Wiki Guy de Rambaud
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                             Blas de Lezo y Olavarrieta

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Blas de Lezo à Carthagène, après la bataille.

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Blason familial sur la maison natale de Blas de Lezo avec les quartiers des familles alliées.

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325e anniversaire de la naissance de Blas de Lezo y Olavarrieta.

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Blas de Lezo prend Oran et détruit la flotte des Barbaresques.

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Le jour où l'Espagne a vaincu l'Angleterre. Comment Blas de Lezo, borgne, manchot et boiteux a battu l’autre "Invincible Armada" à Carthagène des Indes.

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Blas de Lezo a une vie qui fait penser à celles des héros de nos légendes.

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Outre un œil, un bras, une jambe, Blas de Lezo est blessé à la main à La bataille de Carthagène des Indes (1741) et il y attrape la peste. En 1733 aux batailles pour prendre Oran (1732/1733) il a la fièvre typhoïde.

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Première page du journal de Blas de Lezo sur la bataille de Carthagène.

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L'inauguration de la statue de Blas de Lezo sur la Plaza de Colón à Madrid en présence du Roi (2014).

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Blas de Lezo Invictus, La Sinfonía del Uro (14 avril 2017).

Blas de Lezo y Olavarrieta y Ubillos, surnommé Patapalo (jambe de bois) ou mediohombre (demi-homme), est né le 3 février 1689 (ou 1687 selon d'autres sources), paroisse de San Pedro, à Pasajes - Pasaia (Guipúzcoa). A l'époque c'est un quartier de Donostia (San Sebastián)[1]. Il est décédé au château de San Felipe, à Carthagène des Indes (Nouvelle-Grenade), le 7 septembre 1741. L'emplacement de sa tombe à Carthagène est inconnu[2], peut-être dans la Iglesia de Santo Domingo, selon les recherches de Mariela Beltrán y Carolina Aguado auteurs de La última batalla de Blas de Lezo (Edaf, 2018).


Son ancêtre gascon, Guillermo de Lazon[3]., est ami avec le Roi Alphonse IX de León (1171 - 1230), gendre d'Alphonse VIII de Castille. Ensemble les deux rois conquièrent la Guipúzcoa avec l'aide certainement de guerriers gascons. Ils fondent Fuenterrabía et selon le brevet d'Alphonse VIII, la ville de Lezo est repeuplée, en 1203, par Guillermo de Lazon[4].

Selon le chroniqueur María Inés Olaran Múgica, historienne et généalogiste, la tradition nous dit que Guillermo de Lazon devient propriétaire de Lezo-aundia, un manoir disparu, qui se trouve dans l'actuelle paroisse de Lezo et donne son nom au village[5].

Cette famille noble s'installe aussi à Rentería-Errenteria (María de Lezo) et Pasajes - Pasaia (Domingo de Lezo (15?? - 1574), Agustín de Lezo et Palomeque (1724 - 1796), villes proches de Fuenterrabía et de Lezo.

Les Lezo s'installent aussi à Rentería-Errenteria, ville proche de Fuenterrabía et de Lezo. La plus illustre représentante de cette branche est María de Lezo.

Blas de Lezo appartient à une famille basque de Pasajes de San Pedro-Pasaia, qui, comme beaucoup de riches dynasties basques a des terres, mais est profondément liée à la mer (navigation, négoce, construction navale)[6].

Blas de Lezo est venu au monde dans la maison familiale du Pasaje de aquende (Passage d'ici) qui, à cette époque, est un quartier de Saint-Sébastien, comme nous le dit José Luis Banús[7]. Cette demeure familiale est encore debout, avec les armes sur sa façade et une plaque lui rendant hommage[8].

Son frère puîné, Francisco de Lezo est parait-il Vice-roi du Pérou dans le premier tiers du XVIIIe siècle. Il est le père de Agustín de Lezo y Palomeque (1724 - 1796), archevêque de Saragosse[9].

Très jeune Blas reçoit un brevet lui permettant d'être accepté dans une école royale de la Marine française, réservée à l'aristocratie fortunée, formant les caballeros guardiamarina Gardes Marine, futurs officiers dans le Grand Corps, selon Armando Cotarelo[10].

La Guerre de succession d'Espagne (1701 - 1714) oppose Felipe d'Anjou, soutenu par la France et nommé héritier du défunt roi espagnol, à l'archiduc Charles d'Autriche, soutenu par l'Angleterre.

Blas de Lezo participe à la campagne sicilienne l'année suivante, lorsque la défense de cette région est confiée à une escadre française commandée par le jeune Comte de Toulouse. Ses biographies mettent en évidence sa présence à bord du vaisseau de 104 canons Foudroyant, navire amiral du Comte de Toulouse[11].

Louis-Alexandre de Bourbon (1681 - 1737), fils illégitime de Louis XIV, s'extasie sur le sang-froid dont il fait preuve à la bataille de Velez-Malaga (1704). L'Amiral écrit au Roi :

Dans ma vie je n'ai connu personne de plus courageux que le Garde-Marine Blas de Lezo[12].

Blas choisit entre l'honneur de servir à la cour et la mer (1704/1705).

Au siège de Barcelone en 1706, Blas de Lezo fait sa tâche avec brio, et échappe aux navires ennemis. Blas de Lezo est chargé de ravitailler les insurgés en préparation de l'attaque terrestre à venir de l'armée du maréchal Tessé. Après le retrait des navires du comte de Toulouse, il commande les navires français et espagnols encore présents.

Blas de Lezo, alors âgé de 18 ans, participe donc à la défense du fort de Sainte-Catherine, à Toulon[13]. Dans cette action et après le tir d'une arme à feu contre les fortifications, en ricochet un tesson lui éclate son œil gauche[14].

C’est certainement vers 1712/13 que Don Blas de Lezo intègre la Marine royale espagnole, dont la reconstruction est l’un des premiers objectifs de la nouvelle dynastie[15].

Son second siège de Barcelone et la prise des Baléares (1713 - 1715) le voit entraver le ravitaillement de la ville et la bombarder. Pendant le blocus et très probablement dans l'une des nombreuses opérations navales qui se sont produits au cours de cette bataille, il est blessé à l'avant-bras droit, qui est sans mobilité jusqu'à la fin de ses jours. Sa blessure au bras n'est pas particulièrement grave, mais c'est en revanche la première traitée par des chirurgiens espagnols[16].

A 25 ans Lezo est déjà un bon capitaine, mutilé, craint et respecté par ses ennemis le demi-homme. Ses exploits incroyables lui valent la plus haute reconnaissance. Après une brève convalescence dans le port français de Rochefort, Lezo revient avec la position d'amiral à la mer, où il remporte des victoires contre les ennemis de la couronne. Anglais, Turcs, pirates[17].

Blas de Lezo est en effet nommé amiral de la flotte des mers du sud (1723 - 1730). On le retrouve d'abord capitaine en Amérique centrale (1716 - 1720). Il est amiral du temps du Vice-roy, Marqués de Castelfuerte (1725 - 1730) qui veut réduire la flotte et les dépenses une fois que la situation sera sous contrôle, et Lezo, est opposé à cela. Malgré la perte de ses membres, Blas de Lezo est le fléau des pirates anglais et néerlandais le long des côtes du Pacifique de l'Amérique du Nord et du Sud pendant cette décade[18].

Lezo revient en Espagne en 1730 où il est promu Chef de l'Escadre Navale de la Méditerranée (1730 - 1737). Il récupère deux millions de pesos espagnols à Gênes en les menaçant de détruire la ville avec les canons de son escadre.

Après avoir repris Oran, Blas de Lezo séjourne à Cadix, puis un an avec sa famille à El Puerto de Santa María (1736 - février 1737). Il traverse l'Atlantique (3 février - 20 mars 1737) avec des galions et leur escorte qu'il commande. Arrivé à Carthagène il lutte contre la contrebande (1737 - 1741) qui est un véritable fléau pour le négoce et la richesse de l'Espagne.

Grâce à Blas de Lezo le siège de Carthagène des Indes (1741) se solde par une défaite majeure et de lourdes pertes pour les Britanniques : 50 navires perdus, gravement endommagés ou abandonnés et des pertes humaines considérables, avec la mort de 18.000 soldats et marins, en partie due à la maladie, notamment la fièvre jaune.


Article détaillée : La bataille de Carthagène des Indes (1741)


Sa prodigieuse carrière de marin comparée à celle de Nelson enregistre 22 autres victoires antérieures à Carthagène des Indes, plus que dignes d'être rappelées. Mais, l’Angleterre et les propagateurs de l'Imperiophobie et de la légende noire cachent les preuves de sa plus grande victoire terrestre et maritime. Très longtemps, l’Espagne ne rétablit pas la vérité sur Patapalo (Patte de bois), dit aussi le Mediohombre (demi-homme)[19]. Pérez-Reverte dénonce la "gauche présumée" qui se nourrit des mutilations de l'amiral avec des blagues et des blagues.

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Blas de Lezo y Olavarrieta avant une bataille navale.

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SES ORIGINES ET SA JEUNESSE[]

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Sa famille les Lezo[]

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Fondation de Fuenterrabía et de Lezo (1203)[]

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Eléonore d'Angleterre Plantagenêt

Guillermo de Lazon, vu son patronyme gascon, est certainement Gascon, comme la mère de l'épouse d'Alphonse VIII, Éléonore d'Aquitaine.

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Alphonse IX de León (1171 - 1230) et son épouse la fille d'Alphonse VIII de Castille.

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Blason des Lezo (Armorial des familles basques).

Son ancêtre gascon, Guillermo de Lazon[20]., est ami avec le Roi Alphonse IX de León (1171 - 1230), gendre d'Alphonse VIII de Castille. Ensemble les deux rois conquièrent la Guipúzcoa avec l'aide de guerriers gascons.

Ils fondent Fuenterrabía et selon le brevet d'Alphonse VIII, la ville de Lezo est repeuplée, en 1203, par Guillermo de Lazon[21]. Le roi de Castille, seigneur de Gascogne, lui accorde les coutumes de la juridiction de Saint-Sébastien en 1203.

Alphonse VIII de Castille cherche à renforcer ses conquêtes afin de sécuriser le lien terrestre stratégique avec la Gascogne et le contrôle de la côte. A l'origine, la juridiction de Fuenterrabía s'étend de la rivière Bidassoa à la baie de Pasajes (alors port d'Oiarso ou Oiartzun). Ainsi, Irún, Lezo, la vallée d'Oyarzun, Rentería et Pasajes de San Juan sont sous sa juridiction. Le but d'Alphonse VIII de Castille, roi de Castille, est de créer une défense du nord de son royaume[22][23].

La première mention écrite sur un Lazon/Lezo date, selon l'historien Pablo Gorosabel, du privilège du territoire de la lettre de fondation de Hondarribia le 18 avril 1203. Ce document indique les limites de la ville de Fontarrabie, en finissant cette description avec la phrase suivante :

Item dono vobis Guillelmum de Lazon et socios suos, ut sint vestri vicini.

C'est-à-dire que la ville de Fontarrabie est un don à Guillermo de Lazon et à d'autres Gascons de Bayonne pour qu'ils la peuplent et soient des habitants de cette dernière. Comme dans ce privilège de territoire on ne mentionne pas explicitement Lezo et cette localité appartient depuis très longtemps à la juridiction de la ville de Fontarrabie.

Alphonse VIII de Castille est marié avec la fille d'Éléonore d'Aquitaine. Du fait de l’origine du patronyme, Guillermo de Lazon semble être l’un de ces colons gascons avec lesquels des villes de Guipúzcoa sont fondées à cette l’époque. Le a de son nom devient e : Lazon, aujourd'hui Lezo (Guip.)... Cela tient à un caractère phonique particulier au dialecte gascon de la région bayonnaise et landaise, qui se distingue de celui du Béarn par l'assourdissement de toutes les voyelles[24].

Cette famille Lazon est aussi installée à Rentería-Errenteria (María de Lezo) et Pasajes (Domingo de Lezo (15?? - 1574), Agustín de Lezo et Palomeque (1724 - 1796)).

Le mot Lazon correspond aussi à une technique d’assèchement de marais en Normandie et en Flandre. C'est ce qu'il fait dans les vasières de la côte de Guipúzcoa. Est-il d'une famille qui a donné son nom à cette technique ?[25].

Pasajes de San Pedro dépend légalement de Saint-Sébastien et entretient d'excellentes relations commerciales avec la France. Bientôt, des baleiniers et les chantiers navals sont mis en place. Les chênes des Lezo servent à construire les galions. De nombreux Lezo sont échevins-députés de Donibane au XVIe siècle[26]. Son frère puîné, Francisco de Lezo est Vice-roi du Pérou. Blas est l'oncle de Agustín de Lezo y Palomeque, Olavarrieta, Ubillos, y Peralta (1724 - 1796) qui finit sa vie archevêque de Saragosse[27].

En général les blasons de la noblesse basque ne comportent pas les quartiers des autres familles ascendantes, sauf pour les lignées d'aristocrates, dont les Lezo.

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La Guipúzcoa fait partie de l'Espagne depuis plus de 800 ans.

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Le manoir familial de Lezo-Aundia[]

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Guillermo de Lazon est un Gascon de Bayonne. Il fonde les villes de Fuenterrabía et de Lezo. On retrouve aussi des Lezo à Pasajes, Errenteria et ils s'allient avec des familles de Donostia (Saint-Sébastien).

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Fouilles du manoir des Lezo à Lezo.

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Lezo à cette époque.

Selon le chroniqueur María Inés Olaran Múgica, historienne et généalogiste, la tradition nous dit que Guillermo de Lazon devient propriétaire de Lezo-aundia, un manoir disparu, qui se trouve dans l'actuelle paroisse de Lezo et donne son nom au village[28].

Des fouilles archéologiques effectuées par la société scientifique Aranzadi sur la place de Lezoaundi, au sommet d'une colline au centre même du centre urbain de Lezo, permettent de situer le site qui, dès le XIIIe siècle, est occupé par l'une des principales familles de Lezo. Le manoir des Lezo et cette lignée sont mentionnés dans différents actes.

Guillermo de Lazon, de la colline de Lezoaundi, se charge de l'assèchement des marais de la baie de Pasaje-Pasaia. Au Moyen Âge, la mer et les marais occupent une superficie plus grande qu'aujourd'hui. Lazon donne son nom à la ville de Lezo[29].

Le manoir est reconstruit au tout début du XVIIe siècle (1610 - 1629). Il est détruit en 1638 par les Français[30].

Le site, qui correspond à la partie inférieure des murs d'enceinte du bâtiment, permet de mieux connaître différents espaces et constructions datant de différentes périodes d'occupation. Dans cette fouille, l'archéologue Javier Buces retrouve les fondations du bâtiment, certaines sections datant même d'avant le XVIIe siècle, mais aussi des fragments de céramique, de pièces de monnaie et du cuivre venant d'une forge.

Buces y trouve un fragment de poterie populaire romaine, bien qu'il ne soit pas possible pour le moment de vérifier l'existence d'une colonie romaine à cet endroit. Le premier échelon d'un escalier est également identifié.

La vie de cette construction est très courte, car en 1638 la maison est incendiée par les troupes françaises. Dès lors, le déclin économique de la famille affecte directement leurs biens, laissant la branche de Lezo dans un état de délabrement financier avancé à la fin du XVIIe siècle.

Au XIXe siècle, la marquise de Cartago apparaît en tant que propriétaire du terrain, construisant une petite maison à quelques mètres de l'ancien manoir, qui donne ainsi son nom à l'enclave connue aujourd'hui sous le nom de Markesane.

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Blason et inscriptions lapidaires trouvés dans le manoir familial de Lezoaundia, à Lezo[31].

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La branche de Rentería[]

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María de Lezo.

Cette famille noble s'installe aussi à Rentería-Errenteria, ville proche de Fuenterrabía et de Lezo. La plus illustre représentante de cette branche est María de Lezo. Au XVe siècle María de Lezo (ca 1485 - 1554) est la Femme de chambre, Dame d'honneur, confidente et amie de la reine d'Angleterre, Doña Catalina d'Aragon (1485 - 1536), épouse d'Henri VIII. Elle passe en Angleterre en 1501[32], mais revient en Espagne après la mort de son amie, la Reine, en 1536.

María de Lezo est la fille du capitaine Guillén de Lezo (° 1460) et de María Pérez de Yanci, d'Errentería. Elle se marie avec Miguel de Lasao, natif de Cestona (Guipúzcoa). On attribue à María la donation à l'église paroissiale d'Errenteria du retable gothique qui peut encore être admiré dans cette église.

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Rentería - Errenteria en 1838.

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La branche de Pasajes[]

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Sa maison natale est à gauche de la grosse tour.

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Les Lezo sont aussi propriétaires terriens.

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En 1563, le baleinier 'San Juan est construit dans les chantiers navals de la baie de Pasaia, en Guipúzcoa,

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Domingo de Lezo (1510/1520 - 1574), Don Domingo de Lezo y Villaviciosa, est évêque de Cuzco.

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Extrait du testament de Juanes de Lezo à San Juan de Ulúa (Vera Cruz), en 1588.

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Juanes de Lezo est décédé à San Juan de Ulúa (Vera Cruz), en 1588.

La famille Lezo déménage à Pasajes de San Pedro-Pasaia, un port à côté de Pasajes de San Juan, fondée précédemment, au pied de la montagne Jaizquibel. C’est l’une des plus belles régions d’Espagne, riche en bois, minerai de fer, sur le bord de la mer Cantabrique.

Blas de Lezo appartient à une famille noble et prospère qui, comme beaucoup de Basques a des terres, mais est profondément liée à la mer (navigation, négoce, construction navale)[33].

L'arrière grand-père, le grand-père et le père de Blas font leur vie en mer[34]. Dans cet environnement, la famille Lezo, est toujours en relation avec le négoce avec l'outremer, surtout colonial[35]. Pasajes de San Pedro dépend légalement de Saint-Sébastien et entretient d'excellentes relations commerciales avec la France. Bientôt, des baleiniers et les chantiers navals sont mis en place. Les chênes des Lezo servent à construire les galions. Plusieurs Lezo sont échevins-députés de Donibane au XVIe siècle[36]. Le patronyme Lezo est lié à la Renaissance à Saint-Sébastien[37].

Pour connaître l’histoire familiale de Lezo, le travail de María Inés Olaran Múgica est fondamental[38].

Les marchands de Biscaye, San Bilbao et Juan de Erkinaga affrètent quatre navires au début du XVIe siècle pour Bordeaux avec entre autres Pedro de Lezo comme capitaine. Au début de ce siècle, dans les années 1519-1520, nous pouvons voir le sanjuandarra Pedro de Lezo dans l'armée de Gelves en tant que maître. En 1524, le maître Pedro de Lezo (1470/1480 - après 1524) débarque des produits de Bordeaux[39]. Pedro Lezo déclare que le voyage à Bordeaux a été effectué par 19 navires[40].

En 1529, le conseil de Hondarribia vend un terrain à San Juan de Lezo en échange de 10 ducats. En plus, ce terrain jouxte un manoir qui appartient au conseil[41].

Martín Lezo (1470/1480 - après 1543) est échevin-député de Donibane en 1519 et Nicolas Lezo le remplace en 1526[42]. Un Martín Lezo est échevin-député de Donibane en 1543. Est-ce la même personne devenue âgée ?

Parfois les Lezo sont surpris par la mort de l’autre côté de l’Atlantique, sans marchandises et sans aucune chance d'avoir une vie prospère, comme c'est le cas pour Miguel de Lezo (1510/1520 - 1569), selon son testament en 1569[43].

Domingo de Lezo (1510/1520 - 1574), Don Domingo de Lezo y Villaviciosa, est évêque de Cuzco. Les Villaviciosa sont une famille - qui comptent six amiraux et généraux - qui s'établit ici sa demeure aux environs de Lezo du VIIIe siècle, avec Fortunio de Villaviciosa, capitaine de la flotte d'Alphonse Ier.

Adrián de Lezo (1530/1540 - avant 1562) est décédé alors qu'il se rend aux Indes avant 1562[44].

Juan Martin de Lezo (ca 1535 - 1588) est échevin-député de Donibane en 1573[45]. Diego Flores de Valdés est un capitaine et explorateur de l'armée espagnole au service de Felipe II. En 1581, il commande une expédition (armée de San Lucar), dont l'objectif est de fortifier le détroit de Magellan. Le but de cette expédition est d'empêcher l'assaut des Anglais. On y retrouve Juanes de Villaviciosa Lizartza, capitaine d'un nao de 360 tonnes, dans l'armée du capitaine Juanes de Lezo. Sa soeur, Marina de Lezo, est mariée à Juanes de Aramburu, d'une famille très riche et aux activités multiples, comme ses biens[46]. On a le testament de Juanes de Lezo à San Juan de Ulúa (Vera Cruz), en 1588. C'est sa soeur María Juan de Lezo qui hérite[47].

En 1586, Miguel de Illarregi et Ana de Lezo achètent au couple qui se marie Domingo del Encinar et Domenja de Arizabalo un chêne et un pommier[48].

Juan Galant de Lezo (ca 1545 - 1590) meurt au service du Roi, en 1590. Il laisse pour veuve Maria Santxez de Muru et deux orphelins[49].

Juan Martin de Lezo (ca 1545 - 1590), peut-être frère de Juan Galant de Lezo (ca 1545 - 1590) et Andres, chef des éclaireurs de l'armée de l'amiral Melendez, est tué à la fin de la guerre en Flandre (?). Il laisse pour veuve María Gomez de Bedua[50].

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Baie de Passages, à l'heure actuelle, en vision panoramique. La photographie est prise depuis le mont Jaizquíbel, masquant l'autre côté du fjord limité par le mont Ulía.

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Ses abuelos[]

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Blason des Basterrechea (Armorial des familles basques).

¤. I. (hyp) Andres de Lezo (ca 1545 - 1590) est échevin-député de Donibane en 1586[51]. Il est peut-être le frère de Juan Galant de Lezo (ca 1545 - 1590), de Juan Martin de Lezo (ca 1545 - 1590) et de Bartolomé. La casa de Bartolomé de Lezo, en 1589 est à Donibane, comme celle de Catalina de Lezo[52]. Bartolomé de Lezo est échevin-député de Donibane (1586 et 1594), comme Miguel de Lezo qui l'est en 1591[53].

Andres de Lezo (ca 1545 - 1590) est artilleur de l'armée de l'amiral Melendez et tué à la fin de la guerre en Flandre (?). Il laisse une veuve, Catalina de Bazterretzea (ca 1545 - 1590), et trois fils, dont un tué à Lisbonne[54]. Blason des Basterrechea (Armorial des familles basques) :

De gueules à la croix fleurdelisée d'argent accompagnée de six feuilles de peuplier du même posées en orle, et en pointe d'un loup passant de sable[55].

Les Basterrechea sont une famille originaire de San Juan de Murélaga, en Biscaye qui essaime à Mundaka, Bermeo, Amurrio (en Alava) et à Fontarrabie, où les Basterrechea sont habitants en 1645.

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Blason des Lizardi (Armorial des familles basques).

¤. II. Ses trisaïeux paternels sont Martín de Lezo (ca 1565 - après 1626) y María Martín de Lizardi. Il possède une maison à Pasajes, 40 chênes en 1626 pour la construction navale. Anna de Lezo (mujer de Gixona) et sa soeur, Maria Miguel en ont 32 chacune. En 1592, il est élu copero regidore (échevin-député, échanson) à Pasajes[56]. María Martín de Lizardi est d'une vieille famille noble d'Asteasu et de Cizurquil, en Guipuzcoa, et une autre maison à Bera (Vera de Bidasoa), issue du manoir de Lizardi, situé à Aya, située dans la ville de Cizúrquil, est originaire du pays d'Aya. Sa généalogie peut être vue dans "Encyclopédie héraldique et généalogique". Blason des Lizardi (Armorial des familles basques) :

De gueules au lion rampant d'or tenant entre ses pattes une lance d'argent ; à la bordure d'or chargée de six arbres de sinople. Alias : d'argent au frêne de sinople accompagné de deux chèvres au naturel, et en chef d'une tête de mort[57].

Eiro de Lezo est fermier au début du XVIe siècle[58].

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Galion espagnol allant à Porto-Rico.

¤. III. Son arrière-grand-père, Pedro de Lezo y Lizardi (° 1er juin 1604) est élu de Passajes, lui-même fils de Don Martín de Lezo et de María Martín de Lizardi [59], capitaine de la marine et armateur du galion Notre-Dame de Almonte et San Agustín. Il est né le 1er juin 1604 à Passages de San Juan. Avec son galion il se rend dans les Indes, et rapporte de l'argent à la péninsule ibérique.

Il se marie avec María Pérez Vicente[60]. Une María Pérez Vicente est mariée à un Diego Lopez de Cervantes, à cette époque, selon Pleitos de hidalguía que se conservan en el Archivo de la Real Chancillería de Valladolid: extracto de sus expedientes. Siglo XVIII[61]. On a un Iñigo Lopez Cervantes Juge de résidence à Madrid (1536), Gouverneur de Porto Rico (1544 - 1546)[62].

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Blason des Lizárraga (Armorial des familles basques).

¤. IV. Le grand-père de Blas Don Francisco de Lezo Pérez de Vicente (ca 1630 - après 1666) est également un marin et est maintenu dans la noblesse[63], en 1657[64]. Il plaide sa noblesse devant la justice ordinaire de Saint-Sébastien (les ascendants de Francisco de Lezo ont déjà prouvé leur noblesse, mais les documents sont brûlés pendant l'invasion française en 1638). Don Francisco de Lezo prouvé son ascendance en ligne droite de son ancêtre bâtisseur du manoir de Lezo-Andia, leur ascendance de vrais chrétiens, qui ont maintenu leur patrimoine et des emplois honorables d'honneur accordés par le roi, sans avoir dérogé[65]. Il est gouverneur de Pasajes.

Vers 1666, un Francisco de Lezo arrive de Vera Cruz dans la péninsule, en tant que capitaine du San Agustín y Nuestra Señora de Monserrat, un des gallions de l'escadre de Don Diego de Ibarra[66]. Une fois arrivé en Espagne, il tente de devenir amiral des galions d'escorte d'une flotte partant en Amérique[67]. Il se marie, avant 1665, avec Rafaela de Lizárraga. Le blason des Lizárraga est selon Armorial des familles basques celui d'une maison noble en Navarre qui essaime en Guipuzcoa, à Zaldivia, Asteasu, Berastegui, Zubieta et Hernani. Armes de la branche du Guipuscoa :

D'or au chevron de gueules, accompagné de trois loups passants de sable[68].

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Palais des d'Ubillos à Zumaia (famille côté maternel de Blas de Lezo).

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Eglise San Pedro où est baptisé Blas de Lezo.

¤. V. Le père, Pedro Francisco de Lezo et Lizárraga, est né à Pasajes le 23 août 1665. CeE Señor de la casa torre de Chipres[69], capitaine, occupe des fonctions importantes dans l’administration municipale de la place de San Pedro, alors soumise à la juridiction de la ville de San Sebastian[70]. Nous avons dans les lettres des consuls français, le 24 octobre 1706 un extrait d’une lettre de don Pedro de los Rios, à Cadix avec une recommandation en faveur de don Pedro de Lezo[71].

Il décède après 1724, puis qu'il élève son petit-fils Agustín de Lezo et Palomeque (1724 - 1796).

Le 21 mars 1683, il se marie dans la Iglesia de San Vicente Mártir, à San Sebastián, avec Doña Agustina de Olavarrieta y Ubillos (baptisée le 27 août 1658 - Iglesia Parroquial de San Vicente Levita y Mártir. San Sebastián). Les Olavarrieta y Ubillos appartiennent à la noblesse basque[72]. La grand-mère maternelle du célèbre amiral Blas de Lezo, et du Vice-Roi du Pérou Francisco de Lezo, est la fille du zumaiarra Francisco Pérez de Ubillos, selon les enquêtes du professeur d'histoire Pepe Aguilar.

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Pasajes (Guipúzcoa) un siècle plus tard.

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Ses parents[]

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Maison natale de Blas de Lezo, paroisse de San Pedro de Pasajes (Guipúzcoa)[73].

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Maison natale de Blas de Lezo, paroisse de San Pedro à Pasajes - Pasaia.

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Portrait d'Agustín de Lezo Palomeque (1724 - 1796), neveu de Blas, élevé à Pasajes, évêque de Pampelune et archevêque de Saragosse.

Blas de Lezo est venu au monde dans la maison familiale du Pasaje de aquende (Passage d'ici) qui, à cette époque, est un quartier de Saint-Sébastien, comme nous le dit José Luis Banús[74]. Cette demeure familiale est encore debout, avec les armes sur sa façade et une plaque lui rendant hommage[75].

Située au beau milieu du quartier historique de Pasai San Pedro, dans sa rue étroite et pittoresque, près de la Confrérie des Pêcheurs et de l'Église Paroissiale, la maison de Blas de Lezo, en pierre de taille, présente un magnifique blason de la famille, impeccablement conservé. L'édifice a un plan rectangulaire et une toiture à deux versants, et prend le nom du marin le plus illustre de Pasaia, qui le voit naître: Blas de Lezo.

Au XVIIIe siècle, un passage est ouvert, sauvé par une arche, pour faciliter l'accès à la nouvelle église paroissiale dont la construction remonte à 1774. Les pèlerins du Camino de Santiago passent par l'arche qui se déroule le long de la côte. À l'intérieur de la voûte se trouve aujourd'hui, en pierre, un blason avec les quatre quartiers casernes des anciens Lezo de la ville de Lezo, au centre. Sur le côté, une plaque en hommage à Don Blas, sur laquelle figure l'héroïque marin.

Agustina et Pedro Francisco, ses parents, se sont mariés à Saint-Sébastien en 1683. Les enfants de ce mariage sont, par ordre de naissance :

¤ Manuel Alberto

¤ Agustin Cruz

¤ Pedro Francisco

¤ Don Blas de Lezo et Olavarrieta

¤ José Antonio Jacobo

¤ Maria Josefa

¤ Teresa Antonia

¤ Jose Antonio

¤ Maria Joaquina

¤ Francisco de Lezo


Blas est le quatrième enfant, le troisième des huit enfants survivants[76]. Son baptême a lieu dans l'église paroissiale de San Pedro Apóstol le 6 février 1689. Son parrain est José de Lezcano, chevalier de l'ordre de Santiago, et sa marraine María de Covarrubias, bien que d'autres auteurs, tels que José Manuel Rodríguez, l'appellent probablement María Teresa de Olavarrieta, peut-être par erreur[77].

Son frère puîné, Francisco de Lezo est parait-il Vice-roi du Pérou dans le premier tiers du XVIIIe siècle. Il est né à Pasaia (Gipuzkoa) et se marie avec Dª. María Prudencia Palomeque y Zuazo. Un de ses fils, Agustín de Lezo y Palomeque (1724 - 1796), Olavarrieta, Ubillos, y Peralta, né à Lima, est élevé à Pasajes dans le manoir familial, par son grand-père, car son oncle Blas de Lezo sert les rois d'Espagne sur mer et dans les colonies. Il est nommé Archidiacre d'Antequera, chanoine de la cathédrale de Malaga, évêque de Pampelune et archevêque de Saragosse[78].

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Señor de la casa torre de Chipres[79], à Altza.

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Sa jeunesse (1689 - 1701)[]

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Eglise San Pedro où est baptisé Blas de Lezo.

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Plaque en l'honneur de Blas de Lezo dans sa ville natale.

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Garde de la marine.

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Gardes de la marine étudiant l'artillerie en salle.

Manuel Gracias Rivas dans En torno a la biografía de Blas de Lezo écrit à propos de la jeunesse de l'amiral :

Tout ce qui concerne les premières années de Blas de Lezo souffre de lacunes notables, entre autres raisons, parce que tous les auteurs qui ont approché sa biographie réitèrent généralement ce que l'on sait déjà, sans rechercher dans des sources primaires ce qui, en revanche, présente des difficultés notables pour avoir passé les premières années du navigateur à terre et sur les navires[80].

Pasajes et les côtes du Pays Basque sont des endroits où les élites parlent plusieurs langues et font du négoce avec entre autres la France depuis des siècles. Nous savons que le jeune Blas ses études dans un collège français, une institution éducative pour les enfants de la petite noblesse de la région où il reçoit un enseignement de base.

Très jeune Blas reçoit un brevet lui permettant d'être accepté dans une école royale de la Marine française formant les caballeros guardiamarina (Gardes Marines) futurs officiers dans le Grand Corps, selon Armando Cotarelo à Paris[81], mais les Gardes Marine sont formés à Toulon et Rochefort.

En tout état de cause, il convient d’attirer l’attention sur le fait que la décision de ses parents de l’envoyer en France est antérieure à l’arrivée du trône du nouveau roi, Philippe V, un Bourbon. La nouvelle dynastie accède au trône en 1701, alors qu'il est incorporé en tant qu'aspirant sur un navire français. Il est garde-marine quelques mois avant d'être aspirant[82].

Nous sommes donc devant un garçon basque, éduqué en France[83], prêt à commencer sa carrière d'officier de la marine française. On entre dans le grand corps après avoir été Garde Marine[84]. Pour obtenir un brevet il faut être d'une famille d'aristocrates, fils d'officier de marine, et avoir une fortune permettant d’assumer son entretien dans une école royale de la Marine[85]. La formation de base est en mathématiques et en navigation, en hydrographie, dessin, écriture, l’équitation et danse.

Ses études clairement adaptées permettent au jeune Blas de Lezo d'entrer comme cadet dans la flotte combinée franco-espagnole pendant la guerre de Succession. A cette époque, la marine française est une alliée de l'Espagne, qui vient de commencer. Comme Louis XIV veut le plus grand échange possible d’officiers entre les armées et les escadrons d’Espagne et de France, Lezo s’embarque à douze ans en 1702, dans l’escadre française - qui, dans la pratique, absorbe une flotte espagnole dans un état désastreux. Il est aspirant au service du comte de Toulouse, Louis-Alexandre de Bourbon (1681 - 1737), fils illégitime de Louis XIV.

Lezo entre en tant que Garde Marine dans cette marine franco-espagnole[86][87].

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Les Gardes Marine sont formés à Toulon et Rochefort. Comme Lezo sert d'abord dans la Méditerranée on peut en déduire qu'il est Garde à école royale de la Marine de Toulon.

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.== GUERRE DE SUCCESSION D'ESPAGNE (1701 - 1714) == .

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Sur cette carte, on peut voir la répartition des alliances pendant la Guerre de succession d'Espagne (1701 - 1714).

La Guerre de succession d'Espagne (1701 - 1714) oppose Felipe d'Anjou, soutenu par la France et nommé héritier du défunt roi espagnol, à l'archiduc Charles d'Autriche, soutenu par l'Angleterre. La formation d'un axe Espagne-France régi par Louis XIV et son petit-fils, Felipe d'Anjou, est perçue comme une menace pour l'Europe en raison de sa conséquence un grand pouvoir militaire et économique des Bourbons sur le continent du fait des liens familiaux entre les deux couronnes, espagnole et française[88].

Normalement un Garde Marine doit étudier plusieurs années avant d'être officier, mais du fait de son courage remarqué par Louis-Alexandre de Bourbon (1681 - 1737) Blas de Lezo va avoir un avancement très rapide, alors qu'il est encore très très jeune.

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Cadet (1701)[]

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Le comte de Toulouse (1678 - 1737) par Rigaud, en 1708.

En tout cas, l'adolescent Lezo vit le début de la Guerre de succession d'Espagne (1701 - 1714) sur des navires français. Il commence à servir en 1701, sous les ordres du Louis-Alexandre de Bourbon (1681 - 1737), comte de Toulouse[89].

Blas de Lezo participe à la campagne sicilienne l'année suivante, lorsque la défense de cette région est confiée à une escadre française commandée par le jeune Comte de Toulouse. Ses biographies mettent en évidence sa présence à bord du vaisseau de 104 canons Foudroyant, navire amiral du Comte de Toulouse[90].

En 1704, Blas de Lezo poursuit ses études à Toulon et son apprentissage sur mer de garde-marine dans l'escadre franco-espagnole[91].

Pour récupérer Gibraltar - prise par les forces anglo-néerlandaises le 4 août 1704 - et débloquer l'accès à la Méditerranée, Français et Espagnols préparent un grand armada.

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La bataille de Velez-Malaga (24 août 1704)[]

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Lezo combat sur le vaisseau de 104 canons Foudroyant, navire amiral du Comte de Toulouse à la bataille de Velez-Malaga.

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La bataille de Velez-Malaga.

La flotte française quitte Toulon et Malaga des galères espagnoles envoyées par le comte de Fuencalada la rejoint contre Velez-Malaga le 24 août 1704, la bataille navale la plus importante de la Guerre de succession d'Espagne (1701 - 1714)[92]. Dans ce combat 96 navires de guerre franco-espagnols (51 vaisseaux de ligne, six frégates, huit brûlots et douze galères, qui totalisent 3.577 canons et 24,277 hommes) et de la flotte anglo-hollandaise, commandée par l'amiral Rooke et composée de 53 vaisseaux de ligne, six frégates, pataches et brûlots avec un total de 3.614 canons et 22.543 hommes, entraînant la perte de 1.500 de notre côté et 2.719 victimes chez l'ennemi.

Blas de Lezo participe à cette bataille en se battant de manière exemplaire. Le Foudrayant, avec Le Tonnant et L’Orgueilleux, combattent cinq vaisseaux ennemis, pendant environ trois heures[93].

Peu de temps après le début du combat, un boulet de canon lui brise la jambe gauche, qui doit être amputée, sans anesthésie, sous le genou[94]. Il a 15 ans. Il ne faut pas trop affabuler sur cette opération et garder à l’esprit que la chirurgie française a atteint un niveau élevé. Et puis Blas est un très jeune officier sur un énorme vaisseau amiral qui compte les meilleurs professionnels[95].

Louis-Alexandre de Bourbon (1681 - 1737), fils illégitime de Louis XIV, s'extasie sur le sang-froid dont il fait preuve à cette bataille de Velez-Malaga (1704). L'Amiral écrit au Roi :

Dans ma vie je n'ai connu personne de plus courageux que le Garde-Marine Blas de Lezo[96].

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Service historique de la Défense : Ordre de bataille de Velez-Malaga.

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Choisir entre servir à la cour ou sur mer (1704/1705)[]

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Un des lointains arrière-grand-oncles de l'auteur, Georges Pléville Le Pelley finit sa vie lui-aussi ancien amiral.

En raison de la preuve de sa valeur à la fois durant son opération et au combat Blas de Lezo est promu au grade de Second Lieutenant de vaisseau par Louis XIV[97]. Puis à 15 ans il est le plus jeune lieutenant de vaisseau de notre histoire.

Selon d'autres auteurs il doit cette promotion à Felipe V. Ce roi lui accorde également une pension subvention et des privilèges réservé à l'aristocratie.

On lui propose en récompense de son courage d'occuper un poste à la cour de Felipe V. Mais Blas de Lezo aime la mer et veut continuer sa carrière dans la marine, plutôt qu'appartenir à la haute domesticité royale. Il rejette cette proposition.

Etre officier de marine avec une jambe de bois n'est pas chose facile. Mais il n'est pas le seul. Mon lointain arrière-grand-oncle, Georges Pléville Le Pelley, dont une jambe est broyée à deux reprises par un boulet anglais, finit sa vie ancien amiral et ministre de la Marine et des Colonies de la Ire République.

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Au Buen Retiro, solitude au sein même de sa capitale, La cour de Philippe V est toute espagnole, sauf un membre de ma famille Louville, et d'Harcourt, l'ambassadeur de France[98].

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Second Lieutenant (1705)[]

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Blas de Lezo est bien soigné, mais sa guérison est lente[99].

On dit souvent que Blas de Lezo reprend la mer en 1705. C'est probablement à la fin de l'année car, selon son propre témoignage, la guérison de sa blessure est longue et coûteuse.

Nous ignorons les navires sur lesquels il s'est embarqué. Il est très peu probable qu'à 16 ans il se voit confier le commandement d’un navire[100].

Par conséquent, il a dû ré-embarquer sur le vaisseau ou dans l'escadre du Comte de Toulouse qui, à cette époque, opère dans la Méditerranée notamment à Palerme et, aussi à la libération de Peñíscola qui, comme on le sait, résiste au siège des troupes anglaises entre 1705. A cette époque la plupart des populations du royaume de Valence soutiennent l'archiduc autrichien Carlos.

Il participa à la défense du Château de Sainte Catherine à Toulon, où il perd l'œil gauche.

Le commandement des navires sont attribués aux officiers qui se sont distingués dans le service, comme l’a fait Lezo lors des combats de cette année. Pour cette raison, Felipe V lui accorde plus tard d'autres privilèges.

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Le duc d'Anjou, roi d'Espagne (Château de Versailles).

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Son premier siège de Barcelone (1706)[]

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Charles III de Habsbourg, empereur du Saint-Empire romain germanique, également prétendant au trône du royaume d'Espagne (1703-1714). Real à son effigie. Barcelone 1706.

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Blas de Lezo ravitaille les héroïques défenseurs de Barcelone en passant au milieu des vaisseaux anglais[101].

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Barcelone, 30 avril 1706.

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Statue de Blas de Lezo.

Le 14 octobre 1705, Barcelone capitule, après le débarquement des troupes ennemies, laissant la ville entre les mains de l'archiduc autrichien qui, à partir de ce moment, y établit sa capitale[102].

Blas de Lezo est chargé de divers convois en provenance de France et envoyés à Felipe V, campé à Barcelone. Il a reçu le commandement d'une petite flottille faisant partie de l'escadre commandée à cette fin par un amiral français[103]. Il s'agit de plusieurs expéditions maritimes envoyées de la France avec de la nourriture, des armes et du matériel pour les troupes de Felipe V qui ont bloqué le port et Côte de Barcelone. C'est une difficile escorte et la protection du transport de fournitures et de munitions envoyés par mer de France en Espagne, à l'appui de l'armée de Felipe V au cours du premier siège de la ville de Barcelone, en 1706[104].

Blas de Lezo fait sa tâche avec brio, et échappe aux navires ennemis. Blas de Lezo est chargé de ravitailler les insurgés en préparation de l'attaque terrestre à venir de l'armée du maréchal Tessé. Pour cette mission, il choisit quatre pinasses, plus manœuvrables que les lourds vaisseaux de ligne de l'amiral Rooke. À bord de ces navires (nommés Renard, Lapin, Sanglier et Lièvre, en français dans le texte) il fait preuve d'un grande ingéniosité pour échapper aux patrouilles anglaises. Après le retrait des navires du comte de Toulouse, il commande les navires français et espagnols encore présents.

Par exemple, pour éviter que les artilleurs ennemis ne puissent viser, il traîne de la paille humide à laquelle il met le feu afin de créer un épais nuage de fumée[105]. Cette technique de combat ne va être inventée que 200 ans plus tard par la Marine impériale allemande qui la teste lors de manœuvres développées en 1908.

Quand vient son tour de tirer, il choisit des boulets creux, qu'il remplit de matière inflammable afin de déclencher des incendies sur les vaisseaux ennemis. L'équipage doit alors s'occuper d'éteindre les feux et abandonner la poursuite, laissant la route libre pour poursuivre la mission de ravitaillement[106]. Les Britanniques sont impuissants face à cette tactique[107].

À une occasion, cerné par des forces supérieures et acculé, il peut s'échapper en incendiant l'un des navires, rompant ainsi le cercle qui le tenait prisonnier.

Du fait de sa participation au siège de Barcelone et du fait qu'il a sauvé l'empire espagnol les nationalistes catalans le surnomment demi-homme, le calomnient et le détestent.

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Le siège de Barcelone (1706).

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Prise du vaisseau Resolution en 1707[]

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Blas de Lezo[108].

Toujours dans la marine du Comte de Toulouse, à bord de sa pinasse Renard Blas de Lezo croise généralement du côté de la Corse.

Il prend à l'abordage avec succès le vaisseau anglais Resolution, de 70 canons, dans les eaux de Vintimille. Les Anglais préfèrent incendier leur navire plutôt que de le voir tomber aux mains françaises. Cet exploit commence à forger sa légende.

Lezo capture aussi deux navires ennemis dans la Méditerranée occidentale, qui sont conduits à Pasajes et à Bayonne[109].

Les dates et les versions de cet affrontement varient suivant le pays du narrateur[110].

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Siège de Toulon en 1707[]

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Blas de Lezo perd un œil au Siège de Toulon en 1707, où il se comporte très vaillamment[111].

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Siège de Toulon en 1707.

En 1707, la forteresse de Santa Catalina de Toulon est assiégée par le prince Eugène de Savoie[112].

Blas de Lezo participe à la défense de la base navale française. Il est incorporé à la défense du fort Sainte-Catherine. Il combat lors de la bataille de Toulon (29 juillet- 21 août 1707) à la fois les forces autrichiennes, celles de la République néerlandaise et la flotte de la Grande-Bretagne[113], sans oublier les Italiens et traîtres espagnols.

Blas de Lezo, alors âgé de 18 ans, participe donc à la défense du fort de Sainte-Catherine, à la tête d'un détachement. Le fort est pris par les impériaux, mais il est reconquis le 14 août 1707[114].

Dans cette action et après le tir d'une arme à feu contre les fortifications, en ricochet un tesson lui éclate son œil gauche[115]. La marine anglaise ce jour là lui détruit la rétine. Cette blessure le laisse borgne à vie.

Les forces franco-espagnoles repoussent les troupes impériales le 23 août 1707.

Eugène de Savoie-Carignan repasse le Var, perdant 10.000 hommes dans cette équipée.

Le seul bénéfice de cette campagne est le sabordage de 50 vaisseaux, que les Français ont entrepris de peur que l'ennemi ne s'empare de cette flotte, ce qui met pour longtemps un terme à leur influence en Méditerranée.

Blas de Lezo est fait lieutenant de vaisseau [116].

Après une brève convalescence, il est affecté au port de Rochefort.

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Port de Rochefort (1707 - 1711)[]

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A Rochefort il patrouille dans le golfe de Gascogne à bord du Valeur une frégate de 38 canons et s'y illustre en capturant 11 navires anglais, dont le Stanhope de 70 canons.

Sur la côte atlantique française, à l'embouchure de la Charente, Blas de Lezo est en convalescence dans le port de Rochefort. Il est promu lieutenant des Gardes Côtes en 1707[117].

En 1710, il est nommé capitaine du Valeur une frégate de 38 canons. Il harcèle le trafic maritime britannique à partir de Rochefort en capturant 11 navires ennemis. Il prend le Stanhope de 70 canons à l'abordage, puis la frégate de Blas de Lezo remorque le navire britannique Stanhope[118]. Selon des recherches récentes dans les archives le Stanhope est un navire de commerce avec seulement 20 canons[119].

En 1712, les marines française et espagnole se séparent du fait de problèmes entre les deux rois, pourtant parents. Lezo sert sous Andrés de Pez, avec distinction vus les rapports favorables de l'amiral[120].

La guerre de succession est pratiquement finie lorsqu'en janvier 1712, le Congrès d’Utrecht y met fin. En août de cette année, il scelle l'armistice entre l'Angleterre, la France et l'Espagne qui signe, en avril 1713, un traité entre les deux premiers et, en juillet 1713, la paix entre l'Espagne et l'Angleterre[121].

C’est certainement dans ces moments-là que Don Blas de Lezo intègre la Marine royale espagnole, dont la reconstruction est l’un des premiers objectifs de la nouvelle dynastie[122].

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Arsenal de Rochefort.

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Son second siège de Barcelone et la prise des Baléares (1713 - 1715)[]

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Prise de Barcelone, par Berwick, en 1714. Lezo y combat. Du coup les Catalans le détestent depuis plus de trois cents ans.

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Blas de Lezo devient capitaine de vaisseau espagnol et participe au deuxième siège de Barcelone en 1714, et y perd cette fois-ci son bras droit[123].

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Lezo commande la Notre-Dame de Begoña, qui fait partie de l'escorte de la deuxième épouse de Felipe V, Isabel de Farnese, de Livourne à Alicante.

Don Blas de Lezo y Olavarrieta rejoint, comme capitaine du Campanella, un navire de soixante-dix canons d’origine génoise, le navire Notre Dame de Carmen, et le Lanfranco Il forme une division navale sous le commandement d'Andrés del Pez. Le reste de l'escadre est composé du Notre-Dame de Guadalupe, des frégates Notre-Dame d'Atocha, 38 canons, Notre-Dame de la Mer, 38 canons, l'Aigle de Nantes, 36 canons, Notre-Dame des Rois, de 30, San Francisco de Paula, 30, Sacra Familia, 28, Santo Cristo de Veracruz, 24 et les plus petits navires Santo Cristo de San Román et Santo Cristo de San Martín, 18 et 8 canons respectivement.

Ils quittent Cadix pour se rendre à Barcelone, où Carlos III a encore des partisans et des troupes, le 12 septembre 1713. La majorité des navires de la flotte des Bourbons est constituée de bateaux marchands certes armés, mais incapables de se battre. Parmi les unités qui font partie de ce groupe naval se trouvent les galères de l’amiral Andrés Matías de Pez y de Malzárraga et Blas[124].

En 1714, Lezo participe au deuxième siège de Barcelone. Il entrave le ravitaillement de la ville et la bombarde. Barcelone est assiégée par les armées de Felipe V. Pendant la guerre de succession espagnole, qui embrase l’Europe au début du XVIIIe siècle, Barcelone tient tête à deux empires avec des armées et des flottes parfois considérables. Mais là le succès de la campagne est dû au fait que les Franco-Espagnols n'ont pas à faire face à une véritable escadre ennemie. La ville est prise le 11 septembre 1714.

Pendant le blocus et très probablement dans l'une des nombreuses opérations navales qui se sont produits au cours de cette bataille, il est blessé à l'avant-bras droit, qui est sans mobilité jusqu'à la fin de ses jours. Sa blessure au bras n'est pas particulièrement grave, mais c'est en revanche la première traitée par des chirurgiens espagnols[125]. Il n'est pas amputé, mais cela réduit considérablement ses fonctions. Ainsi, à peine âgé de vingt-six ans, le jeune Blas de Lezo est déjà borgne, manchot et boiteux.

La Campanella est renommé en Notre-Dame de Begoña[126]. Le commandement de ce vaisseau est confié à Blas de Lezo, qui est fait capitaine de vaisseau.

C'est le 21 février 1714 que Felipe V, à la demande de Patiño, promulgue un arrêté royal par lequel les forces maritimes sont réorganisées, pour bloquer la place de Barcelone par voie maritime jusqu'à sa reddition. Le Roi y affirme qu'en l'absence d'officiers pour les vaisseaux engagés dans cette escadre, il est demandé au Monarque français d'aider avec certains officiers de différentes qualités. Par conséquent, il est très possible que cela soit à cette occasion que Lezo devienne Capitaine de la mer et de la guerre espagnol[127].

Quelques jours après la bataille, Lezo commande la Notre-Dame de Begoña, qui fait partie de l'escorte de la deuxième épouse de Felipe V, Isabel de Farnese. Après avoir embarqué à Livourne, elle doit, aller à Alicante. A cause du mauvais temps, elle débarque à Marseille; où elle reçoit l'autorisation de Louis XIV de France, grand-père de son futur mari, de voyager par terre[128].

L'escadre revient à Barcelone pour préparer la prochaine expédition, la récupération de Majorque. Le navire de Lezo fait partie de la flotte envoyée à la conquête de Majorque, toujours fidèle à l'imposteur autrichien. La garnison se rend sans résistance en voyant arriver à Alcudia la flotte avec vingt-cinq mille soldats le 15 juin 1715. Elle est composée de 200 voiles, parmi lesquelles 7 vaisseaux navires, 10 frégates, 6 galères et 2 saetias.

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Célébration de la paix à Utrecht (mai-juin 1713). Néanmoins la guerre continue à Barcelone et Majorque où les Autrichiens ont encore des partisans et des troupes.

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CAPITAINE, PUIS AMIRAL DE LA FLOTTE DES MERS DU SUD (1716 - 1730)[]

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Amérique centrale (1716 - 1720)[]

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Don Blas de Lezo y Olavarriaga.

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La Nuestra Señora del Carmen y San Antonio, ex Lanfranco (1713 - 1719).

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Vaisseau doublant de Cap Horn.

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Lima au XVIIIe siècle.

À la fin de la guerre de Succession d'Espagne, Blas de Lezo part pour La Havane en 1716. Il commande le vaisseau le Lanfranco, de 60 canons, sorti des chantiers navals de Deptford (Angleterre), mais qui est en très mauvais état. Il fait partie de la flotte qui part le 10 mars 1716, du port de Cadix pour la Nouvelle-Espagne sous le commandement du chef d'escadre D. Fernando Chacón Medina y Salazar. Parmi les navires, sur L'Hermiona est également à bord le nouveau Vice-roi, gouverneur et capitaine général du Royaume de Nouvelle-Espagne, le marquis de Valero. Ce dernier fait son entrée officielle, à Mexico, le 16 août 1716. Dans un premier temps temps Blas escorte des navires marchands qui vont en Amérique. C'est une expédition envoyée par Felipe V pour assurer la sécurité et détruire les navires corsaires dans les eaux des mers du sud. Blas de Lezo fait partie de l'escorte de cette flotte de galions, en 1716, remplissant sa mission sans revers majeur[129]. Ces vaisseaux doivent s'incorporer à la flotte de la Mer du Sud, dont Lezo va prendre le commandement en second[130].

Avec un nouveau vaisseau navire, il rejoint une escadre franco-espagnole sous le commandement de Jean Nicolas Martinet - Français au service de la Couronne espagnole - et de Bartolomé de Urdizu - second de Martinet. Les vaisseaux doivent s'incorporer à la flotte de la Mer du Sud, dont Lezo va prendre le commandement en second[131].

L'escadre est composée d'une flottille espagnole composée de quatre vaisseaux et une frégate et, côté français, par deux vaisseaux de ligne. Après plusieurs retards, la majeure partie de la flotte atteint Callao le 27 septembre 1717. Cependant, Urdizu et Lezo ne peuvent pas doubler le cap Horn et sont retardés.

Dès son retour dans la péninsule, Lezo repart pour Vera Cruz le 8 mai 1718. Il s’arrête à La Havane le 13 juin, et retourne à Cadix le 16 août 1718[132].

Puis en avril 1719, il repart de Cadix avec la frégate Prince des Asturies / Infante et le navire marchand Santo Cristo de Maracaibo à destination de La Havane et de Veracruz afin d'informer les autorités de la nouvelle guerre avec les Britanniques, portant des lettres au gouverneur de La Havane pour informer le vice-roi de la Nouvelle-Espagne[133].

Une fois sa mission terminée, Lezo retourne à Cadix où, en 1720, il obtient le commandement d'un nouveau Lanfranco, vaisseau de soixante-deux canons, d'origines génoises, qui devient la Nuestra Señora del Pilar. Urdizu et Lezo atteignent finalement Callao en 1720, alors que les gouverneurs péruviens sont déjà revenus en Europe.

Blas de Lezo va à Lima, capitale de la vice-royauté du Pérou. Lezo y sert de 1720 à 1730, plus de 10 ans à Lima. Au départ c'est dans le cadre d'une expédition mise en place par Philippe V pour lutter contre la contrebande. Sur place, il épouse une créole du nom de Josefa, avec qui il a 7 enfants[134].

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Lezo sert à Lima de 1720 à 1730[135].

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Amiral de la flotte des mers du Sud (1723 - 1730)[]

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Blas de Lezo part pour les mers du Sud et les terres de l'Empire espagnol.

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Diego Morcillo Rubio de Auñón de Robledo, Vice-roi et archevêque du Pérou le marie.

Une fois la Guerre de Succession achevée, on lui confie en 1723 le navire enseigne Lanfranco. Les premiers combats des marins espagnols en charge du renforcement de la flotte vice-royale les opposent aux deux navires, le Success (70 canons) et le Speed ​​Well (70) du corsaire anglais John Clipperton, qui réussissent à échapper, pendant un certain temps, à la flotte vice-royale, mais il doit finalement quitter la zone.

La flotte ensuite surveille et patrouille dans la région, ce qui sape la santé d'Urbizu. La plupart des travaux de la patrouille, étant donné sa santé précaire, sont confiés à Lezo. Épuisé Urbizu est remplacé le 16 février 1723 par à Lezo avec le titre de général de la marine de sa majesté catholique et commandant de l'escadre des Mers du Sud, alors de petite taille. En plus du Lanfranco de Lezo, les autres vaisseaux sont le Conquistador, l'Achiever et la frégate Peregrina. Entre 1723 et 1729, il commande la flotte du vice-roi qu'il renforce.

On lui confie le commandement de l'Escadre des Mers du Sud, pour nettoyer les côtes du Pacifique des pirates, capturant alors douze navires hollandais et anglais. Patrouillant dans le Pacifique, Lezo chasse et détruit les navires pirates britanniques et néerlandais le long de côtes des Amériques, capturant douze navires, stoppant la contrebande dans la région.

En mai 1725, il épouse Josefa Pacheco de Bustos y Solís, qui appartient à la haute société de Lima, et a vingt ans de moins que lui. Le mariage est célébré présidé par l'archevêque de Lima, Fray Diego Morcillo y Rubio de Auñón, qui est jusqu'à l'année précédente vice-roi du Pérou et a de bonnes relations avec Lezo.

Afin de renforcer la flotte qu'il commande, il répare les vaisseaux de ligne, mal adaptés aux eaux de la région et fait construire deux autres navires. Au début de 1725, il s'embarque pour lutter contre la contrebande selon les consignes promulguées l'année précédente par le nouveau vice-roi. Après quelques semaines de patrouille, Lezo rencontre une escadre néerlandaise de cinq navires, qui le surpasse en artillerie. Au cours de la bataille, après une lutte acharnée, il réussit à capturer le vaisseau amiral, avant de faire fuir le reste des navires. Plus tard, il attaque et capture une flotte anglaise de six navires de guerre, dont trois intègrent son escadre vice-royale.

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Entrée du vice-roi archevêque Morcillo, à Potosí (Pérou).

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Du temps du Vice-roy, Marqués de Castelfuerte (1722 - 1734)[]

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Portrait du vice-roi de la Nouvelle-Espagne, Juan de Acuña, 2e marquis de Casa Fuerte (1658 - 1734).

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Le 18 août 1730, Blas de Lezo arrive avec sa famille à Cadix.

Malgré la perte de ses membres et un œil, Blas de Lezo est le fléau des pirates anglais et néerlandais le long des côtes du Pacifique de l'Amérique du Nord et du Sud pendant cette décade[136].

Ces succès et la croissance de la flotte dissuadent l'ennemi d'attaquer, mais paradoxalement, conduisent à des conflits verbaux entre Lezo et le Vice-roi de la Nouvelle-Espagne, Juan de Acuña, 2e marquis de Casa Fuerte (1658 - 1734). Ce dernier veut réduire la flotte et les dépenses une fois que la situation sera sous contrôle, et Lezo, est opposé à cela.

La relation entre eux s'aggrave du fait de la nomination par népotisme du neveu du vice-roi au poste de trésorier des recettes du commerce maritime, ce qui contrevient aux règles et irrite Lezo.

Le vice-roi tente de le discréditer par une inspection (procès en résidence) de son travail mais elle ne trouve pas de faute dans l'attitude du marin, dégoûté par le démantèlement de la flotte. Le vice-roi préfère armer les corsaires que d'investir dans le renforcement de la flotte.

Lezo est en mauvaise santé en raison de son long séjour dans cette région et de l'insalubrité. En septembre 1727, il écrit au secrétaire de la Marine, José Patiño, pour se plaindre et demander sa retraite. Patiño accepte de lui permettre de quitter le commandement de l’escadre péruvienne et le rappelle en Espagne, mais ne lui permet pas de quitter la Marine, conscient de sa valeur.

Le 13 février 1728, Blas de Lezo est relevé de ses fonctions d'amiral en chef de la flotte vice-royale et reçoit l'ordre de retourner dans la péninsule ibérique. Mais Lezo, malade, ne peut le faire que l'année suivante.

Le 18 août 1730, Blas de Lezo arrive avec sa famille à Cadix. Après avoir échappé à l'épidémie qui frappe la ville car il en est immunisé du fait de son séjour en Amérique, il rencontre à Séville le roi. L'audience a lieu fin septembre ou début octobre.

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AMIRAL DE LA FLOTTE MÉDITERRANÉENNE (1731 - 1737)[]

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Le port de Cadiz.

Lezo revient à Cadiz le 28 août 1730[137]. Puis il va à Sevilla rencontrer le roi qui le nomme Chef de l'Escadre Navale de la Méditerranée (1731)[138]

Les flottes espagnoles ont juridiction et commandement sur les côtes des districts maritimes. Il y en a 3 en Espagne :

- Nord (Ferrol),

- Est (Cartagena)

- et Sud (Cadix)[139].

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Lezo revient à Cadiz le 28 août 1730.

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L'emblème de la flotte de Blas de Lezo (1731)[]

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Vaisseau de troisième classe.

Blas de Lezo reste inactif à Cadix un an, jusqu'au 3 novembre 1731, il est alors nommé chef de l'escadre navale dans la Méditerranée.

Il commande trois vaisseaux de ligne, y compris la Real familia, de soixante canons, qui devient son navire-amiral. C'est un vaisseau de troisième classe, avec deux ponts. Cette classe est la plus nombreuse parmi les vaisseaux.

L'escadre joue un rôle clé dans les ambitions politiques du roi, qui veut à reprendre les territoires perdus dans la péninsule italienne du fait des traités de paix de la guerre de succession.

En reconnaissance de ses services passés rendus au roi, il accorde à Blas de Lezo, en 1731, le drapeau violet avec le blason de Philippe V, l'Ordre du Saint-Esprit - décoration française maximale - et l'Ordre de la Toison d'Or - décoration espagnole la plus haute - autour et quatre ancres à ses extrémités.

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Ce drapeau montre l'emblème de la flotte méditerranéenne de Blas de Lezo avec les ordres du Saint-Esprit et de la toison d'or[140].

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Premières missions en Italie (1731/1732)[]

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Infant Charles de Bourbon à cheval en 1734, en Italie.

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Le port de Gènes.

Sa première mission à la tête de l'escadre de la Méditerranée est fin 1731 d'escorter l'infant[141]

L'infant Charles quitte l'Espagne pour l'Italie. Il voyage par terre depuis Séville jusqu'à Antibes. La mission de Lezo est de participer à l'escorte de l'infant Carlos, qui embarque à Antibes vers la Toscane pour arriver à Livourne le 27 décembre 1731. L'infant se rend en Italie pour prendre en charge ses duchés de Parme, Toscane et Plasencia. Lezo commande une de de vingt navires. Tout se passe bien sur mer.

Sa deuxième mission est plus difficile. Les Génois tardent à restituer les deux millions de pesos appartenant au Trésor espagnol déposés à la Banque de San Jorge. José Patiño Rosales, secrétaire d'État, ordonne à Lezo de partir dans la capitale de la république génoise pour les réclamer[142].

Blas de Lezo ancre en 173 dans ce port avec six vaisseaux de guerre. Il exige le paiement des 2.000.000 de pesos, mais aussi aussi en compensation un hommage exceptionnel au drapeau espagnol, sous peine de bombarder la ville[143]. Les canons de ses navires sont pointés sur le palais Doria, comme une menace pour le Sénat de la ville. Il démontre sa détermination aux gardes et aux commissaires de la ville, qui cherchent un moyen d'éviter de payer. Lezo fixe un délai, au-delà duquel l'escadre ouvrira le feu contre la ville[144]

Face à une attitude si énergique, le Sénat de Gênes cède sur tout immédiatement.

Sur les deux millions de pesos reçus, un demi-million est remis à l'infant Carlos et le reste est envoyé à Alicante pour couvrir les frais de l'expédition qui se prépare pour la conquête d'Oran, sa future troisième mission. Il emmène les 1.500.000 pesos et son escadre à Alicante[145].

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Prise d'Oran (1732 - 1733)[]

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Prise d’Oran.

L'objectif est de récupérer la place, occupée par des Espagnols de 1509 à 1709.

Mustapha Bouchelarem, sur ordre du Bey d’Alger, met le siège devant Oran (1708). Les forts sont enlevés les uns après les autres. Tous les prisonniers sont massacrés. Cela se passe pendant la guerre de succession et est due à un traître qui rejoint Barcelone avec les renforts et l'approvisionnement.

Outre l'envie de se venger et reconquérir Oran, le but de l'expédition de 1732 est de mettre fin aux attaques des pirates barbaresques et libérer les nombreux esclaves européens des Ottomans. C'est aussi une question de prestige pour la Couronne et une façon de démontrer la puissance de l'armée et la marine espagnoles de la nouvelle dynastie, les Bourbons.

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Oran espagnole (1509 - 1708)[]

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Prise d’Oran en mai 1509 (chapelle mozarabe de la cathédrale de Tolède).

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Esclaves européens délivrés des Barbaresques lors de la prise d’Oran en mai 1509.

La prise d'Oran en 1509, lieu qui va rester sans interruption sous domination espagnole pendant près de deux cents ans, est le fruit d'une initiative du cardinal Francisco Jiménez de Cisneros, qui finance l'expédition. Le port d'Oran, Mazalquivir (Mers el-Kebir), est l'un des meilleurs d'Afrique du Nord[146].

Une flotte quitte le port de Carthagène le 16 mai et navigue vers Mazalquivir (Mers el-Kebir), port située près d'Oran qui est déjà (depuis 1505) sous contrôle espagnol[147]. La flotte compte 80 navires et 10 galères, plus de petits bateaux. Ils transportent environ 8.000 à 12.000 hommes d'infanterie et 3.000 à 4.000 hommes cavaliers[148].

L'armée passe la nuit du 17 mai à Mazalquivir (Mers el-Kebir)[149]. Les chrétiens prennent d'assaut la ville d'Oran, qui fait alors partie du royaume de Tlemcen, combinant l'utilisation de la flotte à un assaut terrestre le 18 mai.

Après avoir franchi les murs de la ville, les victimes sont moins de 30 du côté des agresseurs, tandis que les 12.000 défenseurs perdent 4.000 des leurs.

Les esclaves européens sont délivrés des Barbaresques lors de la prise d’Oran en mai 1509.

Le 20 mai, Cisneros entre dans la ville, déjà conquise.

La ville est restée une partie de l'Empire espagnol jusqu'en 1708, date à laquelle elle est prise par le Dey Ottoman d'Alger profitant de la guerre de Succession d'Espagne. Lors de l'attaque la place forte par les troupes algériennes, deux galères espagnoles sont envoyées au secours de la garnison, sous le commandement de Luis Fernández de Córdoba, avec 57.000 pesos, des provisions et des renforts en tout genre. Mais, en quittant Carthagène, le comte décide d'aller chez les partisans de l'archiduc autrichien, à Barcelone, avec les deux navires[150].

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L'expédition de juin 1732[]

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Carte déroulante de la ville d'Oran incluse dans le journal de navigation Blas de Lezo (Musée Massó).

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Débarquement espagnol à Oran en juin 1732.

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Attaque espagnole sur Oran en juin 1732.

L'expédition commence à s'organiser le 16 mars 1732, dans le port d'Alicante. Le responsable de la préparation de l'expédition est le prince de Campo Florido, capitaine général et gouverneur du royaume de Valence[151].

Une fois tous les préparatifs terminés, dans le but d'apaiser les autres puissances européennes, Philippe V publie un décret qui annonce son intention de reconquérir Oran et pas de les attaquer[152].

En juin 1732, Lezo revient de Cadix à Alicante pour se joindre à cette expédition.

Le but est reprendre à l'Empire ottoman les villes d'Oran et de Mazalquivir (Mers el-Kebir). La grande flotte est composée de 12 vaisseaux de ligne, 50 frégates, 7 galères et 26 galiotes, 4 Bricks, 97 chebecs, plusieurs canonnières et bombardes, environ 109 transports de troupes, et de nombreux petits navires[153], qui transportent l'armée de débarquement (30.000 hommes), sous le commandement de José Carrillo de Albornoz, duc de Montemar. L'amiral est chef est le lieutenant-général Don Francisco Javier Cornejo[154].

Lezo, à bord du Santiago, est commandant en second de la flotte de Cornejo, qui dirige la reconquête aux côtés de José Carrillo de Albornoz[155].

Le 27 juin, la flotte arrive sur les côtes d'Oran et le duc de Montemar ordonne aux troupes de débarquer sur la plage d’Ain El Turck, près de Mazalquivir (Mers el-Kebir). À l'aube, les troupes commencent à débarquer avec chez l'ennemi peu de résistance[156]

Puis, les troupes ottomanes et algériennes, qui jusque-là sont restées en position défensive, commencent à attaquer les troupes espagnoles. Cependant, la puissance de feu des navires espagnols, en particulier le vaisseau de ligne Castilla, sous le commandement de Don Juan José Navarro, appuie les troupes de débarquement par l'utilisation de ses canons de marine, décimer et forçant les troupes musulmanes à fuir. Avant midi, toute l'infanterie débarque et la cavalerie suit peu après[157]

Le débarquement et l'assaut connaissent un succès complet et rapide, faisant tomber le port de Mazalquivir (Mers el-Kebir), et Oran entre les mains des Espagnols, provoquant la panique des défenseurs, entre le 29 juin et le 1er juillet 1732[158].

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Hassan Bey assiège la ville pour la récupérer (février 1733)[]

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Artilleurs espagnols eu siège d'Oran (1732/1733).

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Les 5.000 hommes débarqués par Blas de Lezo chassent de la région les Ottomans et Algériens.

La dernière résistance, qui coûte encore moins cher en pertes humaines que le débarquement, s'étouffe. L'expédition rentre en Espagne le 1er août 1731, laissant une petite garnison.

Oran est prise. Lezo reçoit alors l'ordre d'escorter, avec sa division, un convoi se retournant à Cadix. Le 2 septembre, Lezo est de retour dans ce grand port andalou.

Mais l'ennemi, Hassan Bey, ex seigneur d'Oran, rassemble rapidement les fuyards et de nouvelles troupes venant de son allié avec le bey d'Alger. Il assiège la ville pour la récupérer et met la garnison dans une situation critique. Hassan Bey bombarde le château de Mazalquivir (Mers el-Kebir) et tue lors d'une attaque des défenseurs plus de quinze cents soldats. Álvaro José de Navia-Osorio y Vigil de la Rúa (1684 - 1732), marquis de Santa Cruz de Marcenado, le n gouverneur d'Oran, est tué en combattant au milieu d'une unité de volontaires catalans, par les Arabes, le 21 novembre 1732. Cet aristocrate est l'auteur de livres de chevet de Frédéric le Grand et Napoléon.

Face à la situation désespérée de la place, le 13 novembre 1732, Lezo reçoit l’ordre de partir à la rescousse de la ville assiégée d'Oran. Il part immédiatement avec la Real familia, vaisseau de soixante canons, la Princesa (70) et cinq autres navires de guerre, qui sont en état de faire la traversée. Vingt-cinq navires transportent cinq mille soldats de renfort à la garnison.

Après deux jours de navigation il atteint Oran, et ses 5.000 hommes chassent les Ottomans et Algériens après un dur combat.

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Lezo prend en chasse l'amiral des barbaresques (février 1733)[]

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Lezo et sa flotte prennent Oran et battent les pirates barbaresques sur mer.

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Le navire amiral des Barbaresques.

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Blas de Lezo, amiral.

Les neuf galères qui bloquent son port fuient dès qu'il arrive sur la côte.

Lezo prend en chasse le vaisseau amiral. En février 1733, il réussit finalement à localiser le capitaine de soixante canons, réfugié dans la baie de Mostaganem, défendue par deux forteresses et 4.000 maures.

Cela n'arrête pas Lezo, qui entre impétueusement comme toujours dans la baie à la suite du navire algérien. Il fait fi des tirs des forteresses. Ses canonniers balaient les deux fortifications avec une grande habileté. Les artilleurs s'en prennent aussi au navire amiral, provoquant la terreur des musulmans.

Lezo incendie le vaisseau amiral et provoque de sérieux dommages aux forteresses. Il réussit donc à détruire l'un des ports les plus importants de la Côte des Barbaresques (côtes septentrionales du continent africain). C'est de là que partent les pirates et corsaires barbaresques, qui fond des razzias, rendent peu sûres la mer Méditerranée et une partie de l'océan Atlantique de l'Irlande aux Açores. Outre les marchandises et navires, ils massacrent les navigateurs et leurs passagers ou en font leurs esclaves.

Il se rend ensuite d'abord à Oran, puis à Barcelone, où il rassemble quatre régiments d'infanterie qu'il déplace en Afrique.

Attendant des renforts pour Oran, il reprend pendant deux mois le blocus des côtes, entre Tétouan et la Tunisie, jusqu'à ce qu'une épidémie apparaisse dans l'escouade l'obligeant à rentrer à Cadix.

Il patrouille durant deux longs mois, entre Tétouan et la Tunisie, empêchant les algériens de recevoir des renforts de Constantinople, jusqu'à ce qu'une épidémie de typhoïde le rende malade, comme ses marins, et le force à rentrer à Cadix.

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Débarquement des troupes espagnoles de l'expédition à Oran en 1732. Lezo participe à la capture de la ville en tant que lieutenant de l'amiral qui dirige les forces navales et il doit y retourner quelques mois plus tard pour l'aider à mettre fin au siège de l'ancien seigneur d'Oran, Hassan Bey.

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Commandant général du département de Cadix (1734)[]

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José Antonio de Mendoza, vice-roi du Pérou.

En 1734, le Roi le récompense pour ses services. Le 6 juin 1734, il devient lieutenant général de la marine et est nommé commandant général du département de Cadix.

Blas de Lezo demande à être payé de son ancien traitement de chef de l'escadron de la mer du Sud, à Cadix, le 2 mars 1734. Il existe une lettre de Don Blas de Lezo demandant que son salaire soit payé en tant que chef de l'escadron de la mer du Sud, datée de Cadix le 7 septembre 1734[159]. Jusqu'en 1737, il poursuit un litige continu avec le vice-roi du Pérou (1735 - 1745), José Antonio de Mendoza, pour les soldes qui lui sont dues, qu'il refuse jusque-là de lui verser, invoquant un manque de fonds. Le vice-roi doit lutter contre la corruption et la désorganisation du Pérou.

Cependant, Lezo ne rencontre aucune difficulté financière, du fait de pour la fortune de sa femme, mais aussi de ses revenus qu’il tire de diverses activités commerciales, notamment le commerce d’argent, d’or et d’esclaves, confiés à un bras droit lors de son séjour au Pérou.

Une partie de ses bénéfices sont investis dans des billets à ordre et des prêts très rentables. Malgré la poursuite de ses combats avec les Anglais, il ouvre un compte dans une banque londonienne.

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El Puerto de Santa María (1736 - février 1737)[]

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Hommage à Blas de Lezo devant son ancienne demeure à El Puerto de Santa María.

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Doña Josefa Pacheco, est enterrée au couvent de Saint-Domingue, à El Puerto de Santa María.

Après une visite à Madrid en 1736, deux ans plus tard, la famille déménage de Cadix à El Puerto de Santa María, comme le dit le recensement de l'église du maire du Prieuré. Ils se sont installés dans un petit palais de style andalou. Le célèbre marin guipuzcoan réside avec sa famille au numéro 70 de la rue Larga, à El Puerto de Santa María[160].

Lors de sa résidence dans la ville, le conseil municipal, conscient du prestige de l'amiral, attribue à sa famille différentes concessions, parmi lesquelles l'eau courante pour la maison.

Après les investigations effectuées dans les registres de l'époque par Miguel Ángel Caballero Sánchez-historien du patrimoine historique du Département de la Culture du Conseil municipal d'El Puerto l'étude des archives de l'église du Prieuré nous montre que Blas de Lezo, son épouse, Josefa Pacheco Bustos, ses enfants et un domestique afro-américain, du nom d'Antonio Lezo, vivent depuis 1736 dans cet immeuble, maintenant converti en appartements locatifs.

Leur tranquillité est de courte durée car le 3 février 1737, Blas de Lezo part de Cadix pour Carthagène des Indes, où il est nommé commandant général et responsable de la sécurité du commerce transatlantique, où il trouve son destin fatal.

La famille de Lezo - composée alors de sa femme et de ses six enfants, l'un d'eux étant décédé, ne l'accompagne pas.

Sa veuve et ses enfants vivent dans cette belle demeure jusqu'à la mort de sa femme, Josefa Pacheco, en 1743[161]. Les citoyens de El Puerto de Santa María continuent longtemps d'appeler leur petit palais le manoir de La Gobernaora.

Son Excellence, Doña Josefa Pacheco, est enterrée au couvent de Saint-Domingue, situé dans la rue du même nom. A partir de cette date, les descendants de Blas de Lezo s'installent ailleurs.

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Le manoirLa Casa de la Gobernaora, maison de la famille de Lezo à El Puerto de Santa María (1736 - 1743).

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CARTHAGENE DES INDES (1737 - 1741)[]

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La traversée (3 février - 20 mars 1737)[]

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Don Blas de Lezo et Olavarriaga.

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Blas de Lezo est à l'origine de la reprise des échanges commerciaux avec les Caraïbes[162].

La préparation de son escadre de 1737 qui escorte les galions des négociants est retardée par différentes difficultés. Les navires de guerre doivent recruter des équipages, assurer les formations... . Lezo provoque la colère du ministre Patiño, qui le presse de larguer les amarres. Lorsque l'escorte est finalement prête en novembre 1736, elle doit attendre que les navires marchands chargent leurs marchandises. Le convoi ne peut pas quitter le port avant le 3 février 1737. La valeur du convoi s’élève à 95.000 livres, soit environ 570.000 pesos. Les Britanniques exigent des droits. Les Espagnols refusent de payer. Cela va être une des causes de la guerre. Le 20 mars 1737 les navires sont dans la baie de Carthagène des Indes[163].

Ce 3 février 1737, Blas de Lezo quitte enfin Cadiz pour retourner en Amérique avec les vaisseaux Fuerte (60 canons, lancé en 1727 dans les chantiers navals La Habana) et Conquistador (64 canons, lancé en 1730 dans les chantiers navals La Habana). Ils accompagnent huit navires marchands et deux navires dits d’immatriculation (pour faire le commerce dans les ports. Ils font ensemble le trajet et sont arrivés sans encombre à Carthagène des Indes, porte des Indes[164].

Le ministre Patiño veut recréer une flotte de guerre capable d’accompagner des navires marchands et combattre des flottes ennemies. Lezo est son homme de confiance[165].

En 1737, un effort timide est fait pour réorganiser des convois vers la Tierra Firme (Venezuela, Panamá et une partie des territoires de la Colombie), lorsque la couronne permet l'organisation d'une petite flotte de navires marchands, escortés par des navires de garde-côtes sous le commandement du général Blas de Lezo, pour naviguer vers Carthagène[166].

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Extrait d'une carte de la partie commerciale des Antilles créée en 1741 en l'honneur de Vernon montre Carthagène - à gauche.

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Lutte contre la contrebande (1737 - 1741)[]

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Scène de la bulle spéculative des Mers du Sud, dans le style de Hogarth, par Edward Matthew Ward.

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Journaux des offensives et défenses durant l'attaque anglaise sur Cartagena de Indias. Avant cette guerre Blas de Lezo lutte contre les contrebandiers (1737 - 1741).

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Carte de La Guajira en 1769.

Blas de Lezo est nommé Commandant Général de Carthagène des Indes.

A leur arrivée les négociants avec l'outre-mer sont en colère car leurs marchandises amenées à grands frais ne valent qu'un million et pas quatre du fait de la contrebande[167].

Blas de Lezo découvre que les contrebandiers sont si nombreux à Carthagène et autour du port que cela équivaut à un blocus[168].

En 1738, dans le contexte de la contrebande anglaise croissante en Amérique, les Espagnols torturent un capitaine de navire contrebandier, Robert Jenkins[169].. Il est capturé près de la côte de Floride. Juan de Leon Fandiño s'empare de son navire et lui coupe l'oreille en disant :

Voilà ton oreille : prends-la et amène-la au roi d'Angleterre, pour qu'il sache qu'il n'y a pas de contrebande ici.

Au cours des premières années à Carthagène, Lezo est chargé des tâches des garde-côtes, qui doivent perturber la contrebande grandissante, ce qui va précipiter la nouvelle guerre contre le Royaume-Uni, car les contrebandiers sont souvent anglais. La contrebande rpésente 2.000.000 de pesos par an[170].

Le vice-roi Eslava, brillamment secondé par le lieutenant général Blas de Lezo, dispose de peu de moyens[171].

Dans le même objectif, Blas de Lezo crée avec le gouverneur de Carthagène une société d’armateurs. La contrebande britannique se développe en tirant parti des concessions commerciales accordées par le Royaume-Uni dans le Traité d’Utrecht : commerce licite - cinq cents tonnes transformées en mille en 1716 - des passeurs ont rapidement adhéré, menaçant le commerce espagnol et essayant de ne pas payer les droits (taxes) à la Couronne. Malgré la réticence du gouvernement britannique à confronter l'Espagne et à favoriser ainsi son approche vis-à-vis de la France, les plaintes des marchands affectés par les activités des garde-côtes et l'affaiblissement du cabinet de Robert Walpole vont finalement accroître la tension entre les deux empires.

Blas de Lezo affirme que la contrebande dans la Guajira (région de Colombie) ne peut être arrêtée.

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Flotte d'invasion britannique.

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LA BATAILLE DE CARTHAGÈNE DES INDES (1741)[]

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Les débuts de la bataille[172].

La bataille de Carthagène des Indes a lieu du 13 mars au 20 mai 1741, à Carthagène des Indes, dans l'actuelle Colombie. Cela se passe pendant la guerre de 1739 à 1748 entre l'Espagne et la Grande-Bretagne et est le résultat de tensions commerciales de longue date.

Deux précédentes attaques navales échouent en 1740. Cette troisième tentative en mars 1741 est une attaque navale et terrestre combinée. Les Britanniques sont forcés de battre en retraite, ayant perdu plus de 9.000 hommes, la plupart à cause de la fièvre jaune. La victoire de Blas de Lezo démontre la capacité de l'Espagne à défendre son empire. Les deux pays se sont tournés vers la guerre européenne élargie de la succession d'Autriche et les hostilités prennent fin avec le traité d'Aix-la-Chapelle de 1748.


Article détaillée : La bataille de Carthagène des Indes (1741).


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APRÈS LA BATAILLE[]

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Blas de Lezo, le héros espagnol, qui réussit à résister à l'attaque de la deuxième plus grande flotte de l'histoire (195 navires) avec seulement six navires à Carthagène des Indes[173].

Grâce à Blas de Lezo le siège de Carthagène des Indes (1741) se solde par une défaite majeure et de lourdes pertes pour les Britanniques : 50 navires perdus, gravement endommagés ou abandonnés et des pertes humaines considérables, avec la mort de 18.000 soldats et marins, en partie due à la maladie, notamment la fièvre jaune.

Sa prodigieuse carrière de marin comparée à celle de Nelson enregistre d'autres victoires antérieures à Carthagène des Indes, plus que dignes d'être rappelées. Mais l’Angleterre et la gauche espagnole cachent les preuves de sa plus grande défaite terrestre et maritime. Sans oublier, Sebastián de Eslava, vice-roi de Nueva Granada (1740 - 1749), qui affirme être le vainqueur de la bataille.

Très longtemps, l’Espagne ne rétablit pas la vérité sur Patapalo (Patte de bois), dit aussi le Mediohombre (demi-homme)[174].

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Blas de Lezo meurt calomnié[]

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Grâce au mécénat Blas de Lezo ne tombe pas dans l'oubli, grâce notamment à des BD réalisées avec l'aide d'historiens.

Blas de Lezo meurt de l'infection de sa blessure à la main et de la peste, provoquée par les trop nombreux cadavres de Britanniques pas enterrés. Pendant son agonie à Carthagène des Indes il est calomnié et oublié. Alors que dans tous les pays une telle victoire face à la plus grande escadre et au plus grand débarquement de tous les temps jusqu'à la Normandie en 1944, se fête et fait de vous un héros à tout jamais, comme Bayard ou Pierre André de Suffren.

Sebastián de Eslava, vice-roi de Nueva Granada, n'est qu'officiellement le responsable de la défense de Carthagène des Indes. Il entretient déjà avec Lezo une relation tendue pendant le siège. Mais surtout cet ancien militaire et homme politique ambitieux va s'attribuer la victoire. En 1760, il reçoit à titre posthume le titre de marquis de la Real Defensa de Cartagena de Indias, alors que son rôle dans la bataille est secondaire.

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Blas de Lezo, sa blessure et sa maladie[]

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Portrait de Sebastián de Eslava, vice-roi de Nueva Granada (1740-1749), situé au palais Guendulain, Tafalla, Navarre.

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Blas de Lezo repose certainement dans l'église du Convento de Santo Domingo de Carthagène des Indes.

Le 4 avril 1741, le jour où les Britanniques commencent le bombardement systématique du château de San Luis de Bocachica, l'un de ceux qui protègent la ville, un boulet de canon touche la table de Galice autour de laquelle les dirigeants espagnols se trouvent assemblés. Lezo est blessé à la cuisse et à la main. L'infection de ces plaies et la peste vont finir par causer sa mort.

La relation entre Lezo et le vice-roi Sebastian Eslava, va encore s'aggraver une fois levé le siège britannique.

Le premier a toujours préconisé des mesures plus offensives et un harcèlement de l'ennemi, tandis que le second a maintenu une attitude plus prudente et défensive, ce qui, pour le marin, ressemble à de l'inactivité et une défense sans défense.

Lezo, de plus en plus malade, quitte à peine sa résidence à partir du 20 mai 1741 et mène une guerre épistolaire avec le vice-roi, tentant de défendre ses exploits imaginaires pendant le siège.

Le vice-roi demande et obtient du roi des sanctions pour le marin vainqueur de la bataille. Lezo tente de faire reconnaître ses exploits et sa carrière en obtenant un titre de noblesse. Sa demande reçoit le soutien avant son décès de José Patiño et en 1741 de ses collègues de la marine. Mais le roi rejette sa demande du fait des mensonges du vice-roi et d'autres adversaires de Lezo.

Nous savons qu'il est décédé en quelques jours à huit heures du matin le 7 septembre des suites du typhus et de l'infection de ses plaies. Bien qu'il reste sans connaissance pendant 11 heures, il est revenu à lui-même. Il reçoit alors les sacrements sacrés et prend des dispositions testamentaires. Neuf jours après les avoir reçus, Dieu le rappelle à lui.

L'emplacement de sa tombe à Carthagène est inconnu[175], peut-être dans la Iglesia de Santo Domingo, selon les recherches de Mariela Beltrán y Carolina Aguado auteurs de La última batalla de Blas de Lezo (Edaf, 2018).

Son licenciement à la tête de la base navale et son ordre de réprimande dans la péninsule ibérique sont approuvés le 21 octobre 1741.

Le roi Carlos III récompense enfin le fils de Lezo pour les actions de son père, en le nommant Ier Marquis d'Ovieco, en 1760.

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Le héros national haï par les ennemis de l'Espagne[]

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La haine des Catalans.

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L'amiral britannique Vernon qui vient de subir une énorme défaite face à Blas de Lezo se fait représenter en vainqueur. Ces médailles sont détruites.

Le 15 novembre 2014, le roi Juan Carlos inaugure, dans les jardins de la Découverte de la Plaza de Colón à Madrid, une sculpture par Salvador Amaya en bronze de 3,5 mètres - 7 mètres au total avec le socle - à l'effigie de l'amiral, très proche de celle de deux autres illustres marins de la marine espagnole, tels que Christophe Colomb et Jorge Juan et Santacilia.

Le monument est entièrement payé par une souscription populaire avec les contributions versées par un millier de citoyens de tous les coins d’Espagne à l’Association pour un Monument à Blas de Lezo. Quatre jours plus tard, le conseil municipal de Barcelone approuve une motion avec les voix de CiU, ICV, ERC et DCST, et avec l'abstention de la CFP, dans laquelle il demande à la Ville de Madrid de retirer la statue car Blas de Lezo a pris part la bataille de Barcelone pendant la guerre Succession espagnole. La pétition catalane est rejetée lors d'une conférence de presse par le conseil municipal de la capitale.

Mais, l’Angleterre et les propagateurs de l'Imperiophobie et de la légende noire cachent les preuves de sa plus grande victoire terrestre et maritime. Très longtemps, l’Espagne ne rétablit pas la vérité sur Patapalo (Patte de bois), dit aussi le Mediohombre (demi-homme)[176]. Pérez-Reverte dénonce la "gauche présumée" qui se nourrit des mutilations de l'amiral avec des blagues et des blagues.

L'idée d'un film sur Blas de Lezo provoque même la colère du ministre PSOE de la culture, alors que bien des pays honorent la mémoire de leur héros.

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Les navires portant son nom[]

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Finalement le nom de ce brise-glace de la Royal Navy n'est pas Blas de Lezo.

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La canonnière Général Lezo sort des chantiers à Carthagène.

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Timbre fiscal : croiseur Blas de Lezo.

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Le futur destroyer Blas de Lezo dans l'US Navy avant 1978.

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La frégate Blas de Lezo à Pasajes.

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puisse être attribu.

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Le cargo Blas de Lezo.

Sans aucun doute, l’un des plus grands honneurs qui puisse être attribué à un marin est de donner un nom à un navire de la marine et, dans le cas de Blas de Lezo, quatre l’ont pris[177].


Le nouveau nom de ce brise-glace de la Royal Navy, même si les Britanniques veulent le nommer dans une pétition Blas de Lezo, en l'honneur du marin espagnol est refusé ![178].


Le premier est la canonnière Général Lezo, deuxième d'une série de quatre, de la classe Elcano. Elle est lancée à Carthagène en novembre 1883. Avec une longueur de 48 mètres, elle a un déplacement de 540 tonnes et est envoyée aux Philippines, basée à Cavite, en 1898, où elle ne participe pas aux combats. Elle est en train d'être réparée, sans machine, ni artillerie et détruite le 1er mai 1898 par la flotte nord-américaine[179].


Le second est un croiseur de 4.780 tonnes, qui avec 140 mètres de long et 14 de manche, est le premier d’une série de deux. Sa construction commence en 1915, mais, en septembre 1924 et avant d'être lancé, son nom est échangé contre celui de Méndez Núñez, en mars 1923, dans le but d’honorer le héros d’El Callao lors de son centenaire. Déjà en service, le Blas de Lezo c'est le navire qui couvre l'aventure océanique de l'hydravion Plus Ultra, lors de son vol transocéanique en 1926. L'année suivante, il est envoyé à Shanghai, en tant que contribution espagnole aux forces internationales intervenues dans la crise de légation. lors Malheureusement, il échoue; le 11 juillet 1932, sur un banc au large du cap Finisterre, lors de manœuvres navales.


Le troisième est un destroyer de classe Engrenage, acquis de l'US Navy en 1978. Il est le cinquième de cette série et porte le chiffre D-65. Il est construit en 1945 et a une longueur de 118 mètres, 12,5 de faisceau et un déplacement de 3.480 tonnes. Il fait partie du 11e escadron d'escorte basé à Ferrol jusqu'à sa démolition en 1991[180]. Ce destroyer est installé dans la cour de l'école de la Marine Antonio Escaño de Ferrol. Au fond, une plaque rappelle son origine et certains des événements dans lesquels il intervient. Plus précisément, lors de la récupération de l’astronaute John Glenn, dans les eaux des Caraïbes, après le premier vol spatial américain, en 1962, pour l'US Navy, comme USS Noa[181].


Le dernier bâtiment ainsi baptisé est une frégate de la classe Álvaro de Bazán : la Blas de Lezo (F-103). C'est la troisième de la série des frégates F-100. Lancé le 16 mai 2003, avec ses 146,72 mètres de long et 18,60 de faisceau, elle a un déplacement de 6.256 tonnes. C'est à peu près un des navires les plus modernes, étant l’un des rares au monde à intégrer le système de combat Égide. Dans sa brève histoire et, parallèlement à son activité navale intense, sa présence dans le magazine naval de Plymouth, en 2005, lors des événements commémoratifs du IIe centenaire de Trafalgar, est très commenté.


Moins connu est le fait que il y a un autre navire qui porte le nom de l’illustre marin dans la marine colombienne, le ARC Blas de Lezo (BT-62), lancé dans le New Jersey en 1944, avec le nom de USS Kalam Azoo (AOG- 30). C’est un pétrolier capable de transporter 2.270 tonnes de carburant qui participe aux opérations du Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale. le 26 novembre 1947 il est acquis par la Colombie, renommé sous le nom de Blas de Lezo et mis à la ferraille en 1965[182].


Mais il y a eu aussi un navire marchand espagnol appelé Blas de Lezo. Construit par Duro Felguera de Gijón, il est lancé le 15 mai 1980. Avec ses 130,80 mètres de longueur et 19,28 mètres de longueur, il déplent de 6.122 tonnes. Initialement, il porte le nom de Maria Francisca, étant renommé avec celui de Blas de Lezo, en 1982. Vendu en 1986, il prend le nom de Beeco Asia et deux ans après ça Étoile marine. En 1995, il est vendu à la société euro-africaine, naviguant avec le nom de Rubin et drapeau chypriote[183].

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Croiseur Blas de Lezo.


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Les statues de Blas de Lezo[]

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Vicente Ferrer Dalmau : Blas de Lezo à côté d'un canon d'artillerie (musée naval de Madrid).

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Buste de Blas de Lezo à la Diputación Foral de Guipúzcoa, San Sebastián.

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Le roi Juan Carlos inaugure le monument à Blas de Lezo à Madrid (2014).

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Statue de Blas de Lezo à Carthagène des Indes avant sa pose. A gauche le sculpteur et à droite le ministre des Affaires étrangères espagnol, M. Alberto Martín-Artajo.

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Statue de Blas de Lezo à Carthagène des Indes, devant le fort de San Lazaro/San Felipe de Bajaras.

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Inauguration de la statue de Blas de Lezo à Cadiz.

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Statue Blas de Lezo à Torre del Mar.

Heureusement, au cours des derniers mois, la figure du grand marin basque Blas de Lezo y Olavarrieta est remémorée par le biais de conférences, d'articles de journaux et de radio, de centaines de pages Web. Une vidéo peut être visionnée sur www.youtube.com et des livres comme celui de Carlos Alonso Mendizábal : Blas de Lezo, El Malquerido, de la maison d'édition Dossoles ou un autre de José Manuel Rodríguez : El Almirante Blas de Lezo, el vasco que salvó el Imperio español, de la maison d'édition Áltera, lui rendent hommage[184].

Mais il y a surtout de plus en plus de rues portant le nom de Blas de Lezo, de statues, et de plaques dans les villes de :

Agüimes (Las Palmas de Gran Canaria), Alicante, Almeria, Benidorm (Alicante), Cadix, Cordoue, Dos Hermanas (Montequinto) (Séville), Fuengirola (Málaga), Huelva, Irún (Guipúzcoa), Lasarte-Oria (Guipúzcoa), Lezo (Guipúzcoa), Madrid (Vicálvaro), La Olivera (Fuerteventura), Las Palmas de Gran Canaria, Madrid, Malaga, Passages (Pasai Antxo), El Puerto de Santa María, Rentería (Guipúzcoa), San Blas (Alicante), San Sebastián-Donostia, Pola (Alicante), Torre del Mar (Málaga), Torreñimeno (Jaén) et Valence[185].


Le buste de Blas de Lezo à Saint-Sébastien se trouve à San Sebastián (Guipúzcoa). Le gouverneur de Guipúzcoa commande à Marcial Aguirre la réalisation des cinq bustes de héros guipuzcoens que l'on peut voir aujourd'hui sur la façade du palais et qui sont achevés par le sculpteur en 1883. Ces cinq personnages sont réalisés en calcaire Le buste de Blas de Lezo mesure de 90 x 79 x 42 cm[186].


Le roi Juan Carlos inaugure le monument à Blas de Lezo, à Madrid (2014). Située dans les Jardins de la Découverte, à Madrid, Plaza Colon, cette statue en bronze est l'œuvre de l'artiste Salvador Amaya. Avec l'inauguration de ce monument, une dette historique est réglée avec la figure de l'armée espagnole qui, bien qu'étant l'un des marins les plus importants de l'histoire navale espagnole, n'a pas avant 2014 d'espace public dans la capitale. Pour l'amiral chef de l'état-major de la Marine, la sculpture de Blas de Lezo implique la reconnaissance à un grand Espagnol et marin qui a gagné dans toutes les batailles auxquelles il a participé en élargissant le renom de l'Espagne[187]. Une plateforme citoyenne recueille des signatures pour que la mairie de Madrid donne son nom à une place[188]. Grâce à une pétition, le 28 avril 2010, une avenue à Madrid porte son nom.


En 1956, le ministère espagnol des Affaires étrangères commande au sculpteur Emilio Laiz Campos une sculpture de Blas de Lezo qui est donnée à Carthagène des Indes par le biais de l'ambassadeur Germán Baraibar installée à l'entrée du château de San Felipe de Barajas. Carthagène des Indes, où la célèbre bataille contre les Anglais est menée et où Blas meurt des suites de ses blessures et de la peste. A Carthagène des Indes, sa mémoire reste vivante, recevant le nom d'un quartier, d'une avenue, de places et d'un parc. Là se trouve donc cette statue en bronze, ayant au fond la silhouette du château de San Felipe de Barajas, devenu l'un des monuments les plus populaires de la ville dans laquelle notre personnage est mort[189]. Le 5 novembre 2009, à Carthagène des Indes, un souhait de Blas de Lezo, dans son testament, est a été exaucé. Il y demande à un groupe d'Espagnols de poser une plaque commémorant cette victoire. Dans l'inscription, vous pouvez lire :

Hommage à l'amiral D. Blas de Lezo et Olabarrieta. Cette plaque a été placée pour rendre hommage à l'amiral invaincu qui, avec son ingéniosité, son courage et sa ténacité, a dirigé la défense de Carthagène des Indes. Il a défait ici, devant ces mêmes murs, une armée britannique de 186 navires et 23.600 hommes, ainsi que 4.000 recrues de Virginie. Armada encore plus grande que l'invincible espagnole que les Britanniques avaient envoyée sous l'amiral Vernon pour conquérir la ville clé et ainsi imposer la langue anglaise à toute l'Amérique espagnole. Aujourd'hui, nous accomplissons ensemble, Espagnols et Colombiens, avec les dernières volontés de l'amiral, qui souhaitait qu'une plaque soit apposée sur les murs de Carthagène des Indes: elle a vaincu l'Angleterre et ses colonies . Carthagène des Indes, mars 1741.


Une de ses statues se trouve dans la ville espagnole de Cadix. Elle est inaugurée le 12 mars 2014 en présence de l'Ambassadeur de Colombie en Espagne et de l'amiral en chef de la Marine espagnole. Cette statue est située sur le Paseo de Canalejas. Sur la base, vous pouvez lire ce qui suit :

Dites à mes enfants que je suis mort comme un bon basque, aimant et défendant l'intégrité de l'Espagne et de l'Empire, merci pour tout ce que vous m'avez donné en tant que femme. Feu, feu, feu![190].


La statue de Blas de Lezo à Torre del Mar, de Francisco Martín est inaugurée le 21 septembre 2018, en hommage à l'un des vainqueurs de la bataille de Vélez Málaga. Une flotte franco-espagnole y bat les Anglo-néerlandais au large de Torre del Mar. Mais c'est aussi au Blas de Lezo qui a une renommée universelle du fait de sa défense, avec très peu de moyens humains et matériels, de la ville de Carthagène des Indes[191].

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Statues de Blas de Lezo à Carthagène des Indes, Cadix et Madrid.

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Les autres hommages à Blas de Lezo[]

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Au panthéon des illustres marins de San Fernando.

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Blas de Lezo y Olavarrieta (timbres datant de 1961).

Une plaque existe dans la maison où est né Blas de Lezo à Pasajes de San Pedro.

Une plaque en son honneur existe au Panthéon des Marines Illustres à San Fernando (Cadix), où reposent d'autres héros de la marine espagnole.

La ville de Puerto de Santa María pose une plaque sur ma maison en hommage à sa mémoire, le 21 novembre 2009.

Une autre plaque lui rend hommage à Santander.

Des biographies, des BD, des portraits, des vidéos, des dizaines de sites existent sur Blas de Lezo. Des musiques aussi ! Des expositions et conférences lui sont consacrées. Un téléfilm et un film sont à l'état de projets.


BLAS DE LEZO INVICTUS (La Sinfonía del Uro)


Almirante Blas de Lezo Marcha


Carthagène des Indes, en 3-D, le jour de la victoire de Blas de Lezo sur les Anglais


Elcano rend hommage à Blas de Lezo à Carthagène des Indes


La exposición de Blas de Lezo triunfa en el Museo Naval


S.M. el Rey visita la muestra Blas de Lezo y la defensa de Cartagena de Indias


Jorge Juan en la vida de Blas de Lezo, conferencia de Luis Mollá

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Portraits de Don Blas de Lezo au Musée naval de Madrid & son uniforme.

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MARIAGE ET DESCENDANCE[]

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Mariage[]

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Blason Blas de Lezo y Olavarrieta.

Doña Josefa Mónica Pacheco Bustio fait partie de la noblesse péruvienne. Elle épouse le lieutenant général de la Marine, Don Blas de Lezo et Olavarriaga. Doña Josefa appartient à une famille de grands propriétaires terriens à Arequipa et dans la vallée de Locumba et au royaume du Pérou, où elle est née le 6 mai 1709. En Espagne, ils ont des mayorazgos (majorats, biens fonciers ou de rentes immobilisées, attachés à la possession d’un titre de noblesse), des chapellenies (bénéfices ecclésiastiques), et privilèges et droits qui viennent de la papauté, tout cele dans les provinces de Salamanque et d'Ávila. A partit de 1729, Don Blas de Lezo y Olabarrieta gère, au nom de sa femme, les majorats de Cañal et Ovieco[192]. Ils viennent de sa belle-mère, Dame Nicolasa de Bustios y Palacios, qui est décédée des suites de l'accouchement de son épouse, la laissant unique et héritière. Son père, José Carlos Pacheco Benavides est issu de l'une des plus distinguées familles d'Arequipao. Il est décédé alors qu'elle a six ans à peine.

Une de ses tantes maternelles, Isabel de Palacios, demande sa garde au vice-roi du Pérou. La fillette est transférée dans la capitale, où elle est élevée et instruite. Mais sa tante meurt des fièvres et le juge nomme son oncle Tomás de Salazar, professeur de droit à l'université de San Marcos de Lima et époux de la défunte, tuteur jusqu'à ce que Josefa épouse le Commandant général de la mer du Sud, Don Blas de Lezo, le 5 mai 1725, à Lima[193].

Doña Josefa a 16 ans et il en a 36. Par mariage, les seigneuries d'Ovieco, Cañal et d'autres biens dont elle hérite en Castille deviennent ceux de la nouvelle famille, Marquis d'Ovieco.

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Descendance[]

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Blason de Blas Fernando de Lezo y Pacheco Solís, leur fils aîné.

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Ovieco (Avila) sur le Cadastre d'Ensenada (1752).

Le couple a sept enfants :

- 1. Blas Fernando de Lezo y Pacheco Solís (Lima, 1er juin 1726 à Madrid, 4 janvier 1790), Ier Marquis d'Ovieco. Il épouse le 19 juin, 1756 à la Chapelle Royale Palais d'Aranjuez Ana Maria de Castro y Araujo, native de Séville, fille d'Alfonso de Castro et Mazo, gouverneur et capitaine Général de La Española et président de l'Audience Royale de Saint-Domingue. Le couple a cinq enfants, dont quatre sont baptisés dans la paroisse San Martín de Madrid : María de la Concepción, María Laureta, Blas Alejandro et José Antonio. Son fils hérite du marquisat : Ovieco, Cañal, Segoyuela, Las Ventosas, Escubilla, Pitiegua et Hondura, et des biens dans les localités guipuzcoanes de Pasajes de San Pedro et Alza, et aussi y la hacienda de valle de Locumba, au Perú[194].

- 2. Josefa Atanasia, également née à Lima (° 1728) ;

- 3. Cayetano Tomás (° 1732) devient gouverneur et capitaine général de Santa Cruz de la Sierra dans la vice-royauté du Pérou. Il est le successeur immédiat pour les mayorazgos de Cañal, Ovieco et Las Ventosas, de son frère aîné, dont il est très proche[195].

- 4. Pedro Antonio (° 1734) ;

- 5. Agustina Antonia ;

- 6. Eduvigis Antonia ;

- 7. Ignacia de Lezo et Pacheco (° 1737). Blas de Lezo part à Carthagène des Indes en tant que lieutenant-général en février 1737, un mois avant la naissance[196]. Elle est très proche de son frère aîné[197]. Elle épouse Eugenio Fernández de Alvarado y Perales (1715 - 1780), Ier Marquis de Tabalosos. Son fils, Eugenio Fernández de Alvarado y Lezo, comme marquis de Tabalosos.


Les cinq plus jeunes enfants sont nés dans la péninsule ibérique et, parmi eux, les deux plus jeunes sœurs, à El Puerto de Santa María.

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Ascendance de don Blas Fernando de Lezo y Pacheco, et ses frères et sœurs[198].

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RÉFÉRENCES[]

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  1. BANUS Y AGUIRRE, José Luis: Tres episodios de la historia náutica de la costa de Guipuzcoa, Boletín de Estudios Históricos sobre San Sebastián, nº 25, San Sebastián-Donostia, 1991, pp. 65-89.
  2. Meisel Ujueta, Alfonso (1982). Blas de Lezo : vida legendaria del marino Vasco. Barranquilla, Colombia: Litografía Dovel. p. 1982.
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  4. A travers le Guipuzcoa : impressions, Menassade, E.-A.. Hachette et Cie (Paris). G. Gounouilhou (Bordeaux) : 1897.
  5. Don Blas de Lezo y Olavarrieta. Estudio genealógico e historia familiar, expuesto por María Inés Olaran Múgica (Máster en Derecho Nobiliario y Premial, Heráldica y Genealogía. UNED, España). XV Reunión Americana de Genealogía. V Congreso Iberoamericano de Ciencias genealógica y heráldica- Santo Domingo 2009.
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  26. Pasaia: orígenes
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  29. Guillermo Lazon edificó su casa solariega en el s. XIII, en la colina de Lezoaundi (parque Markesena)
  30. Guillermo Lazon edificó su casa solariega en el s. XIII, en la colina de Lezoaundi (parque Markesena)
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  195. LA REVISTA DE LA REAL ASOCIACIÓN DE HIDALGOS DE ESPAÑA, INVIERNO 2018, AÑO LX - Nº 553
  196. LA REVISTA DE LA REAL ASOCIACIÓN DE HIDALGOS DE ESPAÑA, INVIERNO 2018, AÑO LX - Nº 553
  197. LA REVISTA DE LA REAL ASOCIACIÓN DE HIDALGOS DE ESPAÑA, INVIERNO 2018, AÑO LX - Nº 553
  198. LA REVISTA DE LA REAL ASOCIACIÓN DE HIDALGOS DE ESPAÑA, INVIERNO 2018, AÑO LX - Nº 553
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