuls 12 couples sont alors recensés[37].

La Cigogne noire est nicheuse dans plusieurs Zone de protection spéciale (ZPS) Natura 2000 (Massifs forestiers et vallées du châtillonnais en Côte d’Or, Plateau ardennais en Ardennes…) et dans la réserve naturelle de la Forêt d'Orient dans l'Aube[38].

Les effectifs de nicheurs semblent stables depuis une dizaine d’années. On note cependant un élargissement progressif de la zone de nidification à de nouveaux départements (Allier et Nièvre)[39].

En Belgique c'est la moitié Est qui est occupée alors qu'en France, son aire de répartition s'étend du Nord-Est au Centre-Ouest.

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Europe[]

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Cigognes noires (FDC Belarus).

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Cigogne noire, timbre belge.

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Slovaquie : Protection de la nature: zone paysagère protégée Poľana - loutre de rivière et cigogne noire.

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Cigogne noire, timbre polonais.

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La Hongrie au printemps.

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Cigognes noires venant d'Europe orientale en Israël.

Du temps de Buffon :

L'espèce en est moins nombreuse et moins répandue que celle de la cigogne blanche ; elle ne s'établit guère dans les mêmes lieux, mais semble la remplacer dans les pays qu'elle a négligé d'habiter. En remarquant que la cigogne noire est très fréquente en Suisse. Wormius ajoute qu'elle est tout à fait rare en Hollande, où l'on sait que les cigognes blanches sont en très grand nombre. Cependant la cigogne noire est moins rare en Italie que la blanche, et on la voit assez souvent, au rapport de Willughb, avec d'autres oiseaux de rivage, dans les marchés de Rome, quoique sa chair soit de mauvais suc, d'un fort goût de poisson et d'un fumet sauvage[40].

Du temps de Buffon, on la trouve en Pologne, en Prusse et en Lituanie, en Silésie et dans plusieurs autres endroits de l'Allemagne ; elle s'avance jusqu'en Suède, en cherchant partout les lieux marécageux et déserts[41].

Cette espèce est protégée :

Annexe I de la directive Oiseaux de l'Union européenne.

La cigogne noire a disparu de toute l'Europe de l'Ouest au début du XXe siècle à cause de la destruction systématique dont elle a fait l'objet de la part des chasseurs, notamment lors de ses migrations en France et en Espagne et par la forte diminution des massifs forestiers dans ces pays[42].

La Cigogne noire, quasiment disparue comme nicheuse d’Europe occidentale, a entamé un retour il y a quelques dizaines d’années[43].

La Cigogne noire se reproduit dans les vieilles forêts clairsemées du centre de l’Europe à la Chine, entre le 40° et 60° de latitude Nord. En Europe, le statut de conservation de l’espèce est LC (préoccupation mineure). La population européenne est estimée entre 9.800 et 13.900 couples (BirdLife International, 2015)[44], dont 1.100-1.200 en Pologne.

Espèce aujourd'hui intégralement protégée par la loi dans l'ensemble de l'Europe, la cigogne noire voit ses effectifs remonter de façon spectaculaire, parallèlement à une colonisation récente de la France et de la Belgique[45].

Actuellement, le tir au fusil n'est plus qu'une cause marginale de mortalité de l'espèce en France mais pas sur ses quartiers d'hivernage en Afrique. Elle a plus à craindre de l'électrocution sur les pylônes où elle aime se percher et des collisions avec les câbles des lignes très haute tension[46].

Le dérangement des oiseaux au nid, soit lors de travaux forestiers, soit par des naturalistes ou des photographes animaliers peu scrupuleux ou de simples curieux, entraîne fréquemment l'échec de la reproduction de cette espèce discrète qui recherche la tranquillité au cœur des massifs forestiers peu fréquentés par l'homme[47].

La disparition progressive des prairies périforestières où elle va se nourrir au profit de champs de maïs doit également influer sur la réussite de l'élevage des jeunes[48].

Bref, si la cigogne noire ne semble pas en danger actuellement, diverses mesures veillant à lui assurer une tranquillité totale aux abords du nid semblent nécessaires pour pérenniser sa présence dans nos pays[49].

Malgré son expansion récente en Europe de l’Ouest, sa population totale semble stable, même si quelques diminutions locales sont rapportées, notamment dans les Pays Baltes, probablement liées à l’intensification de l’industrie forestière[50].

Les premières Cigognes noires sont baguées en 1945 en République tchèque. Depuis les années 2000, une moyenne de 250 poussins est baguée chaque année[51].

La cigogne noire est encore peu présente au Portugal: une centaine de couples tout au plus, selon Quercus.

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International[]

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Cigogne noire, forêt brumeuse, Corbett, Inde.

Cette espèce est réglementée :

  • Annexe II de la Convention de Bonn sur les espèces migratrices.
  • Annexes A et B de le Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction.

La population mondiale de la Cigogne noire est estimée entre 24.000 et 44.000 individus (BirdLife International, 2015). D’après l’IUCN, elle est considérée comme menacée dans beaucoup de pays au sein de son aire de répartition[52].

Une population isolée se reproduit dans le sud-est de l’Afrique (Del Hoyo 1992). Environ 15500 couples.

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Série faune (WWF) La Cigogne Noire : Belarus.

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NOTES ET RÉFÉRENCES[]

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  1. Œuvres complètes de Buffon : 8 : Les oiseaux. Georges Louis : Leclerc Buffon (comte de), Garnier frères, 1854.
  2. Willughby, Francis (1681). The Ornithology of Francis Willughby of Middleton in the County of Warwick, esq. ... London: A.C. for John Martyn. p. 286.
  3. Linnaeus, Carl (1758). Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Tomus I. Editio decima, reformata (in Latin). Holmiae: (Laurentii Salvii). p. 142.
  4. Brisson, Mathurin Jacques (1760). Ornithologie; ou, Méthode contenant la division des oiseaux en ordres, sections, genres, espèces & leurs variétés. Volume 1 Ornithology; or, The Division of Birds into Orders, Sections, Genera, Species, and Varieties, etc.) (in French). Paris: C.J.B. Bauche. p. 48.
  5. Slikas, Beth (1997). Phylogeny of the Avian Family Ciconiidae (Storks) Based on CytochromebSequences and DNA–DNA Hybridization Distances. Molecular Phylogenetics and Evolution.
  6. Dementʹev, Georgiĭ Petrovich; Institution, Smithsonian; (U.S.), National Science Foundation (1966). Birds of the Soviet Union: (Ptitsy Sovetskogo Soyuza). Jerusalem: Israël Program for Scientific Translations. p. 406.
  7. Ali, Salim; S. Dillon, Ripley (1979). Handbook of the birds of India and Pakistan. New Delhi, India: Oxford University Press. pp. 102–104. ISBN 978-0195659344.
  8. Cahiers d’Habitat « Oiseaux » - MEEDDAT- MNHN – Fiche projet. Cigogne noire, Ciconia nigra (Linné, 1758).
  9. Cahiers d’Habitat « Oiseaux » - MEEDDAT- MNHN – Fiche projet. Cigogne noire, Ciconia nigra (Linné, 1758).
  10. Œuvres complètes de Buffon : 8 : Les oiseaux. Georges Louis : Leclerc Buffon (comte de), Garnier frères, 1854.
  11. Les cigognes. Portraits sauvages. Michel Cuisin, Editions Artemis, 2005. ISBN 2844163912, 9782844163912.
  12. Ciconia nigra (Black Stork. IUCN Red List of Threatened Species. 2017.
  13. Œuvres complètes de Buffon : 8 : Les oiseaux. Georges Louis : Leclerc Buffon (comte de), Garnier frères, 1854.
  14. Statut de conservation et état des populations
  15. Les cigognes. Portraits sauvages. Michel Cuisin, Editions Artemis, 2005. ISBN 2844163912, 9782844163912.
  16. Les cigognes. Portraits sauvages. Michel Cuisin, Editions Artemis, 2005. ISBN 2844163912, 9782844163912.
  17. Les cigognes. Portraits sauvages. Michel Cuisin, Editions Artemis, 2005. ISBN 2844163912, 9782844163912.
  18. Les cigognes. Portraits sauvages. Michel Cuisin, Editions Artemis, 2005. ISBN 2844163912, 9782844163912.
  19. Suivi par webcam d'un nid de cigogne noire en Belgique
  20. Les cigognes. Portraits sauvages. Michel Cuisin, Editions Artemis, 2005. ISBN 2844163912, 9782844163912.
  21. Les cigognes. Portraits sauvages. Michel Cuisin, Editions Artemis, 2005. ISBN 2844163912, 9782844163912.
  22. Œuvres complètes de Buffon : 8 : Les oiseaux. Georges Louis : Leclerc Buffon (comte de), Garnier frères, 1854.
  23. Cahiers d’Habitat « Oiseaux » - MEEDDAT- MNHN – Fiche projet. Cigogne noire, Ciconia nigra (Linné, 1758).
  24. Cahiers d’Habitat « Oiseaux » - MEEDDAT- MNHN – Fiche projet. Cigogne noire, Ciconia nigra (Linné, 1758).
  25. La dispersion des jeunes Cigognes noires, cuvée 2020 !
  26. Cahiers d’Habitat Oiseaux - MEEDDAT- MNHN – Fiche projet. Cigogne noire, Ciconia nigra (Linné, 1758)
  27. Cigogne noire - Black Stork. Ciconia nigra - famille des Ciconiidés
  28. Cahiers d’Habitat Oiseaux - MEEDDAT- MNHN – Fiche projet. Cigogne noire, Ciconia nigra (Linné, 1758).
  29. La dispersion des jeunes Cigognes noires, cuvée 2020 !
  30. [1]
  31. Cigogne noire - Black Stork. Ciconia nigra - famille des Ciconiidés
  32. Cigogne noire - Black Stork. Ciconia nigra - famille des Ciconiidés
  33. Cigogne noire - Black Stork. Ciconia nigra - famille des Ciconiidés
  34. Liste Rouge des Oiseaux de France métropolitaine (UICN Fr)
  35. Liste Rouge des Oiseaux de France métropolitaine 2016 (UICN Fr)
  36. arrêté ministériel du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection
  37. Cigogne noire - Black Stork. Ciconia nigra - famille des Ciconiidés
  38. Cahiers d’Habitat « Oiseaux » - MEEDDAT- MNHN – Fiche projet. Cigogne noire, Ciconia nigra (Linné, 1758).
  39. Cahiers d’Habitat Oiseaux - MEEDDAT- MNHN – Fiche projet. Cigogne noire, Ciconia nigra (Linné, 1758).
  40. Œuvres complètes de Buffon : 8 : Les oiseaux. Georges Louis : Leclerc Buffon (comte de), Garnier frères, 1854.
  41. Œuvres complètes de Buffon : 8 : Les oiseaux. Georges Louis : Leclerc Buffon (comte de), Garnier frères, 1854.
  42. Cigogne noire - Black Stork. Ciconia nigra - famille des Ciconiidés
  43. Statut de conservation et état des populations
  44. Statut de conservation et état des populations
  45. Cigogne noire - Black Stork. Ciconia nigra - famille des Ciconiidés
  46. Cigogne noire - Black Stork. Ciconia nigra - famille des Ciconiidés
  47. Cigogne noire - Black Stork. Ciconia nigra - famille des Ciconiidés
  48. Cigogne noire - Black Stork. Ciconia nigra - famille des Ciconiidés
  49. Cigogne noire - Black Stork. Ciconia nigra - famille des Ciconiidés
  50. Statut de conservation et état des populations
  51. [2]
  52. Statut de conservation et état des populations
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